FAERIE FAITH 101: le Partage de l’Eau
Par Linda Kerr, traduction et adaptation Fleur de Sureau
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Parfois, dans la tradition Faerie Faith, nous avons tendance à faire les choses un peu différemment. Le partage de l’eau au lieu du vin au cours des rituels en est un exemple. L’eau, pour nous, est symbolique du lien commun à toute vie et nous rappelle que les puits sacrés, les sources et les rivières étaient des sites qui ont renforcé le partage entre les humains et le Royaume de Féerie. (1)
Nous savons tous que l’eau est intimement liée au cosmos, comme on peut le voir dans le flux et le reflux des marées. L’eau couvre la plupart de la surface de la terre, et elle est constamment en mouvement. Il y a un tel mouvement infini dans cette enveloppe d’eau, qu’en fait, à l’échelle planétaire, l’eau peut être considérée comme un organe médiateur entre la terre et le cosmos, intégrant la terre dans la course d’événements cosmiques. (2)
Dans le système Huna, l’eau est le symbole du mana, ou force vitale produite par le corps. L’eau a été représentée de différentes manières par les Kahunas ; où le mana était la force vitale générée par le moi inférieur à partir de la nourriture consommée et de l’air respiré, le symbole de l’eau plate était utilisé. L’eau jaillissante et débordante, comme dans une fontaine, était le symbole du mana accumulé en trop-plein par le moi inférieur. Le mana du moi supérieur, originellement pris du moi inférieur par l’intermédiaire de la « corde aka » qui relie, était symbolisé par les nuages et le brouillard, qui sont constitués de fines gouttelettes d’eau. Et lorsqu’elle tombait sous forme de fine pluie, elle symbolisait le retour du mana qui avait été transformé pour apporter la bénédiction du moi supérieur tandis qu’elle tombait sur le moi moyen et le moi supérieur afin d’aider et guérir. (3)
Presque toutes les traditions confirment le rôle de l’eau dans la genèse de la vie. Dans l’ancienne épopée finlandaise, le Kalevala, la Vierge de l’Air descendit du ciel sur la mer écumante, sans limites ; « puis la mer et le vent insufflèrent la vie en elle (4). » Elle devint alors Ilmatar, la Mère des Eaux, et après avoir nagé sept siècles dans les océans, elle donna naissance au premier humain, le barde Väinämöinen. La croyance en la mer comme mère de toute vie a survécu jusqu’aux temps modernes.
Et finalement, Theodor Schwenk, dans son magnifique livre Sensitive Chaos, nous donne quelques connaissances spirituelles à propos de la signification de l’eau.
« Partout où il y a de l’eau, la vie devient active dans le monde matériel ; où il n’y a pas d’eau, cette possibilité cesse d’exister. L’eau est essentiellement l’élément de la vie, dans la mesure du possible elle arrache la vie à la mort. C’est la grande guérisseuse de tout ce qui est malade et qui a perdu son équilibre de vie ; car l’eau aspire toujours à l’équilibre, un équilibre vivant, jamais statique qui éteindrait la vie. Elle est partout un arbitre entre les contrastes, qui deviennent plus intenses lorsqu’elle est absente. Ainsi, elle unit les éléments hostiles en un autre, créant constamment quelque chose de nouveau à partir d’eux. Elle dissout ce qui est solide, le restituant à la vie (5). »
« Dans une large mesure, hors force de gravité, elle maintient une position centrale entre la terre et le cosmos, ne se perdant jamais elle-même dans l’un ou l’autre et restant pourtant intimement liée aux deux, les reliant dans une circulation éternelle. L’eau maintient un équilibre entre les extrêmes de la solidification et de l’évaporation, conservant toujours ses possibilités de transformation. Comme un écho des événements célestes en constante évolution, la richesse des formes dans le monde vient de l’eau (6). »
Alors, à présent, avec une meilleure compréhension de l’eau, voici le Rituel de Partage de l’Eau qui rapproche les gens de la Faerie Faith les uns des autres et du cosmos.
Rituel du Partage de l’Eau
A la fin du rituel, avant de révoquer les Eléments, la Grande Prêtresse ou Reine Faerie prend une gorgée d’eau du calice sur l’autel. Le calice est ensuite passé autour du cercle pour que tous le partagent, et enfin le redonnent à la Grande Prêtresse. La Grande Prêtresse dit, pendant que le calice fait le tour du cercle :
Partagez mon eau et sachez que, comme la Pluie, elle est la Source de Vie.
Partagez mon eau et sachez que, comme les Océans et les Mers, elle est la Matrice de Vie.
Partagez mon eau et sachez que, comme les Nuages, elle est la Chercheuse ; la Voyageuse avec une Mission.
Je partage l’eau, et que tous puissent savoir que, comme les Ruisseaux et les Rivières, elle est la Change-Forme ; la Destructrice de l’Ancien, et en même temps, à travers le changement, la Créatrice du Nouveau.
Sachant bien que l’eau est l’essence de Vie, nous l’avons partagée et nous sommes devenus Un, et à présent, Unis, nous offrons nos vies, en service et en amour, à Celle qui est la Mère de Toute Vie.
« Ainsi, l’eau devient une image du flux du temps lui-même, imprégné des rythmes du monde étoilé. Toutes les créatures de la terre vivent dans ce flux du temps, il s’écoule en eux, et, aussi longtemps qu’il s’écoulera, il les nourrira dans le flux de la vie. (7) »
Notes :
- Epona, The Faerie Faith.
- Schwenk, Theodor. Sensitive Chaos. (Publié au milieu des années 60.) Schocken Books, New York, NY, pg. 68.
- Long, Max Freedom. The Secret Science at Work. 1953. DeVorss& Co., Publishers, Marina del Rey, CA, pg. 11.
- Markale, Jean. Women of the Celts (en français : La Femme Celte, édité au format poche). 1972. Inner Traditions International, Ltd., Rochester, VT, pg. 43-44.
- Schwenk, pg. 98.
- Ibid, pg. 99.
- Ibid, pg. 68.