Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », le Sorbier

Le Sorbier

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

Souvent connu sous le nom de Mountain Ash ou Quickbeam, le sorbier est la seconde lune de l’année. Son nom gaélique est Luis (prononcé « Loo-ish »).

Le glyphe pour le sorbier est « Je suis un lac sur la plaine. »

  • Utilisations de la plante et Folklore

La décoction d’écorce de sorbier traite diarrhée et leucorrhée. Les sorbes mûres ont de nombreux usages. Une infusion astringente faite à partir des baies peut être employée pour traiter les maux de gorge, l’inflammation des amygdales, le scorbut, les hémorroïdes et la strangurie. De plus, les baies peuvent être utilisées pour fabriquer confiture, cidre, farine, bière ou spiritueux (Greive 70).

Les feuilles sont censées être utiles contre l’asthme lorsque séchées et brûlées, et « les baies qui avaient pris une gelée (le gel en retire leur amertume) étaient mises à infuser dans de la vodka et après 6 mois ou plus, cette boisson était employée comme médicament contre les maux d’estomac. » De plus, on donnait aux enfants malades des gâteaux confectionnés à partir de farine de sorbes sèches (Vickery 322).

Le sorbier était employé dans les îles Britanniques comme protection. Ils étaient souvent plantés près d’une nouvelle maison pour la protéger contre la sorcellerie, les fées maléfiques et le mauvais œil. Selon Milton Keynes de Buckinghamshire, « Sur l’Ile de Man, nous avions coutume de fabriquer de petites croix de sorbier des oiseleurs à placer au-dessus de la porte pour la protection » (Vickery 320).

La couleur rouge des baies étaient souvent considérée comme étant source de ses propriétés protectrices, car le rouge est la couleur primaire de protection contre le mal. « A la Veille de Mai, le fermier taille du sorbier en forme d’anneau et l’attache à la queue de la vache à l’aide d’une ficelle rouge » (Vickery 321).

  • Mythologie et Symboles

Le sorbier est le quickbeam – l’Arbre de Vie. C’est le moment du quickening (ndlt : littéralement les premiers mouvements fœtaux dans le ventre de la mère), lorsque la vie commence à sortir du sommeil hivernal.

La fête païenne de la Chandeleur tombe durant la Lune du Sorbier, le 1er février. Bougies et feux étaient allumés à cette période pour encourager le Roi Soleil à revenir dans le monde. Plus tard, cette fête devint le jour de la Sainte Brigitte, la version chrétienne de la Déesse Celtique Bridget – une déesse du soleil (Graves p. 193 de l’édition française).

Le sorbier fut très largement utilisé à des fins magiques. Les druides utilisaient la fumée des feux de sorbiers pour conjurer les esprits.

Ses baguettes étaient employées pour détecter le métal par divination. Un pal de sorbier fiché au travers d’un cadavre empêcherait son fantôme d’errer (Graves 167).

  • Énergies

Alors que le Bouleau a été le moment de la conception, ainsi le Sorbier est le moment du quickening (cf. note plus haut).

La Lune du Sorbier est le moment de planter des graines, et pour cette raison, la graine est l’un des symboles du Sorbier. C’est à cette période que la terre commence à bouger, mais ce n’est pourtant pas encore le moment pour la vie de jaillir.

L’étudiante plante les graines des projets qu’elle a élaboré durant la lune du Bouleau. Si les projets ne convenaient pas, elle peut y mettre un terme et en recommencer de nouveaux. Il est important pour l’étudiante d’avoir saisi les leçons du Bouleau, car cette lune sera à nouveau centrée sur elles, combinées à la leçon de la communication. C’est seulement avec une bonne communication – autant avec les autres qu’avec soi-même – que l’étudiante peut espérer voir ses projets porter leurs fruits (Kerr, « Lunaire »).

[La Déesse Blanche] L pour Luis

L pour Luis

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Pages 191-193.

les-mythes-celtes---la-deesse-blancheLe second arbre est le sorbier sauvage (« l’arbre de vie »). On le désigne encore sous le nom de « donneur de vie », de sorbier des oiseaux ou de frêne sauvage. Ses petits rameaux, éparpillés sur une peau de taureau fraichement écorchée, étaient utilisés par les druides, en dernière extrémité, pour contraindre les démons à répondre à des questions difficiles, d’où l’expression irlandaise « marcher sur les rameaux de connaissance » pour dire que l’on fait l’impossible afin d’obtenir une information. Le sorbier sauvage est aussi l’arbre très largement utilisé dans les Iles Britanniques en guise de talisman contre les éclairs et les sortilèges de toutes sortes : par exemple les chevaux ensorcelés peuvent être contrôlés uniquement grâce à un fouet de sorbier. Dans l’ancienne Irlande, les druides des armées opposées allumaient des feux de bois de sorbier et lançaient des incantations par-dessus, sommant les esprits de prendre part au combat. Dans le conte irlandais de Fraoth, les baies du sorbier magique gardé par un dragon avaient un pouvoir sustentateur équivalent à celui de neuf repas ; elles rendaient la santé aux blessés et chacune ajoutait une année à la vie d’un homme. Dans le conte de Diarmuid et Grainne, le fruit du sorbier est désigné comme la nourriture des dieux, en compagnie de la pomme et de la noix rouge. Cela conduit à supposer qu’il existait une extension du tabou plus commun sur le fait de consommer des amanites rouges. Selon un proverbe cité par Néron, les amanites passaient en effet pour « la nourriture des dieux ». D’ailleurs, dans l’ancienne Grèce, tous les aliments rouges, tels que homards, jambons, mulets de mer rouges, écrevisses et baies ou fruits rouges, étaient tabous excepté lors des fêtes en l’honneur de la mort ; le rouge était la couleur du deuil en Grèce et en Bretagne à l’âge du bronze. On a trouvé de l’ocre rouge dans des tombes mégalithiques aussi bien dans les monts Prescelly que dans la plaine de Salisbury. Le sorbier sauvage est l’arbre de la rapidité. Ses noms botaniques Fraxinus, ou Pyrus, Aucuparia, laissent supposer ses emplois divinatoires. Un autre de ses noms est « le sorcier », or la main de la sorcière, utilisée dans les temps anciens pour découvrir les métaux, était taillée dans du sorbier. Etant l’arbre de la rapidité et de la vie, il pouvait être utilisé également dans le but contraire. Dans l’Irlande danéenne, un pal de sorbier fiché au travers d’un cadavre immobilisait son fantôme et, dans la saga de Cuchulain, pour obtenir sa mort, trois sorcières embrochent un chien, animal sacré, sur des piquets de sorbier.

L’usage oraculaire du sorbier explique la présence insolite de grands bosquets de cet arbuste  à Rügen et dans les autres îles à ambre de la Baltique utilisées autrefois comme lieux de divination, et la fréquente présence de sorbiers, signalée par Joh Lightfoot dans sa Flora Scotia (1777), au voisinage des anciens cercles de pierres.

Le second mois s’étend du 21 janvier au 15 février. L’importante fête celtique de la Chandeleur tombe en son milieu (2 février). Elle fut instituée pour souligner la croissance de l’année et était la première des quatre journées, « les jours de croix-quartier », auxquelles  les sorcières britanniques célébraient leurs sabbats, les autres étant la veille de mai, les Lammas (2 août) et la veille de la Toussaint au moment où l’année se meurt. Ces jours correspondent aux quatre grandes fêtes du feu irlandaises mentionnées par Cormac, l’archevêque de Cashel au Xème siècle. En Irlande et dans les Highlands, le 2 février se trouve être très précisément le jour de la Sainte Brigitte, la Déesse Blanche des temps anciens, la triple muse de la croissance. Le rapprochement du sorbier avec la fête du feu de la Chandeleur est souligné par Morann Mac Main’Ogham dans le Livre de Ballymote : « il donne au sorbier le nom poétique de « délice des yeux », textuellement Luisiu, « flamme ».

Energies des Arbres Lunaires : le Sorbier

Par Linda Kerr, extrait du site faeriefaith.net
Traduction : Fleur de Sureau pour le coven Ignis Daemonis.

Le Sorbier, Luis

Seconde Lune

  • Glyphe – « Je suis un lac dans la plaine. »
  • Oiseau – Canard
  • Couleur – Rouge
  • Guérison – Vie soutenue, prolongée, problèmes de peau
    Mystères – Premiers mouvements Intérieurs (ndlt : quickening, premiers mouvements fœtaux), Graines d’Espoir, Semer pour le Renouveau, Divination des Mystères de la Vie, Divination pour détecter du Métal, Premiers mouvements ou Avortement

sorbier baum tarotDurant le Sorbier, nous nous appuyons sur ce que nous avons appris pendant le mois du Bouleau ; compassion, conscience, sensibilité et communication. La leçon de la communication est mise en avant durant cette lune ; être capable de communiquer clairement avec nous-mêmes et notre moi inférieur, de façon à favoriser la réalisation de nos prières et souhaits, et aussi communiquer avec ceux qui nous entourent.

La lune du Sorbier est le moment pendant lequel les projets imaginés lors du Bouleau prennent forme. A présent, nos idées et nos efforts prendront racine ou non. C’est une bonne période pour semer idées et prières afin de les faire germer et, plus tard, pour qu’elles apparaissent. C’est une bonne période pour les nouveaux départs, et pour mettre fin à de vieilles relations ou de vieilles idées. L’autre nom pour le Sorbier est « Quickbeam », ou « arbre vivant, animé ». Quick est un autre mot pour vie. En anglais, on appelle les premiers mouvements d’un bébé : the Quickening.

Le Mystère de la Graine : « dans le début réside la fin. »

A partir des graines que l’on sème, viennent les réponses futures. Théoriquement, une personne avec une grande conscience et sensibilité peut être capable de prédire le futur. Les graines peuvent être vues comme des formes-pensées, envoyées par le moi inférieur au moi supérieur, c’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’apprendre communication, conscience et sensibilité, afin que nous puissions nous débarrasser des blocages vers le moi supérieur.

Le sorbier est protecteur et magique. Sorbier et Sureau bloquent et dissipent, tout deux, les mauvaises énergies, ils protègent du mal. Le bois de sorbier était utilisé sous forme de croix équilatérales afin de chasser le mal – ce type de croix symbolise l’équilibre, en opposition au Tau, ou croix de type traditionnel, qui symbolise l’enracinement dans le matériel, et un blocage vers le moi supérieur.

  • Les énergies négatives du Sorbier : avec la montée de l’énergie surgit davantage d’émotions, qui peuvent troubler vos pensées. Vous pourriez vous sentir très émotif et expansif, pas concentré. Vous pourriez vous sentir comme si vous retourniez dans votre trou, comme la Marmotte (2 février*). Ou il pourrait s’agir d’un faux sentiment de sécurité ou de stabilité, encore une fois comme avec la Marmotte pour qui a l’impression qu’il est sûr de sortir quand en réalité ça ne l’est pas. Les pressions du monde réel peuvent sembler insurmontables, et une personne qui est normalement forte peut commencer à se sentir épuisée, en particulier lorsqu’elle tente d’en faire trop.
  • Pour surmonter ces énergies négatives : prendre une baguette de l’arbre. Quintessences florales de Bach possibles : Clematis et Elm.

* Ndlt : Pour une meilleure compréhension du texte, je copie-colle l’explication de Wikipédia au sujet du :  » jour de la marmotte (Groundhog Day en anglais) est un événement célébré en Amérique du Nord le jour de la Chandeleur, soit le 2 février. Selon la tradition, ce jour-là, on doit observer l’entrée du terrier d’une marmotte. Si elle émerge et ne voit pas son ombre parce que le temps est nuageux, l’hiver finira bientôt. Par contre, si elle voit son ombre parce que le temps est lumineux et clair, elle sera effrayée et se réfugiera de nouveau dans son trou, et l’hiver continuera pendant six semaines supplémentaires ».

[Beth] La cornaline

Extrait de « Cristaux et chakras » de Philip Permutt

Variété de calcédoine formant des masses orange mais parfois aussi rouges, roses ou brunes.

Autres noms courants : sardoine, carnéol

Provenance : on trouve la cornaline dans le monde entier, notamment au Brésil, en Inde, en Uruguay

Association astrologique : taureau, cancer, lion

Chakra : sacré

Vertus thérapeutiques : cette pierre « bonne pour le moral » renforce l’estime de soi. Elle donne du courage, rend compatissant, contribue à chasser les émotions négatives telles que la colère, l’envie, la peur, la rage, le chagrin et la jalousie. En favorisant l’équilibre et la concentration, elle renforce les liens avec le monde de l’inspiration et de l’esprit. Elle apporte assurance et curiosité, dissipe la confusion, l’apathie, la léthargie, la paresse et s’avère utile dans le traitement du syndrome de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique) et des troubles alimentaires. Elle aide à percevoir les liens entre mal-être et émotions et, en agissant sur les émotions, elle prévient le mal-être. Elle est bénéfique pour les musiciens et les acteurs et pour ceux qui s’adonnent à l’étude et à la méditation.

Bienfaits physiques : la cornaline stimule l’appétit, la vitalité et la mémoire. Elle est bonne pour la digestion, la vésicule biliaire, les poumons, le foie, les reins, le pancréas, la rate, la thyroïde, la colonne vertébrale, la régénération des tissus, la voix et l’élocution. Elle améliore l’asthme, le rhume des foins, la bronchite, les névralgies, le rhume banal, les infections et les troubles hépatiques comme par exemple la jaunisse. D’après la tradition, sucer de la cornaline étanche la soif. Elle entre aussi dans la composition d’un élixir topique contre les éraflures et les coupures mineures.

Beth, le bouleau [Eco Enchantments]

Article original paru sur Eco Enchantments
Traduction : Siduri

Beth – bouleau

Lettre de l’ogham : B
Arbre de la 1ère lune
24 décembre au 20 janvier
Pouvoirs : purification, gardien des nouveaux départs, apporte l’espoir, canalise les émotions, protection

L’arbre druidique symbole des Bardes. « Arbre de la Déesse », « Dame des Bois ». Le bouleau, Betula Pendula, est le porteur de promesses, de lumière et de nouveaux départs.

Élégant natif des forêts britanniques, de toute l’Europe du Nord et de l’Amérique du Nord, le bouleau est grand, pouvant mesurer jusqu’à 60 mètres, et doté d’un tronc pâle et svelte. Il pousse dans des clairières, préférant la lumière du soleil, mais n’est pas difficile quant à la qualité du sol, et est plutôt robuste malgré une vie relativement brèvee.

Le bouleau est connu comme « Arbre Pionnier » – il est de ceux qui recolonisent en premier des espaces ayant été déboisés lors de désastres.

Ses douces feuilles vertes sont dentelées et poussent sur des branches très fines ployant et bougeant aisément dans la brise. Son écorce blanche lui octroie une beauté féérique en toute saison.

Lorsque la sève monte au début du mois de mars, il est possible de couper l’écorce et de prélever le liquide pour le consommer tel quel, ou comme base d’un vin de bouleau ou d’une bière.

Au printemps, les petites fleurs mâles se développent en longs chatons et les fleurs femelles en petits cônes.

Le bois n’est pas particulièrement dur, mais a été malgré tout utilisé pour toutes sortes de choses au fil des siècles. Son grain est fin et régulier, il est donc adapté à du tournage sur bois. Jouets en bois et bobines furent réalisés à partir de bouleau ; en Écosse, il sert de combustible dans les distilleries de whisky.

Aujourd’hui, comme par le passé, on a fabriqué des balais et d’autres outils à partir du bouleau. Ses branches fines servaient aussi de chaume ; brûlé correctement, le charbon qui en résultait devenait un ingrédient de la poudre à canon. Plus récemment, on les a aussi utilisé dans les rencontres équestres.

Son écorce blanche est remarquable ; fine, souple, on peut la détacher de l’arbre comme du papier. On pense que le mot « Birch » [ndlt : bouleau en anglais]  pourrait venir du mot sanskrit « bhurga » qui signifie littéralement « arbre dont l’écorce sert comme support d’écriture » ou de « bher » qui signifie « blanc brillant ».

Il existe de nombreux lieux dans les Îles Britanniques avec le préfixe Berk ou Birk faisant référence au bouleau, ou encore Biethe, nom gaélique qu’on retrouve fréquemment en Écosse.

L’écorce peut produire une huile qu’on utilise en tannerie et dans l’industrie de la reliure. Elle contient de la bétuline et une petite quantité d’acide tannique, donnant au cuir durabilité et protection. Aujourd’hui, le meilleur de cette huile est encore produit à partir des grandes forêts de bouleaux qu’on trouve en Russie.

L’écorce de bouleau est largement utilisée par des populations natives d’Amérique, de Chine et de Russie. Nous pensons aisément aux canoés des Indiens d’Amérique, imperméables grâce à la résine de pin, et qui sont à la fois légers et solides. L’écorce servait égalemen à couvrir des abris et des wigwaws. Les plus petites bandes étaient tissées en paniers et parfois en chaussures.

La médecine du bouleau

Dans la médecine populaire de nombreux pays, le bouleau était utilisé comme tonique curatif et préventif, ainsi que dans des onguents et des huiles destinés à la peau. On considère qu’il possède de nombreuses vertus guérisseuses.

Il est cependant difficile de savoir comment il était prescrit, car il n’existe pour ainsi dire aucune mention de Betula ou de bouleau dans les travaux des premiers herboristes.

Sa mention la plus ancienne remonte à 1672 , dans la liste des « Herbes de Nouvelle-Angleterre », par John Josselyn, qui affirme que « l’écorce du bouleau est utilisée par les Indiens pour soigner les coupures et autres blessures… Bouillie afin de devenir bien tendre, aplatie entre deux pierres pour devenir un emplâtre, sa décoction versée sur une blessure ».

A partir du 18ème siècle on en connaît mieux les usages. Chaque partie de l’arbre, hormis ses racines, a quelque chose à offrir.

Les feuilles, astringentes, peuvent être réduites en morceaux et infusées, comme laxatif et diurétique. Aujourd’hui encore cette préparation est recommandée par les herboristes afin d’éliminer les bactéries d’une cystite ou autres infections du système urinaire. Cette infusion est également riche en vitamine C – tout comme la sève fraîche.

L’écorce peut être utilisée en externe afin de calmer les douleurs musculaires ; on la trempera alors dans de l’eau chaude et on la déposera sur le membre touché en veillant à avoir l’écorce externe vers l’extérieur. Les huiles qu’on en extrait sont antiseptiques et soignent les blessures et infections cutanées comme l’herpès, ou encore l’eczéma et le psoriasis.

La bétuline, qu’on obtient de l’écorce, est étudiée pour son potentiel à traiter les cancers de la peau.

La sève, quand elle est transformée en vin ou bière, est fermentée avec de la levure. On peut également en faire un cordial, ou un vin épicé avec l’ajout de miel, de clous de girofle et de zestes de citron. On donnait cela en prévention de – ou pour soulager de – calculs rénaux et biliaires, et pour les rhumatismes et la goutte.

Bien entendu, la sève peut aussi être consommée fraîche ou mise en bouteille comme boisson tonique, toujours populaire dans les pays baltiques. Le meilleur moment pour la prélever est le début du mois de mars.

Religion, spiritualité et folklore

Élément : eau
Planète : Vénus
Genre : féminin

Le bouleau est le premier des arbres dans le Calendrier de l’Ogham. Connu par les Celtes sous le nom de Beith (prononcé « bay ») il est le symbole des nouveaux commencements, de la régénération, de l’espoir, d’aubes nouvelles et de promesses d’avenir.
Cet arbre est porteur d’une sagesse très ancienne et apparaît pourtant éternellement jeune.
On pense que les Druides utilisaient la sève comme boisson spirituelle lors des célébrations de l’Équinoxe de Printemps.

La légende dit que c’est sur le bouleau que fut gravé le premier message utilisant l’alphabet de Ogham. Robert Graves affirme dans « la Déesse Blanche » que ce message était un avertissement au dieu solaire Lugh pour le protéger des fées – du Sidhe, qui projetaient de kidnapper sa femme. L’inscription consistait en sept « B » et fut interprété comme le risque pour sa femme « d’être emportée par sept fois au pays des fées, à moins que le bouleau ne veille sur elle ». (c’est-à-dire le bouleau comme arme de frappe !)

Elle, car le bouleau est certainement de nature féminine, porte de nombreux noms. Déesse Blanche, Dame des Bois, Arbre Ruban, Vierge d’Argent, Vierge de Bouleau sont autant de désignations connues. Au premier regard, on voit un arbre doux et timide – mais elle est en réalité un symbole très puissant d’espoir et de régénération.

Il est assez aisé de voir l’impact qu’elle a pu avoir en des temps plus païens, grâce à son écorce brillant à la lumière des torches ou de la pleine lune, ses jeunes feuilles chantant et s’agitant telles les espoirs grandissant des peuples avec le retour de la verdure et du printemps.

Les Déesses associées au bouleau sont des divinités associées à la fertilité en Europe du Nord – Oestre, Frigga et Freya – et Vénus, la Déesse romaine de l’amour. En Grèce, nous avons Ariadne, en Irlande Brighid, et au Pays de Galles la déesse-chouette Bloedewedd.

De nombreux festivals pré-chrétiens demandaient l’usage de bouleau, sous forme de bois, d’écorce, de feuilles ou de branches. Lors d’Imbolc (la Chandeleur) en février, l’écorce blanche était utilisée pour symboliser le retour de la lumière, aux côtés des bougies.

A Beltane (le Jour de Mai), le bouleau était un premier choix pour faire le Mât de Mai ; coupé à l’aube, décoré, témoin des danses rappelant d’anciens rites de fertilité, on le brûlait également dans les feux de Beltane.

A Samhain (la Toussaint), certains rites consistaient à utiliser les fines branches de bouleau pour battre et chasser les esprits malins hors du foyer, rappelant le retour de la lumière et la renaissance. C’était aussi le moment de l’année où les sorcières s’envolaient sur leurs balais de bouleau ! Un excellent choix de balai, car on sait que l’amanite tue-mouches aime pousser aux pieds des bouleaux. Préparé par un expert et pris en petites doses, ce champignon a un potentiel hallucinogène. N’oubliez pas que c’est aussi une toxine fatale !

Dans le conte russe qui porte son nom, la sorcière Baba Yaga vit dans une forêt de bouleaux, et efface chacune de ses traces avec un balai fait à partir de cet arbre.

Les branches de bouleau était aussi utilisés dans des rites qu’on désignait sous l’expression « frapper les limites » [ndlt : « Beating the Bounds »] . Les membres d’une paroisse se réunissaient pour faire le tour des limites du village, et frappaient alors différents repères sur le chemin pour bien les identifier.

Ces mêmes branches, utilisées pour frapper des objets, en chassaient les mauvais esprits. N’oublions pas que des coups étaient aussi portés aux criminels, délinquants, et autres garnements !

Magie, charmes et croyances

Écrire une promesse ou un souhait sur de l’écorce de bouleau avec la pointe brûlée en charbon d’une petite branche de bouleau. La garder en lieu sûr et secret jusqu’à ce que le vœu soit réalisé.

Pour obtenir une baguette parfaite de bouleau, d’un blond-blanc féérique, récolter le bois à la Pleine Lune de Bouleau (entre le 24 décembre et le 20 janvier) ou à l’aube le jour d’Imbolc ou de la Chandeleur, au moment ou la première lueur de printemps se manifeste pour réchauffer la terre.

Pour calmer une passion violente, une colère ou une irritabilité excessive, s’asseoir pendant un temps le dos contre le tronc d’un bouleau. Si ce n’est pas possible, prendre quelque chose en bois de bouleau dans ses mains et rester seul et assis calmement pendant un temps. Son énergie innocente canalisera ces émotions fortes avec sagesse.

Porter sur soi une branche de bouleau ou une rondelle de bois en guise de protection contre les mauvaises influences.

Brûler un peu d’écorce ou de feuilles séchées, seul ou dans une composition d’encens, au début de tout nouveau projet, recommencement ou voyage.

Un jouet, berceau ou objet de décoration fait à partir de bouleau protègera bébé des mauvais esprits, et contre les fées qui seraient tentées de le transformer en changeling.

Utiliser une baguette de bouleau pour gagner de nouvelles perspectives sur de vieilles idées, et pour avoir de nouvelles idées lorsque le flot créatif est bloqué. Elle sera porteuse de lumière et d’inspiration féérique.

Rassembler ses vaches à l’aide d’un bâton en bouleau pour les rendre fertiles et favoriser la naissance de veaux sains.

Energies des Arbres Lunaires : le Bouleau

Par Linda Kerr, extrait du site faeriefaith.net
Traduction : Fleur de Sureau pour le coven d’Ignis Daemonis.

Bouleau

Première Lune

  • Glyphe – Je suis un cerf aux sept dents de fer
  • Oiseau – faisan
  • Couleur – Blanc
  • Jour – Dimanche
  • Guérison – Panacée pour tous les problèmes de peau et des articulations.
  • Mystères – Magie liée à la Forêt, Autorité de la Reine, Autorité intérieure/Auto-discipline, Discipline.

Le bouleau est la première lune, et elle s’accompagne des leçons les plus importantes et les plus essentielles, celles qui vous soutiendront tout au long de l’année, celles qui constitueront les bases sur lesquelles nous nous appuierons. Ces leçons sont la sensibilité, la compassion, la conscience, la communication, l’autorité sur soi-même et l’auto-discipline.

C’est un nouveau départ, ainsi qu’une re-naissance. Nous avons réussi à passer au travers de l’ancienne année. C’est le moment de nous re-connecter, à nous-mêmes ainsi qu’au monde qui nous entoure. L’initiation du Moi.

Le glyphe, « Je suis un cerf aux sept dents de fer, » parle de la conscience du Moi Supérieur, des rois et de la nativité – l’origine ou la naissance du Dieu Soleil.

Les Fasces sont l’un des symboles pour le Bouleau – une hache à double tranchant avec du bouleau entourant le manche, attaché à l’aide d’un cordon rouge. C’est un symbole d’autorité ; et la hache à double tranchant est un symbole d’équilibre : fonction mentale, masculin/féminin, externe/interne, croissant/décroissant, autorité/compassion. Le fagot de branches est pour la force. Ce symbole parle d’intégration de la force qui réside en soi, la base pour l’autorité, compassion/empathie, conscience/responsabilité, respect/capacité à voir. Les fasces étaient un symbole d’autorité dans l’antiquité romaine ; cependant le terme a évolué pour donner le mot fasciste, avec toutes ses connotations négatives.

  • Energies Négatives du Bouleau : il est possible que vous ayez envie de vous rebeller un peu – en vous amusant, en faisant la fête, en n’étudiant pas, etc. Ou il est possible que vous tombiez dans l’extrême inverse, et de vous comporter comme les fascistes  – en étant dominateur, inflexible, en voulant tout contrôler, en usant d’autorité qui est basée sur la peur, et non sur le respect ou l’amour.
  • Pour surmonter ces énergies négatives : prendre une baguette de l’arbre. Quintessences de Bach possibles pour le Bouleau : Vine, Rock Water, Beech.

Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », le Bouleau

Le Bouleau

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

Le Bouleau est le premier arbre de l’année. Son nom gaélique est Beth (prononcé « Beh » ndlt : à l’anglaise).

Son glyphe est : « Je suis un cerf aux sept dents de fer. »

  • Utilisations de la plante et Folklore

290px-Illustration_Betula_pendula0Les jeunes pousses et feuilles du bouleau peuvent être utilisées pour fabriquer un laxatif tonique. Les feuilles étaient réputées pour leur utilisation sous forme de tisane afin de soigner la goutte, les rhumatismes et calculs rénaux. De plus, on peut employer soit une infusion des feuilles soit une décoction de l’écorce pour traiter l’hydropisie (accumulation de sérosité dans le tissu cellulaire.) Cette même décoction d’écorce était utilisée pour soigner les problèmes cutanées (Grieve 104.)

A Dictionary of Plant-Lore décrit l’usage des branches de bouleau dans les églises anglaises lors du  Whit Sunday (Pentecôte.) Les branches étaient attachées aux piliers de la nef ou placées aux extrémités des bancs.

« [B]eing young growths, they represent the renewal of life » (Vickery 32).
« Étant de jeunes pousses, elles représentent le renouveau de la vie. »

Ceci établit la connexion du Bouleau avec la renaissance de la Nouvelle Année.

  • Mythologie et Symboles.

Le glyphe du Bouleau est : « Je suis un cerf aux sept dents de fer. »

En examinant les dieux associés au cerf, nous commençons à discerner quelque chose. Sadb est la déesse-cerf mère d’Oisin, et le culte de Britomartis incluait le Minelaphos, le « Cerf de Minos » de la Crète minoenne (Graves p 250, édition française). Artémis (dont l’homologue romain est Diane) est célèbre pour sa chasse sacrée du cerf blanc. Cette chasse sacrée survient plusieurs fois durant l’année, et à ce moment dans le temps, elle est le symbole de la création d’une vie nouvelle par la destruction d’une ancienne – la renaissance.

Le nombre sept est une énigme dans le glyphe du Bouleau. « B est l’Héraclès-cerf (ou taureau sauvage) qui commence l’année. Les sept combats, ou les sept marques de croissance de ses merrains, sont les mois en perspective et en rétrospective : en effet, B est bien le septième mois après Duir, le mois du chêne, et le septième mois à partir de Beth est de nouveau Duir (241). Le Solstice d’Hiver, qui termine l’année le Jour Intermédiaire, est juste avant le début de Beth. Par conséquent, c’est à ce moment que les énergies masculines/actives commencent à émerger, et les énergies féminines/passives à décliner. Duir est le mois durant lequel a lieu le Solstice d’Été, et manifestera une inversion dans les énergies (commençant la seconde moitié de l’année.) Ceci montre l’importance du Bouleau comme un temps de nouveaux commencements et de renaissance.

Les Fasces (ndlt : les faisceaux, en latin « fasces lictoriae ») sont un autre symbole du Bouleau. Dans son article, « Lunar Tree Energies », Linda Kerr explique la signification de ce symbole : « les Fasces sont un symbole pour le Bouleau, une hache à double tranchant avec du bouleau enroulé autour du manche, attaché à l’aide d’un cordon rouge. C’est un symbole d’autorité ; et la hache à double tranchant est un symbole d’équilibre : fonction mentale, masculin/féminin, externe/interne, croissant/décroissant, autorité/compassion. Le fagot de branches est pour la force. Ce symbole parle d’intégration de la force en nous, base pour l’autorité, compassion/empathie, conscience/responsabilité, respect/capacité à voir. Les fasces étaient un symbole d’autorité durant l’antiquité romaine ; cependant, l’évolution du terme a donné le mot fasciste, avec toutes ses connotations péjoratives. »

Pour une compréhension supplémentaire de cet usage du bouleau en tant que symbole d’autorité, les branches étaient employées pour « battre les bornes, » afin de rétablir les frontières, aussi bien que pour fouetter les criminels (Paterson 29-30).

  • Énergies

Le Bouleau est un temps de nouveaux commencements – de création. C’est la première des trois lunes « d’accouchement aquatique » de l’année. Durant cette lune, l’individu doit faire des projets pour l’année qui va suivre – les résolutions du Nouvel An. L’étudiant doit laisser le passé derrière lui et passer à l’avenir.

Les mystères doivent être appris à cette période pour faciliter ces nouveaux projets : auto-discipline, autorité sur soi, compassion et conscience de soi.

Ce sont les premières leçons les plus importantes à assimiler tout au long de l’année, et l’accent sera mis sur celles-ci encore et encore au cours des mois à venir. Si elles ne sont pas comprises maintenant, l’étudiant aura à gérer des moments difficiles avec les énergies du reste de l’année (Kerr, « Lunar »).

[La Déesse Blanche] A pour Ailm

A pour Ailm

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Pages 218-220.

Le premier arbre est l’épicéa (note de Fleur : le traducteur a commis une erreur ici, il est question de sapin blanc ou sapin commun dans le texte d’origine), arbre femelle dont les feuilles ressemblent étroitement à celles de l’if, et consacré en Grèce à Artémis la Déesse-Lune qui préside à l’enfantement. C’est le principal arbre de la naissance dans l’Europe septentrionale. On le rencontre fréquemment dans le contexte des nativités. A Orkney, selon La Vie Sociale en Écosse de Roger, mère et enfant sont « bénis » aussitôt après la délivrance avec une torche de sapin enflammée promenée par trois fois autour du lit. Il est remarquable que Ailm, en vieil irlandais, serve également à désigner le palmier qui n’est pourtant pas un arbre natif d’Irlande quoiqu’il vienne bien dans la propriété de mon grand-père dans le comté de Kerry. Le palmier, arbre de la naissance pour l’Égypte, la Babylonie, l’Arabie et la Phénicie, a donné son nom de phoenix (« sanglant ») à la Phénicie qui, dans les temps anciens, occupa les rivages de toute la Méditerranée orientale, et au phénix qui revit et renaît dans un palmier. Son rattachement poétique à la naissance vient de ce que la mer est la mère universelle et que le palmier prospère au bord de la mer dans un sol sablonneux lourdement chargé de sel ; sans sel à ses racines, un jeune palmier demeure rabougri. Le palmier est l’arbre de la vie dans l’histoire babylonienne du Jardin d’Éden. Son nom hébreu est « tamar ». Tamar était l’équivalent hébraïque de la grande déesse Istar ou Astharoth ; d’ailleurs les Arabes adoraient le palmier de Nerjran tel une déesse ; ils le recouvraient chaque année de vêtements et de bijoux féminins. L’Apollon de Délos et le Dusarès des Nabatéens étaient tous les deux nés sous un palmier. En irlandais moderne « ailm » en est venu à designer l’orme sous l’influence des classiques Latins, car, en Italie, l’orme (ulmus), qui n’est pas originaire des iles Britanniques, servait de tuteur à la jeune vigne et devint ainsi l’alma mater du dieu du vin. Cette interdépendance de la vigne et de l’orme fut sanctifiée par une référence qu’y fit le Pasteur d’Hermas, l’un des tout premiers livres chrétiens admis comme révélés.

Mais l’épicéa, qui affectionne lui aussi les sols sablonneux et les brises marines, est l’arbre de la naissance depuis aussi longtemps que le palmier. Il est l’arbre sous lequel naquit le dieu de Byblos, prototype de l’Osiris pré dynastique d’Égypte. Le mot grec pour désigner le sapin est elate et le récit de Pausanias sur l’Arcadien Élatos est intéressant. Il était « le père d’Ischys l’amant de la mère d’Asclépios et de Cyllen qui donna son nom au mont Cyllène jusque là sans nom » et qui devient le lieu de naissance d’Hermès. D’autres mythologues font de Cyllen la « nymphe Cyllène », femme de Pelasgus fondateur de la race pélasge. Il semble qu’originellement Elatos fut Elate, « l’Elevé », au nom transféré d’Artémis à son arbre entrelacé à du lierre, durant les réjouissances dionysiennes) et que Cyllène (Cylle Ana), « la Reine Courbe », fut un autre de ses titres. Le sapin de la déesse de la naissance est semblablement transféré à son fils dans le mythe d’Attis fils de Nana l’Adonis phrygien. On dit qu’il aurait été transformé en sapin par la déesse Cybèle qui l’aimait ; elle venait de la découvrir mortellement blessé par un verrat envoyé par Zeus (ou par un roi phrygien qu’il aurait émasculé et qui l’aurait émasculé à son tour.)

Le cheval de Troie, offrande de paix faite à la déesse Athéna, originellement la même Déesse Blanche, était construit en épicéa et ce fut un cheval, car il fallait un animal consacré à la Lune.

Dans le musée de Newcastle-on-Tyne se trouve un autel britannico romain dédié aux « mères* » par un certain Julius Victor. On peut y discerner un triangle reposant sur sa base et contenant une pomme de pin. Bien que le nom de Druntia, la déesse gauloise du sapin ne contienne aucune référence à son arbre propre, il fait d’elle la « reine des druides », et par là la reine du calendrier des arbres dans sa totalité.

La place de l’épicéa est au premier jour de l’année, celui de la naissance du Divin Enfant, le jour en surnombre du Solstice d’Hiver. Treize semaines séparent chaque place consécutive des arbres-voyelles ; la dernière de chaque série était une semaine de mort et exigeait des sacrifices sanglants.

* A Arles, en Provence, le culte de la déesse sous la forme d’une triade ou d’une pentade a survécu sous un déguisement chrétien jusqu’à nos jours à travers les fêtes célébrées du 24 au 28 mai, milieu du mois de l’aubépin ou de la chasteté ; mais à présent ses fidèles sont surtout les gitans. Sous la forme de triade elle est devenue « les Trois Maries de Provence » ou « les trois Maries de la Mer » ; sous la forme de pentade elle s’est adjointe Marthe et une servante apocryphe du nom de Sara. Il semble là d’autant de christianisations de figures en bas-reliefs de tombeaux préchrétiens du cimetière des Alyscamps, à Arles, dans lesquels on pouvait la triade ou la pentade représentée sur un même panneau, et au-dessous, sur un autre, l’âme ressuscitée, la scène s’interprétant comme représentant la résurrection de Lazare. Jusqu’à l’époque de Dante, les enterrements se firent « à l’ancienne » dans ce cimetière : le cadavre avait été couché dans une barque, muni d’argent qu’on appelait « la drue de mourtilage » et on l’avait laissé flotter au fil du Rhône jusqu’aux Alyscamps. Ce nom d’Alyscamps a été expliqué comme venant de Campi Elysiani, « Champs Élysées » ; mais il est probable qu’Alys fut l’ancien nom de la déesse ; il se pourrait même que l’adjectif homérique « élyséen » (le E est long) vienne de son nom. On retrouve également Alys sous la forme de alise ou alis dans plusieurs noms de villes françaises. Le Dictionnaire Etymologique de Dauzat, à l’article alis, alise, signifiant « crique abritée », fait dériver le mot du gaulois alissia, peut-être préceltique, figurant dans de nombreux noms de villes et ayant peut-être engendré le mot espagnol aliso désignant l’aune. Du point de vue mythique, c’est excellent, car c’est par des bosquets d’aune qu’Ogygie, l’île sépulcrale de Calypso, était protégée des vents. Alys, Alis ou Halys est le nom du plus grand fleuve d’Asie Mineure ; il lui fut donné à une époque préhellénique comme le prouve l’existence de la ville d’Alliassus (-assus est une terminaison crétoise) construite sur ses rives avant qu’il n’oblique vers le nord pour se déverser dans le sud de la Mer Noire. Il y a encore deux fleuves Hales, un en Ionie, l’autre en Lucanie, qui ont pu être ainsi nommés d’après le mot désignant la même déesse. L’un des noms pour désigner l’aune en allemand est else, correspondant au scandinave elle. Le danois Ellerkon désigne le roi des aunes, Bran, qui emporte les enfants dans l’autre monde ; mais elle signifie également « elfe » qui pourrait bien être synonyme de clethrad ou fée de l’aune. Dans la ballade bien connue de Goethe inspirée des Stimmen der Völeker de Herder, Ellerkong est correctement traduit par Erlkönig, le substantif allemand habituel pour désigner l’aune étant erle.

[Duir] l’ogham du chêne par Stephanie Woodfield


Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : force et endurance, bases solides, nouvelles portes qui s’ouvrent.

Renversé : faiblesse, force mal utilisée.

Folklore : avec une espérance de vie pouvant être supérieure à 700 ans, le chêne est un des arbres vivant le plus longtemps dans l’hémisphère nord. Les chênes ont des racines profondes et sont particulièrement résistants. Leurs glands furent utilisés comme nourriture, ce qui les relie à la prospérité et à l’abondance. Les chênes étaient associés au Dagda, le père de toute chose chez les Celtes, un dieu d’abondance et de fertilité. Dagda avait une harpe appelée Dur-da-Bla (le Chêne aux Deux Floraisons). Cet arbre était également sacré à Taranis, dieu de la foudre et des orages, car il a tendance à être frappé par la foudre. Les chênes carbonisés par la foudre sont un témoignage de l’endurance de ces arbres.

Usages magiques : magie de prospérité, magie pour attirer l’argent, rechercher la sagesse.