[Coll] L’Ogham du Noisetier par Steve Blamires

Extrait du Celtic Tree Mysteries: Practical Druid Magic and Divination de Steve Blamires 

Traduction: Aislin

Nom: Coll

Lettre: C

Référence Texte: Coll, bois juste qu’est le noisetier dont tout le monde mange les fruits.

Ogham de Morainn: CAINU FEDAIR, l’arbre le plus juste.

Ogham de Cuchulain: MILLSEM FEDHO .i. CNO, le plus tendre des bois, une noisette.

Ogham d’ Aonghus: CARA BLOISC, l’ami du craquement.

Niveau physique :

le noisetier n’est pas un arbre particulièrement grand, atteignant seulement 4m de haut s’il réussit à pousser sans heurts. Il est souvent taillé, comme le saule, pour produire de longs et droits bâtons utilisés comme ceux de saule. L’écorce de l’arbre est squameuse, marron clair, et souvent avec des pores jaunes. Les feuilles sont alternées sur les tiges, irrégulières aux sommets, et mesurent jusqu’à 10cm.

En Février, l’arbre prend une teinte jaune, et se couvre de longs châtons mâles et de petites fleurs femelles qui deviendront les noisettes, qui poussent en petits groupes de 3 ou 4.Les noix du noisetier sont riches en sels minéraux, et peuvent se déguster telles quelles.

Elles peuvent être réduites en poudre puis mélangées à une boisson, afin d’adoucir un mal de gorge ou atténuer les symptômes d’un rhume. Les feuilles couvrant les coques (appelées involucres), tout comme les coques elles-mêmes peuvent également être réduites en poudre pour calmer les flux menstruels. Le bois est utilisé comme le saule, essentiellement en vannerie, et est cultivé et récolté de la même manière. Les tiges flexibles du noisetier le rendent très apprécié des sourciers, qui utilisent une branche en forme de fourche pour trouver eau et autres minéraux et éléments.Le noisetier est très répandu dans les Iles Britanniques et l’Irlande, comme prouvé par l’examination de dépots de pollen trouvés sur différents sites archéologiques. Les dépots prouvent également que les arbres étaient plantés et gérés par les Hommes de l’époque, probablement à cause de ses nombreuses uilisations.Le nom « Hazel » a longtemps été un nom couramment utilisé pour les petites filles, et le nom « MacCuill » ou « MacColl », « MacCall », signifie « le fils du noisetier ».

Niveau Mental :

La description de l’Ogham de Morainn, « le plus juste des arbres » est assez étrange, car le noisetier ne semble pas plus équitable que les autres arbres. Nous devons cependant considérer cela comme une clé pour chercher une signification plus profonde. Le terme « le plus juste des arbres » est noté en gaélique « Cainiu Fedaib ». La signification plus profonde de cette expression réside dans le mot « Cainiu », « se lamenter dans la mort » ou « faire la satyre de quelqu’un ». L’origine de pleurer, se lamenter, est attribué à la déesse Brighid, qui pleura longuement la mort de son fils Ruadhan durant la bataille de Moytura. Le nom gaélique moderne pour l’arbre est Calltuinn, qui signifie « la perte de quelque chose », et est clairement connecté à la mort et, ainsi, aux lamentations.

Le noisetier est lié à la mort et aux pleurs d’une autre façon encore, dans une version différente de la mort de Balor, le mauvais roi des Fomoires, qui raconte qu’une fois que Lugh a coupé sa tête hideuse, il la plaça à la fourche d’un noisetier. Du poison coula du cou et tomba sur l’arbre. Un des poèmes du recueil « Lays de Fionn » dit que le noisetier est resté empoisonné pendant 50 ans, jusqu’à ce que Manannan, le Dieu de la Mer, l’abattit. Plus tard, Fionn utilisa le bois pour fabriquer un bouclier nommé « le Vieux Noisetier Ruisselant ». Le surnom qu’on donne régulièrement à Fionn est Mac Cuill ou Mac Coll, qui signifient tous deux « Fils du Noisetier ».Brighid est la Déesse la plus clairement associée à la sagesse et à l’inspiration divine, et ceci est lié à la signification du noisetier.

Il y a plusieurs légendes centrées sur des noisetiers magiques dont les fruits contiennent toute la sagesse du monde. La pratique de la satyre est également étroitement liée à l’inspiration divine et à la poésie. Les satyres originaux étaient les poètes, dont la patronne était Brighid. La satyre était considérée comme si puissante et potentiellement destructive, que seulement certains grades de bardes et de druides étaient autorisés à la pratiquer. Il y avait des lois précises concernant la façon de l’utiliser, le moment pour la pratiquer, et quelles étaient les amendes pour ceux qui s’en servaient mal à propos. Les druides, lorsqu’ils éxécutaient le rituel élaboré connu sous le nom Dichetel Do Chenaid, mangeaient des noisettes afin d’atteindre l’inspiration et la connaissance de ce qui était perdu.L’utilisation du noisetier et plus particulièrement des noisettes est recommandé pour les voyages dans l’Autre Monde et les rituels visant à gagner en savoir. Un héraut, porteur de connaissance, est décrit dans Cattle Raid of Cooley comme:

un homme sombre et beau, avec un visage large. Il avait une broche marron sur son magnifique manteau marron et une chemise épaisse près du corps. A ses pieds apparaissaient ses chaussures. Il tenait une baguette de noisetier sans écorce dans une main, et dans l’autre, une épée à un seul tranchant, à la garde d’ivoire.

La baguette de noisetier était le symbole des hérauts, et c’est un bon signe d’en voir une dans l’Autre Monde. Souvenez vous également que ce sont les branches de noisetier qui sont utilisées pour trouver les sources et les métals enfouis. Le fait qu’il faille 9 ans à un noisetier avant de porter des fruits est encore un signe de sa connection magique au niveau physique.Trois des premiers rois d’Irlande étaient des frères, nommés Mac Ceacht, Mac Greine, et Mac Coll. Ces noms signifient « Fils de Labour », « Fils du Soleil », et « Fils du Noisetier ». Cela peut faire un lien entre le noisetier, le Haut Roi, et la fertilité de la terre.

Niveau Spirituel :

La présence du Noisetier montre que vous avez encore beaucoup à apprendre des arbres et des oghams. La Déité associée au noisetier est sans conteste Brighid, et travailler consciemment avec elle au niveau spirituel, conjointement avec le noisetier, sera particulièrement éclairant sur tous les points.

Il y a plusieurs légendes impliquant Brighid, et cela peut vous donner des pistes pour travailler plus facilement avec elle.En plus d’être la Déesse Pré-Chrétienne des Tuatha De Danann, elle est également la Sainte Brighid. Si vous vous sentez plus à l’aise de travailler avec l’image de la Sainte, ne vous empêchez pas de le faire. Gardez toujours à l’esprit que, lorsque vous voyagez dans l’Autre Monde, ce qui est important, c’est ce que ces guides disent et font, et non qui ils prétendent être. Vous pouvez étudier la vie des saints, cela peut être aussi utile que

l’étude des mythes pré-Chrétiens. Les premiers moines chrétiens qui ont écrits les vies des saints ont également écrit le Livre de Ballymote et le Livre de Leinster, ainsi que de nombreux autres manuscripts sur les Oghams et la magie des arbres.

La prise de contact avec Brighid doit être régulière. Tout comme le noisetier apporte tous les ans des fruits, de nouvelles choses doivent être apprises et expérimentées durant notre existence. Cela doit être de façon continue, et non quelque chose que l’on fait une fois et qu’on oublie. L’Ogham de Aonghus, « Ami du craquement », rappelle le bruit d’ouverture d’une noisette de sagesse. C’est probablement la raison pour laquelle l’Ogham de Cuchulain le nomme le « plus tendre des bois, une noisette. »

Travail Pratique :

Le noisetier est un arbre auprès duquel vous devrez retourner encore et encore pour obtenir le plus possible lors de votre travail pratique. C’est aussi le premier arbre dont les fruits jouent un rôle important de lui même. Vous pouvez les incorporer dans vos rituels de base en mangeant des noisettes, si c’en est la saison, afin de vous lier à l’arbre. Vous pouvez, bien sur, manger des noisettes n’importe quand, et les utiliser comme des aides mnémotechniques pour vous souvenir de ce que représente le noisetier pour vous. Les noix du noisetier contiennent, d’après la légende, toute la sagesse du monde.

Soyez conscient de cela lorsque vous travaillez avec l’âme du noisetier.Vous devriez aussi développer une relation avec Brighid, car elle aura beaucoup à vous dire. D’après certaines légendes, Brighid est la fille du Dagda. Ce lien de famille entre les deux Déités associées au Noisetier peut être un bon avantage pour apprendre de la relation père/fille.

La collection massive de contes gaéliques d’Alexander Carmichael, Carmina Gadelica, contient des invocations et des formules qui peuvent être utilisées pour des rituels appelant Brighid et ses pouvoirs. La plupart de ces écrits connectent Brighid avec le foyer et la maison; Brighid est toujours avec vous, surtout dans votre domicile. Essayez d’incorporer cet aspect dans votre vie. Pratiquez une cérémonie pour accueillir la présence de Brighid chez vous. Cela vous aidera à mieux connecter votre travail magique dans votre vie quotidienne, comme votre cuisine, votre ménage. Brighid et le noisetier ont beaucoup à vous apprendre sur ce sujet.

Lorsque vous invoquez Brighid, il est important de garder à l’esprit ses nombreuses associations avec le feu et l’inspiration. Cela peut être utile de faire un petit feu dans votre espace sacré et vous concentrer dessus lorsque vous appelez Brighid. Beaucoup de personnes trouvent les flammes hypnotisantes, ce qui peut également être utile; laissez votre esprit vagabonder en regardant le feu. C’est durant de tels égarements que les êtres de l’Autre Monde trouvent plus facilement moyen de communiquer avec nous. Si vous décidez d’utiliser le feu durant votre travail sacré, soyez prudent et sûr que le feu est complètement éteint avant de quitter votre espace.

[Quert] Les eaux d’Avalon – Un rituel de guérison et de purification avec Morrigan

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the DarkGoddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

La Morrigan est connectée à l’île mystique d’Avalon, un lieu de guérison et de repos. Les pommes, fruits dont l’île tire son nom, étaient également connectées à la guérison, à l’immortalité et au bien-être, d’où le proverbe « une pomme chaque jour éloigne le médecin ».

Ce mélange peut être utilisé pour favoriser la guérison et les énergies positives. Utilisez cette eau dans des sorts de guérison ou pendant des rituels invoquant la Morrigan ou Morgane le Fay ; vous pouvez aussi l’utiliser en aspersion dans une pièce ou un lieu pour le purifier.

Vous aurez besoin de :

– un bocal en verre
– de l’eau de source ou filtrée
– une pomme
– neuf pépins de pomme
– environ 100 g de lavande [ndlt : une « cup » dans la recette originale en anglais]
– un tissu pour filtrer la préparation
– une bouteille pour le stockage

Rendez vous dans votre espace sacré. Si vous souhaitez tracer un cercle et appeler les quarts, faites-le. Placez le bol au centre de votre autel et versez-y l’eau en disant :

Je verse les eaux sacrées d’Avalon
Île de guérison et de repos
Résidence des Sidhe et des vénérables défunts

Coupez la pomme en deux, révélant ainsi le pentagramme en son cœur. Placez trois tranches plutôt fines de pommes dans l’eau. Placez également les neuf pépins dans l’eau avec la lavande. Tracez l’ogham du pommier, Quert, au-dessus de l’eau. Vous pouvez aussi graver l’ogham dans vos tranches de pommes. Tenez vos mains au-dessus de l’eau, en disant :

Morrigan, reine d’Avalon
Dame de magie et de guérison
Bénis cette eau de ton toucher guérisseur

Visualisez la Morrigan émerger du brouillard enveloppant l’île pour venir se tenir devant votre bol. Elle place ses mains au-dessus de votre préparation, et y laisse couler les pouvoirs guérisseurs et l’énergie d’Avalon.

Remerciez la Morrigan et fermez le cercle. Laissez votre mixture au calme, dans un lieu ensoleillé, pendant quelques heures. Filtrez l’eau avec le tissu pour retirer herbes et pommes et conservez dans une bouteille sombre.

[Tinne] L’ogham du houx par Stephanie Woodfield

Message divinatoire : challenges et tests. Subir une attaque. Agir pour se défendre.

Inversé : fuir les challenges de la vie. Essayer de contourner un problème plutôt que de le prendre à bras le corps.

Folklore : le chêne et le houx sont étroitement liés – les deux arbres se suivent dans la séquence des oghams et renvoient à la bataille annuelle entre le Roi Houx et le Roi Chêne, qui luttent pour gouverner durant une moitié d’année chacun. Tandis que le Roi Chêne règne la moitié claire de l’année, le Roi Houx règne durant la période sombre, qui atteint son zénith au solstice d’hiver. Les feuilles toujours vertes du houx représentent l’immortalité et ses baies rouges la fertilité. Dans le récit Gauvain et le Chevalier Vert, le Chevalier Vert se rend auprès de la cour d’Arthur pour défier les compagnons de ce dernier pendant les célébrations du solstice d’hiver. Il porte une couronne de houx et tient une branche dans sa main. Ces deux objets illustrent à la fois son lien avec le festival hivernal et sa résistance au challenge. Tinne signifie « feu », nous remémorant les feux sacrés allumés la nuit du solstice d’hiver, quand le roi soleil renaît. Du charbon fait à partir du houx était utilisé par les forgerons pour créer des épées, et le houx était un des trois arbres utilisés pour construire des roues de chariot.

Usages magiques : protection

[Tinne] Le houx, guérisseur du coeur

Source
Traduction et adaptation : Siduri

Le docteur Bach considérait le houx comme une de ses deux essences primordiales de son répertoire. Tandis que l’avoine sauvage donne à l’âme son orientation dans le monde extérieur, le houx est vu comme une des essences pouvant être utilisées universellement pour guérir l’être intérieur, et pour stimuler la nature aimante de l’âme humaine. Le houx ne doit pas seulement être considéré comme un remède à administrer dans certaines situations thérapeutiques, mais aussi comme une essence-clé, un seuil pour quiconque souhaite progresser dans la thérapie par les essences de fleurs.

Cette reconnaissance du houx par Bach s’inscrit dans une forte lignée de sagesse celtique. Les initiés druidiques développèrent un alphabet sacré, appelé l’Ogham, basé sur les qualités archétypales des arbres. Le houx, connu en gaélique sous le nom de Tinne, gouvernait la huitième lune de l’année, ou le mois de juin. Le symbole pour le houx est celui d’une lance, signifiant littéralement : « je suis une lance rugissant dans la bataille ».

C’est pendant le mois de juin que la lumière du soleil atteint son apogée, puis commence ensuite sa descente vers la terre. Le houx parle de la capacité féroce de l’âme humaine à entamer sa descente vers le monde souterrain, emmenant avec lui la lumière jusque dans l’obscurité. De ce fait, nous pouvons comprendre la signature de l’arbre, sa capacité à germer sans lumière du soleil, préférant les conditions sombres et humides pour voir le jour, ce qui en fait un arbre profondément enraciné dans la terre. Ses feuilles raides et pointues ne sont pas si différentes d’épines ou de « lances ». Le houx produit un bois dur, blanc, au grain serré, au caractère solide et imperméable, qui, revêtu du sombre et inaltérable vert de ses feuilles, se maintient aux jours les plus froids de l’hiver, insensible au froid et à l’obscurité.

Parmi tous les arbres de l’Ogham, le houx et le chêne sont les plus centraux – ils sont vus comme les deux « rois » qui se transmettent chaque année le pouvoir au cours d’une bataille symbolique. Le nom gaélique du houx – Tinne – renvoie au mot « tanist » qui signifie « jumeau sombre ». Le Roi Chêne gouverne pendant le temps où les jours rallongent, de décembre jusqu’au solstice d’été en juin. Le houx est son « jumeau sombre » qui règne ensuite jusqu’au solstice d’hiver, alors que la lumière décroît.

Noël, un éveil du cœur

[ndt : bien entendu, toute référence à Noël me semble ici valable aux célébrations non chrétiennes du Solstice d’Hiver !]

Dans la culture populaire, nous relions le houx à la saison de Noël. Ses baies rouges et son feuillage toujours vert couvrent les façades et les intérieurs. Malheureusement, notre relation à cette plante est essentiellement inconsciente et largement sentimentale.

En réalité, la proéminence du houx pendant la période de Noël révèle une expérience importante de la vie de l’âme. C’est un éveil des forces de l’amour dans le cœur, réalisé à travers la descente à l’intérieur du soi et de la terre, et qui porte ses fruits pendant cette période. Cette compréhension est dépeinte dans le Calendrier de l’Âme de Rudolf Steiner. Steiner fut un initié moderne qui incorpora dans ses travaux des éléments de courants à mystères anciens, entre autres issus de la sagesse druidique. Son calendrier est constitué d’une série de 52 poèmes « runiques », pour chaque semaine de l’année. Débutant son cheminement au solstice d’été, l’âme émanant de hauteurs cosmiques trouve peu à peu son chemin dans une réalité intérieure. Le soi se révèle comme une graine, avec la lumière œuvrant au plus profond de l’être à la manière d’une force purifiante et vivifiante. Puis, au moment du solstice d’hiver, cette lumière s’épanouit et émane du chakra du cœur. […]

C’est la lumière intérieure de l’être, qu’il a gagné en vivant dans les « profondeurs de l’esprit » – en ne faisant plus qu’un avec « la terre du monde ». L’âme est si solidement en sécurité et ancrée en elle-même que rien ne peut atteindre son sentiment de paix profonde. Quand cette conscience est maîtrisée, le cheminement intérieur est complété. Le cœur s’éveille chargé d’un flux d’amour, qui cherche progressivement son chemin dans le monde des sens, afin de rencontrer à nouveau les forces en expansion de la lumière printanière et estivale. Nous pouvons dire que la fleur du houx, qui fleurit dans la nature à la fin du printemps, fleurit à nouveau dans le cœur de l’homme pendant l’hiver, comme une force d’amour. Sa nature est une force solaire qui vit non pas dans les cieux, mais dans les profondeurs de la terre.

Cette capacité de faire fleurir le cœur est l’intention même de l’essence de houx développée par le docteur Bach. En décrivant cette essence, Bach a écrit : « l’ultime conquête aura lieu à travers l’amour et la douceur, et lorsque nous aurons suffisamment développé ces deux qualités, rien ne sera plus capable de nous assaillir, puisque nous ferons toujours preuve de compassion et n’offrirons pas de résistance. » Mechtild Scheffer, dans son Encyclopédie de la thérapie par les fleurs de Bach, décrit le houx comme « la fleur ouvrant le cœur », celle qui aide l’individu à « vivre dans un flux d’amour ».

Comme toutes les essences de fleur, le houx révèle une tension, un apparent paradoxe à l’âme. Avec ses feuilles piquantes et sa rude capacité à survivre dans le monde, le glyphe druidique du houx proclame : « je suis une lance rugissant dans la bataille ». Mais cette hostilité est tournée vers le monde lorsque l’âme n’est pas en sécurité en elle-même, et qu’elle n’a pas encore maîtrisé cette rudesse comme un feu intérieur nourricier. A moins que le soi ne se renforce de l’intérieur, nous ne pouvons aller à la rencontre du monde extérieur de la bonne façon. Nous répondons avec hostilité, envie ou jalousie. C’est pourquoi Bach a mis le houx dans le groupe des remèdes contre « l’hypersensibilité aux idées et influences ». Le houx donne une force au soi qui devient la base première de la compassion.

Le Chevalier Vert – une branche de houx solitaire


Cet apprentissage paradoxal de dureté et de sainteté peut aussi être trouvé dans la légende arthurienne de Gauvain et du Chevalier Vert. Le Chevalier Vert apparaît à la cour d’Arthur pendant les fêtes du solstice d’hiver :

Mais le moindre de ses traits
Les stupéfia ; de ce qu’on pouvait en voir,
Non seulement cette créature était colossale,
Mais elle était aussi d’un vert lumineux,
Nulle lance pour porter des coup,
Nul bouclier contre le choc de la bataille,
Mais dans une main, une branche solitaire de houx
Qui se montre le plus vert lorsque les bosquets n’ont plus de feuilles

Le Chevalier Vert est une manifestation du Green Man – les vastes forces cosmiques de la Nature qui doivent être rencontrées par l’âme humaine et ancrée dans le cœur de l’homme. Porteur d’une branche dans une main et d’une hache dans l’autre, il propose un défi aux chevaliers d’Arthur : celui de lui porter un coup avec cette hache, à la condition que dans un an et un jour, il puisse à son tour rendre le même coup.

Gauvain est un chevalier de grande valeur, bien qu’il soit aussi guidé par des intrigues de cour, des ambitions et des désirs. Il accepte le challenge et coupe la tête du Chevalier Vert d’un seul coup. Mais celui-ci se relève, remet sa tête et rappelle à Gauvain sa promesse.

Pendant toute une année, Gauvain erre à travers le pays à la recherche de la Chapelle Verte où il doit retrouver le Chevalier. Au cours de son périple, il se retrouve tenté par une femme, qui s’avère être l’épouse du Chevalier Vert. Gauvain émerge de cette rencontre avec le cœur pur et finit par trouver l’endroit où vit le Chevalier : « une fissure entre deux parois escarpées où pousse des arbres verts même en hiver ». C’est ici, sur la terre des houx, que Gauvain rencontre le Chevalier Vert, et, intact, survit à son coup. […]

Le houx porte la couronne

Le houx stimule les capacités d’amour du cœur en développant ce que le docteur Bach appelle « le grand Moi intérieur ». Peut-être que la plus significative des images archétypales du houx est évoqué dans le symbole de la couronne d’épines. Comme le proclame un chant traditionnel de Noël : de tous les arbres des bois, c’est le houx qui porte la couronne.

Les druides portaient du houx dans leurs chevelures pendant la récolte du gui en hiver. Le houx est également porté pour représenter le Roi Houx pendant les festivals saisonniers. La couronne de houx était un signe de respect profond et de reconnaissance, indiquant qu’un initié avait maîtrisé les forces de la nature en harmonie avec celles de l’âme humaine.

Dans la culture romaine, il restait des traces de cette compréhension dans certaines fêtes hivernales comme les saturnales.

Les Romains craignaient la nature spirituelle de Jésus Christ, tout en s’en moquant […] Cette image archétypale du Christ couronné d’épines résonne avec les profondeurs de notre être. Puisque c’est le Christ qui porte dans son cœur les forces les plus parfaites de l’amour divin, qui est en même temps l’amour humain. La force christique, née des profondeurs de la terre à minuit le jour de Noël, brille comme l’essence de l’amour dans le cœur humain. […]

Le houx a été connu sous le nom d’ « épine du Christ » en Europe Centrale, ce nom manifestant sa résonnance avec la réalité archétypale de la couronne d’épines comme initiatrice de l’âme. Le docteur Bach caractérisa ceux ayant besoin du houx ainsi : « en eux, ils souffrent beaucoup, souvent sans qu’il y ait de réel cause de leur absence de joie ». Cette douleur existentielle liée au sentiment de ne pas être aimé conduit vers des sentiments de jalousie, d’envie, d’hostilité et de colère. Comme le Chevalier Vert et Gauvain, qui échangent des coups portés à la tête, afin de transformer la conscience, la couronne d’épines symbolise aussi une forme de « décapitation ». Le « faux moi » doit être pressé avec une couronne d’épines jusqu’à ce qu’il trouve une vérité plus profonde dans le cœur. La « lance rugissant dans la bataille » ne doit pas porter son coup vers l’extérieur, mais vers l’intérieur. Le houx nous enseigne que nous ne pouvons trouver l’amour à l’extérieur s’il n’est pas ancré à l’intérieur même de notre cœur. Il transforme l’humain en divin, de l’intérieur. Le houx aide le cœur à se connaître dans son entièreté ; dans sa sainteté.