Les fées (poilues) protectrices du verger : Awd Goggie & Gosseberry Wife

Quoi de plus amusant que de découvrir de nouvelles créatures féeriques, surtout quand elles sont assez différentes des fées victoriennes anthropomorphes, mignonnes et un peu mièvres ? Je crois en avoir croisé une dans mon jardin récemment, comme vous pouvez le voir sur la photo 😉 Je vous présente donc ces deux fées poilues… auxquelles il vaut mieux éviter de se frotter !

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Les gardiennes invisibles du verger : Awd Goggie et Gooseberry Wife

Dans la campagne anglaise, à l’abri des regards indiscrets et des récoltes précoces, deux figures folkloriques veillaient silencieusement sur les vergers et les haies fruitières : Awd Goggie et la Femme-Groseille (Gooseberry Wife). Utilisées depuis longtemps pour effrayer les enfants et protéger les fruits non mûrs, ces créatures appartiennent à une catégorie fantastique appelée nursery bogies — des êtres dont le rôle est à la fois éducatif et protecteur.

Awd Goggie, originaire du Yorkshire de l’Est, prenait la forme d’une énorme chenille velue (assez grande pour dévorer les enfants désobéissants). Tapie dans les bois ou cachée derrière les pommiers, elle surveillait ceux qui tentaient de cueillir les fruits avant leur maturité. Dotée du pouvoir de devenir invisible, elle incarnait une menace à la fois tangible et mystérieuse — souvent évoquée par les adultes sur un ton grave :

« Ne touche pas à ces pommes, ou Awd Goggie te dévorera. »

À l’autre bout de l’Angleterre, sur l’île de Wight, la Femme-Groseille remplissait un rôle similaire. Elle apparaissait aussi sous la forme d’une chenille géante, rôdant près des buissons de groseilles, toujours attentive aux petites mains curieuses. Là encore, la peur servait de barrière protectrice entre les enfants et les cultures.

Malgré leurs différences géographiques, ces deux créatures partagent des caractéristiques communes :

  • Une apparence volontairement inquiétante, destinée à marquer les esprits
  • Un rôle de gardiennes du cycle naturel de maturation
  • Une fonction de régulation sociale, mêlant dissuasion et imagination

À travers elles, émerge une forme de pédagogie fondée sur le respect de la nature et de ses rythmes. Plutôt que d’imposer des règles sèches, les communautés rurales transmettaient des valeurs et des avertissements par le biais de récits et d’enchantements. Ces bogies inspiraient la peur, certes — mais elles enseignaient aussi que chaque être vivant doit suivre son propre rythme, et que récolter trop tôt peut avoir des conséquences.

Bibliographie/Sources :

  • Bane, T. (2013). Encyclopedia of Fairies in World Folklore and Mythology. McFarland & Company.
  • Briggs, K. M. (1971). Abbey Lubbers, Banshees, and Boggarts: An Irregular Compendium of Fairy Lore. Pantheon Books.
  • Simpson, J., & Roud, S. (2000). Dictionary of English Folklore. Oxford University Press.
  • Nursery Bogie- The Awd Goggie : https://www.geocities.ws/myste_realm/awd.html/

Méditation Faery pour l’Hiver, par Mut Danu [Tree Mothers]

Cette méditation est extraite du chapitre 27 : Idho, l’if,  de The Tree Mothers par Mut Danu, notre ainée. Ce texte a été traduit par Memnoch pour le magazine Lune Bleue, il apparaît sous le titre : Méditation Faery pour l’Hiver, Visualisation guidée pour le Solstice d’Hiver. 

Méditation : descendre dans le monde-d’en-bas : le passage de l’If

Pour mieux comprendre l’énergie de l’Esprit de l’If, cette méditation ou voyage devra être effectuée à l’aube, juste avant le lever du soleil.

Prévoyez :

  • une bougie allumée
  • et des allumettes.

Éteignez toutes les lumières autour de vous et asseyez-vous confortablement.

Centrez-vous en vous concentrant sur la flamme de la bougie.

Lorsque vous serez prêt, soufflez la chandelle.

Pour entrer dans le monde de la Faery, l’accès se fait par le Nord. De votre espace de méditation, tournez-vous dans cette direction.

Levez votre main et faites le geste d’ouvrir une porte.

Dans votre esprit, visualisez et ressentez vos représentations du Nord : regardez par la porte ouverte le ciel clair d’hiver, sentez le vent froid qui vous enveloppe, voyez le paysage noir, obscur se détacher dans la nuit.

Observez-le, couvert de fourrés d’herbes mortes et distinguez un sentier qui s’en détache.

Restez derrière la porte pendant que votre vision se forme et, lorsque vous serez prêt, passez simplement la porte.

Vous êtes à l’extérieur à l’heure où la nuit et le jour se rencontrent.

Vous sentez la bise froide sur votre visage.

La lune est noire mais le ciel est recouvert d’étoiles qui scintillent.

De votre place, vous pouvez distinguer le paysage qui se détache de la nuit.

Le chemin à vos pieds semble émettre son propre rayonnement devenant de plus en plus faible au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’obscurité.

Suivez ce chemin.

Ouvrez vos sens à votre environnement.

Sentez les picotements du vent contre votre corps et le sentier irrégulier sous vos pieds. Le vent se renforce au fur et à mesure de votre progression, et vous tenez votre manteau serré autour de vous.

Sentez le vent qui vous pousse.

Au détour du sentier, soudain, un arbre s’élance vers le ciel.

Une haie persistante pousse le long du sentier, les feuilles des plantes se rejoignent pour former un tunnel obscur.

Levez la main pour toucher la branche la plus proche et sentez ses aiguilles fines.

C’est un if centenaire, l’Arbre de la Mort. Faites une pause et réfléchissez à ce que la mort signifie pour vous : la peur, la perte, la douleur, la tristesse.

Vous n’êtes peut-être pas prêt à entrer dans ce tunnel.

Mais le vent change soudain de direction et vous pousse par-derrière. En trébuchant, vous faites un pas à l’intérieur du tunnel.

Une fois à l’intérieur de cet abri naturel, le vent froid n’a plus d’emprise sur vous. Sous la protection de l’if, vous êtes calme, à l’abri des menaces et de la peur. Vous pouvez alors vous avancer dans le tunnel.

Plus loin, le sentier lumineux plonge dans le paysage, ou peut-être en dessous.

Les branches de l’if forment toujours un tunnel solide au-dessus de votre tête.

Les racines s’échappent de la terre et frôlent votre manteau.

Le sentier tourne lentement, comme une large spirale. Devant vous, une vieille femme est assise sur un gros rocher.

Elle porte une grande robe sombre à capuche recouverte de symboles lumineux. Vous en reconnaissez certains, mais pas tous.

Sur ses genoux, un bol noir en terre, rempli de volutes de brouillard.

Au fond de vous, vous avez reconnu l’Esprit de l’If.

Elle est en train de fixer le bol, et ne donne pas d’indice  quant à votre présence. Vous vous asseyez à côté d’elle sur la pierre.

Concentrez-vous, afin de bien ressentir où vous êtes.

Sentez le froid glacial qui s’échappe de la pierre où vous êtes assis et qui émane de son corps à elle.

La femme à la capuche commence alors à remuer le contenu du bol et vous plongez votre regard dans les volutes en oubliant tout le reste.

Au fond du bol, vous revoyez des souvenirs, des scènes de votre vie, des gens, des endroits, des choses qui ont ou ont eu de l’importance pour vous.

Laissez ces images grandir et plongez dans vos souvenirs jusqu’à en faire partie, à les revivre. Vous êtes en train de devenir le contenu du bol.

À présent, lentement, un par un, vous commencez à dissoudre ces événements et images.

Vous ne les rejetez pas nécessairement, bien qu’il y en ait certains que vous désirez oublier.

Allez au-delà de votre ressenti, au-delà de la joie et la tristesse. Regardez ces événements objectivement, comme s’ils étaient ceux d’une autre personne.

Continuez à mélanger ces images de votre passé dans le bol lumineux, jusqu’à ce qu’elles se dissolvent.

Regardez de nouveau dans le bol et vous y voyez, non plus votre passé, mais un liquide luisant de possibilités, une spirale d’étoiles qui se détache du ciel obscur.

Levez les yeux vers la Dame de l’If. Elle tient toujours son bol sur ses genoux, mais maintenant sa capuche est baissée et vous pouvez voir un visage sans âge qui rayonne de l’intérieur.

Assis à côté d’elle, vous ressentez maintenant de la chaleur s’échapper d’elle, et de l’espace autour de vous.

Votre corps baigne dans cette chaleur. Sentez cette chaleur. Sentez le sang qui circule dans vos veines, sentez la terre à vos pieds qui pulse comme un cœur qui bat.

La Dame de l’If se lève alors et écarte les bras.

Elle rejette sa cape en arrière et une lumière dorée s’échappe de ses doigts et de sa chevelure.

Elle rayonne, en connexion avec toute chose, en connexion avec la vie. Puis elle disparaît, laissant l’air ambiant scintiller de lumière.

Au-dessus de votre tête, de la lumière pénètre au travers des branches de l’if comme un millier de minuscules étoiles.

Vous soulevez alors une branche qui vous bloquait le passage et seul, vous vous dirigez vers la sortie du tunnel, vers la lumière du soleil levant.

Prenez un instant pour sentir le soleil. Écartez les bras et respirez profondément. Revenez doucement dans le présent et dans votre espace de méditation.

Ouvrez les yeux, et s’il fait toujours sombre, rallumez la bougie.

Prenez votre journal et écrivez-y ce qui vous passe par la tête : vos sentiments, vos émotions, vos observations. Concentrez-vous sur ce dont vous vous souvenez de votre rencontre avec la Dame de l’If, les sons ou les mots que vous avez entendus, les images que vous avez vues, les idées, la connaissance et les messages que vous avez reçus. Vous pouvez inventer une multitude de questions directement liées à votre situation personnelle.

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Voici un exemple de questions que vous pouvez utiliser comme point de départ dans vos réflexions de votre journal :

  • Lorsque (être aimé) est décédé, j’ai…
  • Lorsque j’ai perdu (mon emploi, ma relation amoureuse…), la première chose que j’ai faite est…
  • Lorsque j’aurai terminé (l’école, mon projet …), je
    pourrai ensuite…
  • Lorsque je pense à ma propre mort, je ressens….
  • Mes sentiments sur l’après-mort sont…

Sire Gauvain et le Chevalier vert

Sire Gauvain et le Chevalier Vert est un chef-d’œuvre de la littérature médiévale anglaise. Le texte original, rédigé vers la fin du XIVᵉ siècle, met en scène Gauvain, chevalier de la Table ronde, confronté à un défi étrange lancé par un mystérieux chevalier entièrement vêtu de vert.

Sans vous spoilez, si vous ne connaissez pas l’histoire, sachez que les motifs majeurs sont :

  • L’honneur et la parole donnée ;
  • La tentation et la vertu ;
  • Le rapport entre nature sauvage et civilisation courtoise ;
  • Les symboles celtiques et païens, comme la couleur verte, la ceinture magique, et la Chapelle Verte…

La lecture et l’étude de « Sire Gauvain et le Chevalier vert » sont profondément pertinentes dans le cadre de la lunaison de Tinne, car ce texte incarne les thèmes centraux du cycle du houx :

  • la maîtrise du pouvoir,
  • le feu intérieur,
  • et l’épreuve initiatique.

La figure du Chevalier vert, souvent associée au Roi Houx, représente la force sauvage, persistante et énigmatique de l’hiver. Son défi lancé à Gauvain est une épreuve de courage, d’honneur et de résilience, reflet des énergies contenues et transformatrices que Tinne canalise à travers le feu de la forge et la continuité du cycle des saisons.

Ce texte illustre également la dualité entre impulsion et retenue, tout comme les feuilles du houx, lisses et piquantes, évoquent la nécessité de tempérer sa force avec sagesse.

Il existe des traductions en français de Sir Gawain and the Green Knight :

  • Sire Gauvain et le chevalier vert. Poème anglais du XIVe siècle. Traduction avec le texte en regard, par Emile Pons (1948). Il s’agit d’une des premières traductions complètes en français, avec le texte original en regard.
  • Sire Gauvin et le chevalier vert. Traduction moderne (collection 10/18), par Juliette Dor (1993). Elle est appréciée pour sa fidélité au texte médiéval et son accessibilité.

Sir Gawain and the Green Knight fut traduit en anglais moderne par J.R.R. Tolkien. Sa traduction est remarquable par sa fidélité au texte médiéval. Elle respecte la structure rythmique et le lexique du poème original, allant jusqu’à intégrer un petit glossaire pour en faciliter la compréhension.

  • L’article Homme elfique, peuple elfique de Leo Carruthers explore en profondeur la traduction anglaise moderne de Sir Gawain and the Green Knight réalisée par J.R.R. Tolkien, en la replaçant dans une perspective littéraire et mythologique accessible aux lecteurs francophones.
  • Le site Palimpsestes propose une analyse approfondie des traductions modernes, notamment celles de Bernard O’Donoghue et Simon Armitage, et leur impact sur la réception contemporaine du texte. Sir Gawain and the Green Knight Traduction et survie d’une œuvre.

Gort -G

 GORT- G

Jardin

Mot clé: Croissance

Locutions poétiques ( kennings)

MM milsiu feraib  plus doux que l’herbe , la plus douce des herbes

MO inded erc : Lieu approprié pour les vaches

CC sasad ile : rassasié des multitudes, satisfaction des multitudes

Mot additionnel : glaisem gelta : la plus verte des pâtures

Mot additionnel : md n-ercc : contrepartie du ciel

Couleur Gorm -blue

Tree edeand  lierre Finemain vigne

Bird Geis : swan

Note :   la  (clé de fa )

Planète :  Ceres

Gort est le lieu de refuge. Il est le jardin ou les choses protégées s’épanouissent et se développent C’est le fid* de la culture et de la patience qui conduit a l’abondance. Les jardins doivent être à l’abri de tout ce qui pourrait détruire les plantes comme les chevreuils et les limaces, les maladies et la sècheresse. Ces endroits protégés sont des oasis de paix et de plaisir. Ce fid peut sous-entendre un dur labeur car entretenir un jardin signifie des journées de travail et de lutte contre les parasites mais la beauté des jardins qui en résulte comble nos âmes. Pour certains la culture dans de petites serres ou en pot sur un balcon est ce qui se rapproche le plus de la nature sauvage. Aussi modestes qu’ils soient ces petits endroits sont des lieux de centrage et d’ancrage, offrant un espace vert pour respirer, se reposer et rafraîchir nos yeux, notre esprit et notre âme.

La locution poétique « lieu approprié pour les vaches » et « la plus verte des pâtures » suggère qu’il ne s’agit pas seulement du jardin potager qui approvisionne le garde-manger des hommes mais également l’espace de pâturage protégé où paissent les bovins, apportant prospérité aux animaux comme aux humains.

Ce fid des jardins et des pâturages parle de se nourrir et de nourrir les autres, physiquement, émotionnellement et spirituellement. Il parle d’abondance et de fertilité et indique les domaines dans votre vie où se trouve l’abondance. C’est un fid de générosité et d’hospitalité.

Cérès est un astéroïde lié à la déesse romaine des semences et des récoltes, ce qui en fait le lien parfait avec le champ protégé de Gort. Cérès est liée à l’acquisition de la nourriture et de la sécurité par la patience, et dans son expression la plus complète, elle peut faire fructifier ces énergies.

Les arbres de Gort sont finemain ,la vigne, dont on a déjà parlé avec Muin  et edeand le lierre . En Ecosse, le lierre était mêlé au chèvrefeuille et au sorbier pour confectionner une couronne que l’on plaçait sur le toit de l’étable ou sous les barattes de la laiterie pour protéger le bétail des maladies et du mauvais œil. Il était également utilisé dans de nombreuses préparations médicinales pour soigner les brulures et les problèmes de peau mais également pour fabriquer des astringents et des diurétiques. Le lierre était également utilisé en Ecosse pour la magie amoureuse. Trois feuilles de lierre étaient épinglées sur la chemise de nuit d’une fille pour l’aider à rêver de son futur mari. Jusque dans les années 1940, à l’école de Rosneath, les filles prenaient des feuilles de lierre sur un mur près de l’église, les plaçaient à l’intérieur de leur chemisier et chantaient  » lierre, lierre, je t’aime, sur ma poitrine je te mets, le premier jeune homme qui me parlera, mon futur mari il sera « .

Gorm la couleur bleue est une couleur apaisante. La plupart des gens la considère comme relaxante et réparatrice. La couleur d’un des vents de sud-ouest est traduite par bleue bien que le mot utilisé soit glas. Le mot glas couvre une quantité de nuances y compris le spectre du bleu, du vert et du gris. La couleur nglas étant associée à nGétal nous l’aborderons dans cette section. Tout comme glas, les significations de gorm sont vraiment flexibles et couvrent le bleu foncé, le bleu nuit et le bleu  céruléen. Une signification secondaire est vert verdoyant comme c’est de l’herbe grasse des pâturages. C’est une définition logique pour une couleur associée aux champs et aux jardins. On peut également l’utiliser pour les couleurs sombres, basanées, ou noires. Utilisé en référence à des armes ou des héros, il peut signifier illustre ou splendide.

Le courant chtonien de Gort parle de champs, de pâturages, de jardin, de cultivation et de fertilité dans le monde naturel. Dans sa définition de culture il véhicule l’idée d’hospitalité, de sécurité au sein de lieux clos, de nourriture et de festoiements. Il peut suggérer le besoin d’éliminer les influences négatives ou le processus même d’élimination de ces influences. Si le courant chtonien de Gort est malheureux lors d’un tirage il peut indiquer un risque ou la présence de tumeurs cancéreuses ou l’accroissement de situations négatives.

Le courant océanique de Gort traite plus de l’énergie que du monde physique. On y trouve le repos réparateur, la croissance sous abri, l’incubation, la méditation, la gestation et la retraite spirituelle. C’est un mouvement et un développement silencieux et subtil. Il s’apparente à la graine qui pousse enfouie ou bien à l’hibernation comme l’ours qui dort à l’abri dans un creux en hiver.

Le courant céleste de Gort est l’abondance et la récolte qui démontrent les vertus de la patience. La générosité, les bénédictions, la paix et la reconnaissance se trouvent ici. Il y a une atmosphère générale de gratitude et d’abondance, avec l’assurance d’aisance, même si elle a été longue à venir. Le bonheur est possible là où se trouve ce courant.

L’apparition de Gort dans une lecture peut indiquer qu’une période de prospérité est à venir bien qu’un peu plus de patience soit nécessaire pour y parvenir. Elle peut vous demander de reconnaitre les bénédictions dans votre vie et d’en être reconnaissant. Elle indique souvent une situation heureuse ou un endroit sûr.  Parfois, Gort vous suggère de vous retirer de votre activité et de trouver un endroit sûr et protégé pour vous reposer. C’est la période d’incubation et de la restauration, un besoin de paix, de calme et d’épanouissement.

Dans le travail magique, ce fid est utile pour la prospérité, la fertilité et la croissance. Bien utilisé, il peut générer l’abondance et favoriser un environnement généreux et prodigue. Il peut être utilisé dans un contexte de guérison ou pour combler un besoin de repos dans les moments difficiles afin de créer un espace de sécurité et de paix.

Pour le travail de guérison, Gort peut être utilisé afin d’apporter un repos paisible et réparateur à ceux qui en ont besoin. Il aide également pour traiter les maladies de dépérissement. Je suggère d’éviter l’utilisation de ce fid dans les cas où des cancers et autres troubles de la croissance sont présents, car il n’est pas nécessaire d’encourager la croissance lorsqu’elle est déjà hors de contrôle. Il peut être utile aux femmes enceintes pour aider à la croissance de l’enfant dans l’utérus et pour soutenir et protéger une grossesse difficile.

Questions : Où se trouve mon espace de sécurité pour grandir ?

Comment puis-je cultiver mon moi le plus élevé ?

Concepts associés :  fertilité, abondance, richesse, générosité, bonheur, patience, attente de l’aboutissement, le cycle et cycle du temps, sanctuaire ou lieu de sécurité et de paix.

 

 

 

 

 

 

 

Le liber du chêne, une fibre textile utilisée à Çatal Höyük

Sur ce blog, nous travaillons évidemment avec les arbres lunaires et nous sommes plusieurs à filer et tisser. Alors quand j’ai vu passer une info sur le filage et le tissage du chêne, j’ai eu envie d’en faire un petit article sans prétention. Un prétexte pour découvrir et en apprendre un peu plus sur un artisanat très ancien.

La dame aux fauves.
La statue vieille d’environ 9000 ans, dite « la Dame aux fauves », a été découverte sur le site de Çatal Höyük, en 1961, par James Mellaart,. Elle mesure environ 7,5 cm. Il pourrait s’agir d’une amulette. Les spécialistes ont supposé qu’elle représentait une déesse, du fait de sa posture dominante vis-à-vis des félins qu’elle utilise comme des « accoudoirs ».

Dans la ville néolithique de Çatal Höyük en Anatolie centrale (Turquie), des fragments de textile tissé vieux de 8500 ans ont été mis au jour. Une découverte rare.

Les chercheurs ont tout d’abord pensé que le textile avait été fabriqué à partir de lin importé. Mais de récentes analyses ont montré que cette supposition était fausse. Les fils ont été réalisés à l’aide de fibres libériennes de chênes locaux.

Liber : nom masculin. Partie d’un arbre entre l’écorce et le bois. (Le Robert. Dico en ligne.)

Le liber (ou écorce interne) correspond à la couche fibreuse sous l’écorce. Aujourd’hui encore, les fibres libériennes de divers végétaux sont employées dans la fabrication de paniers et de textiles. Les plus connus sont le chanvre, le lin, le jute, la ramie, etc.

Pourquoi jamais aucune graine de lin n’avait été découverte sur le site de Çatal Höyük ? Aujourd’hui le mystère est donc résolu grâce à ces récentes analyses des fragments textiles. Par ailleurs, de précédentes études ont montré que dans l’Europe préhistorique, les fibres libériennes de tilleul, de chêne et de saule ont été largement utilisées dans la fabrication des cordes.

Les textiles néolithiques étaient généralement fabriqués selon la technique cordée ou selon la technique du tissage plein ou en armure toile.

Une étoffe tissée en armure toile. Les fils n’ont pas été filés au fuseau, mais selon la méthode du « splicing », à partir de fibres végétales, issues de l’écorce interne de chênes locaux. Ces fragments textiles ont été découverts à Çatal Höyük, enterrés sous une maison ayant subi un incendie. À savoir que les morts étaient enterrés sous les maisons.

Quant aux fils de Çatal Höyük en eux-mêmes, ils semblent avoir été réalisés selon la méthode du « splicing », plutôt qu’en suivant la méthode du rouissage et du filage. 

Pour fabriquer un fil selon la méthode du splicing, ou « épissage » en français, il faut procéder comme suit :

    • Prendre de petits paquets de fibres et les joindre bout à bout, en prenant soin de faire se chevaucher les extrémités,
    • puis rouler ces fibres sous la main de façon à former un fil homogène,
    • et enfin retordre ensemble deux de ces fils obtenus, pour réaliser un fil à deux brins.

Je vous invite à consulter le document suivant qui a été conçu par l’archéologue Anne Reichert. :

Sources :

Coll- C Le noisetier

Coll-C

Noisetier

Mot clé : Sagesse

Mot ogams

MM cainu fedai le plus beau des arbres

MO carae bloesc – ami de la fissure ami de la coquille

CC milsem fedo  le plus doux des arbres

Couleur : crón brun

Arbre Coll le noisetier

Oiseau Córr Grue / Heron

Note de musique : Ré

Planète : Mercure

 

 

Coll le noisetier est un des principaux symboles de la sagesse dans les traditions irlandaises et écossaises. Les références à ce sujet abondent dans les traditions et la littérature poétique. Neuf noisetiers entourent le puits de sagesse situé dans les royaumes de l’autre monde. Leurs noisettes tombent dans le puits afin d’être mangées par le saumon qui y vit. Chaque noisette mangée ajoute une tache à son flanc. Les saumons eux même sont porteurs de sagesse et dans de nombreux récits Fili (poètes)  ou Draoi (magiciens) peuvent passer des années voire une vie entière a attendre l’opportunité  de consommer un saumon pour atteindre l’illumination ou l’inspiration poétique issus de cette source profonde.

Il y a tellement de ressources autour des noisetiers et de la sagesse qu’un livre entier pourrait être rédigé sur le sujet. On se contentera de dire que ce fid (lettre) représente la sagesse. Il évoque l’intégralité et la profondeur des traditions de sagesse des peuples gaéliques. Tout ce qui est sage, créatif et profond relève du domaine de cette lettre. Il est la lettre de la recherche et de la seconde vue, de l’acquisition du savoir et de son utilisation à bon escient incluant jugement mesuré et discernement.

Il est aisé de de voir comment Coll associé  tant à la sagesse qu’à sa transmission est relié à Mercure. Le symbolisme de la planète est étroitement lié aux traditions de sagesse et de mystère de l’Occident médiéval et moderne, à travers l’alchimie et l’hermétisme. Dans Filidecht, Coll est l’image centrale de la sagesse qui nous transforme tout  comme Mercure est le pouvoir transformateur auquel nous accédons en poursuivant la sagesse.

Sa couleur est crón ou brun fauve . Dans les traditions irlandaises le vent de nord-ouest est brun sombre ou de couleur « ciar » En écossais gaélique ciar a différentes significations incluant poussiéreux, gris sombre, brun sombre, basané, rouan, sable, et lugubre. En irlandais ciar possède aussi plusieurs sens et décrit notamment la couleur de la noisette . La plupart des significations de la couleur associées au vent se rapportent aux animaux particulièrement aux chevaux et au bétail. En vieil irlandais crón est brun, brun rougeâtre, jaune foncé et possiblement une nuance de rouge. Il peut également désigner cramoisi, foncé, basané, avec signification potentielle de pervers. Il a également été utilisé pour désigner les profondeurs de l’enfer dans un contexte chrétien.

J’ai choisi la grue ou le héron comme oiseau pour cette lettre. Dans les mythes irlandais la grue est l’oiseau des prophéties. Bien qu’elle  soit parfois considérée comme un mauvais présage, elle est aussi grandement associée à la sagesse et la magie. Manannán mac Lir possédait un sac en peau de grue dans lequel il gardait ses trésors.  La grue qui servit à faire le sac fut jadis  Aife, une femme  changée en oiseau  par un sort . Le Dieu Lug pratiquait une forme de magie de combat appelée corrguinecht ou sorcellerie de la grue qui consistait à se tenir sur une jambe, une main derrière le dos et un œil fermé. Cette posture est l’une de celle du pouvoir de l’autre monde et rappelle le démembrement de Boand. Lorsqu’elle s’est approchée du puits de la sagesse, l’eau s’est élevée et lui a arraché un œil, un bras et une jambe, ce qui peut être interprété comme le fait de voir aussi bien dans  les royaumes terrestres que dans ceux de  l’autre monde.

Lorsque ce fid est reçu en divination, l’inspiration et la sagesse sont à portée de main. Soyez confiants car vous avez, ou vous trouverez, les réponses que vous cherchez et vous serez capable de les appliquer correctement au bon moment et au bon endroit. Y accéder sera peut-être difficile ou demandera du temps mais elles font déjà partie de votre vie

Coll se rapporte à la tradition et à la sagesse qui émane de sources naturelles. Il suggère la recherche de sagesse dans les rituels, la vision, les incantations ou l’illumination poétique. On disait du puis de Sagesse qu’il était la source des 5 sens, c’est pourquoi Coll nous rappelle combien utiliser ses sens est important pour trouver la vérité et la sagesse. Appuyez-vous sur les preuves de la vue, du toucher, de l’odorat, du gout et de l’ouïe et  faites-vous confiance pour comprendre le message.

Le courant chtonien de ce fid parle du message des 5 sens et d’utiliser des moyens tangibles pour trouver une réponse. Suivez ce que vos sens vous indiquent et faites confiance à cette sagesse. Il peut signifier également l’origine de la  sagesse ou se référer au puits de sagesse de l’autre monde si la question s’y rapporte. Il peut également faire référence à la tradition et à la transmission des coutumes et des secrets d’une génération à l’autre. Coll peut être un message de rappel pour que vous utilisiez vos capacités d’observation quand vous cherchez a résoudre un problème.

Le courant océanique de Coll est la sagesse transformative et la capacité à trouver les réponses au travers la double et les rites d’incubation. (Magie du rêve voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Incubation_(rite) ). On évoque ici l’utilisation de la sagesse et de la connaissance pour initier la transformation et le changement.  Il peut également s’agir des choses qu’on trouve dans les espaces intermédiaires : entre le sommeil et l’éveil, dans le brouillard lorsqu’on circule dans le brouillard prés des côtes, en regardant vers les étoiles à l’aube ou au crépuscule. Si vous êtes dans cette situation votre identité peur naviguer entre nature ou genre vous offrant l’expérience qui permet de comprendre.  Ce courant parle du mystère du feu jaillissant de l’eau et des neufs puis de Manannán mac Lir  qu’on trouve sous la mer.

Le courant céleste Coll évoque l’inspiration poétique et la perte de soi dans les  profondeurs de l’autre monde appelées Imbas en irlandais. Il comprend une forme d’illumination engagée souvent exprimée dans la poésie et l’extase spirituelle. On y trouve la sagesse dans toute sa profondeur.  Les présages et les aptitude de vison extatique sont indiqués ici. Utiliser son discernement peut vous conduire à la vérité spirituelle et intellectuelle, comme s’il s’agissait de fracturer la coquille d’un problème pour arriver à sa substance. La capacité a livrer un jugement sage et équilibré se trouve ici. La connaissance de soi et la gnose personnelle sont également partie intégrante de ce courant.

 

Magiquement Coll est une prière pour la sagesse. Il invoque nos plus profondes capacités a changer la réalité et discerner  dans le brouillard des royaumes de L’autre monde. Si vous voulez savoir la bonne voie a suivre utilisez Coll, il peut vous aider.

Dans le cadre du soin Coll apporte sagesse et conseil tant au guérisseur qu’au patient. Il peut aider a prendre les bonnes décisions  au sujet du traitement et de l’évolution de la situation mais aussi  a comprendre le processus en cours . Il peut également aiguiser votre sens de l’observation pendant le travail de soin.

Question : Ou se situe ma sagesse ? Fais je bon usage de ma sagesse ?

Concepts reliés : Inspiration poétique, le puits de sagesse, l’arbre monde, sources de connaissance, tradition, les sens, vision et aptitude créative, double vue , présages, liminalité.

 

 

 

Beith

Mina Blackthorn

icône de badge

B Beith

B Bouleau

Mot clé : Purification

Signification : Tronc délavé cheveux blonds pied fané cheveux fins / La plus argentée des peaux la plus grise des peaux / La beauté des sourcils

Couleur Blanche

Arbre Bouleau

Oiseau Faisan

Planète : Hygieia (Hygie déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène)

Dieu Ogma a gravé le premier ogam sur une baguette de bouleau. Le symbole a été gravé 7 fois par Ogma pour mettre en garde et protéger l’épouse de Lug mac Ethlenn contre la magie du Sidhe qui projetait de la kidnapper (avertissement + protection). Le nom beith pourrait venir d’un indo-européen *gwet qui aurait donné betu en celtique d’où est issu le latin betulla, et aussi le bitume ; l’idée en serait la gomme, la résine qu’on en tirait jadis. Cela pourrait expliquer la signification de purification, car les résines et gommes sous forme d’encens sont utilisées dans de nombreuses pour nettoyer.

Les traditions écossaises relient le bouleau a l’amour. Les tonnelles accueillant les amoureux étaient souvent installées sous les bouleaux ou faites avec leurs ramures. Des bâtonnets de bouleau étaient également échangés en gage d’affection.

Traditionnellement utilisé pour la purification de la maison et du corps. Fabrication de balais ou bâtonnets a mâchonner pour les dents. L’extrait huileux est un anesthésiant utilisé pour soulager la douleur. La sève de bouleau était extraite dans le nord de l’Europe pour fabriquer de la bière et un sirop aux arômes de thé des bois (wintergreen). Dans les saunas scandinaves, le bouleau était utilisé pour stimuler la peau grâce à ses propriétés purifiantes. On s’en frappait le corps pour dynamiser le flux sanguin. Les baguettes de bouleau furent aussi des outils pour remettre les indisciplinés sur le droit chemin. Tout au long de l’histoire et dans différentes cultures l’autoflagellation a été utilisée comme méthode purification. Cette stimulation sanguine a aussi pour effet de faciliter les états de transe, car elle provoque des endorphines dans le sang qui aident à atteindre l’état extatique.

En Irlande et en Écosse, on utilisa le bois de bouleau pour construire des berceaux afin de repousser la maladie et le mauvais sort. Des rameaux de bouleau posés sur les berceaux rendaient les mêmes services en Irlande. Ce qui explique qu’on rattache le bouleau a la protection et à la petite enfance.

Imbolc : des tiges ou des croix confectionnées en bouleau sont couchées sur les lits devant les poupées a l’effigie de Brighid afin de l‘attirer et d’obtenir la bénédiction de la maison. Des branches de bouleau sont aussi pelées et offertes pour Imbolc aux petites poupées de maïs qui représentent la déesse (Brideog).

La couleur blanche lui est associée : connotations de pureté et de sacré. Le vent du sud se rapporte à cette couleur ; mais plus qu’un blanc simple comme du lait, la couleur spécifique qui décrit le vent du sud-est « geal » qui signifie en gaélique écossais : clair ou sans couleur, mais aussi brillant radiant scintillant. Pour les Irlandais le mot signifie plutôt translucide, mais aussi blond et heureux. Le mot est aussi utilisé pour décrire l’affection et il a des connotations avec l’autre monde dans le sens où de nombreuses déités sont décrites comme blanches brillantes ou radiantes. Dans le conte « Settling of the manor of Tara », le sud est décrit comme un endroit lié à la musique, au savoir, à la poésie, la fertilité les cascades (entre autres). On retrouvera la couleur blanche associée à l’ogam Idad, l’if couleur qualifiée de « très blanche » (irfind), un blanc intense et brillant comme ses significations et ses associations.

L’auteur associe l’astéroïde Hygieia a cet ogam pour ses significations de santé, d’hygiène et de purification du corps. L’hygiène constitue la meilleure protection contre la maladie et le fait de purifier son environnement écarte les énergies négatives qu’elles soient spirituelles ou psychiques.

Magiquement on utilise beith pour tout ce qui se rapporte à la purification ou l’autodiscipline. Invoquer son énergie pour éclaircir l’environnement ou l’on travaille et nettoyer les champs énergétiques du corps. Utiliser Beith pour un soin est opportun pour nettoyer une plaie ou soigner une infection. Efficace pour soulager la douleur et agit sur la discipline lorsqu’on doit suivre un traitement ou s’imposer une hygiène de vie.

Divination: Peut évoquer la nécessiter de se purifier ou de mettre au clair ses intentions avant de commencer un projet Il peut indiquer l’obligation de clarté et de discipline tout comme l’attention et la vigilance dans le démarrage d’un projet. Il arrive qu’il évoque un petit enfant.

Courant souterrain (lié à la terre, au corps manifeste ou potentiellement initiatique. Il se trouve dans les profondeurs cachées de l’origine des choses. Ce n’est pas la force ni l’énergie de la création, mais ce qu’il y a avant. Quand il se présente, il établit les priorités et aide à déterminer ce qui est le plus important ou ce qu’on doit faire en premier. Il peut également vous avertir de dangers cachés ou d’une perte d’identité.

Courant océanique (lié aux émotions, aux transformations, aux interstices) Il s’exprime par la créativité l’écriture et l’éloquence. Ce sont les procédés « chaotiques » par lesquels les significations profondes se révèlent. Ces procédés créatifs vous permettent également d’exprimer ce qui est important pour vous. Trouver et exprimer sa créativité grâce aux mots est suggérée ici. Beith distille des significations à ce qui peut paraître chaotique . En travaillant sur les mots, on peut remonter aux origines et explorer les mystères .

Courant céleste ( orientation spirituelle, illumination extase). Dans ce cadre beith indique que purification et discipline sont nécessaires pour atteindre la clarté dans vos pratiques spirituelles il fait référence a la présence des dieux comme forces créatives et comme garants de la protection contre les forces souterraines qui peuvent être dangereuses .Il évoque la purification qui précède la rencontre du sacré. il suggère de demander de l’aide aux dieux ou de leur demander de rentrer dans votre vie afin de mettre de l’ordre dans le chaos.

Question : Comment me suis-je préparé pour affronter la vie ? Où ai-je besoin de discipline ?

Concepts reliés : spiritualité, protection, origines priorité, avertissement, écriture , éloquence, créativité ; déités.

Ogam  » weaving word Widsom » Erynn Rowan Laurie.

Lierre : langage des fleurs, remèdes, pouvoirs & folklore

Le lierre n’est pas une plante parasite, car elle ne se nourrit pas de la sève de son hôte, comme le gui. Le lierre est plutôt protecteur des arbres sains. Les arbres qui chutent sous son poids sont déjà malades ou affaiblis. Le lierre et l’arbre s’entraident en quelque sorte : l’arbre sert de support au lierre qui a besoin de trouver la lumière pour fleurir et le lierre protège l’arbre des intempéries, comme le gel ou la chaleur, car il agit comme un isolant thermique. Le lierre fleurit à la fin de l’été et au début de l’automne, ce qui bénéficie aux abeilles, ainsi qu’aux autres insectes pollinisateurs. Ses feuilles offrent un abri aux oiseaux et aux insectes. Il permet ainsi la création d’un petit écosystème pour les plantes, les insectes et les animaux.

Les noms vernaculaires du lierre

Le lierre possède de nombreux noms vernaculaires : lierre anglais, lierre grimpant, lierre des poètes, bourreau des arbres, lierre à cautère, herbe à cautère, herbe à cors, herbe de Saint-Jean, joli bois, lierret, rampe de bois, rampe des maisons, hierre, leuna, en corse « Ellara » ou « Lellara », en provençal « éurre », en occitan « èdra », etc.

On l’a longtemps appelé eyre, yere, heire, edre, iedre, hierre, puis on a fusionné l’article l’ avec le mot, ce qui a donné lierre. Il est amusant de noter que le lierre est un mot féminin dans toutes les langues romanes, conformément au latin, à l’exception du français.

Le langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, le lierre est symbole de nombreux messages ayant trait à l’amour ou à l’amitié :

  • Fidélité,

  • fidélité éternelle,

  • amour éternel,

  • amour heureux,

  • mariage,

  • mariage d’amour,

  • amitié et fidélité dans le mariage,

  • amitiés éternelles,

  • je m’attache ou je meurs,

  • je veux nouer des liens éternels,

  • dépendance,

  • amour étouffant,

  • affection,

  • attachement,

  • etc.

Une tige de lierre peut également symboliser des désirs, des envies. Les vrilles de lierre, l’affection ou le souci de plaire ou encore s’appliquer à plaire.

On dit que l’amitié a choisi pour devise un Lierre qui entoure de verdure un arbre tombé, avec ces mots : « Rien ne peut m’en détacher ».

Les vertus médicinales du lierre

Ne jamais utiliser ses baies, elles sont toxiques. Pour les feuilles, bien respecter les doses prescrites.

Ses propriétés médicinales : analgésique, antispasmodique, emménagogue.

En externe, on l’utilise comme :

  • Traitement d’appoint adoucissant et antiprurigineux (lutte contre les démangeaisons) des affections dermatologiques,

  • trophique protecteur (nourrit et protège les tissus) dans le traitement des crevasses, écorchures, gerçures et contre les piqûres d’insectes.

Parties utilisées : jeunes feuilles fraîches (août, septembre).

  • Shampooing liquide : décoction de lierre grimpant : 50 gr de feuilles pour 1 litre d’eau, bouillir 10 min, passer en exprimant, compléter à 2 litres avec de l’eau bouillante. C’est un shampoing qui ne mousse pas, mais ses saponines ont la capacité de nettoyer en douceur le cuir chevelu. Mouiller les cheveux, verser la décoction petit à petit en frictionnant délicatement le cuir chevelu. Laisser poser 5 min au minimum, puis rincer soigneusement. Le shampoing au lierre est plutôt destiné aux chevelures brunes, car il a tendance à foncer les cheveux.

  • Bronchite (inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse bronchique) :

    • En usage interne : infusion de lierre grimpant, 20 gr de feuilles fraîches hachées pour 1 litre d’eau bouillante, infuser 10 min.

On l’a vu plus haut, on appelle le lierre l’herbe à cautère. Le terme cautère viendrait du grec ancien « Kaiein » qui veut dire « brûler ». Au XIIIe siècle, le terme cautère désigne un instrument chirurgical qui peut être chauffé et qui est destiné à brûler les tissus organiques afin d’éliminer les parties malades. Par métonymie, il désigne au XVIIe siècle la plaie qui résultait de l’application d’un tel fer sur la chair, puis le cataplasme lui-même que l’on appose sur la plaie afin de la guérir ou tout simplement le remède qui permet de soigner une blessure.

Bref, l’herbe à cautère, c’est l’herbe à cataplasme ou herbe à remède.

  • Brûlure (lésion des tissus provoquée par la chaleur. Elle est superficielle ou profonde, mais sa gravité dépend beaucoup de son étendue. Les brûlures s’infectent facilement. Toutes les plantes employées fraîches doivent être soigneusement lavées avant l’emploi et il ne faut utiliser que les plantes dont on connaît l’origine) :

    • En usage externe, appliquer sur la brûlure : cataplasme : de feuilles de lierre grimpant fraîches.

    • Coup de soleil (atteinte cutanée provoquée par l’exposition au soleil. Le coup de soleil est une brûlure) : recouvrir le coup de soleil de feuilles de lierre grimpant fraîches et lavées.

On l’appelle aussi l’herbe à cors.

  • Cor (épaississement corné douloureux à l’épiderme du pied, dû au port de chaussures trop étroites) :

    • Usage externe (il faut protéger les tissus avoisinants de l’action corrosive des plantes utilisées) : Feuilles de lierre grimpant macérées dans du vinaigre ; après 4 jours, fragmenter la feuille avec des ciseaux, empiler les morceaux sur le cor, recouvrir d’un pansement bien clos, garder 3 jours. Si, après ce délai, le cor ne se détache pas aisément, recommencer l’opération.

  • Règles difficiles qui s’annoncent, mais ne se déclenchent pas. Usage interne, infusion à prendre une semaine avant la date des règles ; 2 tasses par jour :

    • Infusion de lierre grimpant, 40 gr de feuilles pour 1 litre d’eau bouillante, infuser 10 min.

Les pouvoirs du lierre

Bref, on l’aura compris, les pouvoirs du lierre sont la guérison et la protection.

Le lierre et son folklore

  • Autrefois, les femmes portaient du lierre pour la chance.

  • Le lierre est un symbole de vie éternelle pour les païens comme pour les chrétiens.

  • On dit qu’ajouter du lierre au houx à Noël dans la maison favorise la paix du ménage.

  • On dit que là où le lierre croît ou se répand, il protège le lieu des catastrophes et des énergies négatives.

Sources :

  • Secrets et vertus des plantes médicinales, sélection du Reader’s Digest, 1985.

  • The Complete Language of Flowers A Definitive and Illustrated History (Complete Illustrated Encyclopedia), de S. Theresa Dietz, 2020.

  • Dictionnaire en ligne Reverso

Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », la Vigne

La vigne

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau. Pour revenir au menu, c’est ici.

La vigne est la dixième lune. Son nom gaélique est Muin (prononcé « Muhn »).

Le glyphe pour la vigne est : « Je suis une colline de poésie. »

  • Utilisations de la plante et folklore

Généralement, qui dit vigne dit raisin, mais nous pouvons lui substituer le roncier (mûres). Notre système peut absorber le sucre du raisin sans que la salive le décompose. Cela peut être utilisé pour reprendre des forces et enrailler la consomption. Les feuilles et les pépins de raisin peuvent être employés pour arrêter saignements et hémorragies. La sève peut être utilisée comme une lotion pour les yeux fatigués et pour les tâches sur la cornée (Grieve 832). Et, bien sûr, le raisin est comestible.

Selon une superstition intéressante, si vous trouvez un chat mort, en particulier noir un tomcat noir, et que vous l’enterrez sous votre vigne, cela aidera celle-ci à se développer (Vickery 158).

L’écorce, les racines et les feuilles du roncier sont très astringentes, et étaient employées pour soigner la dysenterie et la diarrhée (Grieve 109). Les baies sont comestibles et peuvent être entrées dans la composition dans un grand nombre de mets.

Dans le folklore, la consommation des mûres était interdite après une certaine date (qui variait selon le récit, mais qui concernait généralement le mois de Muin). La raison de cette interdiction tient au fait que l’on disait qu’après cette date des influences mauvaises imprégnées les mûres : n’importe quoi, du boogey Pooka au Diable, en passant par les sorcières, était à blâmer. Le lien entre les mûres, la mort et la période déclinante de l’année existe dans de nombreux contes populaires (Vickery 45-7).

Et pourtant, dans le même temps, on disait que les mûres sauvages offraient un remède contre tout : de la coqueluche aux points noirs. Rampez autour ou sous un roncier et vous y laisserez vos maux. La comptine : « Here we go round the mulberry bush (ndlt : nous dansons autour du mûrier) » pourrait dériver de cette pratique, car le mûrier commun est un proche parent de la ronce (Vickery 48-9).

  • Mythologie et symboles

Le glyphe de la vigne la relie aux Muses et à Mnémosyne, leur mère. Elle est aussi reliée à Minerve, la déesse romaine de la sagesse. Le vin est la boisson classique du poète, comme le montre le dieu extatique Dionysos (Graves 210). Le pouvoir de la poésie était révéré par les anciens Celtes. Si quelqu’un osait insulter un poète, ce dernier avait le pouvoir de composer sur son adversaire une satire propre à lui faire éclore des pustules noirâtres sur la face et à lui faire tourner ses entrailles en eau, ou le pouvoir de lui lancer un tel sort qu’il lui fasse perdre la raison (Graves, 22).

  • Énergies

Linda Kerr explique le rôle de la vigne au sein du cycle des Arbres :

« L’inspiration poétique commence durant le Noisetier, mais la Vigne est réellement la lune du poète. La Vigne est une colline de poésie, de talent artistique, d’inspiration et d’imagination débordant du tissu même de notre être. La Vigne est une lune guérisseuse et tonifiante, une période pour nous guérir des coups que nous prenons durant le Houx, ainsi que de l’épuisement ressenti durant le Noisetier. Nous ressentons en même temps joie et tristesse, euphorie et colère. C’est une période de guérison par la créativité. Nous pouvons commencer à exprimer cette période d’inspiration et d’imagination sans même nous en rendre compte. Nous pouvons refaire une pièce de la maison, changer les meubles de place, commencer à écrire ou à travailler sur les cadeaux de Noël. Nous ressentons beaucoup d’énergie intérieure et pouvons avoir une centaine d’idées différentes que nous désirons accomplir. Nous sommes maintenant comme la Vigne : enthousiastes, légers, flexibles, nous croissons à un rythme étonnant et pourtant, nous sommes solides et productifs. » (Kerr, “Lunar”).

Pendant cette période, l’étudiante ressent l’inspiration à son apogée qui accompagne les trois arbres de l’inspiration. Comme l’a dit une étudiante : « j’ai l’impression que les Muses sont en train de dégobiller dans ma tête ! » De nombreuses pensées nous viennent à l’esprit et nous sommes facilement distraits. Là encore, nous pourrions avoir envie de nous distraire de notre travail ou, au contraire, fuir dans le travail. C’est le moment de faire usage de la créativité à notre disposition pour améliorer notre vie, non pas pour la fuir.