[Muin] L’ogham de la vigne par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : récolte. Réalisation d’un projet. Célébrations.

Renversé : se laisser aller à l’excès, intoxication.

Il n’est pas clair si Muin fait référence à la vigne, introduite sur les Îles Britanniques pendant l’Âge de Bronze, ou, comme certains spécialistes modernes l’avancent, au mûrier. Le Livre de Ballymote nous dit que Muin était utilisé pour préparer de l’hydromel, qui peut être distillé en utilisant des mûres. Quelque soit le vin auquel il est fait référence ici, la vigne est reliée à l’idée de récolte et à la fabrication de brevages alcoolisés. Le processus de fermentation des grappes/baies au vin est un symbole de la transformation de l’âme.

Usages magiques : magie pour attirer la prospérité, pour rendre un projet fructueux.

Le Saumon de la Sagesse

Traduit depuis le site The Dance At Alder Cove

celtic_fishLe saumon de la sagesse (en Irlandais : bradan feasa) est une créature présente dans le cycle de Fenian dans la mythologie Irlandaise. Ce saumon était parfois appelé Fintan (ou Finntan) autrefois. (Il est parfois confondu avec Fintan mac Bochra, qui était aussi nommé « le sage » et fut transformé une fois en saumon.) Les récits diffèrent sur le fait que Fintan soit un poisson commun ou un Immortel, qui pouvait être mangé et cependant continuer à vivre.

Le saumon est l’une des figures principales dans l’histoire de Fionn, qui raconte les premières aventures de Fionn mac Cumhaill. D’après ce mythe, un saumon ordinaire mangea neuf noisettes tombées depuis neuf noisetiers dans le Puits de Sagesse (Tobar Segais). Ce faisant, le saumon reçut toute la sagesse du monde. De plus, la première personne qui mangerait de sa chair recevrait également cette connaissance.

Le poète Finn Eces passa sept années entières à trouver et pêcher ce poisson. Un jour, il réussit à accomplir cet exploit, et demanda à Fionn, son serviteur et fils de Cumhaill, de le cuisiner avec la recommandation de ne pas le manger. Fionn prépara l’animal, le tournant encore et encore sur sa broche au dessus du feu, mais lorsqu’il toucha de son pouce le saumon pour voir s’il était cuit, il se brûla avec la graisse suintant du poisson. Fionn mis instinctivement son pouce à sa bouche pour soulager la douleur, sans savoir que toute la sagesse de Fintan était concentrée dans cette petite goutte de gras. Lorsqu’il apporta le plat à Finn Eces, celui-ci se rendit compte que les yeux du jeune homme brillaient d’une nouvelle lueur. Il demanda alors à son serviteur s’il avait goûté au met. Niant avoir mangé le poisson, le garçon expliqua ce qui s’était passé. Finn Eces réalisa que Fionn avait reçu la sagesse du saumon, et lui donna le plat à manger. Ainsi, Fionn reçut toute la connaissance du monde. Sa vie durant, Fionn put faire appel à cette sagesse en mordant son pouce. Le pouvoir obtenu de Fintan permit à Fionn de devenir le chef des Fianna, les héros réputés des mythes Irlandais.

Les symboles du poisson :

Fertilité, Eternité, Créativité, Féminité, Chance, Bonheur, Sagesse, Transformation

 Le saumon est sacré dans la mythologie gréco-romaine, puisqu’il y porte le symbole du changement et de la transformation, comme dans le mythe d’Aphrodite et Eros qui se changent en poissons pour échapper au féroce Typhon.

Dans la chrétienté, le poisson est un symbole d’abondance et de foi, par exemple dans l’histoire biblique des poissons et des pains. Il y a également plusieurs références bibliques où le Christ et ses disciples sont considérés comme des pêcheurs d’hommes. Ici, l’Homme est représenté comme le poisson transformé et l’océan est le symbole de l’abysse des péchés dans lequel l’homme se trouve.

Dans la tradition païenne, le poisson est considéré comme un symbole féminin de fertilité et comme un attribut de la Déesse. L’eau est un emblème naturel des flots émanant de la Déesse Mère primordiale, et donc toutes les créatures aquatiques (y compris le poisson) sont des aspects de la fertilité et du pouvoir de la déesse.

Dans les anciens mythes indiens, le poisson est un symbole de transformation et de création. On peut remarquer cela par exemple dans le mythe qui voit Vishnu se changer en poisson (Matsya) afin de sauver le monde d’une inondation. Sous cette forme, il guida le bateau du roi Manus (qui transporte les quelques survivants sélectionnés et les graines de la vie pour recréer le monde après l’inondation) vers la sécurité.

Les anciens mythes africains parlent de Mangala, le créateur, qui planta des graines dans le ventre cosmique. De ces graines deux poissons sortirent, et s’installèrent dans le cosmos, au dessus des eaux de la création. Nous pouvons voir dans cette légende que le symbole du poisson concerne encore la fertilité et la créativité, en incarnant une nouvelle phase de vie.

En Chine, le poisson est le symbole de l’unité et de la fidélité et on dit que le poisson (particulièrement les carpes koi) nage souvent par paire. Avec ceci en tête, les poissons sont des cadeaux de mariage réguliers, sous forme de talismans ou de figurines représentant les jeunes mariés et augurant d’une union fidèle et parfaite. Ils représentent également la fertilité et l’abondance grâce à leur capacité à se reproduire rapidement.

De plus, dans le bouddhisme, le poisson représente la joie et la liberté. L’animal fait aussi partie des huit symboles sacrés du Bouddha : la Conque, le lotus, l’ombrelle, la roue, le nœud, deux poissons dorés, la bannière de la victoire, le vase.

Dans les cultures nordiques et européennes, le poisson est synonyme d’adaptabilité, de détermination, et le flot de la vie. Ils ont souvent observé que le poisson présente de grandes capacités d’adaptation dans la nature, et ils ont adopté ces caractéristiques. Les saumons sont souvent vénérés pour leur détermination à accomplir leur voyage annuel vers les lieux de fraie, luttant contre le courant tout le trajet.

Le saumon des amérindiens est électrique, concentré, intuitif, et complètement dans la créativité. Son énergie est palpable. De nature motivé, l’assurance et l’enthousiasme du saumon est communicatif. Rapidement, tout son entourage le suit, même si les idées semblent tirées par les cheveux. Généreux, intelligent, intuitif, le saumon n’est jamais à court d’amis. Cet animal représente un besoin de buts et de raisons d’être, et n’a pas de soucis à trouver des volontaires pour le suivre dans ses croisades. Soutenu par ses pairs, le saumon est stable, calme, sensuel, et généreux. Laissé à ses propres pensées, celui qui porte en lui ce symbole animal peut devenir égoïste, commun, et intolérant aux autres.

La Poule

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Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 347.

Q – querq, poule ; quiarc, couleur de souris.

Pourquoi la poule est-elle associée à la grue ?

Facile : quand la moisson a été charriée et que les glaneuses sont parties, la poule est lâchée dans les champs de blé pour qu’elle puisse  avaler ce qu’elle peut trouver. Et un petit concurrent couleur de souris s’y faufile avec elle.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 467.

Les transformations de Gwion se présentent en ordre saisonnier strict : lièvre en automne, saison de la chasse, poisson pendant les pluies de l’hiver, oiseau au printemps lorsque les migrateurs s’en reviennent, et finalement grain de blé en été saison de la moisson. La Furie se rue à sa poursuite d’abord sous la forme d’une levrette, puis d’une loutre, puis d’un faucon et elle l’attrape finalement en prenant la forme d’une poule noire à haute crête (la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la déesse de la mort). Dans ce récit, l’année solaire se termine avec la saison des vendanges, au début de l’automne, ce qui fait penser que l’origine de l’histoire dut se situer en Méditerranée orientale. A l’époque classique, l’année crétoise, cypriote et delphique, comme celle de l’Asie Mineure et de la Palestine, finissait en septembre.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 154.

[…] Pour le Dr MacColloch, Taliésin serait aussi un nom divin et le fait que la poule noire avala le grain de blé dans le Roman de Taliésin prouverait que Taliésin avait été un dieu de l’orge. […]

Extrait du site « l’Arbre Celtique »

Oie : Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l’oie  est un équivalent du cygne, dont la lexicographie ne la distingue pas toujours  nettement. Considérée comme une messagère de l’Autre Monde, les Celtes lui attribuent  des pouvoirs divinatoires. Elle fait alors l’objet chez les Bretons d’un interdit  alimentaire, en même temps que le lièvre et la poule. César, qui rapporte le  fait dans le de Bello Gallico (5, 12), ajoute que ces animaux étaient élevés pour le plaisir (voluptatis causa) mais il n’a pas compris pourquoi. Elle est aussi associée à la guerre et garde une place importante dans  le folklore. Voir le symbolisme du cygne.

[Fearn] L’ogham de l’aulne par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : bon conseil et guidance. Recevoir de la guidance spirituelle. Intuition. Sagesse des autres mondes, inspiration.

Renversé : ignorer les bons conseils, ne pas écouter son intuition.

Un arbre qui aime l’eau. On trouve souvent l’aulne au bord des rivières. Lorsque les feuilles sont tombées, ses cônes noirs restent sur les branches. Ces cônes ou « têtes » sont peut-être ce qui lie l’aulne à Bran le Béni, dont la tête continua à parler et à encourager ses compagnons après qu’il ait été décapité au cours d’une bataille. Le bois de l’aulne était également utilisé pour construire des ponts et des maisons, et pour fabriquer des boucliers. Dans la bataille des arbres, les compagnons de Bran portaient des branches d’aulne en signe de leur allégeance.

Usages magiques : chercher la sagesse dans les Autres Mondes.

[Ngetal] L’ogham du genêt à balais par Stephanie Woodfield

ndlt : dans notre tradition, Ngetal correspond au roseau. J’ai néanmoins choisi de publier la correspondance avec le genêt à balais proposée par Stephanie Woodfield (certainement partagée par d’autres auteurs) car sa présentation a, à mon sens, des points communs avec celle qu’on peut faire de l’ogham lorsqu’il est associé au roseau. A chacun de se faire son opinion :)

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : guérison, repousser les énergies négatives.

Renversé : maladie et mal-être, besoin de guérison.

Le genêt à balai était traditionnellement utilisé pour former le manche des balais de sorcières ; on l’utilise pour bannir les énergies négatives. Les fleurs jaunes du genêt à balais en font une plante solaire, connectée au soleil et à la régénération. Les qualités guérisseuses du genêt à balais peuvent nous aider à balayer les malaises physiques ou émotionnels. Renversé, Ngetal peut indiquer un déséquilibre émotionnel et une dépression, plutôt qu’une maladie physique.

Usages magiques : équilibre émotionnel, rituels de purification, chasser la négativité.

[Saille] L’ogham du saule par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : intuition, flash psychiques, influences de la lune, secrets révélés.

Renversé : se sentir dépassé, besoin de contrôler ses émotions. Bouleversement émotionnel.

Le nom botanique de cet arbre, salix, pourrait venir du mot celtique sal qui signifie « près » et lis qui signifie « eau », faisant référence à l’amour du saule pour les bordures de rivières et les marais. Les Celtes laissaient des offrandes aux Dieux dans les rivières et autres cours d’eau. Les rivières étaient perçues comme des seuils vers les Autres Mondes, où il était possible de communiquer avec les Dieux. Dans le Word Ogham of Morainn Mac Moin, la phrase « clameur des non vivants » est connectée à cet ogham, faisant référence à la relation de Saille avec le monde des esprits plutôt qu’avec la mort.

Usages magiques : travaux psychiques, développer ses compétences psychiques, rituels lunaires.