Bendis, déesse thrace de la lune et de la chasse

Pour ce nouveau mois lunaire, j’ai effectué quelques recherches sur Bendis, la déesse thrace de la lune et de la chasse. Il n’existe pas énormément d’informations sur cette divinité, mais voici les éléments que j’ai commencé à rassembler et à mettre en forme.

Origines et assimilation grecque

Nom grec : Βένδις
Translittération : Bendis
Nom latin : Bendis

Bendis était une divinité thrace liée à la lune et à la chasse.  Elle était vénérée particulièrement dans le sud-ouest de la Thrace, dans les vallées des fleuves Strymon, Nestus et Axius, ainsi que par les Bithynes, une tribu thrace installée en Anatolie. Elle était également connue sous d’autres noms et épithètes : Kottyto, Hipta ou Hippa, et Perke (« rocher » ou « sommet de montagne »).

Elle a été intégrée au panthéon athénien à partir du IVᵉ siècle av. J.-C. Les Grecs assimilèrent Bendis à Artémis, et parfois à Hécate, Séléné ou Perséphone, en fonction des aspects de sa divinité (lune, chasse, aspects chthoniens ou protecteurs).

En dehors des régions adjacentes à la Thrace, le culte de Bendis n’a pris de l’importance qu’à Athènes.

Son épithète dílonkhos (du grec διλόγχος) signifie littéralement « à deux lances » ou « portant deux lances ». En effet, elle est traditionnellement représentée tenant deux lances, symboles de sa fonction double : l’une pouvant être liée au ciel et l’autre à la terre, ou à ses deux lumières, la sienne propre et celle provenant du soleil.

Un temple lui était consacré à Athènes, et des fêtes en son honneur, appelées les Bendidies (Bendideia), se déroulaient peu avant les Panathénées. Ces célébrations, parfois tumultueuses, évoquaient les Bacchanales.

Selon Fol Alexander et Ivan Marazov (Thrace & the Thracians), l’étymologie la plus plausible de l’épithète Bendis renvoie à la racine indo-européenne bhendh, signifiant « lier, unir, combiner », ce qui suggère que la Grande Déesse était associée à la protection du mariage. Elle personnifiait le ciel et la terre, source de vie et ancêtre de l’humanité.

« Datation d’une plaque en bronze représentant Bendida/Bendis à Abritus, en Bulgarie. Selon les sources, la plaque serait datée soit vers 400 av. J.-C., soit vers 100 ap. J.-C. »

Culte et temple

Au déclenchement de la guerre du Péloponnèse, les Athéniens autorisèrent la fondation d’un sanctuaire pour la déesse Bendis.

Ce sanctuaire, le Bendideion, fut fondé sur la colline de Munychia, dans le port du Pirée, à proximité du temple d’Artémis Munychia et du sanctuaire des Nymphes. Les inscriptions attestent que les Athéniens autorisèrent les Thraces à acquérir le terrain pour y établir le sanctuaire, conformément à l’oracle de Dodone.

Peu de temps après, un festival public fut institué, les Bendideia, en son honneur. La première célébration eut lieu le 19ᵉ jour de Thargélion (mai–juin), en 429 av. J.-C., au Pirée, le port d’Athènes.

Le culte de Bendis fut donc officiellement reconnu à cette période.

Festival des Bendideia

Ce festival est décrit dès l’ouverture de La République de Platon, par le récit de Socrate.

Le festival des Bendideia, célébré peu avant les Panathénées, comprenait :

  • deux processions distinctes (une athénienne et une thrace au Pirée),
  • une course nocturne de torches à cheval,
  • des veillées nocturnes avec banquet et festivités.

Ces célébrations permettaient aux Thraces résidant à Athènes (esclaves, métèques, mercenaires) d’exprimer leur identité ethnique tout en respectant les lois athéniennes, comme l’atteste un décret de 240/239 av. J.-C. sur la coopération entre groupes de Thraces (orgeones).

Les Bendideia impressionnaient les Grecs. Une procession partait d’Athènes vers le sanctuaire des Nymphes au Pirée, où l’on sacrifiait une truie, symbole de fertilité. Ce rituel rappelle celui de Perséphone, où le sang du porc féconde le blé. Les offrandes des femmes thraces et péoniennes à Artémis la Reine, enveloppées de paille, soulignent les liens entre les cultes grecs et thraces de la Déesse Mère. Un squelette de porc retrouvé dans une tombe thrace de l’âge du bronze pourrait confirmer l’ancienneté de ces pratiques.


« Bendis, Apollon et Hermès, cratère campaniforme à figures rouges apulien, IVᵉ siècle av. J.-C., Museum of Fine Arts, Boston »

Iconographie et symbolisme

Bendis est représentée comme une déesse‑chasseresse portant :

  • un chiton (tunique courte)
  • parfois des bottes hautes
  • parfois un manteau animal, typiquement une peau de renard ou un vêtement similaire.
  • souvent un bonnet phrygien à pointe, symbole distinctif attesté sur plusieurs reliefs thraces et grecs.

Un de ses attributs principaux est :

  • la lance, ou la « double lance », dilonkhos, soulignant sa fonction de chasseresse (et son lien avec la lune) et, dans certains contextes, de protectrice.

Elle peut également tenir un patera ou un récipient rituel, utilisé pour recueillir le sang des sacrifices d’animaux.

Dans certaines représentations, Bendis est associée au croissant de lune, qui peut être placé sur ses cheveux ou sur son couvre-chef, symbolisant son lien avec le domaine lunaire et rapprochant son iconographie de celle de Selene ou d’Hécate. Ce motif n’est cependant pas systématique et varie selon l’époque et la région.

Selon le contexte, elle pouvait également porter torches ou branches.

Bendis possédait une double nature :

  • Bendis vierge : chasseresse, déesse du foyer et de la nature sauvage, parfois représentée avec un chien et armée d’arc et flèches, ou de ses deux lances (dílonkhos). Elle présidait aux rites d’initiation et aux guerriers.
  • Bendis matrone : protectrice du mariage, mère nourricière, symbole de fertilité et de la continuité de la royauté. Elle était représentée avec un vase et un rameau fleuri, et ses attributs soulignaient sa fonction de déesse créatrice et une pacificatrice.

Dans certaines représentations, les deux formes étaient combinées, traduisant sa nature transitoire et multifonctionnelle, parfois assise sur un lion ou lionne, reflétant l’influence iconographique de Cybèle. Sous l’influence gréco-romaine, Bendis pouvait être identifiée à Artemis, Diane, Perséphone, Séléné, Phosphoros et Hécate.

Bendis et ses adorateurs, peut-être des athlètes prenant part à la lampadédromie en l’honneur de la déesse. Relief votif en marbre, production athénienne, vers 400-375 av. J.-C. Réputé provenir du Pirée, plus probablement de la région d’un temple de Bendis à Munichie.

Bendis et Kotys

Bendis et Kotys peuvent être parfois confondues.

Kotys (ou Cotys) est une déesse thrace associée à la nuit, à la lune, à la frénésie rituelle et à l’impudeur. Son culte, originaire des Édones autour du mont Pangée, s’est diffusé de la Thrace à la Phrygie, puis à Athènes, Corinthe, la Sicile et Rome.

Comme Bendis, elle incarne des aspects marginaux et nocturnes, et ses cérémonies, les Kotytia, se rapprochent des rites orgiaques et de la transe, avec danses, cris, tambours et instruments à cordes stridents. Kotys représente une féminité sauvage, liée à la sexualité, à l’ivresse sacrée et à la transgression des normes sociales.

Peinture sur vase grec représentant une déesse, probablement Bendis ou Kotys, vêtue à la thrace, s’approchant d’Apollon assis. Kratère en cloche à figures rouges par le Peintre de Bendis, vers 380–370 av. J.-C.
Artémis Bendis, statuette en terre cuite hellénistique — vers 350-300 av. J.-C. — conservée au Louvre.

Bibliographie

Sources en ligne

Sources imprimées / académiques

Les « hex spells » par Jo Steen

Mut Danu propose dans son livre The Tree Mothers de travailler avec des « Hex spells ». Elle évoque notamment Jo Steen et donne ce lien qui pointait vers le site du Compost Coven.

Jo Steen (1930-1996) a été membre du Compost Coven de Starhawk et a transmis à ses élèves une riche palette de pratiques magiques pendant de nombreuses années. Pour elle, chaque geste pouvait devenir porteur de magie, dès lors qu’il était accompli avec intention. Elle avait une prédilection particulière pour les « hex signs », qu’elle animait d’une volonté précise. Au fil du temps, elle a constitué une collection de ces motifs traditionnels des Pennsylvania Dutch (une communauté germanophone installée en Pennsylvanie depuis le XVIIIᵉ siècle), qu’elle a ensuite enrichie de symboles africains et de talismans médiévaux. Plus tard, elle a créé des kits contenant ces motifs imprimés sur des feuilles, accompagnés d’instructions détaillées pour les colorier avec conscience.

Voici ma traduction de l’article en question.

Comment utiliser les « hex spells » :

Téléchargez et imprimez le sortilège que vous souhaitez réaliser.

  • En utilisant les correspondances des 4 ou des 7 (voir plus bas), choisissez les couleurs appropriées pour votre intention.
  • Travaillez toujours dextrogyre (dans le sens horaire) dans un but de croissance, et sénestrogyre (dans le sens anti-horaire) dans un objectif de décroissance.
  • Concentrez-vous pleinement sur votre intention pendant tout le temps où vous coloriez le sortilège : c’est un outil méditatif, semblable au yantra asiatique, mais il est aussi interactif, engageant à la fois le corps et l’esprit.
  • Ne débordez pas, autant que possible, la netteté a son importance !

Les sortilèges concernant l’intuition / la compréhension profonde / l’inspiration / la créativité et les progrès rapides nécessitent une étape supplémentaire : l’intuition, la progression, etc., s’orientent vers un but particulier. Vous devrez donc télécharger et imprimer les minihexen (voir plus bas, point #13), chacun devant s’intégrer parfaitement au centre du sort principal, afin de demander un progrès rapide dans les affaires de manifestation (un bon sortilège pour l’argent), ou un progrès rapide dans les questions de santé, et ainsi de suite.

Lorsque vous avez terminé, vous pouvez les accrocher à votre mur, les transformer en plaque, les faire reproduire sur un t-shirt ou un tapis de souris, les garder avec vous comme porte-bonheur… ou les offrir à quelqu’un à qui vous souhaitez du bien. Vous pouvez également utiliser ces motifs pour la broderie ou le point de croix (ce qui prend beaucoup plus de temps et demande beaucoup plus d’intention, rendant le sort plus puissant), pour décorer un gâteau d’anniversaire, tricoter un pull, comme modèle de tatouage : tout ce que votre cœur désire et ce que vos mains savent faire.

Les « hex spells »

[Les citations proviennent de l’ensemble imprimé des « Hex Spells » de Jo]

1. Abondance :

Ce symbole concerne l’abondance dans tous les domaines où vous pourriez en avoir besoin, pas seulement le domaine matériel.

📄 Télécharger Abondance (PDF)

2. Croissance :

Celui-ci peut également être utilisé avec les minihexen (mini « hex spells » voir plus bas, point #13) pour favoriser la croissance dans des domaines spécifiques. Veillez TOUJOURS à travailler dextrogyre, du centre vers l’extérieur, en formant une spirale de croissance.

[Jo disait : « Croissance (dans tout ce que vous désirez). La double spirale de croissance. Coloriez la figure en spirale, en travaillant dans le sens des aiguilles d’une montre, et vous accomplirez votre CROISSANCE. »]

📄 Télécharger Croissance (PDF)

3. Intuition, Inspiration et Créativité :

L’un des favoris de Jo. À utiliser avec les minihexen pour recevoir des éclairages dans la sphère de votre vie qui en a besoin.

[Jo disait : « La pluie qui rafraîchit l’âme : Intuition – Inspiration – Créativité. Un sortilège de magie verte. La pluie d’INSPIRATION traverse l’Arc-en-ciel de la PROMESSE pour venir irriguer l’ÉTOILE-TERRE. L’Étoile-Terre, avec  la fleur de l’Étoile-Terre CENTRÉE, tourne sans cesse, alternant nuit/jour, légèreté/lourdeur, etc. Coloriez dextrogyre pour favoriser la perspicacité/clarté/intuition, l’inspiration et la CRÉATIVITÉ. »]

4. Joie :

Assez évident… Utilisez des couleurs éclatantes et lumineuses, couvrant tout le spectre.

[Jo disait : « Voici la Fleur-Terre-Étoile, agencée pour susciter Joie et Bonheur. Le jaune clair, irradiant de lumière, est le point de départ. Ajoutez contraste et profondeur avec les tons riches et saturés de la terre : là où l’on trouve la joie. »]

📄 Télécharger Joie (PDF)

5. Le Temps des Lys :

Pour apporter la paix et le calme parmi les gens.

[Jo disait : « Le Temps des Lys. Dessinez et coloriez soigneusement en violet pour symboliser la noblesse. C’est un sortilège pour instaurer une ère de justice, de paix et d’amour parmi toutes les créatures, qui vivront comme des sœurs et frères. Dessinez-le souvent. »]

6. Chance en amour :

Pour donner un petit coup de pouce à votre romance.

📄 Télécharger Chance en Amour (PDF)

7. Manifestation :
Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : manifester votre désir dans le monde. Très puissant.
[Jo disait : « Création–manifestation et matérialisation. “Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.” Haut/bas, intérieur/extérieur, encerclé par la lemniscate, l’éternité liant toute vie ; flanqué des symboles Terre–Étoile, appelant la joie dans toutes les bonnes choses de la terre. Il s’agit d’une représentation symbolique du principe le plus fondamental de la magie sympathique. »]
8. Progrès rapide :
N’oubliez pas qu’un progrès rapide sans objectif précis ne sert à rien.
[Jo disait : « L’Étoile tourbillonnante – Progrès rapide. Placez l’un des symboles plus petits (minihexen) au centre de l’étoile pour un progrès rapide et judicieux, manifestant un changement dans la direction indiquée. »]
9. Sérénité :

Intérieure et extérieure.

[Jo disait : « Le Grand et les 7 Petits Sceaux de Sérénité. Utilisez du bleu pour la sérénité vigilante et protectrice de la création accomplie. Colorez ce sortilège en sept parties, ou sept étapes, ou voire sur sept jours : selon votre volonté, qu’il en soit ainsi / as you will, so mote it be. Étudiez la signification des feuilles. »]

📄 Télécharger Sérénité (PDF)

10. Voyage Sûr

Un ancien talisman du Moyen Âge. À porter sur soi lors des déplacements.

📄 Télécharger Voyage Sûr (PDF)

11. Amour Véritable

Pour trouver celui ou celle avec qui vous resterez.

📄 Télécharger Amour Véritable (PDF)

12. Réparez vos Erreurs

Un des favoris de Jo. Vous pouvez TOUJOURS réparer vos erreurs.

[Jo disait : « Ayez Foi ! Vous pouvez toujours réparer vos erreurs. Sortilège trois-en-un. Deux parties africaines. Une partie HEX spell. Il rendra votre foyer sûr, remplira votre cœur de confiance, et vous donnera le courage de recommencer. »]

📄 Télécharger Annuler Vos Erreurs (PDF)

13. Mini-sorts Hex à utiliser au centre de l’IIC (Intuition, inspiration, créativité) ou du Progrès Rapide

📄 Télécharger Mini-sorts Hex (PDF)

Correspondances des 4 (directions)

Direction Est Sud Ouest Nord
Pierres opale blanche, topaze cornaline, opale mexicaine, héliotrope, rubis émeraude, opale triplet, saphir, aigue-marine agate mousse, opale matricielle
Bois frêne, bouleau pin, cèdre saule, aulne sorbier, sureau
Huiles santal, lavande, cannelle laurier, camomille, clou de girofle, patchouli romarin, myrrhe, gaulthérie rose, iris, musc, menthe, jasmin
Sabbat Eostre (Équinoxe de printemps) Litha (Solstice d’été) Mabon (Équinoxe d’automne) Yule (Solstice d’hiver)
Saison Printemps Été Automne Hiver
Élément Air Feu Eau Terre
Outil Athamé Baguette Calice Pentacle
Couleur Jaune Rouge Bleu Vert
Moment du jour Aube Midi Crépuscule Minuit
Partie du corps Souffle Aura Sang Chair & Os
Animal Aigle Lion Serpent Taureau
Attribut Joie Puissance Fécondité Sécurité
Mental Intellect Intuition Émotion Sensation
Alchimie Évaporation Combustion Solution Fixation
Étape de vie Naissance Croissance Mort Décomposition
Âge Enfance Jeunesse Maturité Vieillesse
Pouvoir de la sorcière Imagination Volonté Foi Secret

Correspondances des 7 (planètes)

PLANÈTE Soleil Lune Mars Mercure Jupiter Vénus Saturne
JOUR Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
RÈGNE SUR Ego, renommée, extraversion, individualité, esprit conscient, joie, succès, avancement, leadership, pouvoir naturel, amitié, croissance, guérison, lumière Émotions, psychisme, intuition, esprit subconscient ; femmes, cycles, naissance, génération, inspiration, poésie, voyage (surtout par l’eau), mer et marées, fertilité, pluie, secrets, rêves, magie et glamour, tromperie Corps physique, chaleur, actions, agressivité, pouvoir, énergie, athlétisme ; force, lutte, guerre, conflit, confrontations physiques d’amour ou de haine, malédictions explosives, guérison des blessures Intellect, rapidité, messages, dualité, jeunesse, communications, intelligence, astuce, créativité, science, mémoire, transactions commerciales, vol, apprentissage Expansion, argent, possessions matérielles Amour, harmonie, esthétique, amitié, confort et luxe, gain matériel Constriction, ordre, règles, pessimisme, mort, froid, discipline, obstacles, limitations, liens, savoir, bâtiments, histoire, temps, changements longs et lents, vieillesse, sagesse de l’expérience
COULEUR Orange Blanc Rouge Jaune Violet Bleu-vert Noir
MÉTAL Or Argent Fer Mercure Étain Cuivre Plomb
PIERRE  Topaze Pierre de lune Héliotrope Opale de feu Améthyste Émeraude Obsidienne

* Les Pennsylvania Dutch sont les descendants actuels de plusieurs vagues d’immigrants germanophones venus d’Europe à partir de la fin du XVIIᵉ siècle et jusqu’à la période de la Révolution américaine, et peu après. Ils venaient principalement d’Allemagne centrale et occidentale (Rhénanie-Palatinat, Hesse rhénane, Bade-Wurtemberg), de régions germanophones de Suisse, d’Alsace (aujourd’hui en France), et de Silésie (aujourd’hui en Pologne et République tchèque). Ils étaient majoritairement agriculteurs, fuyant les guerres, troubles économiques et persécutions religieuses.

Photo : ?

[La Déesse Blanche] G pour GORT

G pour GORT

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Pages 210-212.

Le onzième arbre est le lierre à l’époque de sa floraison. Octobre était la saison des Bacchanales de Thrace et de Thessalie pendant lesquelles les Bassarides couraient comme des sauvages à travers les montagnes en agitant les branches de sapin de la reine Artémis (ou Ariadne). Les branches, mêlées à du lierre, à fruits jaunes, étaient disposées en spirales. Le lierre était employé en l’honneur de Dionysos, le Dionysos d’automne, qu’il faut distinguer du Dionysos du solstice d’hiver, lequel est, en réalité, un Héraclès. Ils s’étaient tatoué un chevreuil sur leurs bras droits au-dessus du coude. Dans leur fureur sacrée, ils mettaient en pièces faons, chevreaux, enfants, voire même des hommes. Le lierre était consacré à Osiris aussi bien qu’à Dionysos. Vigne et lierre se rejoignent à ce tournant de l’année et symbolisent ensemble la résurrection, sans doute parce que ce sont là les deux seuls végétaux du Beth-Luis-Nion qui poussent en spirales. Si la vigne symbolise la résurrection, c’est aussi parce que sa force est transmise par le vin. En Angleterre, les rameaux de lierre ont toujours servi d’enseignes aux débits de vin, d’où le proverbe : « Bon vin se passe de lierre » et l’on brasse encore une bière de lierre, breuvage médiéval hautement toxique, au Trinity College d’Oxford en mémoire d’un étudiant de ce collège assassiné par les hommes de Balliol.

Il est probable que la boisson des Bassarides était la bière de sapin, brassée à partir de la sève de l’épicéa et assaisonnée de lierre ; à moins qu’ils ne mâchassent des feuilles de lierre pour leur effet de drogue. Cependant, le principal élément toxique de la drogue des Ménades a pu être l’amanita muscaria, le « tabouret de crapaud », champignon tacheté de points blancs qui seul peut fournir la force nécessaire.

Ici nous devons reconsidérer Phoronée, le Dionysos du printemps, inventeur du feu. Il bâtit la cité d’Argos dont l’emblème, selon Apollodore, était un crapaud ; de même Mycènes, la principale forteresse de l’Argolide, aurait été ainsi appelée, à en croire Pausanias, parce que Persée, un converti au culte de Dionysos, aurait trouvé un « tabouret de crapaud » poussant sur le site. Dionysos avait deux fêtes :

  • au printemps, l’Anthestérion ou « Éclosion des Fleurs »,

  • et, à l’automne, le Mystérion, qui signifie probablement « Éclosion des Champignons » (Mykostérion), auxquels on donnait encore le nom d’ambroisie (« nourriture des dieux »).

Fut-ce Phoronée qui découvrit également un feu divin résidant dans ce champignon, ou bien fut-ce Phrynée (« l’Être-Crapaud ») ? L’amanita muscaria, bien qu’elle ne soit pas un arbre, pousse sous un arbre : toujours un bouleau dans le Nord, depuis la Thrace et les pays celtiques jusqu’au cercle arctique ; mais sous un sapin ou un pin dans le Sud de la Grèce ainsi que de la Palestine à l’équateur. Dans le Nord, elle est rouge ; dans le Sud, elle est fauve. Et ceci n’expliquerait-il pas la préséance accordée à l’épicéa parmi les voyelles en tant que A et au bouleau parmi les consonnes en tant que B ? Cela pourrait-il apporter un supplément d’information au sujet de l’énigme sur le « Christ fils d’Alpha » ?

La rivalité entre le houx et le lierre, mentionnée dans les poèmes médiévaux, n’est pas, comme on pourrait le supposer, celle qui pourrait exister entre l’arbre du meurtre et celui de la résurrection, entre Typhon-Seth et Dionysos-Osiris ; nullement : elle symbolise la guerre domestique entre les sexes. L’explication semble en être que, dans certaines parties de l’Angleterre, la dernière gerbe de la moisson à être charriée dans une paroisse quelconque était liée avec le lierre osirien et appelée le Mai de la Moisson, la Fiancée de la Moisson ou la Fille du Lierre : c’était au dernier fermier à rentrer sa moisson qu’il incombait de donner la Fille du Lierre en pénalité, présage de mauvais sort jusqu’à l’année suivante. C’est ainsi que « lierre » en vint à signifier « mégère » ou épouse acariâtre : le lierre étrangle les arbres, ce qui confirme la comparaison.

Mais le lierre et le houx étaient tous les deux associés aux saturnales, le houx étant la canne de Saturne, le lierre étant le nid du roitelet à cimier doré, son oiseau. Le matin de Noël, le dernier de son joyeux règne, le premier pied à franchir le seuil était censé être celui du représentant de Saturne, évoqué comme un homme sombre nommé le Gars du Houx, et l’on prenait de sérieuses précautions pour tenir les femmes hors de son passage. Ainsi donc la Fille du Lierre et le Gars du Houx en vinrent à s’opposer, ce qui donna naissance à la coutume de Noël selon laquelle les garçons du lierre et les filles du lierre jouaient aux gages pour obtenir la préséance et chantaient des chansons, surtout satiriques, à l’adresse les uns des autres. Le mois du lierre s’étend du 30 septembre au 27 octobre.

Spiniensis : le dieu des épines dans la Rome antique

En explorant les symboles de ce mois dans notre système Faerie Faith, j’ai découvert un dieu un peu particulier, qui parlera sans doute à tout détenteur de jardin en friche, envahie par les ronces ;o)

Dans la religion romaine ancienne, chaque aspect de la vie quotidienne pouvait être associé à une divinité spécifique. Parmi ces dieux mineurs se trouvait Spiniensis, dont le rôle était lié aux épines et aux buissons épineux.

Son nom vient du latin spina, qui signifie « épine ».

Spiniensis semble avoir été invoqué principalement par les paysans lors de travaux agricoles, notamment pour défricher les champs ou éliminer les buissons épineux qui gênaient les cultures. Les Romains croyaient que cette divinité pouvait faciliter ces tâches et protéger leurs terres contre les nuisances causées par les épines.

Sa mention apparaît notamment chez Saint Augustin dans La Cité de Dieu, où le philosophe critique la multiplicité des divinités romaines, soulignant l’étrangeté d’invoquer un dieu pour une tâche aussi spécifique que l’arrachage des épines. Pour Augustin, une divinité unique et bienveillante suffirait à protéger l’homme de tous les maux.

« Encore une fois, qu’était-il nécessaire, pour obtenir les biens de l’âme ou ceux du corps, ou les biens extérieurs, d’adorer et d’invoquer cette foule de dieux que je n’ai pas tous nommés, et que les païens eux-mêmes n’ont pu diviser et multiplier à l’égal de leurs besoins, alors que la déesse Félicité pouvait si aisément les résumer tous ? Et non seulement elle seule suffisait pour obtenir tous les biens, mais aussi pour éviter tous les maux ; car à quoi bon invoquer la déesse Fessonia contre la fatigue, la déesse Pellonia pour expulser l’ennemi, Apollon ou Esculape contre les maladies, ou ces deux médecins ensemble, quand le cas était grave ? à quoi bon enfin le dieu Spiniensis pour arracher les épines des champs, et la déesse Rubigo pour écarter la nielle ? La seule Félicité, par sa présence et sa protection, pouvait détourner ou dissiper tous ces maux. Enfin, puisque nous traitons ici de la Vertu et de la Félicité, si la Félicité est la récompense de la Vertu, ce n’est donc pas une déesse, mais un don de Dieu ; ou si c’est une déesse, pourquoi ne dit-on pas que c’est elle aussi qui donne la vertu, puisque être vertueux est une grande félicité ? »

Peut-être que saint Augustin aurait été moins catégorique s’il avait eu à défricher un champ de ronces en sandales ;o)

Spiniensis faisait partie des indigitamenta, une liste de divinités officielles dans la religion romaine, supervisée par le Collège des Pontifes pour s’assurer que les bons noms divins étaient invoqués dans les prières publiques. Même si cette divinité est peu documentée, elle témoigne de la richesse et de la diversité du panthéon romain, qui comprenait des dieux pour les aspects les plus précis de la vie quotidienne.

Sources :

Illustration : Brian Froud, Goblin and Knight on White Horse Fantasy Illustration, 1976.

La fée des ronces (aime bien picoler)

Durant le prochain mois lunaire, qui débutera le 21 septembre, juste avant l’équinoxe d’automne cette année (22 septembre), nous célébrerons la vigne et la ronce. Pour bien commencer, voici un peu de folklore sur les fées, qui rapproche nos deux alliées végétales et explique bien des choses ;o)

Dans les Alpes, une fée à qui l’on avait fait boire du vin et qui s’était retrouvée toute guillerette demanda aux gens ce qu’était cette fabuleuse boisson.

Par crainte de voir le vin gâché et la vigne punie si la question de la fée cachait sa colère d’avoir été soûlée, les pauvres vignerons désignèrent la ronce.

La fée, croyant alors bien faire, pour récompenser la noble plante qui donnait un jus si délicieux, la dota d’une qualité magique : partout où elle touchera terre, elle prendra racine.

C’est depuis lors que la ronce, et malheureusement non la vigne, pousse et repousse de partout !

Source : ?

Illustration : Une petite fée mignonne et un peu tarte :) « The Blackberry Fairy », Cicely Mary Barker.

Les fées (poilues) protectrices du verger : Awd Goggie & Gosseberry Wife

Quoi de plus amusant que de découvrir de nouvelles créatures féeriques, surtout quand elles sont assez différentes des fées victoriennes anthropomorphes, mignonnes et un peu mièvres ? Je crois en avoir croisé une dans mon jardin récemment, comme vous pouvez le voir sur la photo 😉 Je vous présente donc ces deux fées poilues… auxquelles il vaut mieux éviter de se frotter !

***

Les gardiennes invisibles du verger : Awd Goggie et Gooseberry Wife

Dans la campagne anglaise, à l’abri des regards indiscrets et des récoltes précoces, deux figures folkloriques veillaient silencieusement sur les vergers et les haies fruitières : Awd Goggie et la Femme-Groseille (Gooseberry Wife). Utilisées depuis longtemps pour effrayer les enfants et protéger les fruits non mûrs, ces créatures appartiennent à une catégorie fantastique appelée nursery bogies — des êtres dont le rôle est à la fois éducatif et protecteur.

Awd Goggie, originaire du Yorkshire de l’Est, prenait la forme d’une énorme chenille velue (assez grande pour dévorer les enfants désobéissants). Tapie dans les bois ou cachée derrière les pommiers, elle surveillait ceux qui tentaient de cueillir les fruits avant leur maturité. Dotée du pouvoir de devenir invisible, elle incarnait une menace à la fois tangible et mystérieuse — souvent évoquée par les adultes sur un ton grave :

« Ne touche pas à ces pommes, ou Awd Goggie te dévorera. »

À l’autre bout de l’Angleterre, sur l’île de Wight, la Femme-Groseille remplissait un rôle similaire. Elle apparaissait aussi sous la forme d’une chenille géante, rôdant près des buissons de groseilles, toujours attentive aux petites mains curieuses. Là encore, la peur servait de barrière protectrice entre les enfants et les cultures.

Malgré leurs différences géographiques, ces deux créatures partagent des caractéristiques communes :

  • Une apparence volontairement inquiétante, destinée à marquer les esprits
  • Un rôle de gardiennes du cycle naturel de maturation
  • Une fonction de régulation sociale, mêlant dissuasion et imagination

À travers elles, émerge une forme de pédagogie fondée sur le respect de la nature et de ses rythmes. Plutôt que d’imposer des règles sèches, les communautés rurales transmettaient des valeurs et des avertissements par le biais de récits et d’enchantements. Ces bogies inspiraient la peur, certes — mais elles enseignaient aussi que chaque être vivant doit suivre son propre rythme, et que récolter trop tôt peut avoir des conséquences.

Bibliographie/Sources :

  • Bane, T. (2013). Encyclopedia of Fairies in World Folklore and Mythology. McFarland & Company.
  • Briggs, K. M. (1971). Abbey Lubbers, Banshees, and Boggarts: An Irregular Compendium of Fairy Lore. Pantheon Books.
  • Simpson, J., & Roud, S. (2000). Dictionary of English Folklore. Oxford University Press.
  • Nursery Bogie- The Awd Goggie : https://www.geocities.ws/myste_realm/awd.html/

Méditation Faery pour l’Hiver, par Mut Danu [Tree Mothers]

Cette méditation est extraite du chapitre 27 : Idho, l’if,  de The Tree Mothers par Mut Danu, notre ainée. Ce texte a été traduit par Memnoch pour le magazine Lune Bleue, il apparaît sous le titre : Méditation Faery pour l’Hiver, Visualisation guidée pour le Solstice d’Hiver. 

Méditation : descendre dans le monde-d’en-bas : le passage de l’If

Pour mieux comprendre l’énergie de l’Esprit de l’If, cette méditation ou voyage devra être effectuée à l’aube, juste avant le lever du soleil.

Prévoyez :

  • une bougie allumée
  • et des allumettes.

Éteignez toutes les lumières autour de vous et asseyez-vous confortablement.

Centrez-vous en vous concentrant sur la flamme de la bougie.

Lorsque vous serez prêt, soufflez la chandelle.

Pour entrer dans le monde de la Faery, l’accès se fait par le Nord. De votre espace de méditation, tournez-vous dans cette direction.

Levez votre main et faites le geste d’ouvrir une porte.

Dans votre esprit, visualisez et ressentez vos représentations du Nord : regardez par la porte ouverte le ciel clair d’hiver, sentez le vent froid qui vous enveloppe, voyez le paysage noir, obscur se détacher dans la nuit.

Observez-le, couvert de fourrés d’herbes mortes et distinguez un sentier qui s’en détache.

Restez derrière la porte pendant que votre vision se forme et, lorsque vous serez prêt, passez simplement la porte.

Vous êtes à l’extérieur à l’heure où la nuit et le jour se rencontrent.

Vous sentez la bise froide sur votre visage.

La lune est noire mais le ciel est recouvert d’étoiles qui scintillent.

De votre place, vous pouvez distinguer le paysage qui se détache de la nuit.

Le chemin à vos pieds semble émettre son propre rayonnement devenant de plus en plus faible au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’obscurité.

Suivez ce chemin.

Ouvrez vos sens à votre environnement.

Sentez les picotements du vent contre votre corps et le sentier irrégulier sous vos pieds. Le vent se renforce au fur et à mesure de votre progression, et vous tenez votre manteau serré autour de vous.

Sentez le vent qui vous pousse.

Au détour du sentier, soudain, un arbre s’élance vers le ciel.

Une haie persistante pousse le long du sentier, les feuilles des plantes se rejoignent pour former un tunnel obscur.

Levez la main pour toucher la branche la plus proche et sentez ses aiguilles fines.

C’est un if centenaire, l’Arbre de la Mort. Faites une pause et réfléchissez à ce que la mort signifie pour vous : la peur, la perte, la douleur, la tristesse.

Vous n’êtes peut-être pas prêt à entrer dans ce tunnel.

Mais le vent change soudain de direction et vous pousse par-derrière. En trébuchant, vous faites un pas à l’intérieur du tunnel.

Une fois à l’intérieur de cet abri naturel, le vent froid n’a plus d’emprise sur vous. Sous la protection de l’if, vous êtes calme, à l’abri des menaces et de la peur. Vous pouvez alors vous avancer dans le tunnel.

Plus loin, le sentier lumineux plonge dans le paysage, ou peut-être en dessous.

Les branches de l’if forment toujours un tunnel solide au-dessus de votre tête.

Les racines s’échappent de la terre et frôlent votre manteau.

Le sentier tourne lentement, comme une large spirale. Devant vous, une vieille femme est assise sur un gros rocher.

Elle porte une grande robe sombre à capuche recouverte de symboles lumineux. Vous en reconnaissez certains, mais pas tous.

Sur ses genoux, un bol noir en terre, rempli de volutes de brouillard.

Au fond de vous, vous avez reconnu l’Esprit de l’If.

Elle est en train de fixer le bol, et ne donne pas d’indice  quant à votre présence. Vous vous asseyez à côté d’elle sur la pierre.

Concentrez-vous, afin de bien ressentir où vous êtes.

Sentez le froid glacial qui s’échappe de la pierre où vous êtes assis et qui émane de son corps à elle.

La femme à la capuche commence alors à remuer le contenu du bol et vous plongez votre regard dans les volutes en oubliant tout le reste.

Au fond du bol, vous revoyez des souvenirs, des scènes de votre vie, des gens, des endroits, des choses qui ont ou ont eu de l’importance pour vous.

Laissez ces images grandir et plongez dans vos souvenirs jusqu’à en faire partie, à les revivre. Vous êtes en train de devenir le contenu du bol.

À présent, lentement, un par un, vous commencez à dissoudre ces événements et images.

Vous ne les rejetez pas nécessairement, bien qu’il y en ait certains que vous désirez oublier.

Allez au-delà de votre ressenti, au-delà de la joie et la tristesse. Regardez ces événements objectivement, comme s’ils étaient ceux d’une autre personne.

Continuez à mélanger ces images de votre passé dans le bol lumineux, jusqu’à ce qu’elles se dissolvent.

Regardez de nouveau dans le bol et vous y voyez, non plus votre passé, mais un liquide luisant de possibilités, une spirale d’étoiles qui se détache du ciel obscur.

Levez les yeux vers la Dame de l’If. Elle tient toujours son bol sur ses genoux, mais maintenant sa capuche est baissée et vous pouvez voir un visage sans âge qui rayonne de l’intérieur.

Assis à côté d’elle, vous ressentez maintenant de la chaleur s’échapper d’elle, et de l’espace autour de vous.

Votre corps baigne dans cette chaleur. Sentez cette chaleur. Sentez le sang qui circule dans vos veines, sentez la terre à vos pieds qui pulse comme un cœur qui bat.

La Dame de l’If se lève alors et écarte les bras.

Elle rejette sa cape en arrière et une lumière dorée s’échappe de ses doigts et de sa chevelure.

Elle rayonne, en connexion avec toute chose, en connexion avec la vie. Puis elle disparaît, laissant l’air ambiant scintiller de lumière.

Au-dessus de votre tête, de la lumière pénètre au travers des branches de l’if comme un millier de minuscules étoiles.

Vous soulevez alors une branche qui vous bloquait le passage et seul, vous vous dirigez vers la sortie du tunnel, vers la lumière du soleil levant.

Prenez un instant pour sentir le soleil. Écartez les bras et respirez profondément. Revenez doucement dans le présent et dans votre espace de méditation.

Ouvrez les yeux, et s’il fait toujours sombre, rallumez la bougie.

Prenez votre journal et écrivez-y ce qui vous passe par la tête : vos sentiments, vos émotions, vos observations. Concentrez-vous sur ce dont vous vous souvenez de votre rencontre avec la Dame de l’If, les sons ou les mots que vous avez entendus, les images que vous avez vues, les idées, la connaissance et les messages que vous avez reçus. Vous pouvez inventer une multitude de questions directement liées à votre situation personnelle.

***

Voici un exemple de questions que vous pouvez utiliser comme point de départ dans vos réflexions de votre journal :

  • Lorsque (être aimé) est décédé, j’ai…
  • Lorsque j’ai perdu (mon emploi, ma relation amoureuse…), la première chose que j’ai faite est…
  • Lorsque j’aurai terminé (l’école, mon projet …), je
    pourrai ensuite…
  • Lorsque je pense à ma propre mort, je ressens….
  • Mes sentiments sur l’après-mort sont…

Sire Gauvain et le Chevalier vert

Sire Gauvain et le Chevalier Vert est un chef-d’œuvre de la littérature médiévale anglaise. Le texte original, rédigé vers la fin du XIVᵉ siècle, met en scène Gauvain, chevalier de la Table ronde, confronté à un défi étrange lancé par un mystérieux chevalier entièrement vêtu de vert.

Sans vous spoilez, si vous ne connaissez pas l’histoire, sachez que les motifs majeurs sont :

  • L’honneur et la parole donnée ;
  • La tentation et la vertu ;
  • Le rapport entre nature sauvage et civilisation courtoise ;
  • Les symboles celtiques et païens, comme la couleur verte, la ceinture magique, et la Chapelle Verte…

La lecture et l’étude de « Sire Gauvain et le Chevalier vert » sont profondément pertinentes dans le cadre de la lunaison de Tinne, car ce texte incarne les thèmes centraux du cycle du houx :

  • la maîtrise du pouvoir,
  • le feu intérieur,
  • et l’épreuve initiatique.

La figure du Chevalier vert, souvent associée au Roi Houx, représente la force sauvage, persistante et énigmatique de l’hiver. Son défi lancé à Gauvain est une épreuve de courage, d’honneur et de résilience, reflet des énergies contenues et transformatrices que Tinne canalise à travers le feu de la forge et la continuité du cycle des saisons.

Ce texte illustre également la dualité entre impulsion et retenue, tout comme les feuilles du houx, lisses et piquantes, évoquent la nécessité de tempérer sa force avec sagesse.

Il existe des traductions en français de Sir Gawain and the Green Knight :

  • Sire Gauvain et le chevalier vert. Poème anglais du XIVe siècle. Traduction avec le texte en regard, par Emile Pons (1948). Il s’agit d’une des premières traductions complètes en français, avec le texte original en regard.
  • Sire Gauvin et le chevalier vert. Traduction moderne (collection 10/18), par Juliette Dor (1993). Elle est appréciée pour sa fidélité au texte médiéval et son accessibilité.

Sir Gawain and the Green Knight fut traduit en anglais moderne par J.R.R. Tolkien. Sa traduction est remarquable par sa fidélité au texte médiéval. Elle respecte la structure rythmique et le lexique du poème original, allant jusqu’à intégrer un petit glossaire pour en faciliter la compréhension.

  • L’article Homme elfique, peuple elfique de Leo Carruthers explore en profondeur la traduction anglaise moderne de Sir Gawain and the Green Knight réalisée par J.R.R. Tolkien, en la replaçant dans une perspective littéraire et mythologique accessible aux lecteurs francophones.
  • Le site Palimpsestes propose une analyse approfondie des traductions modernes, notamment celles de Bernard O’Donoghue et Simon Armitage, et leur impact sur la réception contemporaine du texte. Sir Gawain and the Green Knight Traduction et survie d’une œuvre.

Gort -G

 GORT- G

Jardin

Mot clé: Croissance

Locutions poétiques ( kennings)

MM milsiu feraib  plus doux que l’herbe , la plus douce des herbes

MO inded erc : Lieu approprié pour les vaches

CC sasad ile : rassasié des multitudes, satisfaction des multitudes

Mot additionnel : glaisem gelta : la plus verte des pâtures

Mot additionnel : md n-ercc : contrepartie du ciel

Couleur Gorm -blue

Tree edeand  lierre Finemain vigne

Bird Geis : swan

Note :   la  (clé de fa )

Planète :  Ceres

Gort est le lieu de refuge. Il est le jardin ou les choses protégées s’épanouissent et se développent C’est le fid* de la culture et de la patience qui conduit a l’abondance. Les jardins doivent être à l’abri de tout ce qui pourrait détruire les plantes comme les chevreuils et les limaces, les maladies et la sècheresse. Ces endroits protégés sont des oasis de paix et de plaisir. Ce fid peut sous-entendre un dur labeur car entretenir un jardin signifie des journées de travail et de lutte contre les parasites mais la beauté des jardins qui en résulte comble nos âmes. Pour certains la culture dans de petites serres ou en pot sur un balcon est ce qui se rapproche le plus de la nature sauvage. Aussi modestes qu’ils soient ces petits endroits sont des lieux de centrage et d’ancrage, offrant un espace vert pour respirer, se reposer et rafraîchir nos yeux, notre esprit et notre âme.

La locution poétique « lieu approprié pour les vaches » et « la plus verte des pâtures » suggère qu’il ne s’agit pas seulement du jardin potager qui approvisionne le garde-manger des hommes mais également l’espace de pâturage protégé où paissent les bovins, apportant prospérité aux animaux comme aux humains.

Ce fid des jardins et des pâturages parle de se nourrir et de nourrir les autres, physiquement, émotionnellement et spirituellement. Il parle d’abondance et de fertilité et indique les domaines dans votre vie où se trouve l’abondance. C’est un fid de générosité et d’hospitalité.

Cérès est un astéroïde lié à la déesse romaine des semences et des récoltes, ce qui en fait le lien parfait avec le champ protégé de Gort. Cérès est liée à l’acquisition de la nourriture et de la sécurité par la patience, et dans son expression la plus complète, elle peut faire fructifier ces énergies.

Les arbres de Gort sont finemain ,la vigne, dont on a déjà parlé avec Muin  et edeand le lierre . En Ecosse, le lierre était mêlé au chèvrefeuille et au sorbier pour confectionner une couronne que l’on plaçait sur le toit de l’étable ou sous les barattes de la laiterie pour protéger le bétail des maladies et du mauvais œil. Il était également utilisé dans de nombreuses préparations médicinales pour soigner les brulures et les problèmes de peau mais également pour fabriquer des astringents et des diurétiques. Le lierre était également utilisé en Ecosse pour la magie amoureuse. Trois feuilles de lierre étaient épinglées sur la chemise de nuit d’une fille pour l’aider à rêver de son futur mari. Jusque dans les années 1940, à l’école de Rosneath, les filles prenaient des feuilles de lierre sur un mur près de l’église, les plaçaient à l’intérieur de leur chemisier et chantaient  » lierre, lierre, je t’aime, sur ma poitrine je te mets, le premier jeune homme qui me parlera, mon futur mari il sera « .

Gorm la couleur bleue est une couleur apaisante. La plupart des gens la considère comme relaxante et réparatrice. La couleur d’un des vents de sud-ouest est traduite par bleue bien que le mot utilisé soit glas. Le mot glas couvre une quantité de nuances y compris le spectre du bleu, du vert et du gris. La couleur nglas étant associée à nGétal nous l’aborderons dans cette section. Tout comme glas, les significations de gorm sont vraiment flexibles et couvrent le bleu foncé, le bleu nuit et le bleu  céruléen. Une signification secondaire est vert verdoyant comme c’est de l’herbe grasse des pâturages. C’est une définition logique pour une couleur associée aux champs et aux jardins. On peut également l’utiliser pour les couleurs sombres, basanées, ou noires. Utilisé en référence à des armes ou des héros, il peut signifier illustre ou splendide.

Le courant chtonien de Gort parle de champs, de pâturages, de jardin, de cultivation et de fertilité dans le monde naturel. Dans sa définition de culture il véhicule l’idée d’hospitalité, de sécurité au sein de lieux clos, de nourriture et de festoiements. Il peut suggérer le besoin d’éliminer les influences négatives ou le processus même d’élimination de ces influences. Si le courant chtonien de Gort est malheureux lors d’un tirage il peut indiquer un risque ou la présence de tumeurs cancéreuses ou l’accroissement de situations négatives.

Le courant océanique de Gort traite plus de l’énergie que du monde physique. On y trouve le repos réparateur, la croissance sous abri, l’incubation, la méditation, la gestation et la retraite spirituelle. C’est un mouvement et un développement silencieux et subtil. Il s’apparente à la graine qui pousse enfouie ou bien à l’hibernation comme l’ours qui dort à l’abri dans un creux en hiver.

Le courant céleste de Gort est l’abondance et la récolte qui démontrent les vertus de la patience. La générosité, les bénédictions, la paix et la reconnaissance se trouvent ici. Il y a une atmosphère générale de gratitude et d’abondance, avec l’assurance d’aisance, même si elle a été longue à venir. Le bonheur est possible là où se trouve ce courant.

L’apparition de Gort dans une lecture peut indiquer qu’une période de prospérité est à venir bien qu’un peu plus de patience soit nécessaire pour y parvenir. Elle peut vous demander de reconnaitre les bénédictions dans votre vie et d’en être reconnaissant. Elle indique souvent une situation heureuse ou un endroit sûr.  Parfois, Gort vous suggère de vous retirer de votre activité et de trouver un endroit sûr et protégé pour vous reposer. C’est la période d’incubation et de la restauration, un besoin de paix, de calme et d’épanouissement.

Dans le travail magique, ce fid est utile pour la prospérité, la fertilité et la croissance. Bien utilisé, il peut générer l’abondance et favoriser un environnement généreux et prodigue. Il peut être utilisé dans un contexte de guérison ou pour combler un besoin de repos dans les moments difficiles afin de créer un espace de sécurité et de paix.

Pour le travail de guérison, Gort peut être utilisé afin d’apporter un repos paisible et réparateur à ceux qui en ont besoin. Il aide également pour traiter les maladies de dépérissement. Je suggère d’éviter l’utilisation de ce fid dans les cas où des cancers et autres troubles de la croissance sont présents, car il n’est pas nécessaire d’encourager la croissance lorsqu’elle est déjà hors de contrôle. Il peut être utile aux femmes enceintes pour aider à la croissance de l’enfant dans l’utérus et pour soutenir et protéger une grossesse difficile.

Questions : Où se trouve mon espace de sécurité pour grandir ?

Comment puis-je cultiver mon moi le plus élevé ?

Concepts associés :  fertilité, abondance, richesse, générosité, bonheur, patience, attente de l’aboutissement, le cycle et cycle du temps, sanctuaire ou lieu de sécurité et de paix.