FAERIE FAITH 101 : Ce n’est pas un simple nom
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau
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Dans mon dernier article, j’ai parlé de la façon dont on calcule le début de la première lune du Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques. Bien, je me suis rendu compte que le concept pouvait encore rester peu clair pour certains, et d’autres peuvent penser que ce n’est pas vraiment important, et que le noms des lunes : Bouleau, Sorbier, Frêne, Aulne, etc., sont simplement des noms de rechange pour les mois laïques de notre calendrier grégorien moderne. Ce n’est pas plus précis que de dire qu’il n’existe aucune différence pour quelqu’un de naitre sous le signe du Scorpion ou de la Balance, que ce sont juste des noms pour un moment particulier de l’année, et qu’ils n’ont aucune incidence sur la personne en question.
Le Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques, tel que mis en pratique par la Faerie Faith, est plus qu’un simple système de noms de rechange pour les 12-13 cycles de la lune qui se produisent en une année solaire de 364 jours. Chacune des 13 lunes dans le calendrier est nommée d’après un arbre ; dans cet ordre : Bouleau, Sorbier, Frêne, Aulne, Saule, Aubépine, Chêne, Houx, Noisetier, Vigne, Lierre, Roseau et Sureau. La lune du Bouleau est toujours la première, et elles se succèdent dans l’ordre cité ci-dessus, avec le Sureau qui tombe toujours en dernier. Le calendrier commence durant les quelques jours après le Solstice d’Hiver, et se termine toujours au Solstice d’Hiver, et ne dépasse jamais cette date. C’est une date solaire fixe : par fixe, je veux dire que c’est le jour où la nuit est la plus longue et le jour le plus court. Après ce jour, habituellement le 21 ou 22 décembre, les journées commencent à s’allonger et nous entrons dans un nouveau cycle solaire. Ce fait est reconnu par notre calendrier grégorien, qui commence le 1er janvier, 8-9 jours après le Solstice d’Hiver. Une partie de la raison de ce bref délai dans le calendrier grégorien réside dans les 10 jours perdus lorsque nous sommes passés du calendrier julien au calendrier grégorien, en 1582 dans certaines parties d’Europe, en 1700 pour les États allemands protestants et en 1750 en Amérique et en Grande-Bretagne. Pour une explication complète de ce basculement, voir mon article « Origins of our Modern Calendar » dans le numéro 4, septembre 1993.
La date du Solstice d’Hiver est à peu près le seul point fixe dans le Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques, mais nous pouvons situer approximativement quelques dates tout au long du calendrier. Parlons de la longueur des lunaisons : le folklore nous dit qu’un cycle lunaire fait 28 jours, comme le cycle mensuel d’une femme. Si vous multipliez 28 jours par 13 lunaisons, et ajoutez un jour supplémentaire, vous obtiendrez idéalement une année de 365 jours, qui est une année standard du calendrier grégorien (la véritable longueur d’une année solaire est de 365,2422 jours – Irwin, pg. 95). Mais la nature ne fonctionne pas en conformité avec un ensemble d’années de 365 jours. En réalité, un cycle lunaire peut varier de 28 à 30 jours. Si vous avez 13 lunes de 29 jours chacune, sans même y ajouter aucune des lunes renégates de 30 jours, vous obtiendrez une année de 377 jours (en réalité, il y a 12.368 mois lunaires dans une année solaire – Irwin, pg. 80). Évidemment, si vous essayez de faire correspondre ce système de calendrier lunaire aux limites du calendrier solaire balisé par le Solstice d’Hiver, cela ne fonctionnera pas tout bonnement.
Alors que fait-on ? Au lieu d’essayer de commencer avec le Bouleau après le Solstice d’Hiver et continuer fidèlement jusqu’à la fin du mois du Sureau avant de clore l’année, et ainsi d’avoir un mois du Sureau qui se poursuit jusqu’au mois de Janvier suivant, et d’avoir toutes sortes de problèmes avec le calendrier de l’année suivante, nous terminons l’année au Solstice d’Hiver, peu importe où nous en sommes arrivés dans le cycle lunaire. Non, ça ne donne pas un beau calendrier tout propre avec exactement 13 lunes de 28 jours chacune, mais nous essayons de travailler avec le système naturel des choses, plutôt qu’avec un dispositif artificiel. Même le calendrier grégorien prévoit la variation des jours sur une période de temps comprenant sa journée intercalaire.
Ça, c’était la partie facile. Maintenant, la partie difficile – quand commençons-nous la prochaine année lunaire ? Eh bien, évidemment, peu de temps après le Solstice d’Hiver. Pour une explication complète, voir dans le dernier numéro (#24), l’article Faerie Faith 101. Je vais vous donner un indice, néanmoins c’est surtout basé sur des conjectures. Le 2 février, ou Imbolc, tombe toujours durant la lune du Sorbier, la 2e lunaison. Alors, trouvez le 2 février et remontez le cycle lunaire jusqu’à la nouvelle lune. C’est le début de la lune du Sorbier. Et le jour avant celui de la nouvelle lune était le dernier jour du Bouleau. Maintenant, remontez cette lunaison. Si vous arrivez jusqu’à la nouvelle lune précédente avant d’atteindre le 21 décembre (ndlt : dans le calendrier grégorien, le solstice d´hiver peut tomber le 20, 21, 22 ou 23 décembre, mais il tombe généralement le 21 ou le 22 décembre), alors vous aurez la lunaison entière du Bouleau et les jours entre le Solstice d’Hiver et cette nouvelle lune seront les Jours Intermédiaires. Si vous atteignez le 21 décembre avant de parvenir à la nouvelle lune (on remonte en arrière, souvenez-vous), alors vous aurez simplement une lunaison courte pour le Bouleau, qui commence le jour après le Solstice d’Hiver. Vous devrez probablement trouver un calendrier qui liste les phases lunaires pour cela pour bien comprendre, ce qui est une bonne raison d’acheter Lunar Calendar : Dedicated to the Goddess in Her Many Guises © ! […]
Maintenant que nous avons établi quand l’année lunaire commence et se termine, parlons des lunes elles-mêmes. Pourquoi sont-elles nommées ainsi ? Quelle signification ont-elles pour vous, personnellement ? C’est un très vaste sujet et qui demanderait d’être traité dans de très très nombreux articles pour l’expliciter pleinement. Je vais essayer de le faire succinctement.
Si vous regardez dans le Lunar Calendar : Dedicated to the Goddess in Her Many Guises ©, au centre de chaque spirale de phases lunaires qui constituent une lunaison, vous verrez un court texte de présentation à propos de l’arbre qui donne son nom à la lune. Par exemple, le Houx (mon préféré) : « Protège des émotions négatives de haine, d’envie, de suspicion et de cupidité en décuplant amour, positivité et chance. Encourage la guérison par la protection de l’amour au sein de la communauté. » On dirait le charme, ou « majick », associé à cet arbre, et en partie, c’est ce dont il s’agit. Mais qu’est-ce que ce charme nous raconte durant la lune du Houx, qui tombe habituellement aux environs de Juillet ou Août, les gens, et pas seulement les Wiccans, mais tout le monde, vivent des émotions fortes de haine, d’envie, de suspicion et de cupidité. C’est spécifique à cette époque particulière de l’année, qui est aussi connue sous le nom de « Dog Days » de l’été (ndlt : les jours de canicule). Ça vous semble familier ? N’avez-vous jamais eu envie de tabasser quelqu’un qui vous a gonflé lorsque la chaleur était si intense que vous ne parveniez plus à réfléchir correctement ? N’avez-vous jamais eu l’impression que tout le monde en avez après vous à cette période ? Dans le système de guérison appelé Remèdes des Fleurs de Bach, développé par le Dr Edward Bach dans les années 1930, le remède Holly est pris contre « la haine, l’envie, la jalousie et la suspicion » (Chancellor, pg. 107). Ces essences florales, dont Holly (ndlt : houx), sont fabriquées à partir des feuilles et des fleurs des arbres eux-mêmes, qui sont des plantes d’un ordre supérieur. Chacun incarne une certaine qualité de l’âme, ou possède des ondes énergétiques particulières. Chacune de ces qualités d’âmes d’origine végétale est en harmonie avec une certaine qualité d’âme dans une personne ; c’est-à-dire, avec une certaine fréquence dans le champ d’énergie humain. L’âme humaine contient toutes les qualités d’âme des Fleurs de Bach, et je crois, de tous les arbres du Calendrier Lunaire, comme les potentiels d’énergie, les vertus ou les étincelles divines. C’est pourquoi, ces remèdes floraux du Dr Bach contiennent l’essence, ou l’esprit, des arbres et guérissent certains états émotionnels.
Le Dr Bach a découvert ces remèdes en écoutant les arbres. Sa sensibilité était si fortement développée qu’il a simplement eu besoin de placer un pétale d’une plante concernée sur sa langue pour être conscient de ses effets sur le corps, l’âme et l’esprit (Scheffer, pg 16-17). Il n’a pas juste décidé que le Houx guérirait l’envie, et le pommier sauvage, les sentiments d’impureté, et le Saule, les ressentiments. Il n’a pas attribué arbitrairement des émotions aux arbres. Il s’agit des véritables essences des arbres. Je ne sais pas pourquoi c’est ainsi. Personne ne le sait. Mais ça fonctionne. Ça fonctionne pour moi, pour vous et pour tous les autres. Ces essences fonctionnent aussi sur les enfants, les animaux domestiques, les poissons et les plantes vertes. Je ne pense pas vraiment que le pouvoir de suggestion soit la question quand vous touchez à ces domaines !
Alors, si nous acceptons la théorie selon laquelle les arbres possèdent chacun une certaine essence, ou personnalité, et que la baguette d’un arbre ou l’essence fabriquée à partir d’un arbre peuvent guérir les émotions négatives qui y sont associées, nous voulons ensuite savoir pourquoi les arbres, et leurs personnalités, se succèdent ainsi durant l’année. Eh bien, je vais être un puits de science, je ne sais pas vraiment. Mais ce que je sais, de ma propre expérience et de l’expérience des autres avec qui j’ai discuté, c’est qu’aux environs de Mars, nous avons tendance à nous sentir impatient ; vers Mai, nous éprouvons du ressentiment (Saule) ; à la fin de l’été, nous avons juste envie de tirer sur tout le monde pour les mettre hors état de nuire (Houx) ; et à la fin de l’année, nous pouvons ressentir du désespoir, de l’inquiétude et de la peur (Sureau). Tout le monde ne ressent pas les mêmes exactes émotions (heureusement!), ni ne ressent ces choses au même degré. Les gens qui sont plus équilibrés intérieurement ressentent les aspects plus positifs de ces périodes-là, alors que ceux qui manquent d’équilibre ou sont émotionnellement instables, ou qui ont simplement une faiblesse dans leur personnalité dans un domaine particulier (assez bien équilibrés, mais sujets à une jalousie irrationnelle), sentiront ces émotions négatives beaucoup plus fortement.
De plus, il est important de noter que ces énergies, comme je les appelle, ne se limitent pas à la lunaison à laquelle elles sont connectées. Par exemple, nous pouvons commencer par éprouver du ressentiment envers nos camarades avant que nous entrions réellement dans la lune du Saule, tandis que nous sommes en lune de l’Aulne, ou nous pouvons éprouver du ressentiment qui persiste après la lune du Saule. Ces énergies ne s’arrêtent pas totalement lorsque la lune est noire dans le ciel. Mais elles ont tendance à culminer en intensité aux environs de la pleine lune et à s’estomper avant ou après celle-ci. Et vous pouvez être sûr que sur la population dans son ensemble, vous observerez moins de ressentiment ou de pétage de plombs en Janvier ou Février qu’en Mai ou en Août. Souvenez-vous, c’est avec la Nature que nous traitons. Elle ne nous donnera rien d’absolu, et essayer d’en faire des affirmations absolues et de conformer ces énergies au calendrier laïque est insensé.
En espérant que ce texte aura répondu à la question : pourquoi les mois des arbres sont ainsi nommés ? Autrement dit : ils sont appelés Bouleau, Sorbier, etc., parce qu’il s’agit des énergies et des arbres associés à ces périodes de l’année. Les énergies de l’arbre du bouleau – autorité, autodiscipline, commencement – sont plus fortes au tout début de l’année et ce sont les mêmes énergies que le bouleau lui-même guérit (énergies négatives) ou met en valeur (énergies positives). Maintenant, je suppose que vous pourriez appeler le bouleau, peuplier, mais ça ne le fera pas entrer dans l’espèce Populus, et cela ne changera pas les énergies de cette époque de l’année. Ainsi nous pouvons tout aussi bien appeler les arbres et les lunes par leurs noms appropriés.
Voici une autre réflexion : envisagez l’année comme un biorythme cosmique. La partie la plus basse de cette onde sinusoïdale se situerait au Solstice d’Hiver, lorsque la lumière commence tout juste à grandir en force. La partie la plus haute se situerait au Solstice d’Été, lorsque la puissance du soleil est à son zénith. Et les périodes intermédiaires se situeraient, lorsque tout est égal, aux Équinoxes de Printemps et d’Automne. C’est pourquoi « l’humeur » de l’année changerait constamment du Solstice d’Hiver au Solstice d’Été et inversement.
Vous pouvez également voir chacune des lunaisons comme un bio rythme, la partie la plus basse étant la nouvelle lune et la plus haute, la pleine lune. Chaque lunaison aurait donc ses propres changements « d’humeur » ou d’intensité de sentiments et d’énergie.
La meilleure façon de comprendre ces énergies est de les vivre : essayez de vous harmoniser avec le monde qui vous entoure à travers le cycle de l’année. Prêtez attention à vos sentiments, à ceux des autres. Trouvez chacun des arbres et communiquez avec eux, en particulier durant leurs lunes spécifiques. Et par-dessus tout, laissez les arbres être vos professeurs.
Sources :
- Chancellor, Dr. Philip M. Handbook of the Bach Flower Remedies. 1971. C.W. Daniel Co., Ltd., London.
- Irwin, Keith G. The 365 Days – The Story of Our Calendar. 1964. Thomas Y. Crowell Co., New York, NY.
- Scheffer, Mechthild. Bach Flower Therapy: Theory and Practice. 1988. Healing Arts Press, Rochester, VT.