Reiki & Ogham

Reiki & Ogham. Par Ash. Extrait du site « Tribe of the Sun ». Traduction par Fleur de Sureau.

Tous les symboles reiki donnent une intention à l’énergie universelle de vie. Cho Ku Rei met en route l’énergie, Sei Hei Ki est pour la guérison des émotions et le mental, Zonar est utilisé pour les vies passées et les questions karmiques, et Raku pour l’ancrage.

Semblable aux runes, l’Ogham, prononcé ogam ou Om, est un ancien alphabet irlandais utilisé de nos jours comme système divinatoire. Ses lettres, connues sous le nom de feda, peuvent être écrites soit verticalement, soit horizontalement. Pour éviter toute confusion, j’utiliserai le sens vertical puisque c’est la façon la plus proche de tracer les symboles reiki. Les feda sont lues et tracées du haut vers le bas ou de la gauche vers la droite.

Beith, prononcé Bayth (ndlt : j’ai laissé les prononciations à l’anglaise, copiez-collez-les dans Google traduction pour les écouter), est utilisé pour la purification ou le nettoyage qui peut être appliqué aux chakras, blessures ou de manière holistique contre les infections virales ou bactériennes. Cela fonctionne bien avec toute autre feda, notamment nGetal, Fern et Coll, mais sans s’y limiter non plus.

Lus, prononcé loosh, fonctionne bien lorsqu’on utilise des herbes ou plantes comme éléments du processus de guérison. Lorsque vous préparez une tasse de tisane médicinale, dessinez Lus au-dessus de celle-ci et faites infuser les herbes médicinales avec l’énergie reiki. Buvez la tisane. Cela favorisera l’énergie de guérison des herbes utilisées.

Fern, prononcé fairn, est l’ogham de protection. À des fins reiki, j’utiliserais uniquement Fern en association avec une autre feda, notamment Gort, nGetal ou Dair. Dans le contexte de séances de guérison reiki, Fern fonctionne comme un bouclier ou une carapace protectrice sur une blessure pendant que celle-ci guérit.

Sail, prononcé sahl, peut être utilisé si le patient a des problèmes de circulation [sanguine]. L’ogham aidera à favoriser le flux sanguin et il fonctionne bien en association avec le saule. (Voir la page sur le Reiki et la Nature pour plus d’informations sur l’usage des arbres en reiki.)

Dair, prononcé dar, a une énergie similaire à la rune Uruz car elle représente le très solide chêne. Utilisez cet ogham lorsque le patient a besoin de courage ou de force physique supplémentaire. Dair fonctionne bien avec nGetal pour la force durant le processus de guérison.

Coll, prononcé coal, peut être utilisé par le praticien reiki avant la séance de guérison sur lui-même afin de favoriser sagesse et inspiration à travers les sentiments. Il est incroyablement important, en tant que praticien reiki, de faire confiance à vos ressentis et obtenir des informations par leur biais. Utilisez en dessinant le symbole sur vos mains, votre cœur ou votre troisième œil. Pour plus de concentration, utilisez Beith avant Coll, afin de favoriser la clarification de l’esprit.

Muin, prononcé mwin, est très similaire à la rune Ansuz. Muin peut être utilisé si une personne a des blocages au niveau du chakra de la gorge afin de l’aider à développer la communication. Dessinez cet ogham en bleu clair sur les cordes vocales. Ne pas l’utiliser si la personne a le chakra de la gorge surdéveloppé.

Gort, signifie croissance, est un ogham parfait pour ressouder les os, cicatriser ou mettre en route une nouvelle vie. Combinez Gort avec nGetal pour la guérison, ou combinez Gort avec Ailm pour tomber enceinte.

Straif, est très similaire à la rune Kenaz car c’est l’ogham de la transformation. Utilisez cet ogham lorsque le patient veut surmonter des addictions, atténuer ses peurs, guérir des traumatismes du passé ou des problèmes de vies antérieures, et aider à ouvrir des chakras bloqués. Straif peut aussi être utilisé si des changements majeurs en général sont souhaités par le patient. Utilisez cet ogham seulement si vous connaissez les intentions du patient avec la séance.

Ailm, prononcé all-um, peut être utilisé seul ou en association avec Gort pour favoriser la fécondité chez quelqu’un qui souhaite avoir un enfant. Dessinez le symbole sur les chakras racines ou sacré.

Edad, prononcé ay-dad, peut être utilisé dans une multitude de buts, notamment dans le cas des traumatismes oculaires (c’est-à-dire chirurgie), pour être guidé durant une séance reiki et pour l’ouverture du chakra bloqué du troisième œil. Il fonctionne bien en association avec nGetal ou Straif.

Idad, prononcé ih-dad, est l’ogham pour la mémoire. Idad peut être utilisé avant d’étudier pour des examens afin d’augmenter la mémoire, ou il peut être employé pour aider le traitement des Alzheimer. Je n’utiliserais pas Beith en association avec cet ogham si le patient souffre déjà de perte de mémoire.

L'alphabet irlandais primitif et le dieu Ogmios
cf. D’Arbois de Jubainville, L’alphabet irlandais primitif et le dieu Ogmios, 1881

[Muin] L’ogham de la vigne par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : récolte. Réalisation d’un projet. Célébrations.

Renversé : se laisser aller à l’excès, intoxication.

Il n’est pas clair si Muin fait référence à la vigne, introduite sur les Îles Britanniques pendant l’Âge de Bronze, ou, comme certains spécialistes modernes l’avancent, au mûrier. Le Livre de Ballymote nous dit que Muin était utilisé pour préparer de l’hydromel, qui peut être distillé en utilisant des mûres. Quelque soit le vin auquel il est fait référence ici, la vigne est reliée à l’idée de récolte et à la fabrication de brevages alcoolisés. Le processus de fermentation des grappes/baies au vin est un symbole de la transformation de l’âme.

Usages magiques : magie pour attirer la prospérité, pour rendre un projet fructueux.

Le Saumon de la Sagesse

Traduit depuis le site The Dance At Alder Cove

celtic_fishLe saumon de la sagesse (en Irlandais : bradan feasa) est une créature présente dans le cycle de Fenian dans la mythologie Irlandaise. Ce saumon était parfois appelé Fintan (ou Finntan) autrefois. (Il est parfois confondu avec Fintan mac Bochra, qui était aussi nommé « le sage » et fut transformé une fois en saumon.) Les récits diffèrent sur le fait que Fintan soit un poisson commun ou un Immortel, qui pouvait être mangé et cependant continuer à vivre.

Le saumon est l’une des figures principales dans l’histoire de Fionn, qui raconte les premières aventures de Fionn mac Cumhaill. D’après ce mythe, un saumon ordinaire mangea neuf noisettes tombées depuis neuf noisetiers dans le Puits de Sagesse (Tobar Segais). Ce faisant, le saumon reçut toute la sagesse du monde. De plus, la première personne qui mangerait de sa chair recevrait également cette connaissance.

Le poète Finn Eces passa sept années entières à trouver et pêcher ce poisson. Un jour, il réussit à accomplir cet exploit, et demanda à Fionn, son serviteur et fils de Cumhaill, de le cuisiner avec la recommandation de ne pas le manger. Fionn prépara l’animal, le tournant encore et encore sur sa broche au dessus du feu, mais lorsqu’il toucha de son pouce le saumon pour voir s’il était cuit, il se brûla avec la graisse suintant du poisson. Fionn mis instinctivement son pouce à sa bouche pour soulager la douleur, sans savoir que toute la sagesse de Fintan était concentrée dans cette petite goutte de gras. Lorsqu’il apporta le plat à Finn Eces, celui-ci se rendit compte que les yeux du jeune homme brillaient d’une nouvelle lueur. Il demanda alors à son serviteur s’il avait goûté au met. Niant avoir mangé le poisson, le garçon expliqua ce qui s’était passé. Finn Eces réalisa que Fionn avait reçu la sagesse du saumon, et lui donna le plat à manger. Ainsi, Fionn reçut toute la connaissance du monde. Sa vie durant, Fionn put faire appel à cette sagesse en mordant son pouce. Le pouvoir obtenu de Fintan permit à Fionn de devenir le chef des Fianna, les héros réputés des mythes Irlandais.

Les symboles du poisson :

Fertilité, Eternité, Créativité, Féminité, Chance, Bonheur, Sagesse, Transformation

 Le saumon est sacré dans la mythologie gréco-romaine, puisqu’il y porte le symbole du changement et de la transformation, comme dans le mythe d’Aphrodite et Eros qui se changent en poissons pour échapper au féroce Typhon.

Dans la chrétienté, le poisson est un symbole d’abondance et de foi, par exemple dans l’histoire biblique des poissons et des pains. Il y a également plusieurs références bibliques où le Christ et ses disciples sont considérés comme des pêcheurs d’hommes. Ici, l’Homme est représenté comme le poisson transformé et l’océan est le symbole de l’abysse des péchés dans lequel l’homme se trouve.

Dans la tradition païenne, le poisson est considéré comme un symbole féminin de fertilité et comme un attribut de la Déesse. L’eau est un emblème naturel des flots émanant de la Déesse Mère primordiale, et donc toutes les créatures aquatiques (y compris le poisson) sont des aspects de la fertilité et du pouvoir de la déesse.

Dans les anciens mythes indiens, le poisson est un symbole de transformation et de création. On peut remarquer cela par exemple dans le mythe qui voit Vishnu se changer en poisson (Matsya) afin de sauver le monde d’une inondation. Sous cette forme, il guida le bateau du roi Manus (qui transporte les quelques survivants sélectionnés et les graines de la vie pour recréer le monde après l’inondation) vers la sécurité.

Les anciens mythes africains parlent de Mangala, le créateur, qui planta des graines dans le ventre cosmique. De ces graines deux poissons sortirent, et s’installèrent dans le cosmos, au dessus des eaux de la création. Nous pouvons voir dans cette légende que le symbole du poisson concerne encore la fertilité et la créativité, en incarnant une nouvelle phase de vie.

En Chine, le poisson est le symbole de l’unité et de la fidélité et on dit que le poisson (particulièrement les carpes koi) nage souvent par paire. Avec ceci en tête, les poissons sont des cadeaux de mariage réguliers, sous forme de talismans ou de figurines représentant les jeunes mariés et augurant d’une union fidèle et parfaite. Ils représentent également la fertilité et l’abondance grâce à leur capacité à se reproduire rapidement.

De plus, dans le bouddhisme, le poisson représente la joie et la liberté. L’animal fait aussi partie des huit symboles sacrés du Bouddha : la Conque, le lotus, l’ombrelle, la roue, le nœud, deux poissons dorés, la bannière de la victoire, le vase.

Dans les cultures nordiques et européennes, le poisson est synonyme d’adaptabilité, de détermination, et le flot de la vie. Ils ont souvent observé que le poisson présente de grandes capacités d’adaptation dans la nature, et ils ont adopté ces caractéristiques. Les saumons sont souvent vénérés pour leur détermination à accomplir leur voyage annuel vers les lieux de fraie, luttant contre le courant tout le trajet.

Le saumon des amérindiens est électrique, concentré, intuitif, et complètement dans la créativité. Son énergie est palpable. De nature motivé, l’assurance et l’enthousiasme du saumon est communicatif. Rapidement, tout son entourage le suit, même si les idées semblent tirées par les cheveux. Généreux, intelligent, intuitif, le saumon n’est jamais à court d’amis. Cet animal représente un besoin de buts et de raisons d’être, et n’a pas de soucis à trouver des volontaires pour le suivre dans ses croisades. Soutenu par ses pairs, le saumon est stable, calme, sensuel, et généreux. Laissé à ses propres pensées, celui qui porte en lui ce symbole animal peut devenir égoïste, commun, et intolérant aux autres.

Grottes de Zugarramurdi

La grotte des Sorcières se trouve près du centre de Zugarramurdi, a l’ouest sur la route qui menait a Sare.

La cavité principale de ce complexe carstique superficiel est née d’Infernuko Erreka- La Rivière de l’Enfer, toujours active aujourd’hui. Cela a crée un site long de 120 mètres et large de 10-12 mètres,  du nord vers le sud Ouest. Au dessus de la grotte se trouvent deux galeries dans la même direction que la cavité principale.

On y trouve des vestiges archéologiques. par exemple des morceaux de silex magdalénien découverts en 1935 par Joxe Migel Barandiaran, ou quelques céramiques préhistoriques.

Cependant c’est son essence même qui donne son nom a cette grotte, son essence de grotte de sorcières

Qui étaient donc ces sorgin-sorcières?

Il existe deux version quant à l’origine du mot sorgin.  Selon la première version c’est sortze-gin ( naissance-agir) c’est a dire sage femme. L’autre version préfère sorte-gin ( sort-agir), diseuse d’avenir, faiseuse de sorts, oracle. Tout comme la rivière d el’Enfer a usé les rochers, l’utilisation du mot sorgin en a usé le sens. La légende des sorcières nous est parvenue mais pas la vérité intérieure; les histoires de sorcières mais pas l’Histoire.

Au début du XVII ème siècle à Zugarramurdi, la vie était liée a la terre et donc, les connaissances, les usages  et le monde magique de l’époque étaient principalement païens. ces personnes appelées sorgin avaient la connaissance de la nature, des plantes et des plantes médicinales-certains étaient des hommes mais la majorité étaient des femmes. Elles savaient également beaucoup sur la fertilité, la reproduction et la contraception de l’époque. La grotte était le lieux de leurs fêtes, rituels sacrés ou cérémonies, l’intérieur symbolique de la terre-mère.

la société de cette époque détenait la mythologie  et un mode de vie lié a la terre; le propriétaire en revanche était Léon de Aranibar, abbé d’Urdax. Les paysans du village étaient ses métayers et ses locataires . L’église catholique voulait que ces gens qui vivaient tant liés a la terre se mettent a regarder vers le ciel. L’abbé d’Urdax , étant aussi l’émissaire secret de l’inquisition, révéla qui y avait des sorgin à Zugarramurdi et, sur sa demande, Valle Alvarado, représentant de l’inquisition, fut envoyé de Logrono à Zugarramurdi.

L’inquisition voyait d’un très mauvais œil ces communautés  aux coutumes différentes, aux croyances et connaissances différentes et qui plus est, qui parlaient une autre langue. L’incompréhension et la volonté de soumettre transformèrent ces rites et fêtes en akellare (sabbat), les chants en conjuration, les mots en injures et les croyances païennes en magie noire.

Le pouvoir répandit la peur, la peur la suspicion, la suspicion le silence et le silence rendait les puissants encore plus puissants. On commença a montrer du doigt les gens au mauvais sort . Cette peur diffuse était un terrain efficace pour propager la méfiance en ces temps d’épidémie, de famine et de sécheresse. N’importe qui était suspect, n’importe qui pouvait être sorgin. Les voisins devenaient espions et délateurs.

L’inquisition arrêta 300 personnes a Zugarramurdi et aux alentours, jeunes et vieux, femmes et hommes. En 1610 ils emmenèrent 53 d’entre eux au Procès de Logrono pour les juger. On les accusa, entre autres, de renier la chrétienté, d’orgies sexuelles, d’avoir le diable pour dieu, d’empoisonnement et de provoquer des tempêtes maritimes.

On brula 11 des accusés. Six en chaire et en os et on brula le portrait de 5 autres morts de faim dans les geôles. 18 des accusés avouèrent et furent blanchis , les autres subirent des peines de prisons et des expropriations.

la chasse aux sorcières au delà de Zugarramurdi fut une croisade menée dans toute l’Europe avec comme objectif d’ancrer une savoir et une religion hégémoniques.

Le mot sorgin recèle bien des choses encore: malgré toutes les embuches de l’histoire officielle et au delà de tous les balais volants des contes pour enfants, ce mot parle du harcèlement brutal subi par les habitants du village.

Ce sont les sorgin qui se retrouvaient  dans cette grotte qui ont fait connaitre Zugarramurdi. Vous allez commencer un voyage vers ce passé. Si vous prêtez attention , vous entendrez l’histoire conservée par l’écho des pierres.

plan grotte

 

 

 

La Poule

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Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 347.

Q – querq, poule ; quiarc, couleur de souris.

Pourquoi la poule est-elle associée à la grue ?

Facile : quand la moisson a été charriée et que les glaneuses sont parties, la poule est lâchée dans les champs de blé pour qu’elle puisse  avaler ce qu’elle peut trouver. Et un petit concurrent couleur de souris s’y faufile avec elle.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 467.

Les transformations de Gwion se présentent en ordre saisonnier strict : lièvre en automne, saison de la chasse, poisson pendant les pluies de l’hiver, oiseau au printemps lorsque les migrateurs s’en reviennent, et finalement grain de blé en été saison de la moisson. La Furie se rue à sa poursuite d’abord sous la forme d’une levrette, puis d’une loutre, puis d’un faucon et elle l’attrape finalement en prenant la forme d’une poule noire à haute crête (la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la déesse de la mort). Dans ce récit, l’année solaire se termine avec la saison des vendanges, au début de l’automne, ce qui fait penser que l’origine de l’histoire dut se situer en Méditerranée orientale. A l’époque classique, l’année crétoise, cypriote et delphique, comme celle de l’Asie Mineure et de la Palestine, finissait en septembre.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 154.

[…] Pour le Dr MacColloch, Taliésin serait aussi un nom divin et le fait que la poule noire avala le grain de blé dans le Roman de Taliésin prouverait que Taliésin avait été un dieu de l’orge. […]

Extrait du site « l’Arbre Celtique »

Oie : Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l’oie  est un équivalent du cygne, dont la lexicographie ne la distingue pas toujours  nettement. Considérée comme une messagère de l’Autre Monde, les Celtes lui attribuent  des pouvoirs divinatoires. Elle fait alors l’objet chez les Bretons d’un interdit  alimentaire, en même temps que le lièvre et la poule. César, qui rapporte le  fait dans le de Bello Gallico (5, 12), ajoute que ces animaux étaient élevés pour le plaisir (voluptatis causa) mais il n’a pas compris pourquoi. Elle est aussi associée à la guerre et garde une place importante dans  le folklore. Voir le symbolisme du cygne.

Poème [la Déesse Blanche]

Extrait de La Déesse Blanche par Robert Graves (avant l’avant-propos)

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Les saints l’insultent tous et tous les gens sensés
Que gouverne Apollon et ses canons dorés.
Pourtant, pour la trouver, moi j’ai fait le voyage
Jusqu’aux pays lointains qu’elle aurait habités,
Elle dont je voulais scruter plus que l’image,
Sœur de l’écho et du mirage.

Je faillis très souvent m’arrêter en chemin,
Abandonnant ma quête héroïque et têtue.
Dans les feux du volcan je crus bien l’avoir vue,
Sur la banquise, en dehors des pistes, plus loin
Que la grotte des septs dormeurs, et primordiale
La déesse au front blanc tels celui d’un lépreux
Aux yeux glauques, à la bouche rouge, aux cheveux
Jaune miel ondulant jusqu’à son ventre pâle.

Dans le jeune bois vert, la sève du printemps
Célèbre la Montagne-Mère en bouillonnant.
Et chaque chant d’oiseau s’élève alors plus tendre.
Mais moi je peux la voir même en l’âpre Novembre
Dans la magnificence de sa nudité.
Or je sais son passé de trahison. N’empêche :
Je prétends oublier sa froide cruauté
Sans me soucier du point où peut tomber sa flèche.