FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre (1/2)

FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre
Par Linda Kerr, traduction & adaptation Fleur de Sureau

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Ceci est une série d’articles conçus pour enseigner les principes de base de la Faerie Faith sous forme de méthode accessible. Si vous avez des questions ou des suggestions de sujet, faites-le moi savoir et je les aborderai dans un prochain article. Si vous appréciez cette série, et trouvez que les articles font sens pour vous et vous aident, c’est bon de savoir si j’ai pris la bonne approche.

Lorsque je prends un nouvel étudiant en Faerie Faith, je lui demande quatre choses auxquelles il devra adhérer durant toute la période de ses études :

  1. Se sensibiliser et s’impliquer dans les questions politiques, sociales et économiques ; c’est-à-dire, travailler pour une ligne téléphonique d’urgence ouverte aux victimes de viol ou pour un programme de sensibilisation au SIDA, travailler pour un candidat politique, s’impliquer dans des mouvements comme NOW, Amnesty International ou des questions de liberté religieuse, ou soutenir une cause en écrivant des lettres, protestation, etc. Beaucoup trop de païens aujourd’hui ont une conscience limitée de ce qui se passe dans le monde autour d’eux, en s’impliquant trop dans leur voie spirituelle ils oublient qu’ils sont une part indissociable du monde moderne. Les problèmes politiques et sociaux nous affectent tous, qu’on aime ça ou pas, et même les moines et les nonnes, à travers l’Histoire, se sont impliqués dans les questions sociales de leur époque.
  2. Se sensibiliser et s’impliquer dans les questions écologiques ; c’est-à-dire recycler, conserver, avoir une consommation consciente, etc. Cela peut également inclure un activisme social, soit à une petite échelle, tel que se renseigner sur l’endroit où sont déversés les poubelles, d’où vient votre eau, ou à une plus grande échelle, tel que travailler avec Greenpeace. Dans le cadre d’une religion centrée sur la terre, tout païen qui rejette n’importe où son huile de moteur usagée, ne prend pas le temps de trier les canettes d’aluminium dans leurs poubelles, ou jette ses déchets dans la nature, est aussi hypocrite que ces païens qui accusent les chrétiens de l’être.
  3. Certains types d’activité physiques qui favorisent la santé ; c’est-à-dire, exercice quotidien, vélo, natation, karaté, etc. et faire attention à avoir une alimentation saine et de bonnes habitudes. La plupart des païens n’ont aucun problème avec le plaisir physique et l’amusement, mais certains tendent à ignorer le fait que nos corps sont nos véhicules sur la voie. Juste comme nous ne pouvons nous séparer nous-mêmes du monde ordinaire, nous ne pouvons pas nous séparer de nos corps au cours de notre quête spirituelle. Nous ne sommes pas ascétiques et un corps en mauvaise santé est un signe extérieur (et parfois un premier avertissement) d’un esprit en mauvaise santé.
  4. Une implication physique avec la Terre Elle-même, habituellement sous la forme d’un jardin. Nous sommes, après tout, la Faerie Faith ; et nous ne pouvons pas apprendre à entrer en contact avec la Terre si nous ne voulons pas salir nos mains (et nos genoux) dans ce processus !
  • Toucher la Terre

Retour 15 ans en arrière, lorsque Epona et Mark Roberts ont créé et fait connaître la voie d’Hyperborea. Roberts écrivit une série de leçons qui m’ont beaucoup impressionnée. La première était intitulée « Toucher la Terre, » et fonctionne très bien avec mes quatre conditions.

L’activité décrite dans la leçon est : sortez, allez dehors, trouvez un endroit calme, privé, et versez suffisamment d’eau sur la terre pour la rendre bonne et boueuse. Ensuite retirez vos chaussettes, vos chaussures et relevez le bas de votre pantalon et marchez dedans. Ne réfléchissez pas, n’analysez rien ; faites-le simplement. Sentez la terre humide, prenez-y plaisir, jouez dedans. Soyez un enfant pendant quelques minutes ! Comme le dit Roberts, le but de tout cela est de se sentir comme un enfant, de retourner pendant un moment en enfance avant de commencer à désapprendre comment être sensible à la terre. Votre Moi Inférieur adorera ça ! Et quand votre Moi Inférieur est heureux, il communique mieux avec votre Moi Moyen et votre Moi Supérieur, rendant la véritable magie possible.

Il y a quelques années, une personne est venue à moi me demandant de lui enseigner. Alors, je l’ai emmené au jardin, je lui ai montré un carré à patates et lui ai demandé de désherber. Tandis que nous étions en train de nettoyer nos carrés de terre respectifs, il me dit : « Vous ne faites pas faire de magie aux gens ? » Je lui ai répondu : « Que pensez-vous que nous sommes en train de faire en ce moment ? » Il est parti et je n’ai plus jamais entendu parlé de lui. La vraie magie vient de la terre et elle vient de l’intérieur. Si vous ne pouvez pas revenir en enfance et prendre simplement plaisir à sentir la terre, comment pourriez-vous apprendre quoique ce soit d’Elle ?

Une autre chose que Roberts a mentionné, c’est d’être pieds nus au jardin. Permettez-moi de paraphraser son histoire :

Pendant un temps, il disait aux gens d’entrer en contact avec la terre en jouant dans une flaque de boue. Puis un après-midi, dans son jardin, alors qu’il était en train d’installer des pas de jardin en pierre, il a « entendu » un message, disant, en gros, que tandis qu’il enseignait aux autres de marcher nus-pieds sur la terre, lui-même était en train de poser un chemin en pierre et portait des chaussures dans son jardin ! On lui a dit d’apprendre par lui-même et de marcher pieds nus dans le jardin.

Outre les avantages évidents à ressentir simplement la terre et prendre plaisir, toucher la terre, que ce soit avec les pieds ou les mains, peut nous enseigner des choses sur l’état du sol ; sa température, son taux d’humidité, sa densité, etc. Cette prise de conscience est très basique pour être un bon jardinier et c’est la première étape vers l’apprentissage de la magie. En d’autres mots, nous devons exercer nos énergies a un niveau pratique tout d’abord si nous voulons influer sur les énergies à un niveau plus élevé. Vous pouvez sortir et communier avec les dévas et les esprits des plantes toute la journée, mais rien de tout cela importe si vous ne touchez pas tout d’abord la terre à un niveau pratique : plantez une graine à la meilleure température du sol, au moment approprié de l’année, à la bonne profondeur, et ensuite étendez votre énergie sur elle sous la forme d’un tuyau d’arrosage.

Cette leçon renvoie à d’autres domaines de la vie également. Les gens qui ont besoin d’un travail en sont un bon exemple, et qui tentent de faciliter leurs recherches avec des rituels, prières, en brûlant des cierges, en méditant sur des cristaux, etc. Ce sont tous de bons moyens pour focaliser vos énergies sur votre objectif, mais si vous ne consacrez pas autant de temps aux petites annonces et offres d’emploi, vous n’obtiendrez probablement pas de travail. Apprenez de la leçon du jardinier pieds-nus.

Alors, avant la prochaine parution, sortez et jouez dans votre propre flaque de boue !

FAERIE FAITH 101: Les Baguettes

FAERIE FAITH 101: Les Baguettes

Par Linda Kerr, traduction & adaptation Fleur de Sureau

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Dans la tradition Faerie Faith, lorsque nous parlons de baguettes, il ne s’agit pas du bâton gravé surmonté d’un cristal utilisé par la plupart des Sorcières pour tracer le cercle. Nos baguettes sont les doigts mêmes des arbres sacrés, qui nous aident à entrer en contact avec les énergies lunaires, et nous en choisissons une à chaque nouvelle lune.

Comme je l’ai dit dans mon dernier article Faerie Faith 101, les arbres sont nos meilleurs professeurs. Si vous voulez savoir quelles sont les énergies d’une lunaison particulière, le meilleur moyen de les connaître est de demander à l’arbre, qui est le représentant de ces énergies.

Le meilleur moment pour approcher un arbre est durant sa lunaison ; c’est-à-dire que vous en apprendrez plus sur les énergies de la lune du Houx si vous parlez au Houx durant cette lune.

Néanmoins, vous pouvez parler à tout arbre en tout temps de l’année, si vous en ressentez le besoin.

Les baguettes sont les extrémités mêmes de l’arbre, les terminaisons des branches. Ce sont les parties les plus sensibles de l’arbre, comme le sont pour nous le bout de nos doigts et c’est un excellent moyen pour établir un premier contact avec un arbre. Les baguettes, comme les arbres eux-mêmes, sont représentatifs des énergies lunaires ; ils sont le remède aux énergies des lunes, de la même manière que les Fleurs de Bach le sont.

Lorsque vous parlez à un arbre, et ensuite lorsque vous récoltez une baguette sur laquelle vous méditerez plus tard, c’est comme si vous étiez en train de vous rendre à un cours et que vous emportiez des documents à étudier à la maison.

Alors comment parler à un arbre et récolter une baguette ?

Avant toute chose, sachez à quoi ressemble l’arbre et soyez capable de l’identifier en toutes saisons. Récolter une baguette de Sureau en décembre est difficile si vous ne pouvez trouver l’arbre que lorsqu’il fleurit. Et bien sûr, vous devez également être suffisamment familiarisé avec le calendrier pour savoir en quelle lunaison vous êtes, et donc quel est l’arbre que vous cherchez !

Une fois que vous avez trouvé l’arbre, parlez-lui. Assis ou debout, mettez votre main sur l’arbre. Faites-lui une sympathique présentation de vous-même et de ce que vous voulez, et pourquoi, soit à haute voix soit silencieusement. Par exemple, dites que vous voulez récolter une baguette pour l’utiliser durant votre rituel lunaire, ou que vous souhaitez récolter un peu de son écorce pour une guérison par les plantes, etc. Ne soyez pas trop long ; dites juste ce dont vous avez besoin poliment et brièvement.

Restez tranquille et calme, et attendez une réponse. Cela peut être quelque chose d’intérieur (semblable à une voix dans votre tête, mais un peu différente de vos pensées habituelles.) L’arbre peut aussi vous donner un signe physique comme un mouvement de branche ou un balancement subtil. Vous pouvez éprouver un sentiment ou recevoir une image mentale. C’est une chose très subjective que vous devriez pratiquer jusqu’à ce que vous sachiez que vous recevez réellement une réponse de l’arbre, et non pas l’imaginer simplement. Si vous n’êtes pas certain de vous-même et de vos réactions, vous le communiquerez à votre Soi Inférieur, qui rendra la chose de plus en plus difficile, au lieu que cela soit plus facile.

La réponse que vous obtiendrez peut ne pas être toujours positive (c’est parfois mitigé). Si vous avez le sentiment que l’arbre ne veut pas partager une baguette, dites merci et trouvez un autre arbre. Pour une meilleure réponse, ne réveillez pas les arbres après la nuit tombée, ils deviennent plutôt ronchons.

Lorsque vous obtenez une réponse positive d’un arbre, prenez un moment et questionnez-le à propos des énergies lunaires et des énergies des arbres durant cette lune. Une fois encore, vous aurez besoin d’être calme et tranquille pour recevoir une réponse. Prenez ce qui vous est offert ; ne questionnez pas l’arbre inutilement, ou vous paraîtrez irrespectueux, comme si vous n’aviez rien écouté du début. Aussi, votre Soi Inférieur le prendrait comme le signe que vous ne croyez pas en ce que vous faites. Si vous avez reçu une réponse, mais que vous ne l’avez pas comprise, écrivez-la simplement et méditez dessus plus tard, peut-être durant un rituel. Essayez un autre arbre un autre jour.

Enfin, vous devrez avoir récolté une baguette. Après permission, que vous devrez avoir obtenu d’une toute première réponse positive de la part de l’arbre, coupez un petit morceau d’un bout de branche. Remerciez l’arbre et donnez-lui quelque chose en cadeau (un peu de tabac, peut-être, ou faites quelque chose d’aimable pour l’arbre, comme retirer une plante grimpante qui s’est enroulée autour de lui.

L’information que vous avez reçue de l’arbre peut être la base pour un rituel lunaire, et la baguette que vous avez récoltée peut être utilisée comme point focal pour méditer sur les énergies lunaires. La baguette n’est pas destinée à être un outil permanent, mais vous devez tout de même la garder comme un aide-mémoire pour vous-même. Assurez-vous de marquer votre baguette avec l’Ogham de cet arbre ainsi vous serez capable de le reconnaître parmi les 12 autres baguettes que vous aurez (on l’espère) récoltées durant l’année. C’est seulement lorsque vous sortirez l’an prochain à la même époque pour rencontrer l’arbre à nouveau que vous remplacerez ces baguettes. (Oui, vous le referez à chaque lunaison, chaque année. Vous ne cesserez jamais d’apprendre des arbres).

Joyeux papotages !

[Luis] L’ogham du sorbier par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : protection, avoir un bouclier protégeant du mal.

Renversé : vulnérabilité face au danger ou aux influences négatives, besoin de renforcer ses défenses.

Le sorbier est réputé pour ses qualités protectrices. Cet Ogham a été décrit comme « l’ami » ou la « force » du bétail, ce qui fait référence à son usage magique dans la protection des animaux face aux attaques des mauvais esprits ou du peuple de Faery qui fait tourner le lait. Le sorbier était planté près des maisons, près des églises et des sites sacrés afin de les protéger. Une petite branche de sorbier noué trois fois avec un fil rouge était censé briser les mauvais sorts. Connecté au soleil et aux divinités solaires, le sorbier est particulièrement sacré pour Brigid et Brigantia. Brigid porterait des flèches en sorbier qui s’enflammeraient selon son désir.

Usage magique : protection

[Beth] L’ogham du bouleau par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : nouveaux commencements, un nouveau départ. Renouvellement et naissance.

Renversé : lâcher le passé pour ne pas rester stagnant.

Un des premiers arbres à fleurir au printemps, le bouleau est lié au renouvellement, au bannissement des mauvais esprits, et à la protection des enfants. Le premier message écrit en Ogham était « beith » [ndlt : ou « beth » comme il est nommé dans notre tradition] , avertissant le dieu solaire Lugh de l’enlèvement de sa femme, et il a dès lors été associé au soleil et à la lumière. Le bouleau est également utilisé traditionnellement pour fabriquer des balais de sorcières.

Usages magiques : tentatives, commencements, rituels invoquant Lugh.

[Nion] L’ogham du frêne par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : transformation et changement sont possibles. Magie et « shape-shifting ».

Renversé : se sentir dépossédé de tout pouvoir. Ne pas prendre le contrôle sur les événements.

Le frêne était l’arbre sacré du dieu magicien Gwyddion. On l’utilisait pour fabriquer des lances et des flèches, et il nous incite à prendre le contrôle de nos vies plutôt que de nous laisser contrôler par les circonstances. La lance comme la flèche nous rappellent le bâton/la baguette, sous-entendant l’usage de magie pour créer changement et transformation. Les bâtonnets de l’Ogham étaient à l’origine fait à partir de frêne, le mot « nuin » [ndlt : ou nion, comme il est nommé dans notre tradition] signifiant « lettres ». Trois des cinq arbres sacrés d’Irlande étaient des frênes. Dans la mythologie nordique, Yggdrasil, l’Arbre-Monde, était également un frêne.

Usages magiques : magie de transformation, amener le changement dans la vie de quelqu’un.

[Onn] L’ogham de l’ajonc par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : sexualité, passion. Amour, relations.

Renversé : manque de passion dans une relation, dans un carrière, ou dans un projet.

L’ajonc est un buisson à feuilles persistantes connu pour ses fleurs jaunes parfumées. Sa connexion à la sexualité et à la passion vient de son lien au feu et au soleil. Il existe un vieux dicton populaire qui dit que « lorsque l’ajonc est en fleur, c’est la saison du baiser ». L’ajonc pousse dans des lieux ensoleillés et ses gousses de graines éclatent sous la chaleur du soleil, répandant des milliers de graines dans le vent. Par le passé, l’ajonc fut utilisé comme bois pour alimenter un feu. Les fermiers brûlaient ses tiges mortes et encourageaient ainsi une nouvelle croissance de la plante, dont leur bétail pouvait alors se nourrir. L’ajonc était également associé à l’aube et au printemps. Ses fleurs sont appréciées des abeilles, et il peut aussi symboliser le fait de récolter du savoir et de recevoir des informations importantes.

Usages magiques : magie amoureuse, invocation des dieux et déesses solaires. Découverte de la vérité. Recueil d’informations.

O pour ONN [la Déesse Blanche]

O pour ONN

Extrait de l’Alphabet des Arbres, La Déesse Blanche. Robert Graves.

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Le second arbre est l’ajonc qui, avec ses fleurs d’or et ses dards, symbolise le jeune soleil à l’équinoxe de printemps, époque à laquelle on allume des feux d’ajoncs sur les collines. Brûler les vieux piquants a pour effet de produire de l’engrais pour l’herbe tout en permettant aux jeunes rameaux de pousser, ce que les moutons apprécient fort. « L’ajonc est mal aimé jusqu’à ce qu’il soit rabattu. » L’importance religieuse de l’ajonc, ou genêt épineux, « bon contre les sorcières » dans le folklore gallois, est mise en relief par le fait que ses fleurs sont fréquentées par les premières abeilles de l’année comme celles du lierre le sont par les dernières. Le nom d’On-niona, déesse adorée des Gaulois dans des bosquets de frênes, est composé d’Onn et de Nion, ce qui permet de retrouver la date de sa fête : l’équinoxe de printemps à la fin du mois du frêne.

N pour Nion [La Déesse Blanche]

N pour Nion

Extrait de l’Alphabet des Arbres, La Déesse Blanche. Robert Graves.

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Le troisième arbre est le frêne. En Grèce, le frêne était consacré à Poséidon, le second dieu de la trinité achéenne et l’on était plein d’attention pour les Meliai ou esprits du frêne. Selon Hésiode, les Meliai jaillirent du sang d’Ouranos quand Cronos le castra. En Irlande, l’arbre de Tortu, l’arbre de Dathi et l’arbre ramifié d’Usnech, trois des cinq arbres magiques qui furent abattus en l’an 665 de notre ère pour symboliser le triomphe du Christianisme sur le paganisme étaient des frênes. Un descendant de l’arbre sacré de Creevno, encore un frêne, était encore debout à Killura au XIXème siècle. Son bois passait pour un talisman contre la noyade et les émigrants pour l’Amérique, après la Famine de la Pomme de Terre, l’emportèrent avec eux par petits morceaux. Dans le folklore britannique, le frêne est l’arbre de la re-naissance. Dans son Histoire de Selborne, Gilbert White décrit comment on faisait autrefois passer les enfants, nus, dans le creux d’un vieux frêne étêté, avant le lever du soleil, pour les guérir de hernies. La coutume survécut jusqu’en 1830 dans les campagnes reculées d’Angleterre. La baguette druidique portant une décoration en spirale et faisant partie d’un lot d’objets du début du Ier siècle, découverts à Anglesey, était en frêne. A propos du Combat des Arbres, il a déjà été fait mention du grand frêne Yygdrasil consacré à Woden-Wotan- Odin-Gwydion. Le dieu s’en servait comme d’un coursier et il l’avait enlevé à la triple déesse, qui comme les trois nornes de la légende scandinave, rendait la justice au pied de l’arbre. Poséidon demeura le patron des chevaux mais il devint également le dieu des navigateurs lorsque les Achéens prirent la mer, exactement comme Woden lorsque son peuple s’en alla sur l’eau. Autrefois, au Pays de Galles et en Irlande, les rames et la quille des coracles étaient faits en frêne ; de mêmes les fouets pour exciter les chevaux excepté lorsqu’on lui préférait l’if de la mort. Les dégâts causés par le frêne, à ce que conte Gwion, sont ceux dus à la nature nuisible de son ombre pour l’herbe ou le blé. De même que, dans le propre alphabet runique d’Odin, ce sont les rameaux de frêne qui forment toutes les lettres, les racines du frêne étouffent celles des autres arbres forestiers. Le frêne est l’arbre du pouvoir de la mer ou du pouvoir résidant dans l’eau et l’autre nom de Woden, « Yygr », d’où vient Ygdrasil, est évidemment de la même famille que « hydra« , le mot grec pour « mer » (littéralement « l’élément humide »).

Le troisième mois est celui des inondations et s’étend du 18 février au 17 mars. Durant les trois premiers mois, les nuits sont plus longues que les jours et le Soleil est considéré comme demeurant encore sous la tutelle de la nuit. Les Tyrrhéniens, pour cette raison, ne les considéraient pas comme faisant partie de l’année sacrée.

Récolter la sève de bouleau

Extrait de l’excellent livre « Revivre à la campagne » par John Seymour.

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Peu de gens savent qu’autour d’eux les bouleaux peuvent être la source d’un parfait petit vin de pays. Le vin de bouleau est fabriqué à partir de la sève recueillie au printemps. Choisissez un bel arbre bien solide avec un tronc d’au moins 30 cm de diamètre. Avec une perceuse sans fil ou un vilebrequin, percez un trou d’environ 2,5 cm à une hauteur vous permettant d’accrocher un seau dans lequel la sève s’écoulera.