Cette méditation est extraite du chapitre 27 : Idho, l’if, de The Tree Mothers par Mut Danu, notre ainée. Ce texte a été traduit par Memnoch pour le magazine Lune Bleue, il apparaît sous le titre : Méditation Faery pour l’Hiver, Visualisation guidée pour le Solstice d’Hiver.
Méditation : descendre dans le monde-d’en-bas : le passage de l’If
Pour mieux comprendre l’énergie de l’Esprit de l’If, cette méditation ou voyage devra être effectuée à l’aube, juste avant le lever du soleil.
Prévoyez :
- une bougie allumée
- et des allumettes.
Éteignez toutes les lumières autour de vous et asseyez-vous confortablement.
Centrez-vous en vous concentrant sur la flamme de la bougie.
Lorsque vous serez prêt, soufflez la chandelle.
Pour entrer dans le monde de la Faery, l’accès se fait par le Nord. De votre espace de méditation, tournez-vous dans cette direction.
Levez votre main et faites le geste d’ouvrir une porte.
Dans votre esprit, visualisez et ressentez vos représentations du Nord : regardez par la porte ouverte le ciel clair d’hiver, sentez le vent froid qui vous enveloppe, voyez le paysage noir, obscur se détacher dans la nuit.
Observez-le, couvert de fourrés d’herbes mortes et distinguez un sentier qui s’en détache.
Restez derrière la porte pendant que votre vision se forme et, lorsque vous serez prêt, passez simplement la porte.
Vous êtes à l’extérieur à l’heure où la nuit et le jour se rencontrent.
Vous sentez la bise froide sur votre visage.
La lune est noire mais le ciel est recouvert d’étoiles qui scintillent.
De votre place, vous pouvez distinguer le paysage qui se détache de la nuit.
Le chemin à vos pieds semble émettre son propre rayonnement devenant de plus en plus faible au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’obscurité.
Suivez ce chemin.
Ouvrez vos sens à votre environnement.
Sentez les picotements du vent contre votre corps et le sentier irrégulier sous vos pieds. Le vent se renforce au fur et à mesure de votre progression, et vous tenez votre manteau serré autour de vous.
Sentez le vent qui vous pousse.
Au détour du sentier, soudain, un arbre s’élance vers le ciel.
Une haie persistante pousse le long du sentier, les feuilles des plantes se rejoignent pour former un tunnel obscur.
Levez la main pour toucher la branche la plus proche et sentez ses aiguilles fines.
C’est un if centenaire, l’Arbre de la Mort. Faites une pause et réfléchissez à ce que la mort signifie pour vous : la peur, la perte, la douleur, la tristesse.
Vous n’êtes peut-être pas prêt à entrer dans ce tunnel.
Mais le vent change soudain de direction et vous pousse par-derrière. En trébuchant, vous faites un pas à l’intérieur du tunnel.
Une fois à l’intérieur de cet abri naturel, le vent froid n’a plus d’emprise sur vous. Sous la protection de l’if, vous êtes calme, à l’abri des menaces et de la peur. Vous pouvez alors vous avancer dans le tunnel.
Plus loin, le sentier lumineux plonge dans le paysage, ou peut-être en dessous.
Les branches de l’if forment toujours un tunnel solide au-dessus de votre tête.
Les racines s’échappent de la terre et frôlent votre manteau.
Le sentier tourne lentement, comme une large spirale. Devant vous, une vieille femme est assise sur un gros rocher.
Elle porte une grande robe sombre à capuche recouverte de symboles lumineux. Vous en reconnaissez certains, mais pas tous.
Sur ses genoux, un bol noir en terre, rempli de volutes de brouillard.
Au fond de vous, vous avez reconnu l’Esprit de l’If.
Elle est en train de fixer le bol, et ne donne pas d’indice quant à votre présence. Vous vous asseyez à côté d’elle sur la pierre.
Concentrez-vous, afin de bien ressentir où vous êtes.
Sentez le froid glacial qui s’échappe de la pierre où vous êtes assis et qui émane de son corps à elle.
La femme à la capuche commence alors à remuer le contenu du bol et vous plongez votre regard dans les volutes en oubliant tout le reste.
Au fond du bol, vous revoyez des souvenirs, des scènes de votre vie, des gens, des endroits, des choses qui ont ou ont eu de l’importance pour vous.
Laissez ces images grandir et plongez dans vos souvenirs jusqu’à en faire partie, à les revivre. Vous êtes en train de devenir le contenu du bol.
À présent, lentement, un par un, vous commencez à dissoudre ces événements et images.
Vous ne les rejetez pas nécessairement, bien qu’il y en ait certains que vous désirez oublier.
Allez au-delà de votre ressenti, au-delà de la joie et la tristesse. Regardez ces événements objectivement, comme s’ils étaient ceux d’une autre personne.
Continuez à mélanger ces images de votre passé dans le bol lumineux, jusqu’à ce qu’elles se dissolvent.
Regardez de nouveau dans le bol et vous y voyez, non plus votre passé, mais un liquide luisant de possibilités, une spirale d’étoiles qui se détache du ciel obscur.
Levez les yeux vers la Dame de l’If. Elle tient toujours son bol sur ses genoux, mais maintenant sa capuche est baissée et vous pouvez voir un visage sans âge qui rayonne de l’intérieur.
Assis à côté d’elle, vous ressentez maintenant de la chaleur s’échapper d’elle, et de l’espace autour de vous.
Votre corps baigne dans cette chaleur. Sentez cette chaleur. Sentez le sang qui circule dans vos veines, sentez la terre à vos pieds qui pulse comme un cœur qui bat.
La Dame de l’If se lève alors et écarte les bras.
Elle rejette sa cape en arrière et une lumière dorée s’échappe de ses doigts et de sa chevelure.
Elle rayonne, en connexion avec toute chose, en connexion avec la vie. Puis elle disparaît, laissant l’air ambiant scintiller de lumière.
Au-dessus de votre tête, de la lumière pénètre au travers des branches de l’if comme un millier de minuscules étoiles.
Vous soulevez alors une branche qui vous bloquait le passage et seul, vous vous dirigez vers la sortie du tunnel, vers la lumière du soleil levant.
Prenez un instant pour sentir le soleil. Écartez les bras et respirez profondément. Revenez doucement dans le présent et dans votre espace de méditation.
Ouvrez les yeux, et s’il fait toujours sombre, rallumez la bougie.
Prenez votre journal et écrivez-y ce qui vous passe par la tête : vos sentiments, vos émotions, vos observations. Concentrez-vous sur ce dont vous vous souvenez de votre rencontre avec la Dame de l’If, les sons ou les mots que vous avez entendus, les images que vous avez vues, les idées, la connaissance et les messages que vous avez reçus. Vous pouvez inventer une multitude de questions directement liées à votre situation personnelle.
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Voici un exemple de questions que vous pouvez utiliser comme point de départ dans vos réflexions de votre journal :
- Lorsque (être aimé) est décédé, j’ai…
- Lorsque j’ai perdu (mon emploi, ma relation amoureuse…), la première chose que j’ai faite est…
- Lorsque j’aurai terminé (l’école, mon projet …), je
pourrai ensuite… - Lorsque je pense à ma propre mort, je ressens….
- Mes sentiments sur l’après-mort sont…