Le Jour Intermédiaire

Le Jour Intermédiaire. Par Muirghein & Epona, traduction Fleur de Sureau. (Voir aussi l’article « Calculer le début de la Première Lune ».)

Le Jour Intermédiaire (Day Apart) est le ou les jours restants qui se situent entre le Solstice d’Hiver et le début de la lune du Bouleau ; parfois c’est le jour du Solstice d’Hiver lui-même. Ce jour restant est l’équivalent du jour intercalaire et permet de réaligner le calendrier lunaire à l’année solaire.

Le ou les jours supplémentaires (extra days)  sont également reliés aux noms des jours de la semaine. L’année égyptienne était divisée en 12 mois de 30 jours chacun, avec 5 jours restants à la fin de l’année. Ces jours n’étaient pas considérés comme faisant partie de l’année normale et étaient nommés par rapport à d’importantes déités : Osiris, Horus, Set, Isis et Nephthys. Les Anglo-Saxons avaient un calendrier similaire, et leurs jours supplémentaires étaient appelés Tiw, Woden, Thor, Frig and Seterne. De ces derniers noms, plus deux autres ajoutés plus tard par les missionnaires chrétiens, viennent les noms de nos sept jours de la semaine. (Voir « The Origins of Our Modern Calendar », le numéro #4 de HAZEL NUT.)

On retrouve également le Jour Intermédiaire dans l’expression, « un an et un jour », des mythes Irlandais et Gallois. Ceci découle du calendrier des Iles Britatniques et cela désigne une année lunaire de 13 lunaisons de 28 jours chacune (364 jours), plus un jour supplémentaire pour faire 365 jours. Ce jour supplémentaire est le Jour (de naissance) du Divin Enfant. Ce « fils d’une mère vierge » nait toujours au Solstice d’Hiver (Robert Graves, The White Goddess, 1948, The Noonday Press, New York, NY, pg. 95), et fait référence au Roi Soleil, ou au Roi Chêne ; le jeune soleil qui vaincra l’obscurité de l’hiver et grandira en force jusqu’au Solstice d’Été. Physiquement, bien sûr, ceci symbolise le rallongement des jours qui se produit après le Solstice d’Hiver.

Le Jour Intermédiaire est donc un jour en dehors du temps, en dehors de l’année normale, et lors de tels jours, des choses magiques peuvent survenir.

Le Jour Intermédiaire, également appelé, le Jour des Mystères de la Terre, reste un jour magique, et tout à fait pertinent pour nous. Ceux de la Faerie Faith emploient cette journée en un sens rituel, pour se rendre dans leur lieu spécial de renaissance (meilleur si c’est en extérieur), et communiquer et se reconnecter avec la Terre Mère. Pour bénéficier réellement de cela, vous devrez tout d’abord chercher ce lieu avant cette journée. Cet endroit de renaissance sera celui où vous vous sentirez en paix, à la fois avec vous-même et ce qui vous entoure, et il devra être assez proche de votre maison afin que vous n’ayez aucune excuse pour ne pas y aller. Ce lieu sonne totalement juste pour vous et il peut vous imprégner d’un certain sentiment de pouvoir et d’énergie.

Durant le Jour Intermédiaire, rendez-vous dans votre lieu et asseyez-vous jusqu’à ce que vous soyez dans un état calme et réceptif. Entrez en contact et communiquer avec la Terre-Mère, et donnez-lui une chance de vous parler. Souvenez-vous de vos impressions mais ne tentez pas de les analyser tout de suite. Restez aussi longtemps que vous en ressentirez la nécessité – habituellement une demi heure ou plus. Puis remerciez les éléments et la Terre-Mère, et retournez à la maison. Assurez-vous d’écrire vos sentiments et souvenirs de ce moment.

Le Jour Intermédiaire est le jour que nous choisissons pour ces Mystères de la Terre principalement à cause de la lourde énergie Yin, avec le tout début du yang arrivant juste après le Solstice d’Hiver. Cependant, ce rituel n’est pas destiné à être adopté seulement une fois par an mais à tout moment où vous ressentirez que c’est légitime.

FAERIE FAITH 101 : Les Pas sur le Chemin

FAERIE FAITH 101 :  Les Pas sur le Chemin
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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chemin, arbre, lumiere
Crédit photo : Stephen Emerson

Dans la Faerie Faith, bien que cela n’ait jamais été formalisé, la progression d’une élève peut ressembler à peu près aux 13 mois lunaires et à leurs énergies.

Le commencement – Bouleau
L’élève apprend conscience, sensibilité et autodiscipline. Elle apprend à travailler avec qui a autorité sur elle ; c’est-à-dire son enseignante, la Grande Prêtresse. Elle apprend à développer sa propre autorité intérieure. Elle apprend à être consciente de tout ce qui l’entoure ; des plantes, des arbres, des devas, des esprits, etc., tout en commençant à devenir consciente des énergies des différentes lunaisons. Elle apprend à être sensible à ces énergies. Elle apprend la nécessité de l’autodiscipline, car beaucoup de choses lui « tombent dessus » en même temps : articles et livres à lire, arbres à étudier, etc.

Sorbier
L’élève se trouve maintenant à l’étape d’accélération ou d’avortement. Elle doit décider si c’est une voie pour elle ou non. Si ça l’est, c’est le bon moment pour le rituel d’adoption, qui placera ses pieds sur le chemin. A ce moment, elle est grande ouverte à tout ce qui l’entoure, toutes les influences, etc. C’est lorsqu’elle commence à apprendre la compassion et la communication avec l’aide de cet état d’ouverture. Une fois qu’elle est consciente des énergies autour d’elle, elle doit être capable de communiquer avec elles. Elle doit être capable de communiquer également avec ses camarades et son enseignante, et avoir de la compassion pour elles et pour tous les autres.

Frêne
L’élève doit maintenant apprendre la patience. Elle doit réaliser qu’elle en est toujours au début, et qu’espérer tout connaître en même temps n’est que folie. Elle devra être persévérante et patiente, avec elle-même et avec les autres. Elle doit également être attentive à ce qu’elle dit et fait aux autres. C’est là où la compassion acquise lors de la lune précédente entre en jeu. Car l’impatience ressentie à présent peut la pousser à s’en prendre aux autres, à agir dans la précipitation ou à dire plus qu’elle ne devrait. Les eaux sont en effet en mouvement, mais l’enfant reste encore à naître.

Aulne
L’élève se calmera probablement un peu maintenant et en viendra à apprécier l’ordre et les règles. Elle aura appris que ceux qui ont autorité sur elle, comme son enseignante, le font par nécessité et qu’ils l’exercent avec amour, non pas avec l’intention d’avoir du pouvoir. Elle apprendra à savoir simplement à quel point elle ne sait toujours rien, et ainsi, elle gagnera un peu en sagesse. Cela peut-être une période de changements douloureux, à la fois dans sa vie intérieure et ordinaire. Elle a été touchée par le feu d’un nouveau soleil. Elle est en train de naître vraiment.

Saule
L’étudiante commence à mettre en pratique sérieusement ses lectures et ses études ; pour exercer son intelligence et ses instincts. Tout ce qu’elle lit ou fera n’aura pourtant pas forcément de sens, mais elle trouvera bientôt la clarté dans la confusion. Au fur et à mesure de sa progression sur la voie, elle laissera certaines choses derrière elle. Elle pourra en arriver à éprouver du ressentiment pour cela ; ou elle pourra se sentir comme si elle fonçait droit devant de toute façon. Elle est désormais en train de changer et elle est en marche. Elle peut être prête pour la prochaine étape : l’initiation.

Aubépine
L’élève entre dans une période de potentiel illimité ; si elle a été initiée, il se peut qu’elle patauge un peu en essayant de se repérer avant qu’elle ne file en douce vers d’autres projets spirituels. C’est un bon moment pour se reposer un peu, faire un jeûne à la fois physique et spirituel. L’élève peut savoir qu’elle veut continuer mais ne pas être sûre d’où encore. A ce stade, certaines élèves font une brève pause dans leurs études, pour laisser les choses se remettre en place, tout particulièrement après une initiation. Elle doit tester ses limites, définir son chemin.

Chêne
L’élève retrouve sa force de volonté et elle est prête à affronter tout ce qui se trouvera sur sa route. Elle a appris de ses expériences passées et peut maintenant s’en servir. Elle est passée par plusieurs changements et en est revenue entière, si ce n’est indemne. Elle peut à présent devenir consciente d’une double nature en elle, ou peut-être d’une double existence dans le monde ordinaire. La façon dont elle gère cela préparera le terrain de la prochaine phase. Elle s’est vraiment mise en route sur le chemin désormais ; sa vie continuera à changer même si elle s’écarte de la voie. Maintenant, c’est le moment où elle doit regarder en elle-même pour trouver force intérieure et conviction.

Houx
Par certains côtés, c’est le point culminant de tout ce qui s’est passé auparavant. Si l’élève a appris la compassion, la communication, la sensibilité et la conscience, alors elle a de bonnes bases pour son développement. Si elle n’a pas appris cela, ce peut être le moment où elle y sera poussée par le cosmos. Car une étudiante ne peut pas dépasser un certain niveau sans intégrer ces bases. Elle devra trouver l’équilibre en elle-même, et si elle ne le fait pas, le reste du chemin lui sera très difficile. Si tout va bien, elle commencera réellement à se développer maintenant.

Noisetier
Si l’étudiante est passée au travers des tribulations des deux dernières phases, il peut s’agir d’une période apaisante. Elle a accompli une partie du voyage. Ce peut être un bon moment pour la seconde initiation. Elle peut commencer à avoir des révélations intérieures, une fissure dans l’œuf cosmique. Les choses deviendront claires pour elle comme jamais auparavant. Les mystères ne seront plus aussi mystérieux.

Vigne
L’élève a maintenant atteint un nouveau niveau. Elle aura, à présent, compris le but de la seconde initiation. Elle est la somme de ses parties et plus encore. Elle a acquis plus qu’une simple connaissance livresque, mais une véritable compréhension des mystères. Tout sentiment de dualité en elle peut cesser ; elle se sentira complète. Pour partager ce nouveau sentiment, cette quasi exaltation, elle devra prendre une étudiante. Cela l’aidera dans son propre développement ; lui montrera simplement à nouveau combien elle ne sait toujours rien. Mais cette fois, ce ne sera pas aussi frustrant.

Lierre
Désormais, l’élève est davantage en communion avec la nature, les esprits, le cosmos et la Déesse. Elle n’a plus à penser à ne faire qu’un avec l’Autremonde ; elle ne fait qu’un avec lui tout simplement. Il est important à présent pour l’étudiante de se rappeler les leçons passées. Elle doit maintenir une autodiscipline de façon à continuer de fonctionner dans le monde ordinaire, et en même temps à maintenir la connexion avec l’Autremonde. Elle doit rester équilibrée intérieurement, car c’est une période de fragilité, lorsque son moi inférieur peut devenir hors de contrôle facilement. Et par-dessus tout, elle doit continuer à avancer.

Roseau
Lorsque l’élève prévoit son degré à venir, la cérémonie finale qui terminera officiellement la fin de ses études sous l’égide de quelqu’un d’autre, elle pourra se sentir inquiète, voire terrifiée. Nul doute qu’elle ait entendu d’horribles histoires à propos de l’initiation finale. Elle pourra également être inquiète à propos d’elle-même ; elle pourra éprouver des doutes sur le fait d’être prête à « être relâchée dans la nature ». Elle sait qu’il y aura des sacrifices à faire et qu’ils ne seront pas tous agréables. Elle devra prendre un peu de temps à présent pour regarder en elle-même, pour s’assurer qu’elle est en effet prête.

Sureau
Une période de transition. L’élève se prépare à aller jusqu’au bout de son Cinquième Solaire, la cérémonie d’initiation finale. Elle deviendra une Grande Prêtresse à part entière. Elle pourra avoir une sensation de vertige et se sentir encore un peu incertaine. Mais la terreur et l’anticipation de la dernière phase sont passées. Elle a surmonté sa peur, elle passera par le rituel et ressortira de l’autre côté. C’est un bon moment pour que ses amies et les autres étudiantes sur la voie l’entourent, indépendamment de leur position actuelle.

Le Jour Intermédiaire
Après le Cinquième Solaire, la désormais Grande Prêtresse devra prendre du temps pour elle-même et pour se reconnecter à la Terre. C’est un moment pour communier avec la Déesse, pour obtenir quelques lumières sur ce que l’avenir réserve. Elle a changé de peau, elle est née à nouveau. Elle est passée par le tombeau et elle est sortie par l’utérus.

FAERIE FAITH 101 : les Contes de Fée

FAERIE FAITH 101 : les Contes de Fée
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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Dans cet article, je souhaiterais démontrer l’importance des Contes de Fée pour les membres de la Faerie Faith. Tout d’abord, je présenterais un conte de fées classique puis je révélerais quelques significations plus profondes de cette histoire. Et si cela ne fait pas sens pour vous, n’hésitez pas à me contacter ; mon but est de vous apporter un éclairage pas de vous embrouiller.

Les Douze Frères

D’après les Frères Grimm (ndlt : voici un lien vers le conte complet.)

zpage275Un Roi et une Reine vivaient heureux ensemble. Ils avaient douze enfants qui étaient tous des garçons. Un jour, le Roi dit à sa femme, « Si notre treizième enfant est une fille, ses douze frères devront mourir, afin qu’elle puisse être très riche et que le royaume soit à elle seule. » Il fit promettre à la Reine de ne rien dire à leurs fils de leur sort. Cependant, sous la pression du plus jeune, Benjamin, qui avait découvert les douze cercueils, la Reine révéla les intentions du Roi et encouragea la fuite de leurs fils dans la forêt. Elle dit également à Benjamin qu’elle signalerait la naissance d’un garçon à l’aide d’un drapeau blanc et d’une fille à l’aide d’un rouge.

Pendant onze jours, les frères firent le guet tour à tour sur un vieux chêne pour observer le signal. Le douzième jour, durant le tour de Benjamin, il vit que le drapeau hissé était rouge. En conséquence, les frères furent si en colère qu’ils firent le vœu de tuer toute jeune fille qu’ils rencontreraient.

Ils partirent au cœur de la forêt, où ils trouvèrent une cabane enchantée. Là, ils fixèrent leur demeure et assignèrent Benjamin aux tâches ménagères car il était le plus jeune et le plus faible. C’est ainsi qu’ils vécurent pendant dix années dans la forêt.

Pendant ce temps, la Princesse avait grandi ; elle était gentille et belle, elle avait une étoile d’or au milieu du front. Un jour, elle trouva les chemises de ses douze frères, et, questionnant sa mère, elle découvrit qu’ils s’étaient échappés pour vivre dans la forêt. En entendant cela, elle décida qu’elle trouverait et sauverait ses frères perdus.

Après avoir voyagé tout le jour, elle arriva à la cabane enchantée où Benjamin était en train de travailler, les onze autre frères étaient partis chasser. Benjamin se réconcilia immédiatement avec elle, et par un tour, persuada ses frères de ne pas accomplir leur vœu de tuer toute jeune fille qu’ils trouveraient dans la forêt, qu’ils rencontreraient. La princesse resta aider Benjamin pour prendre soin de la cabane et, pendant un temps, ils vécurent tous heureux ensemble.

Un jour, la Princesse et Benjamin préparèrent une fête, et elle alla cueillir douze grands lys dans le jardin pour les offrir à chacun de ses douze frères. En cueillant les lys, les douze frères furent transformés en corbeaux qui s’envolèrent aussitôt, tandis que la cabane et le jardin disparurent.

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Une vieille femme qui passant par là dit à la Princesse que ses frères seraient transformés pour toujours en corbeau à moins « qu’elle ne reste muette et ne rit pas pendant sept années. » La Princesse aimait tant ses frères qu’elle décida de les délivrer, et à cette fin, elle grimpa en haut d’un arbre, hors de la vue du monde, et se mit à filer.

Un jour, un grand lévrier, appartenant à un Roi qui chassait dans la forêt, trouva la Princesse, et le Roi tomba amoureux d’elle, l’épousa bien qu’elle ne parlait ni ne riait.

zpage280Après quelques années de bonheur, elle fut calomniée par la mère du Roi, une méchante vieille femme. Enfin, faussement accusée et incapable de se défendre à cause de sa détermination à délivrer ses frères, elle fut condamnée au bûcher, sur la place du palais, alors que le Roi regardait tristement depuis ses fenêtres. Mais, alors que le feu était allumé, il se trouva qu’à ce moment même les sept années s’accomplissaient, et les douze corbeaux revinrent, se transformant en ses douze frères. Ils éteignirent le feu et détachèrent leur sœur, qui était désormais libérée de son vœu de silence, déclara son innocence au Roi. Après cela, ils vécurent tous heureux ensemble à jamais

A présent, passons aux sens cachés du conte (provient à l’origine d’un document intitulé Lesson Two in the Sharing of the Faerie Faith par Margaret Lumely-Brown, avec quelques ajouts de ma part) :

Le fait que les enfants initiaux dans le conte sont au nombre de 12, sont tous royaux et tous des garçons, offre plusieurs clefs importantes à la symbologie de l’histoire.

Dans la mythologie d’autrefois, les personnes de sang royal étaient présumées posséder un pouvoir bien supérieur à la normale. En d’autres termes, quelque soit l’aspect ou le comportement d’une personne décrite, si on y ajoute la royauté, le comportement ou la nature de la personne en auront été accentués.

Ici, le numéro 12 est la première chose représentée. Un nombre universellement lié aux questions régissant les conditions du plan matériel. C’est également le nombre de l’ordre établi. Ce qui est également important, c’est le genre des douze : masculin, des garçons symbolisant la nature inférieure désunie des humains. Ainsi, les douze garçons royaux symbolisent les émotions et les passions contradictoires de la nature inférieure, du Soi inférieur, ou Soi animal.

Jetons un œil à la symbologie du soi masculin un peu plus avant. Le dieu est l’archétype masculin ; le dieu mourant et renaissant constamment, comme la végétation ; par opposition à l’archétype féminin, la Déesse, qui vit perpétuellement. Le dieu égyptien Set, ou Typhon, est le dieu de la luxure et du désir, terrestre, des questions matérielles. Dans les anciennes traditions à mystère, l’initié masculin doit pleinement vivre son Soi animal (Set) avant d’être racheté et transformé. Il doit être tenté et il doit surmonté sa propre nature animale.

La même idée selon laquelle la royauté accentue les aspects des deux symboles clefs s’applique au nouvel enfant : le nombre 13 et le genre féminin de la Princesse. De nos jours, le nombre 13 symbolise la mort, comme le squelette avec  la faux de la 13ème carte des arcanes majeurs du Tarot. Cependant, comme le sait quiconque étudie les anciens chemins, la mort est symbolique du changement, ou de la transition ; et avec un peu de chance, une transition vers l’amélioration. Encore une fois, une symbolique qui a évolué de manière erronée relie la mort aux femmes ; le matériel funéraire était vendu dans le Temple de Vénus. Universellement, les anciens étaient conscients que la fin de la vie sur ce plan est une voie de retour inévitable à la Terre-Mère. Le fait est qu’il y a un passage de retour ; le passage est une porte à sens unique, avec la mort d’un côté, et la vie de l’autre. La fécondité de la Terre et celle des femmes mortelles sont entremêlées dans cette symbologie de transition, un passage qui devrait atteindre un certain niveau d’amélioration. Ainsi, au temps jadis, la femme symbolisait la nature supérieure chez les êtres humains.

Le Roi, le personnage qui montre un niveau supérieur de perception, symbolise une position presque oubliée en ces temps « civilisés ». Ainsi, les Rois n’étaient pas seulement des figures de proue politiques, ils servaient en tant que Rois-Prêtres ; ils étaient les chamanes primordiaux de la terre.

La voie de vision du Chamane est un voyage vers, et à travers, la Mort, la Renaissance, le Monde Terrestre, et enfin, une rencontre avec sa propre Nature Supérieure : une création de l’Androgyne Mythique ; l’Hermaphrodite Couronné décrit dans le plus ancien des manuscrits – un homme qui a accepté la part féminine interne du soi (l’anima de la psychologie Jungienne). Il ne s’agit pas d’une imitation d’un archétype féminin, mais plutôt d’une intégration de l’aspect instinctuel, sensuel du soi.

On est ensuite libre d’accepter son propre potentiel de créativité… De créer le Chamane, ou une magie, naturelle ; une magie qui est moins orientée vers des buts, moins artificielle que la magie cérémonielle. On permet aux choses d’arriver, plutôt que de les forcer à se produire. Le Chamane, ou la magie naturelle, fonctionnent avec ce qui est déjà là, au lieu de ce qui devrait être là. Alors le Roi est un homme qui a fait ce voyage chamanique, qui a accepté son anima et qui a pleinement intégré son côté féminin.

La Reine, qui est née avec un potentiel pour la magie chamanique, a annihilé sa capacité instinctuelle par son choix de changer le flux naturel, préférant se fier à ce qu’elle croit « devoir être ». On peut le voir lorsqu’elle défit le Roi, et ainsi l’ordre naturel, et aide les garçons à s’échapper vers les bois. Elle a quitté l’ordre naturel des choses pour un ordre artificiel, imposé par l’homme. En ce sens, elle est symbolique d’un triste aspect de la nature humaine, elle n’apprécie pas pleinement ce qui lui est donné mais seulement ce qui est atteint après de grandes efforts et sacrifices.

Maintenant, voyons comment le symbolisme des personnages est directement lié au sens de l’histoire : « Si une fille naît, les douze garçons devront mourir. » Le sens de cette allégorie « Faerique » est le suivant, la nature spirituelle inférieure doit mourir pour que la nature spirituelle supérieure naisse.

L’introduction du nombre 13 bouleverse l’ordre établi du nombre 12.

A la fois, la Reine et les douze frères combattent ces nécessaires mort et renaissance. La nature spirituelle inférieure, ou soi animal, luttera par tous les moyens à sa disposition pour éviter son sort, comme les douze frères qui s’échappent, puis formulent le vœu de tuer toute fille qu’ils rencontraient dans la forêt. C’est un exemple évident de détermination agressive de la nature inférieure pour se protéger de toute perturbation provoquée par le contact de la nature spirituelle supérieure.

L’étoile d’or au milieu du front de la Princesse est une part très claire de ce symbolisme. Nous voyons une signification similaire dans l’œil Pinéal, le Chakra Ajna, le troisième œil de Shiva, le Chiah de la Quabbala (Ndlt : j’imagine qu’il s’agit de « ‘Haya » qui est l’un des 5 niveaux de l’âme dans la Kabbale, le quatrième. ‘Haya vient de ‘Hayo qui veut dire « vivre ». ‘Hayim, « vie ». Haya correspond grossièrement à l’âme spirituelle). Tous symbolisent la perfection du niveau de la Volonté Spirituelle. Le niveau parfait, numériquement symbolisé par 10 ou 1 + 0, la monade retournant à l’existence potentielle. Très certainement, 10 ne représente pas l’âge de la maturité pour un enfant, mais plutôt le nombre du véritable accomplissement.

Après avoir passé 10 années dans les bois, les garçons cherchent à se libérer de leur nature animale à travers le pouvoir de la Déesse, ou la nature féminine supérieure. Cela se voit dans leurs retrouvailles avec la Princesse. Durant ces « 10 ans », le plus jeune fils Benjamin, en accomplissant continuellement des tâches dévolues aux femmes, a atteint un niveau lui permettant « d’être réunis » avec la Princesse. Puis, après « leur réunion », la Princesse entre dans le jardin et cueille des lys, fleur autrefois symbole de mort, et aussi d’un autre changement dans l’état de conscience.

La transformation des garçons en corbeaux est plutôt un symbole évident. Le Corbeau est l’oiseau de Mercure, ou de la pensée ; la suppression d’idées fixes, une transformation de la conscience. Donc, comme annoncé, le changement radical a eu lieu après une réunion entre la nature inférieure (les garçons) et la Volonté Spirituelle, ou le Soi Supérieure (la Princesse). Les garçons ont subi une mort symbolique, rituelle.

Rappelez-vous cependant que cette mort symbolique conduit à une autre transformation ; la renaissance du Soi Spirituel. Le nombre sept est pertinent ici. Il y a sept chakras dans le corps humain, le septième étant le Chakra Couronne, que l’on connecte au Soi Supérieur. Dans le calendrier des arbres Beth, Luis, Nion, sept est le nombre du Chêne, qui représente (en partie), la porte de l’année. Cette porte conduit d’un monde à l’autre, ou d’une partie de l’année à l’autre. Les douze frères renaissent à la fin de la période des 7 ans, après un voyage chamanique à travers le Monde-d’en-Bas.

Il y a une autre symbologie ici aussi ; dans la vieille femme qui passe par là et informe la Princesse de son destin ; et dans le filage que la Princesse effectue en silence, loin, au-dessus du monde, pendant un temps. La Vieille Femme est un autre aspect de la Déesse ; la Crone, qui inflige mort et transformation. La Princesse doit rester silencieuse et solennelle ; elle doit se dévouer entièrement aux questions spirituelles de façon à ce que le soi animal (les garçons) renaisse, et pour que la véritable et complète réunion puisse avoir lieu entre le Soi inférieur et le Soi supérieur.

Ainsi les garçons, sous leur forme de corbeau, ne sont pas les seuls à faire un voyage chamanique. Cependant, la Princesse se retire d’elle-même dans le Monde-d’en-Haut, en grimpant sur un très grand arbre, hors de la vue du monde terrestre. L’acte de filer peut être considéré comme un type de travail de transe pour renforcer ce voyage. Nous voyons donc que ces deux types de voyages, vers le Monde-d’en-Bas et vers le Monde-d’en-Haut, sont nécessaires à terme, bien que le voyage vers le Monde-d’en-Bas doit être accompli en premier. Le conte se termine ; un nouveau royaume a été atteint ; joie et union sont totales. Grâce à des conditions sévères de sacrifice, la Volonté Spirituelle a régénéré la nature inférieure : l’assimilation de l’esprit conscient et inconscient est complète. C’est la renaissance d’une personne complète, capable de relier tous les niveaux de conscience, comme annoncé…

« Elle peut être très riche, et possédait à elle seule le royaume. »

Ainsi, puisse votre royaume du Soi être riche et à vous seul, si vous êtes prêt à laisser mourir tous vos désirs de base et matériels. Ensuite, et seulement ensuite, puissiez-vous être préparé à régénérer votre être complet, assimilé, sur une voie pure de service ; une voie qui vous est ouverte si vous vous souvenez de, et si vous réfléchissez à, ce conte partagé par notre famille Faerie.

« Chaque fois que tu trouveras dans nos livres une histoire de la réalité qui semble impossible, une histoire qui est répugnante à la fois pour la raison et le bon sens, alors assure-toi que l’histoire contient une profonde allégorie voilée d’une vérité profondément mystérieuse, et plus grande est l’absurdité de la lettre, plus c’est la sagesse de l’esprit » (Les paroles d’un sage, Rabbi Moses Maimonides., extrait de la Lesson Two in the Sharing of the Faerie Faith par Margaret Lumely-Brown.)

FAERIE FAITH 101: le Partage de l’Eau

FAERIE FAITH 101: le Partage de l’Eau
Par Linda Kerr, traduction et adaptation Fleur de Sureau

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Light From the Beginning of Time par KENNETH CALLICUTT

Parfois, dans la tradition Faerie Faith, nous avons tendance à faire les choses un peu différemment. Le partage de l’eau au lieu du vin au cours des rituels en est un exemple. L’eau, pour nous, est symbolique du lien commun à toute vie et nous rappelle que les puits sacrés, les sources et les rivières étaient des sites qui ont renforcé le partage entre les humains et le Royaume de Féerie. (1)

Nous savons tous que l’eau est intimement liée au cosmos, comme on peut le voir dans le flux et le reflux des marées. L’eau couvre la plupart de la surface de la terre, et elle est constamment en mouvement. Il y a un tel mouvement infini dans cette enveloppe d’eau, qu’en fait, à l’échelle planétaire, l’eau peut être considérée comme un organe médiateur entre la terre et le cosmos, intégrant la terre dans la course d’événements cosmiques. (2)

Dans le système Huna, l’eau est le symbole du mana, ou force vitale produite par le corps. L’eau a été représentée de différentes manières par les Kahunas ; où le mana était la force vitale générée par le moi inférieur à partir de la nourriture consommée et de l’air respiré, le symbole de l’eau plate était utilisé. L’eau jaillissante et débordante, comme dans une fontaine, était le symbole du mana accumulé en trop-plein par le moi inférieur. Le mana du moi supérieur, originellement pris du moi inférieur par l’intermédiaire de la « corde aka » qui relie, était symbolisé par les nuages et le brouillard, qui sont constitués de fines gouttelettes d’eau. Et lorsqu’elle tombait sous forme de fine pluie, elle symbolisait le retour du mana qui avait été transformé pour apporter la bénédiction du moi supérieur tandis qu’elle tombait sur le moi moyen et le moi supérieur afin d’aider et guérir. (3)

Presque toutes les traditions confirment le rôle de l’eau dans la genèse de la vie. Dans l’ancienne épopée finlandaise, le Kalevala, la Vierge de l’Air descendit du ciel sur la mer écumante, sans limites ; « puis la mer et le vent insufflèrent la vie en elle (4). » Elle devint alors Ilmatar, la Mère des Eaux, et après avoir nagé sept siècles dans les océans, elle donna naissance au premier humain, le barde Väinämöinen. La croyance en la mer comme mère de toute vie a survécu jusqu’aux temps modernes.

Et finalement, Theodor Schwenk, dans son magnifique livre Sensitive Chaos, nous donne quelques connaissances spirituelles à propos de la signification de l’eau.

« Partout où il y a de l’eau, la vie devient active dans le monde matériel ; où il n’y a pas d’eau, cette possibilité cesse d’exister. L’eau est essentiellement l’élément de la vie, dans la mesure du possible elle arrache la vie à la mort. C’est la grande guérisseuse de tout ce qui est malade et qui a perdu son équilibre de vie ; car l’eau aspire toujours à l’équilibre, un équilibre vivant, jamais statique qui éteindrait la vie. Elle est partout un arbitre entre les contrastes, qui deviennent plus intenses lorsqu’elle est absente. Ainsi, elle unit les éléments hostiles en un autre, créant constamment quelque chose de nouveau à partir d’eux. Elle dissout ce qui est solide, le restituant à la vie (5). »

« Dans une large mesure, hors force de gravité, elle maintient une position centrale entre la terre et le cosmos, ne se perdant jamais elle-même dans l’un ou l’autre et restant pourtant intimement liée aux deux, les reliant dans une circulation éternelle. L’eau maintient un équilibre entre les extrêmes de la solidification et de l’évaporation, conservant toujours ses possibilités de transformation. Comme un écho des événements célestes en constante évolution, la richesse des formes dans le monde vient de l’eau (6). »

Alors, à présent, avec une meilleure compréhension de l’eau, voici le Rituel de Partage de l’Eau qui rapproche les gens de la Faerie Faith les uns des autres et du cosmos.

Rituel du Partage de l’Eau

A la fin du rituel, avant de révoquer les Eléments, la Grande Prêtresse ou Reine Faerie prend une gorgée d’eau du calice sur l’autel. Le calice est ensuite passé autour du cercle pour que tous le partagent, et enfin le redonnent à la Grande Prêtresse. La Grande Prêtresse dit, pendant que le calice fait le tour du cercle :

Partagez mon eau et sachez que, comme la Pluie, elle est la Source de Vie.
Partagez mon eau et sachez que, comme les Océans et les Mers, elle est la Matrice de Vie.
Partagez mon eau et sachez que, comme les Nuages, elle est la Chercheuse ; la Voyageuse avec une Mission.
Je partage l’eau, et que tous puissent savoir que, comme les Ruisseaux et les Rivières, elle est la Change-Forme ; la Destructrice de l’Ancien, et en même temps, à travers le changement, la Créatrice du Nouveau.
Sachant bien que l’eau est l’essence de Vie, nous l’avons partagée et nous sommes devenus Un, et à présent, Unis, nous offrons nos vies, en service et en amour, à Celle qui est la Mère de Toute Vie.

« Ainsi, l’eau devient une image du flux du temps lui-même, imprégné des rythmes du monde étoilé. Toutes les créatures de la terre vivent dans ce flux du temps, il s’écoule en eux, et, aussi longtemps qu’il s’écoulera, il les nourrira dans le flux de la vie. (7) »

Notes :

  1. Epona, The Faerie Faith.
  2. Schwenk, Theodor. Sensitive Chaos. (Publié au milieu des années 60.) Schocken Books, New York, NY, pg. 68.
  3. Long, Max Freedom. The Secret Science at Work. 1953. DeVorss& Co., Publishers, Marina del Rey, CA, pg. 11.
  4. Markale, Jean. Women of the Celts (en français : La Femme Celte, édité au format poche). 1972. Inner Traditions International, Ltd., Rochester, VT, pg. 43-44.
  5. Schwenk, pg. 98.
  6. Ibid, pg. 99.
  7. Ibid, pg. 68.

FAERIE FAITH 101: les Esprits de la Nature

FAERIE FAITH 101: les Esprits de la Nature
Par Linda Kerr, traduction & adaptation Fleur de Sureau

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BRIAN FROUD
Dessin par Brian Froud

En apprenant à « toucher la terre » dans nos deux précédentes leçons, et si vous avez pratiqué par vous-même, vous avez appris à avoir une sensibilité aux énergies, aux ressentis, etc. Vous utiliserez cette sensibilité pour mieux comprendre notre sujet suivant : les esprits de la nature. Il y a de nombreuses années, en 1963, Margaret Lumely Brown a partagé sa vision de la Faerie Faith qui fut plus tard couchée par écrit par son étudiant, Mark Roberts, et transmis à Epona et ainsi qu’au Coven « The  Garden Club ». Le reste de cet article paraphrasera essentiellement le partage de Brown car elle l’a très bien réalisé.

De nombreuses cultures sont conscientes des esprits de la nature et des choses au-delà du plan physique, que les Anglais appellent royaumes des élémentaux et les hindous les royaumes des dévas. En Allemagne, le mot « urwelt » est utilisé pour désigner une sphère primitive ou première qui inclut les fées, les esprits de la nature et les projections des énergies de la Terre, qui apparaissent aux gens sous certaines conditions.

Pour répondre à ces « bonnes » conditions, il faut d’abord un fort désir de la part des esprits de la nature d’être perçus par les humains. Les conditions restantes sont en notre pouvoir. Nous utilisons les principes de la Faerie Faith pour les résumer :

    • Foi et sensibilité pour la réalité spirituelle derrière ce que nous appelons la « Nature » devraient être éprouvées.
    • Un amour sincère envers la Terre elle-même et un désir de communiquer avec ses « autres » enfants devraient être éprouvés.
    • La conviction en la vie individuelle de cette planète et la certitude qu’elle imprègne le monde entier devraient être éprouvées.

Cette imprégnation de la vie de la planète et sa conscience s’étend jusqu’aux villes, elles ne se limitent pas à l’environnement rural. Bien sûr, il y a plusieurs décennies ou siècles, les gens vivaient beaucoup plus proches de la terre que nous aujourd’hui et ils étaient fortement en contact avec les esprits de la nature. Mais le béton de la jungle urbaine n’étouffe pas la conscience de la terre ; il la rend tout simplement plus difficile à trouver et d’autant plus spéciale lorsqu’elle se révèle.

La connexion aux royaumes des élémentaux et des esprits de la nature a toujours été très forte dans les cultures comme celles des Celtes, des Scandinaves et des Natifs américains, dont les peuples ont été étroitement liés à la Terre pendant des siècles. De plus, lorsqu’une famille ou une tribu a habité un lopin de terre pendant de nombreuses générations (un minimum de 7 générations, selon le folklore des Indiens d’Amérique), une forte connexion aux esprits de la nature est inévitable. En fait, il semble qu’une longue période d’habitation crée une entité liée au groupe sur le plan astral. Cette entité, au cours du temps, se lie elle-même avec les âmes des animaux et des plantes, aussi bien qu’avec les élémentaux du lieu. Peut-être que ce lien peut produire certaines des apparitions qui prophétisent un malheur à la famille ; habituellement la même apparition est vue à plusieurs reprises, il peut s’agir d’un oiseau ou d’une fée, ou avant quelque événement, d’un mort. (La bean sidhe, ou Banshee, est le type le plus commun d’apparition reliée à la mort. Bean signifie femme, et sidhe, prononcé « shii » signifie fée, celle qui brille, ou de la colline »).

Il existe de nombreux types d’élémentaux, le « Petit Peuple » n’en est qu’un seul. Au pays de Galles et en Cornouailles, il y a les « Knockers » (cogneurs ou frappeurs) qui habitent les mines et sont amis avec les mineurs. Les Piskies en Cornouailles sont réputés guider les voyageurs égarés dans les landes. En Écosse, on trouve les Brownies parmi les rochers et les fougères. L’Irlande, bien sûr, regorge d’une multitude de tribus de fées. Les Leprechauns sont les plus célèbres parmi « le Petit Peuple », mais les plus renommés sont les Tuatha De Danaan (les enfants de la déesse Dana) ; un peuple d’une exceptionnelle beauté et de haute stature que l’on voit parfois émerger de leurs lieux secrets dans les collines. (Pour en apprendre davantage sur ces élémentaux, lisez l’article d’Adrian Loaghrian, paru dans le numéro suivant : The Three Worlds Of The Oide: A View through The Eyes of a Celtic Shaman.)

Ces élémentaux ne sont pas nécessairement toujours « visibles » ; ils sont tout aussi souvent « entendus » et « ressentis », selon le niveau de conscience de la personne qui vit l’expérience. Le même élémental peut également apparaître à plusieurs personnes à la fois, mais produire des réactions différentes chez chacune. Cependant, la personne concernée sera tout à fait consciente de la présence de l’élémental.

brianfroudIl existe beaucoup trop d’esprits de la nature pour rentrer dans les détails ici ; mais brièvement, ce sont les esprits des quatre éléments, incluant ce que nous appelons surâmes (NDT : oversouls dans le texte). La puissance vivante générée par une force naturelle tels qu’un lac, une rivière, une montagne, une forêt, etc., est composée de plusieurs unités qui sont contenues en un « tout collectif ». Cette unité collective est ce que nous appelons surâme. La surâme peut apparaître comme une forme personnalisée et les unités plus petites comme des figures mineures de la même forme.

Ces esprits de la nature sont connus en tous pays sous la forme de folklore et de mythes. Ils pourraient être considérés comme les manifestations des souvenirs inconscients de la Terre dans lesquels nous pouvons puiser à l’occasion. Par exemple, des événements passés peuvent s’être inscrits photographiquement dans les énergies de la terre et ces impressions sont connues sous le nom d’archives akashiques. Ainsi, quelqu’un visitant le site d’une ancienne bataille, ou tout autre lieu contenant de fortes émotions ou énergies, peut soudainement « voir » une scène de cet événement passé, comme si les énergies de la terre rejouaient la scène vécue il y a si longtemps. Cette même personne, avec la bonne sensibilité et au bon endroit, peut également entrer en contact de la même façon avec les événements d’un passé très lointain, comme les formes primaires des humains et des animaux – formes qui peuvent être indéterminées ou hybrides.

De la même manière, les objets naturels ne sont pas inanimés, mais montrent une forte vie individuelle. Ce fait constitue la base des contes de fées et des mythes : « l’Ondine de l’Étang » des frères Grimm et « la Fée du Sureau » de Hans Christian Anderson en sont deux exemples. Une ondine est la surâme d’un étang ou d’une mare, et la Vieille mère Sureau est l’esprit féminin du Sureau, qui peut apparaître sous les traits d’une vieille femme.

Les arbres ont leur propres énergies et personnalités, et sont très profondément enracinés dans leur coin de forêt, ressentant tout empiétement de la part d’autrui, qu’ils soient humains ou tout autre. Certaines personnes peuvent remarquer que les arbres semblent devenir hostiles la nuit, au point même de drainer l’énergie de celles-ci ou en les éloignant de force. Mais de jour, ces mêmes arbres peuvent être très amicaux. Lorsqu’on se sent épuisé ou malheureux, il est réconfortant de toucher un arbre avec ses mains, ainsi l’arbre absorbe la négativité qui se trouve dans l’aura humaine et la remplace par les puissantes énergies magnétiques de la Terre. Et si l’on devient ami avec un arbre en particulier, un lien de sympathie se crée alors avec son espèce entière.

Tout type de végétation possède sa propre surâme, qui affichera son goût ou son dégoût pour les humains. Par exemple, les gens à « la main verte » sont capables d’entrer intuitivement en contact avec la surâme d’une plante. Les fleurs bougeront parfois tangiblement pour atteindre une personne, comme si elles demandaient à communiquer, tout en exhalant un parfum pour la personne privilégiée.

Les Grecs et les Romains avaient une grande liste d’esprits de la nature, qui peut être divisée grossièrement en deux sections :

  1. Les esprits de la Nature elle-même, et
  2. les entités de la nature instinctive chez l’homme.

Dans la première catégorie, nombre d’entre eux étaient des personnifications féminines et incluaient des surâmes et des esprits inférieurs des bois, des grottes, des rivières, des plantes, etc. Ces esprits féminins avaient reçu le nom général de « nymphe » ; ainsi les Néréides étaient les nymphes des mers, les Naïades étaient les nymphes des rivières et des ruisseaux et les Dryades étaient les nymphes des arbres.

Dans la seconde catégorie se trouvent les faunes, les satyres et les centaures. Les faunes et les satyres étaient personnifiés par des dieux tels que Pan, Silène et Dionysos. Dans une certaine mesure, ils étaient également considérés comme des esprits des bois, car les forêts en ces temps-là étaient associées à la peur et au secret. Dans les rites à mystères grecs, les hommes portaient des masques de satyre pour représenter la terreur, les orgies et l’extase. Les faunes et les satyres sont des variantes de la forme de Pan, soit mi-homme mi-chèvre, ou totalement homme avec des oreilles et des cornes de bouc.

Les puits, les fontaines et les sources sont sacrés et dédiés aux esprits guérisseurs dans de nombreuses régions du monde. Le malade visitait la fontaine de Bethesda, mentionnée dans la Bible, où à certains moments « un ange troublait les eaux. » Cet « ange » était peut-être la surâme de la fontaine. Naturellement, les Celtes de Grande-Bretagne et du nord de l’Europe reconnaissaient les sources et les puits comme des sources de guérison, d’aide et des lieux de contact avec les esprits de la nature. Nombre de ces anciens sanctuaires sont immortalisés par l’industrie du tourisme comme des puits à souhait, et beaucoup sont désormais sous le contrôle de l’Église, et sont passés sous le patronage d’un saint. Par exemple, le fameux puits de Sainte Winifred au Pays de Galles était autrefois un centre de guérison celtique.

Pour mieux vous guider dans la compréhension de ces esprits de la nature, lisez Les Jardins de Findhorn (un excellent livre qui explique comment un jardinier entre en contact avec les esprits de la nature de manière très pratique), et Devas, Angels and Fairies par William Bloom (un livre très basique, terre-à-terre, qui détaille les différents types d’esprits de la nature et comment entrer en contact avec eux). Lisez également, si vous ne l’avez pas déjà fait, Needles of Stone Revisited par Tom Graves ; il mentionne spécifiquement les « souvenirs » rejoués par les énergies de la terre et parle également des fantômes et autres esprits. Ces trois livres ensemble vous informeront bien plus que je ne pourrais jamais espérer le faire sur ce sujet, mais si vous avez des questions, SVP, faites-le savoir et je verrai si je peux y répondre.

Joyeuses recherches !

Faerie Faith 101

Voici une série d’articles conçus par Muirghein uí Dhún Aonghasa (Linda Kerr) et qui a pour but d’enseigner les principes de base de la Faerie Faith sous forme de méthode accessible. Ils ont été écrits pour le fanzine The Hazel Nut.

  1. Faerie Faith 101: Qu’est-ce que le Calendrier Celtique des Arbres ? ( The Hazel Nut  #14)
  2. Faerie Faith 101: Les Baguettes. (The Hazel Nut  #15)
  3. Faerie Faith 101: Toucher la Terre 1. (The Hazel Nut  #16)
  4. Faerie Faith 101: Toucher la Terre 2. (The Hazel Nut  #17)
  5. Faerie Faith 101: les Esprits de la Nature. (The Hazel Nut  #18)
  6. Faerie Faith 101: le Partage de l’Eau. (The Hazel Nut  #19)
  7. Faerie Faith 101: Les Contes de Fée. (The Hazel Nut  #20)
  8. Faerie Faith 101: Les Pas sur le Chemin. (The Hazel Nut  #21)
  9. Faerie Faith 101: Qu’Est-ce que la Faerie Faith ? (The Hazel Nut  #23)
  10. Faerie Faith 101: Calculer le début de l’Année Lunaire. (The Hazel Nut  #24)
  11. Faerie Faith 101: Ce n’est pas un simple nom. (The Hazel Nut  #25)

FAERIE FAITH 101: Qu’est-ce que le Calendrier Celtique des Arbres ?

FAERIE FAITH 101: Qu’est-ce que le Calendrier Celtique des Arbres ?
Par Muirghein uí Dhún Aonghasa (Linda Kerr), traduction Fleur de Sureau

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Le calendrier celtique des arbres est basé sur l’année lunaire par opposition à l’année solaire et commence après le Solstice d’Hiver. Il y a environ 13 mois lunaires qui débutent et finissent avec la nouvelle lune ; chaque mois est représenté par un arbre (ndlt : un végétal). Dans cet ordre :

1. Bouleau
2. Sorbier
3. Frêne
4. Aulne
5. Saule,
6. Aubépine,
7. Chêne,
8. Houx,
9. Noisetier,
10. Vigne
11. Lierre
12. Roseau
13. Sureau

Dans l’alphabet Druidique, chaque arbre représente également une lettre. La première lettre des noms Gaéliques des arbres est une consonne. Dans cet ordre à nouveau :

  1. Beth, qui donne B,
  2. Luis, L,
  3. Nion, N,
  4. Fearn, F,
  5. Saille, S,
  6. Huath, H,
  7. Duir, D,
  8. Tinne, T,
  9. Coll, C,
  10. Muir, M,
  11. Gort, G,
  12. Ngetal, N,
  13. Ruis, R.

Il y a également 5 voyelles, comme dans tout bon alphabet : Ailim, Ohn, Ur, Eadha, et Ioho (A, 0, U, E, et I). Ces cinq voyelles sont représentées par les arbres solaires, qui sont, respectivement, le Sapin, l’Ajonc, la Bruyère, le Tremble et l’If. Les cinq arbres solaires sont comme des arbres « parapluies » ; ils couvrent une plus large portion de l’année que les arbres lunaires ; habituellement environ 2-3 mois chacun. Si vous vous référez au numéro de Décembre de The Hazel Nut, #12, à l’article « A Quick Look at the Lunar Year, » vous verrez un tableau montrant les périodes que les arbres solaires couvrent, et celles des arbres lunaires. Cet alphabet, lorsqu’il est écrit, est couché sous forme de signes appelés « ogham ». C’est un ancien système d’écriture, et il y a presque autant d’alphabets oghamiques qu’il y a de systèmes runiques. Une fois encore, jetez un œil au même article du numéro #12 pour voir les oghams de chaque arbre lunaire et solaire.

Le système entier ; les mois lunaires, les saisons solaires, les arbres à la fois sous leurs noms Anglais et Gaéliques, et l’ogham, est le Calendrier Celtique des Arbres. Cela semble être deux systèmes majeurs des Arbres Celtiques ; celui que nous, la Faerie Faith, utilisons, est appelé système Beth-Luis-Nion. Son calendrier commence au Solstice d’Hiver, les mois débutent à la nouvelle lune, et les arbres sont : le Bouleau, le Sorbier, le Frêne, etc., comme listés ci-dessus.

L’autre système est appelé Beth-Luis-Fern. Son calendrier commence à Samhain. Le 1er Novembre, les mois vont de la pleine lune à la pleine lune, et l’ordre de ses arbres est légèrement différent :

1. Bouleau,
2. Sorbier,
3. Aulne,
4. Saule,
5. Frêne,
6. Aubépine,
7. Chêne, etc.

Il n’y a pas un système correct ; simplement, les gens utilisent celui avec lequel ils se sentent le plus à l’aise. Nous utilisons le Beth-Luis-Nion parce que cela fonctionne pour nous.

Ok, ça, c’était la partie facile ; maintenant allons un peu plus en profondeur dans le calendrier. Chacune des 13 lunaisons a sa propre mythologie et son propre folklore, mais le plus important, c’est que chacun possède ses propres « énergies » particulières qui affectent notre humeur et notre être physique. Lorsque nous comprenons les énergies qui agissent sur nous, nous pouvons mieux les gérer, et apprendre vraiment d’elles. Par exemple, avez-vous remarqué combien les gens sont désagréables aux alentours des jours de canicule (ndlt : dog days) en juillet et août ? Vrai, vous pouvez mettre cela sur le compte de l’intense chaleur, mais parfois le mois de Juin est incroyablement chaud et les gens n’agissent simplement pas tout à fait de la même façon que pendant ces mois plus tardifs d’été. Dans le système Beth-Luis-Nion, le Houx tombe en Juillet et Août, et apporte avec lui des énergies de haine, de jalousie, de suspicion et de vacheries générales. Le remède pour cela est le houx lui-même ; une branche de houx suspendue dans la maison peut aider à se sentir plus calme, plus ouvert et même plus aimant. Nous avons essayé et ça marche.

Les Remèdes des Fleurs de Bach est un autre système qui apporte du crédit à nos croyances : le remède Holly (Houx), fabriqué à partir du houx, est le remède contre la haine, la jalousie, la suspicion et l’envie. Coïncidence ? Peut-être. Mais lorsque quelque chose se répète sur une période donnée, il ne s’agit plus d’une coïncidence et cela devient presque… Magique. C’est le point où nous en sommes à présent.

Pour pleinement comprendre le calendrier lunaire, et le rendre pertinent dans votre vie, vous devez vous considérez comme étant un étudiant du calendrier. Etudiez-le, faites des recherches dessus, apprenez sur lui. Et plus que tout, faites-en une part active de votre vie. Vous ne comprendrez pas les arbres en lisant simplement cet article, ou l’article du numéro 12, « A Quick Look at the Lunar Year, » ou autre chose.

Étudiez les mystères et les mythes rattachés à chaque arbre. Lisez La Déesse Blanche de Robert Graves et les mythes celtiques et les contes de fées. Lisez toutes les sections  « Lunar Energies and Esoterica, » « Bach Flowers, » et « Folklore and Practical Uses » de The Hazel Nut. Jetez un œil aux rituels de Pattalee, Year of Moons, Season of Trees (voir la critique au dos de ce numéro), et écrivez et célébrez un rituel lunaire pour vous-même basé sur ses rituels (Pattalee) et sur ce que vous avez appris de Robert Graves. Entrez en contact avec l’arbre ; rencontrez-le, parlez-lui et tout particulièrement écoutez-le.

Chaque lunaison, chaque arbre, lorsque pris séparément peut nous enseigner sur nous-mêmes et nous aider à être plus en harmonie avec les cycles de la nature. Prise dans son ensemble, une étude du système des arbres peut nous aider à intégrer nos personnalités, à élargir nos horizons intellectuels et à nous ouvrir nous-mêmes spirituellement au cosmos, à aller au-delà du monde physique. C’est, après tout, en tout premier lieu le but de marcher sur la voie, n’est-ce pas ?

Soyez bénis et joyeuses recherches !

FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre 2/2

FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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Ceci est une série d’articles conçus pour enseigner les principes de base de la Faerie Faith sous forme de méthode accessible. Si vous avez des questions ou des suggestions de sujet, faites-le moi savoir et je les aborderai dans un prochain article. Si vous appréciez cette série, et trouvez que les articles font sens pour vous et vous aident, c’est bon de savoir si j’ai pris la bonne approche.

Dans le dernier numéro, j’ai décrit la première étape pour toucher la terre : jouer pieds nus dans une flaque de boue. L’étape suivante consiste à travailler ce que vous avez expérimenté. C’est une activité quotidienne, comme l’article du dernier numéro, issu des leçons d’Hyperborean.

Commencez par vous asseoir ou tenez-vous debout de manière confortable dans l’encadrement d’une porte ouverte. Frottez vigoureusement vos mains l’une contre l’autre puis écartez-les de 3 à 5 centimètres. Ressentez, sans toucher physiquement, la zone entre vos paumes. La sensation peut ressembler à une pression ou à de la chaleur ou, peut-être, aurez-vous l’impression de tenir une balle. Faites cela pendant quelques secondes, puis écartez doucement vos mains, ressentez la différence. Essayez à nouveau, cette fois en fermant les yeux. Au fur et à mesure que vous le referez, la « sensation » devrait être davantage perceptible. Détendez-vous, ne vous concentrez pas trop fort là-dessus.

Ensuite, vous commencerez par faire de même avec vos doigts. Étirez les doigts de votre main droite ou gauche, ou les deux. Tendez chaque tendon et muscle de chaque doigt jusqu’à sa limite (mais ne crispez pas votre main!). Maintenant, avec la paume vers le bas, pointez la main vers l’encadrement de la porte, à une distance d’environ 3 à 5 cm. « Ressentez » le mur, l’encadrement de la porte. A présent, éloignez votre main de celui-ci, vers l’ouverture. Tandis que vous faites cela avec vos deux mains, « ressentez » la différence. Essayez encore avec les yeux clos. Le but n’est pas de savoir à quelle distance vous pouvez étendre ce « toucher », mais plutôt si vous pouvez bien ressentir la différence entre l’encadrement de la porte et son ouverture.

Essayez cet exercice environ tous les jours mais ne sur-pratiquez pas. Essayez-le sur différents objets et à différents endroits, juste pendant quelques minutes à la fois. C’est quelque chose que vous pouvez faire pendant votre pause déjeuner au restaurant ou pendant la réunion du personnel, etc. Quand vous pratiquez, vous pouvez essayer d’éloigner davantage vos mains de l’objet, ou tenter de déterminer la forme d’un objet avec vos yeux clos, en utilisant seulement votre « ressenti ».

Notez que, comme dans l’activité de la flaque de boue, vous « n’apprenez » pas quelque chose activement, mais vous expérimentez beaucoup. Pensez à ce « ressenti », concentrez-vous dessus, ne forcez pas ; sinon, cela rendra le « ressenti » moins perceptible. En d’autres mots, il ne s’agit pas d’une activité du cerveau gauche, mais du droit. Cela implique directement votre moi inférieur, en contournant dans un premier temps votre moi moyen. Mais plus que tout, c’est amusant !

A présent, essayons le pendule. Si vous n’en avez jamais fait auparavant, procurez-vous un objet symétrique un peu lourd, et suspendez-le à une cordelette. Une chevalière, un poids de pêche ou un cristal feront l’affaire. Asseyez-vous confortablement à une table, et posez les coudes sur la table. Tenez la cordelette avec les doigts afin qu’environ une douzaine de centimètres de la cordelette maintienne le pendule juste au-dessus de la surface de la table. La chose essentielle, c’est d’être DETENDU !

Maintenant, prenez des bouts de métal ; des pièces, des bijoux ou juste de la ferraille. Vous n’aurez besoin que de deux morceaux du même métal et un morceau d’un métal différent. Essayez avec une pièce de 5 cents américains et 2 pennies. Ensuite placez les deux métaux semblables proches l’un de l’autre, environ à 5 centimètres de distance. Positionnez votre pendule directement entre les deux pièces. Le pendule ira chercher l’équilibre entre les deux métaux similaires pour se balancer en ligne droite entre les deux pièces. Arrêtez votre pendule et remplacez une des pièces par une pièce au métal différent. Essayez le pendule à nouveau. Il se balancera en dehors de la ligne, probablement en effectuant un mouvement circulaire. Replacez les pièces comme au départ et observez le pendule retrouver son oscillation équilibrée.

Une note sur les pendules et toute autre forme de radiesthésie : si cela ne semble pas fonctionner, ne forcez pas ! Mettez ça de côté et essayez un autre jour. Si vous essayez trop dur, cela reviendrait à envoyer un signal à votre moi inférieur qui vous dira alors que ce que vous faites n’est pas assez bien. C’est comme si vous disiez à un enfant que ce qu’il fait est nul. Le but ici, c’est de communiquer avec votre moi supérieur, et non pas cogner dessus ni l’embarrasser ! La première fois où j’ai essayé le pendule, ça ne fonctionnait pas, alors je l’ai laissé de côté pendant plusieurs semaines. Lorsque je l’ai repris, cela a fonctionné parfaitement, j’ai appris à utiliser la radiesthésie avec des baguettes de sourcier (ndlt : en forme de L). Mon moi inférieur semblait simplement les préférer. Maintenant je n’ai aucun problème à passer des baguettes de sourcier au pendule ; j’ai simplement du attendre jusqu’à ce que mon moi inférieur soit prêt.

Une autre activité que vous pouvez essayer avec un ami (quelqu’un en qui vous pouvez faire confiance), c’est de remplir trois verres d’eau et ajouter une cuillère à soupe de sel dans chaque verre et de mélanger. Quittez la pièce et demandez à votre ami de placer ces deux mains autour d’un des verres et d’y projeter une émotion. Puis revenez dans la pièce et utiliser le pendule ou simplement vos mains ou encore votre propre réceptivité, voyez si vous pouvez choisir le bon verre.

Vous pouvez également essayer ces activités trois fois de suite, une fois par semaine. Gardez-en une trace de sorte à pouvoir suivre votre évolution dans ce domaine. Souvenez-vous juste de ne pas sur-pratiquer, ni de vous blâmer si ça ne marche pas aussi bien que vous pensez que ça le devrait. Si ce n’est pas amusant, ça ne fonctionnera pas.

Et à part donner à votre moi inférieur quelque chose d’amusant à faire, à quoi bon tout cela ? Eh bien, capter les « vibrations », comme avec l’exercice du verre, est utile dans la vie de tous les jours. Par exemple, lorsque je rentre et que la maison est vide, je « ressens » les « vibrations » du lieu dès mon arrivée en voiture. Quand j’arrive sur le pas de la porte, je les « sens » davantage encore et je peux dire quand tout va bien et qu’on peut entrer en toute sécurité. La seule fois où j’ai eu un mauvais pressentiment, j’ai regardé vers l’entrée et j’ai vu la porte grande ouverte ! J’ai préféré quitter rapidement la maison, mais mon mari a dit par la suite avoir simplement oublié de fermer la porte. La prochaine fois que j’aurais cette impression, je ne descendrai même pas de la voiture !

Vous pouvez utiliser cette capacité pour ressentir l’énergie du cercle magique, ou les émotions de vos amis (ou de votre patron), ou toute autre chose. Certaines personnes nommeront ça « capacité psychique », mais il s’agit simplement d’une extension naturelle de votre étonnant moi inférieur et de ses divers talents. Plus tard, vous apprendrez comment utiliser cette capacité pour discerner les énergies qui habitent la terre elle-même, sous forme « d’alignement de sites » (ley lines), courants telluriques, etc.

En plus de vos exercices quotidiens ou hebdomadaires, vous trouverez utile de lire quelques livres sur le sujet des énergies de la terre. Le premier devrait être Needles of Stone par Tom Graves. Les autres sont Spiritual Dowsing par Sig Lonegren (fortement recommandé), Leylines and Ecology par William Bloom et Marko Pogacnik (court et doux), Dowsing for Everyone par Harvey Howells (basique et facilement abordable), The Diviner’s Handbook par Tom Graves, Earth Magic par Francis Hitching (indispensable !), et The Old Straight Track par Alfred Watkins. Ce dernier livre est probablement le plus premier à explorer pleinement les « alignements de sites » (ley lines) et les énergies de la terre, et devrait être lu par quiconque s’intéresse au sujet, même si son style d’écriture est plutôt sec.

Happy dowsing !

FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre (1/2)

FAERIE FAITH 101: Toucher la Terre
Par Linda Kerr, traduction & adaptation Fleur de Sureau

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Hêtre

Ceci est une série d’articles conçus pour enseigner les principes de base de la Faerie Faith sous forme de méthode accessible. Si vous avez des questions ou des suggestions de sujet, faites-le moi savoir et je les aborderai dans un prochain article. Si vous appréciez cette série, et trouvez que les articles font sens pour vous et vous aident, c’est bon de savoir si j’ai pris la bonne approche.

Lorsque je prends un nouvel étudiant en Faerie Faith, je lui demande quatre choses auxquelles il devra adhérer durant toute la période de ses études :

  1. Se sensibiliser et s’impliquer dans les questions politiques, sociales et économiques ; c’est-à-dire, travailler pour une ligne téléphonique d’urgence ouverte aux victimes de viol ou pour un programme de sensibilisation au SIDA, travailler pour un candidat politique, s’impliquer dans des mouvements comme NOW, Amnesty International ou des questions de liberté religieuse, ou soutenir une cause en écrivant des lettres, protestation, etc. Beaucoup trop de païens aujourd’hui ont une conscience limitée de ce qui se passe dans le monde autour d’eux, en s’impliquant trop dans leur voie spirituelle ils oublient qu’ils sont une part indissociable du monde moderne. Les problèmes politiques et sociaux nous affectent tous, qu’on aime ça ou pas, et même les moines et les nonnes, à travers l’Histoire, se sont impliqués dans les questions sociales de leur époque.
  2. Se sensibiliser et s’impliquer dans les questions écologiques ; c’est-à-dire recycler, conserver, avoir une consommation consciente, etc. Cela peut également inclure un activisme social, soit à une petite échelle, tel que se renseigner sur l’endroit où sont déversés les poubelles, d’où vient votre eau, ou à une plus grande échelle, tel que travailler avec Greenpeace. Dans le cadre d’une religion centrée sur la terre, tout païen qui rejette n’importe où son huile de moteur usagée, ne prend pas le temps de trier les canettes d’aluminium dans leurs poubelles, ou jette ses déchets dans la nature, est aussi hypocrite que ces païens qui accusent les chrétiens de l’être.
  3. Certains types d’activité physiques qui favorisent la santé ; c’est-à-dire, exercice quotidien, vélo, natation, karaté, etc. et faire attention à avoir une alimentation saine et de bonnes habitudes. La plupart des païens n’ont aucun problème avec le plaisir physique et l’amusement, mais certains tendent à ignorer le fait que nos corps sont nos véhicules sur la voie. Juste comme nous ne pouvons nous séparer nous-mêmes du monde ordinaire, nous ne pouvons pas nous séparer de nos corps au cours de notre quête spirituelle. Nous ne sommes pas ascétiques et un corps en mauvaise santé est un signe extérieur (et parfois un premier avertissement) d’un esprit en mauvaise santé.
  4. Une implication physique avec la Terre Elle-même, habituellement sous la forme d’un jardin. Nous sommes, après tout, la Faerie Faith ; et nous ne pouvons pas apprendre à entrer en contact avec la Terre si nous ne voulons pas salir nos mains (et nos genoux) dans ce processus !
  • Toucher la Terre

Retour 15 ans en arrière, lorsque Epona et Mark Roberts ont créé et fait connaître la voie d’Hyperborea. Roberts écrivit une série de leçons qui m’ont beaucoup impressionnée. La première était intitulée « Toucher la Terre, » et fonctionne très bien avec mes quatre conditions.

L’activité décrite dans la leçon est : sortez, allez dehors, trouvez un endroit calme, privé, et versez suffisamment d’eau sur la terre pour la rendre bonne et boueuse. Ensuite retirez vos chaussettes, vos chaussures et relevez le bas de votre pantalon et marchez dedans. Ne réfléchissez pas, n’analysez rien ; faites-le simplement. Sentez la terre humide, prenez-y plaisir, jouez dedans. Soyez un enfant pendant quelques minutes ! Comme le dit Roberts, le but de tout cela est de se sentir comme un enfant, de retourner pendant un moment en enfance avant de commencer à désapprendre comment être sensible à la terre. Votre Moi Inférieur adorera ça ! Et quand votre Moi Inférieur est heureux, il communique mieux avec votre Moi Moyen et votre Moi Supérieur, rendant la véritable magie possible.

Il y a quelques années, une personne est venue à moi me demandant de lui enseigner. Alors, je l’ai emmené au jardin, je lui ai montré un carré à patates et lui ai demandé de désherber. Tandis que nous étions en train de nettoyer nos carrés de terre respectifs, il me dit : « Vous ne faites pas faire de magie aux gens ? » Je lui ai répondu : « Que pensez-vous que nous sommes en train de faire en ce moment ? » Il est parti et je n’ai plus jamais entendu parlé de lui. La vraie magie vient de la terre et elle vient de l’intérieur. Si vous ne pouvez pas revenir en enfance et prendre simplement plaisir à sentir la terre, comment pourriez-vous apprendre quoique ce soit d’Elle ?

Une autre chose que Roberts a mentionné, c’est d’être pieds nus au jardin. Permettez-moi de paraphraser son histoire :

Pendant un temps, il disait aux gens d’entrer en contact avec la terre en jouant dans une flaque de boue. Puis un après-midi, dans son jardin, alors qu’il était en train d’installer des pas de jardin en pierre, il a « entendu » un message, disant, en gros, que tandis qu’il enseignait aux autres de marcher nus-pieds sur la terre, lui-même était en train de poser un chemin en pierre et portait des chaussures dans son jardin ! On lui a dit d’apprendre par lui-même et de marcher pieds nus dans le jardin.

Outre les avantages évidents à ressentir simplement la terre et prendre plaisir, toucher la terre, que ce soit avec les pieds ou les mains, peut nous enseigner des choses sur l’état du sol ; sa température, son taux d’humidité, sa densité, etc. Cette prise de conscience est très basique pour être un bon jardinier et c’est la première étape vers l’apprentissage de la magie. En d’autres mots, nous devons exercer nos énergies a un niveau pratique tout d’abord si nous voulons influer sur les énergies à un niveau plus élevé. Vous pouvez sortir et communier avec les dévas et les esprits des plantes toute la journée, mais rien de tout cela importe si vous ne touchez pas tout d’abord la terre à un niveau pratique : plantez une graine à la meilleure température du sol, au moment approprié de l’année, à la bonne profondeur, et ensuite étendez votre énergie sur elle sous la forme d’un tuyau d’arrosage.

Cette leçon renvoie à d’autres domaines de la vie également. Les gens qui ont besoin d’un travail en sont un bon exemple, et qui tentent de faciliter leurs recherches avec des rituels, prières, en brûlant des cierges, en méditant sur des cristaux, etc. Ce sont tous de bons moyens pour focaliser vos énergies sur votre objectif, mais si vous ne consacrez pas autant de temps aux petites annonces et offres d’emploi, vous n’obtiendrez probablement pas de travail. Apprenez de la leçon du jardinier pieds-nus.

Alors, avant la prochaine parution, sortez et jouez dans votre propre flaque de boue !