Catégorie : 0ghams
Calendrier celtique des arbres 2015
Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :
Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :
Saule, Aubépine & Chêne
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau
Chacun des 13 mois lunaires a son propre « glyphe », ou vers, tiré du Chant d’Amorgen, un poème ancien qu’aurait entonné le chef barde des Milesiens, envahisseurs de l’Irlande, tandis qu’il posait le premier pas sur l’île en 1268 avant JC. Ce poème a été reconstitué par Robert Graves dans La Déesse Blanche et rattaché à l’alphabet Beth-Luis-Nion, comme suit :
Je suis un Cerf aux sept dents de fer Ou un bœuf aux sept combats, | Bouleau | Beth |
Je suis une vaste étendue d’eau sur une plaine, | Sorbier | Luis |
Je suis un vent sur les eaux profondes, | Frêne | Nion |
Je suis une larme étincelante du soleil, | Aulne | Fearn |
Je suis un faucon sur la falaise, | Saule | Saille |
Je suis beau parmi les fleurs, | Aubépine | Uath |
Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée, | Chêne | Duir |
Je suis une flèche décochée pour la bataille, | Houx | Tinne |
Je suis un saumon dans l’étang, | Noisetier | Coll |
Je suis une colline de poésie, | Vigne | Muin |
Je suis un sanglier cruel, | Lierre | Gort |
Je suis un bruit menaçant venu de la mer, | Roseau | Ngetal |
Je suis une vague de la mer, | Sureau | Ruis |
Qui, si ce n’est moi, connait les secrets du dolmen en pierre brute ? | Solstice d’Hiver |
Chacun de ces vers parle d’une essence particulière des énergies lunaires, et lorsqu’ils sont étudiés en profondeur, ils peuvent nous aider à nous orienter vers une plus grande compréhension du mois de l’arbre. Cette série d’articles tentera d’explorer ces glyphes, et au moins vous poussera à développer votre propre compréhension du sujet.
- Saule/Saille : Je suis un faucon sur la falaise – pour l’agilité
C’est un glyphe approprié pour le Saule, selon Graves, parce que Saille est le mois durant lequel les oiseaux font leur nid (Graves, 209).
Le faucon qui est sur la falaise est, mythologiquement, le même oiseau que le milan, qui est l’oiseau sacré de Borée, le Vent du Nord. Dans la légende grecque, ses fils thraces, Calaïs et Zétès portaient des plumes de milan en son honneur et pouvaient se transformer en milans. L’hiéroglyphe égyptien pour Vent du Nord est un faucon, reliant ainsi le faucon et le milan. Le mot gallois pour faucon est gwalch, semblable au latin falco, ou faucon (dans le texte : falcon), qui est un type de faucon (dans le texte : hawk). Le Gwalchmai mystique (‘faucon de Mai’) ; Gwalchaved (‘faucon de l’été’), ou Sir Galahad ; et Gwalchgwyn (‘faucon blanc’), ou Sir Gawain, sont tous reliés au faucon du Saule (Graves, 209).
Le Saule est une période de mouvement, et le faucon sur la falaise représente ce mouvement. Il est perché sur la falaise, prêt à s’envoler mais pas encore prêt à voler. Le faucon, un symbole de l’air, nous dit aussi que nous avons pleinement quitté les profondeurs aquatiques des quatre dernières lunes.
Le Saule est sacré pour Hécate, Minerve, Héra et Perséphone ; tous les aspects de la Déesse liés à la Mort. Cela peut sembler étrange au moment du printemps, mais rappelez-vous le faucon, en tant qu’oiseau de proie, est porteur de mort lui-même. L’histoire de Gwion illustre cela symboliquement.
Dans l’histoire de Gwion – le garçon qui est mangé par la sorcière sauvage Cerridwen et qui renaît comme l’enfant miraculeux Taliesin – Gwion passe par un certain nombre de transformations pour échapper à la fureur de la Déesse. Ces transformations se succèdent dans l’ordre strict des saisons, tout comme les formes correspondantes que la Déesse prend pour le poursuivre et enfin l’attraper. Tout d’abord, Gwion est un lièvre en automne, saison de la chasse ; Elle devient un lévrier femelle ; puis il se transforme en poisson durant les pluies de l’hiver et, elle, se transforme en loutre ; ensuite il devient un oiseau au printemps lorsque les migrateurs reviennent et, elle, devient un faucon ; et enfin il se transforme en un grain de blé durant l’été, la saison des récoltes et Elle le mange en prenant la forme d’une poule noire à grande crête – la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la Déesse de la Mort (Graves, 400).
Une dernière chose à mentionner, Hécate, la Déesse de la Mort, a pour messager la Chouette, qui nous conduit à la prochaine lune, l’Aubépine.
- Aubépine / Huath : Je suis beau parmi les fleurs
Huath est la saison des fleurs et elle est régie par l’Aubépine ou l’Arbre de Mai. Olwen est la Reine de Mai et la fille de l’Aubépin ou du « Géant Aubépin ». Le nom Olwen signifie « Celle à la Trace Blanche », à cause des trèfles blancs qui poussent dans les traces de ses pas. (Graves, 209-210)
Olwen est un autre nom pour Blodeuwedd (‘aspect de Fleurs’), elle a été créée par le magicien Gwydion à partir de bourgeons et de fleurs (Graves, 41) pour être la fiancée de Llew Llaw Gyffes (Graves, 85). Dans le mythe de Blodeuwedd et Llew Llaw, Blodeuwedd rencontre Gronw et en tombe amoureuse. Elle complote avec lui pour tuer son époux, Llew Llaw. Par ruse, Llew est conduit sur le lieu de mort : Gronw se lève et le tue d’un coup de lance dans le flanc. L’âme de Llew s’élève ensuite sous la forme d’un aigle. (Graves, 310)
Lorsque le père de Llew, Gwydion, part à sa recherche, Blodeuwedd lui dit qu’il a quitté la maison pour aller à la chasse. Gwydion, cependant, en sait plus et voyage à travers tous les pays à la recherche de Llew. Enfin, il créé le Caer Gwydion, ou la Voie Lactée, comme une trace, une voie, par laquelle il recherche l’âme de Llew dans les cieux, et où il la trouve. Pour la punir de sa traîtrise envers son époux, Gwydion la transforme en oiseau, après quoi elle s’enfuit de son beau-père. (Graves, 315)
L’oiseau que Blodeuwedd est devenue est une chouette et elle est appelée Twyll Huan (‘le trompeuse de Huan’) pour avoir causé la mort de Llew, Huan étant l’autre nom de Llew, et tylluan étant le mot Gallois pour chouette. (Graves, 85)
Dans l’histoire, Blodeuwedd est transformée en une Chouette par Gwydion. En réalité, elle a été une Chouette pendant des milliers d’années avant que Gwydion ne naisse – la même Chouette qui est représentée sur les pièces d’Athènes comme symbole d’Athéna, la Déesse de la Sagesse. Sous ses deux aspects de Déesse de l’Amour et Déesse de la Sagesse, Blodeuwedd fait partie d’une pentade, elle-même représentant le Printemps et l’Été, respectivement. Les cinq déesses sont Arianrhod la Déesse-Naissance ; Arianrhod la Déesse de l’Initiation ; Blodeuwedd la Déesse-Amour ; Blodeuwedd la Chouette, Déesse de la Sagesse ; et Cerridwen la Déesse Truie ; qui ensemble représentent les cinq saisons de l’année ou les cinq voyelles du Calendrier Celtique des Arbres (Graves, 315).
Ainsi, nous pouvons le voir dans cette histoire, Blodeuwedd, sous son aspect de Déesse-Amour (Printemps), est le pouvoir de transformation derrière Llew Llaw, qui après sa mort, de la main de Gronw, prend la forme d’un aigle. Son père le trouve et lui redonne sa forme humaine, suite à quoi Llew tue Gronw, l’amant de Blodeuwedd, de la même façon qu’il a été tué, par une lance dans le flanc. Et donc Llew règne à nouveau à la place de Grown. Blodeuwedd est elle-même transformée sous son second aspect, la Déesse de la Sagesse (Eté), qui est la prochaine lune qui conduira l’âme d’Hercule, sous la forme d’un aigle, aux Cieux, et en compagnie des Immortels. (Graves, 126).
[Traduction à suivre]
- Chêne / Duir : Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée – c’est-à-dire, qui donne l’inspiration
Bibliographie :
- Graves, Robert. The White Goddess. 1948. The Noonday Press, New York, NY.
[Saille] Un panier à offrandes
Deux jours avant la pleine lune, je suis partie à la rencontre d’un Saule. Après avoir arpenté un ruisseau un long moment, j’en ai trouvé un qui a bien voulu me donner une baguette et une brassée de branches pour faire un panier à offrandes et refaire mon stock d’herbes à potion ! ;) Tout le temps que j’ai passé avec lui, une petite couleuvre était là dans ses branches à prendre les rayons du soleil… Avant de repartir, je lui ai laissé quelques cadeaux, une pièce de monnaie, des cristaux de quartz et un morceau d’écorce de pin…

Et après un peu de travail voilà un petit panier de forme très spéciale ! La confection de ce panier a resserré les liens entre nous avec une étonnante facilité. Si vous avez l’occasion de croiser la route d’un Saule qui veut bien travailler avec vous, n’hésitez pas! Même si le panier ne ressemble à rien en apparence, il est déjà une véritable offrande !


Teinture végétale : l’aulne, recettes de jaune d’or
J’ajouterai des recettes de teintures végétales au fil de mes recherches et trouvailles. J’aimerai les expérimenter au fil des saisons pour fabriquer des fils pour mes pratiques sorcières. Ceci permettrait d’incorporer les caractéristiques magiques prêtées aux arbres que nous étudions dans notre tradition.
Aujourd’hui, voici deux recettes de jaune d’or à réaliser à partir des chatons femelles de l’aulne. Mais sachez, qu’en théorie (je précise parce qu’avec les teintures végétales, il y a toujours de surprises), Il est également possible d’obtenir :
- des bruns riches au kaki avec ces mêmes chatons ;
- encore du jaune avec les feuilles ;
- des marrons ou des noirs en ajoutant du sulfate de fer ;
- des tonalités noisette et même orange avec l’écorce par fermentation.
L’aulne (alnus glutinosa) ou aune noir appartient à la famille des cupulifères.
- Quelle partie utilisée : les chatons femelles.
- Epoque de récolte : octobre-novembre.
- Lieux : près des cours d’eau, sur les terrains humides.
Recette n° 1 :
- 400 grammes de chatons femelles*
- 100 grammes de laine
- 10 grammes d’alun
- Pas de mordant
Faire bouillir les chatons pendant 30 minutes. Y mettre la laine non mordancée avec l’alun. 60 minutes d’ébullition.
Note : certains auteurs conseillent de réduire en poudre ou, au moins, de broyer les chatons auparavant.
Recette n° 2 :
- 300 grammes de chatons femelles
- 100 grammes de laine
- 10 grammes d’alun
- 3 grammes de craie
- 2 grammes d’étain
- Pas de mordant
Faire bouillir les chatons durant 30 minutes. Y mettre la laine non mordancée avec l’alun et la craie. 60 minutes d’ébullition.
Le lendemain, y dissoudre 2 gr d’étain. 30 minutes d’ébullition.
Laver à l’eau légèrement savonneuse.
Conseils pratiques :
- La laine non mordancée doit toujours être mouillée avant de la plonger dans le bain de teinture, afin qu’elle reste douce.
- Ne jamais faire bouillir trop fort la laine et la laisser toujours refroidir dans le bain de teinture avant le rinçage.
- Toujours bien dissoudre les produits chimiques dans de l’eau chaude, avant de les mettre dans le bain de mordançage ou de teinture.
- Le bain de teinture dans lequel on a commencé par cuire le matériau végétal pendant une demi-heure ou une heure, doit être refroidi jusqu’à 40° avant d’y plonger la laine, mordancée ou non.
- Toujours bien rincer la laine à l’eau tiède après la teinture.
D’après Teintures végétales de Nel Goublitz, éditions Dessain et Tolra.