À propos du calendrier lunaire des arbres

Au sein de notre tradition, l’Apple Branch, nous suivons un calendrier singulier. Certains le trouvent inspirant, d’autres restent sceptiques, et c’est bien normal. Avant de proposer quelques pistes de travail pour celles et ceux que ça intéresse, il me semble important de poser quelques précisions… qu’on pourra ensuite laisser derrière nous.

Le calendrier celtique des arbres que je prépare chaque année pour le Cercle Faerie Faith a été rebaptisé « Calendrier lunaire des arbres ». Il reste néanmoins basé sur le même assemblage symbolique :

  • les mois lunaires,
  • les oghams
  • et les arbres selon la tradition de l’Apple Branch.

Cette structure provient du travail poétique de Robert Graves, dans La Déesse Blanche. Il est bon de rappeler que son approche est avant tout littéraire, et que notre tradition ne s’inscrit pas dans une démarche reconstructionniste païenne. Nous sommes des sorcières issues d’une tradition initiatique et notre lignée a été fondée par Bendis dans les années 2000.

Développons certains points.

📖 Robert Graves — La Déesse Blanche, pierre d’inspiration

Ce livre est une référence fondamentale dans notre tradition Apple Branch. Si vous souhaitez comprendre l’origine des éléments celtisants de notre système, ainsi que certaines correspondances, il est incontournable.

⚠️ Cela dit, il faut l’aborder avec discernement : Graves ne propose pas une vérité historique mais une vision poétique. Son œuvre est profondément controversée, notamment par son approche intuitive et ses reconstructions mythiques souvent non fondées. Ce qui nous intéresse ici, c’est sa puissance symbolique et sa capacité à tisser des liens entre nature, mystère, et inspiration.

🌿 Une tradition contemporaine, pas reconstructionniste

Notre système initiatique s’inspire du calendrier des arbres décrit dans La Déesse Blanche, mais il le réinvente dans le cadre d’un syncrétisme sorcier celtisant moderne. Nous ne prétendons pas recréer une tradition païenne antique : Nous sommes des sorcières issues d’une tradition initiatique.

Notre lignée hérite notamment :

  •  de la McFarland Tradition,
  • de la Faerie Faith,
  • et aussi, même si cela me concerne peu personnellement, de la Dianic Wicca de Zsuzsanna Budapest, dans laquelle Bendis a été initiée avant de fonder l’Apple Branch. Ce que nous faisons fonctionne, non pas parce que c’est historiquement exact, mais parce que c’est vivant, inspiré, et incarné. Et c’est bien tout ce qui compte.

🌘 Pour conclure

Notre héritage puise dans plusieurs courants : la tradition McFarland et la Faerie Faith, qui ont semé les bases de notre calendrier. La tradition de Budapest, que je cite ici par souci d’honnêteté, bien que je ne partage ni ses opinions ni son approche.

Ce calendrier n’est ni historique, ni véritablement païen, mais il est profondément symbolique. Il s’est développé avec McFarland et Mark Roberts dans les années 70 et continue d’évoluer dans notre pratique contemporaine.

L’article suivant, de Linda Kerr, traduit par Fleur de Sureau, vous donnera des pistes de travail pour utiliser ce calendrier selon la tradition Faerie Faith :

FAERIE FAITH 101: Qu’est-ce que le Calendrier Celtique des Arbres ?

 

Journal magique, calendrier et roue lunaire

Dans notre tradition, la tenue d’un journal fait partie intégrante de notre pratique spirituelle. Chaque mois lunaire, nous y consignons nos recherches, nos méditations, les liens tissés avec les esprits des arbres, nos rêves, nos sorts, nos rituels, etc. Ce « carnet de notes » très personnel nous permet notamment, au fil du temps, de prendre du recul sur ce que nous avons accompli, expérimenté et ressenti. Pour ainsi mieux discerner certaines tendances et mieux saisir notre véritable nature spirituelle.

La roue lunaire que Shekhinah Mountainwater propose dans son livre « Ariadne’s thread, a workbook of goddess magic » (1991) peut constituer un outil supplémentaire pour notre journal. D’autant que l’auteur travaillait avec le calendrier lunaire des arbres, basé sur la Déesse Blanche de Robert Graves. Ariadne’s thread fait d’ailleurs partie des livres à lire dans le contexte de l’apprentissage Apple Branch.

La lune de l’aulne, par Shekinah Mountainwater.

Dans ce livre, Shekhinah Mountainwater propose d’acheter ou de fabriquer soi-même un calendrier lunaire magique afin de garder un suivi :

  • du temps que nous avons consacré à notre apprentissage,
  • de nos cycles menstruels
  • et de tout autre événement dans notre vie que nous jugeons utile de noter.

Elle donne un graphique vierge de la roue lunaire et suggère d’en imprimer un certain nombre. Nous pouvons l’agrandir ou le réduire, selon la quantité d’informations que nous voulons noter. L’auteur suggère également de nous amuser :

  • à coller 13 petites roues lunaires sur une grande feuille cartonnée pour représenter une année lunaire ;
  • ou encore, à relier de plus grandes roues lunaires à la manière d’un livre ou d’un carnet, pareil à un calendrier standard.
La roue lunaire de Shekhinah Mountainwater. À imprimer ou reproduire.

Shekhinah préconise l’utilisation de petits symboles pour noter et repérer rapidement sur la roue lunaire nos lunes rouges, notre énergie, les fluctuations de nos émotions et de notre mental, etc. Elle nous propose le « mooncode » suivant :

Pour nous aider à tenir un suivi de nos cycles, nous pouvons dessiner ces symboles en rouge dans notre calendrier lunaire. Évidemment, nous pouvons également créer les nôtres.

Nous devons également indiquer sur la roue lunaire les moments que nous nous réservons pour pratiquer, ainsi que toute autre date particulière, comme les fêtes, les anniversaires, les rituels, etc.

Sur leur ancien site, Jenai May et Shekhinah Mountainwater donnaient un résumé de ce calendrier de la roue lunaire et de son fonctionnement.

Résumé :

  1. Imprimez/dessinez une roue lunaire vierge. Faites-en environ une vingtaine de copies afin d’en avoir suffisamment pour vous amuser, ainsi que pour l’année, et même davantage… Collez-la sur du papier blanc cartonné. Disposez la roue sur le carton de façon à ce que la pleine lune se situe en haut à gauche et la lune noire en bas à droite.
  2. Étiquetez chaque roue lunaire… Avec un chiffre, un nom et les dates patriarcales. Par exemple : « N° 8, Lune du Houx 2007. Dimanche 15 juillet – Dimanche 12 août 2007. »  Vous pouvez trouver les noms des cycles lunaires dans l’article « Seizing the Time ». Ils viennent du système de Shekhinha concernant les Lunes des arbres que vous êtes invitée à utiliser. Ou vous pouvez également nommer vos lunes d’après d’autres magnifiques symboles, comme des pierres, des fleurs ou des animaux. Enfin, vous souhaitez peut-être utiliser différents symboles liés à chacun de vos cycles lunaires. […]
  3. Déterminez la longueur de la lunaison (29 ou 30 jours) à l’aide d’un calendrier.
  4. Le cas échéant, noircissez (ou décorez d’une autre façon) sur votre roue lunaire le jour qui est en trop.
  5. Numérotez chaque lune, en commençant par le premier croissant… Et en continuant dans le sens des aiguilles d’une montre.
  6. Notez les dates patriarcales dans les carrées du centre.
  7. Mettez en évidence la pleine lune.
  8. Mettez en évidence les sabbats.
  9. Notez les jours de la semaine près des dates patriarcales.
  10. Griffonnez les signes astrologiques sur les bords extérieurs à côté de la lune.
  11. Choisissez la manière dont vous allez relier vos roues et décorer la couverture.
  12. Personnalisez-les.
  13. Faites-vous plaisir.

Nouvelle année & rituel du « lieu de renaissance » [tradition Faerie Faith]

Note à propos de la nouvelle année

Par Muirghein uí Dhún Aonghasa (Linda Kerr), traduction Fleur de Sureau. Extrait du magazine The Hazel Nut n°12 (décembre 1994/janvier 1995).

Dans le numéro 6 du magazine The Hazel Nut, décembre 1993, j’ai parlé du calcul du début de la première lune. Puisque c’est un article assez complet, je ne reviendrai pas là-dessus ici. Cependant, je tiens à ajouter une note sur cette transition de l’année, du passage de la lune de Sureau à la lune du Bouleau.

Cette année (1994), l’année lunaire se termine (comme toujours) lors du solstice d’hiver. Puis nous avons 10 Jours Intermédiaires (du 22 au 31 décembre) avant que la lune du Bouleau ne démarre la nouvelle année le 1er janvier 1995. Si vous avez remarqué le calendrier de la lune de Sureau dans ce numéro, vous savez que la pleine lune de Sureau a lieu le 17 décembre.  Puisque le mois du Bouleau commence avec une nouvelle lune en janvier, il aura également une pleine lune. Les mois du Sureau et du Bouleau dotés d’une pleine lune ne sont pas si courants dans le calendrier lunaire. Souvent, un seul de ces deux mois se voit doté d’une pleine lune. De plus, même si le calendrier montre le Sureau passer par une phase complète, se terminant le 31 décembre, en réalité il prend fin au solstice d’hiver. Ces 10 jours restants, appelés les Jours Intermédiaires, sont une sorte de jours intercalaires permettant au calendrier lunaire de se réaligner sur le calendrier solaire chaque année.

Pourquoi l’année se termine-t-elle avec le solstice d’hiver et non pas avec le dernier jour de la phase lunaire ? Le solstice d’hiver est la nuit la plus longue et le jour le plus court de l’année. Après le jour du solstice, les jours commencent à s’allonger et les nuits à raccourcir. Par conséquent, le solstice d’hiver est un moment majeur de l’année et il a été célébré par de nombreuses religions différentes à travers l’histoire. L’église chrétienne l’a même adopté sous la dénomination de Noël  (bien qu’il ait lieu quelques jours plus tard), célébrant la naissance de leur Roi-Soleil. Ainsi, notre année lunaire et solaire se termine avec le solstice d’hiver et commence avec la lune du Bouleau, après un ou plusieurs Jours Intermédiaires.

Puisqu’il y a 10 Jours Intermédiaires cette année, nous avons amplement le temps d’effectuer notre propre réalignement, avec nous-mêmes, la Déesse et la Terre. L’une de ces journées des Mystères de la Terre, sortez et rendez-vous dans votre endroit spécial, puis communiquez et reconnectez-vous à la Terre-Mère (voir aussi cet article). C’est une bonne idée de trouver ce lieu à l’avance, ainsi vous pouvez passer du temps avec la Terre au lieu de chercher le bon endroit. Ce « lieu de renaissance » sera un endroit où vous vous sentirez en paix, à la fois avec vous-même et l’environnement, et il devra être suffisamment proche de chez vous, pour que vous n’ayez aucune excuse pour ne pas y aller. Vous devrez vous sentir parfaitement bien dans cet endroit et il pourra vous emplir d’un certain sentiment de pouvoir et d’énergie.

Pour ce rituel des Mystères de la Terre, vous n’avez besoin d’aucun outil ou accessoire. Vous n’avez pas besoin de porter quoi que ce soit de spécial, à l’exception peut-être de vêtements chauds. Vous n’êtes pas là pour essayer d’impressionner quiconque, vous n’avez à invoquer personne ; il s’agit d’un rituel très simple.

Le jour que vous avez choisi, rendez-vous sur place,  asseyez-vous, soyez calme et réceptif. Entrez en contact avec la Terre-Mère et communiquez avec elle, et donnez-lui une chance de vous parler. Souvenez-vous de vos impressions, mais ne tentez pas de les analyser sur le moment. Restez aussi longtemps que vous en ressentez le besoin, généralement une demi-heure environ. Ensuite, remerciez les éléments et la Terre-Mère, puis retournez chez vous. À ce moment-là, assurez-vous de noter vos sentiments et souvenirs.

Energies des Arbres Lunaires : le(s) jour(s) à part

Le(s) Jour(s) à Part

Par Linda Kerr copyright 1999, extrait du site faeriefaith.net 
Traduction : Fleur de Sureau pour le coven d’Ignis Daemonis.

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Le Jour à Part est le ou les jours restants qui se situent entre le Solstice d’Hiver et le début de la lune du Bouleau ; parfois il s’agit du jour même du solstice. C’est le jour est l’équivalent du jour bissextile et il sert à aligner le calendrier lunaire à l’année solaire.

On retrouve le Jour à Part dans l’expression « un an et un jour », des mythes irlandais et gallois.

Cela provient du calendrier des Iles Britanniques et indique une année lunaire de 13 lunaisons de 28 jours chacune (364 jours), plus le jour supplémentaire pour faire 365 jours. Ce jour supplémentaire est le Jour (de naissance) du Divin Enfant. Ce « fils d’une mère vierge » qui toujours nait au Solstice d’Hiver et renvoie au Roi Soleil ou Roi Chêne ; le jeune soleil qui vainc les ténèbres de l’hiver et prendra de l’ampleur jusqu’au Solstice d’Eté. Concrètement, bien sûr, cela symbolise l’allongement des jours qui survient après le Solstice d’Hiver.

Le Jour à Part est donc un jour hors du temps, à part, hors de l’année normale et lors de tels jours, des choses magiques peuvent se produire.

Le jour à part

Le jour à part. Extrait de The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis.  Traduction par Fleur de Sureau.

Le jour à part est la période entre le solstice d’hiver et le début du Bouleau. Sa durée peut s’étendre d’une seule journée à une semaine ou plus.

Dans le calendrier anglo-saxon, il y avait 12 mois de 30 jours chacun, avec 5 jours restants, nommés d’après cinq dieux. De ces derniers, nous tirons les noms de nos jours de la semaine. D’après le livre (à paraître) de Linda Kerr, « Les jours supplémentaires étaient appelés Tiw, Woden, Thor, Frig et Seterne. De ces noms, plus deux autres ajoutés plus tard par les missionnaires chrétiens, proviennent ceux des sept jours de notre semaine. » Ces noms nous donnent tuesday (jour de Tiw), wednesday (jour de Woden), thursday (jour de Thor), friday (jour de Frig) et saturday (jour de Seterne) (1). Avec l’ajout du jour du soleil et de la lune (2), nous avons une semaine complète.

Le jour à part est considéré comme un jour en dehors des contraintes normales de l’année. C’est le moment qui se situe entre la mort et la renaissance, quand l’âme erre librement. En ce sens, c’est aussi un jour en dehors de l’espace. Car à cette période, l’esprit de la vieille année a quitté le monde et l’esprit de la nouvelle année n’a pas encore pris place. « L’Autremonde » est très présent.

Pour les gens de la Faerie Faith, le Jour à Part constitue un jour en dehors du temps et de l’espace. Nous employons ce moment pour nous rendre sur notre lieu de renaissance, un endroit dans la Nature qui nous est spécial. Nous utilisons ce temps pour réfléchir sur l’année écoulée et l’année à venir. Nous renouons avec la Terre Mère et rendons grâce pour une nouvelle année (espérons-le) bien remplie.

1 Respectivement mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi en français.

2 Le Jour du Soleil en anglais : Sun’s day, sunday c’est-à-dire dimanche. Le Jour de la Lune en anglais : Moon’s day, monday, c’est-à-dire lundi.