Dans notre tradition, la tenue d’un journal fait partie intégrante de notre pratique spirituelle. Chaque mois lunaire, nous y consignons nos recherches, nos méditations, les liens tissés avec les esprits des arbres, nos rêves, nos sorts, nos rituels, etc. Ce « carnet de notes » très personnel nous permet notamment, au fil du temps, de prendre du recul sur ce que nous avons accompli, expérimenté et ressenti. Pour ainsi mieux discerner certaines tendances et mieux saisir notre véritable nature spirituelle.
La roue lunaire que Shekhinah Mountainwater propose dans son livre « Ariadne’s thread, a workbook of goddess magic » (1991) peut constituer un outil supplémentaire pour notre journal. D’autant que l’auteur travaillait avec le calendrier lunaire des arbres, basé sur la Déesse Blanche de Robert Graves. Ariadne’s thread fait d’ailleurs partie des livres à lire dans le contexte de l’apprentissage Apple Branch.
Dans ce livre, Shekhinah Mountainwater propose d’acheter ou de fabriquer soi-même un calendrier lunaire magique afin de garder un suivi :
du temps que nous avons consacré à notre apprentissage,
de nos cycles menstruels
et de tout autre événement dans notre vie que nous jugeons utile de noter.
Elle donne un graphique vierge de la roue lunaire et suggère d’en imprimer un certain nombre. Nous pouvons l’agrandir ou le réduire, selon la quantité d’informations que nous voulons noter. L’auteur suggère également de nous amuser :
à coller 13 petites roues lunaires sur une grande feuille cartonnée pour représenter une année lunaire ;
ou encore, à relier de plus grandes roues lunaires à la manière d’un livre ou d’un carnet, pareil à un calendrier standard.
Shekhinah préconise l’utilisation de petits symboles pour noter et repérer rapidement sur la roue lunaire nos lunes rouges, notre énergie, les fluctuations de nos émotions et de notre mental, etc. Elle nous propose le « mooncode » suivant :
Pour nous aider à tenir un suivi de nos cycles, nous pouvons dessiner ces symboles en rouge dans notre calendrier lunaire. Évidemment, nous pouvons également créer les nôtres.
Nous devons également indiquer sur la roue lunaire les moments que nous nous réservons pour pratiquer, ainsi que toute autre date particulière, comme les fêtes, les anniversaires, les rituels, etc.
Sur leur ancien site, Jenai May et Shekhinah Mountainwater donnaient un résumé de ce calendrier de la roue lunaire et de son fonctionnement.
Résumé :
Imprimez/dessinez une roue lunaire vierge. Faites-en environ une vingtaine de copies afin d’en avoir suffisamment pour vous amuser, ainsi que pour l’année, et même davantage… Collez-la sur du papier blanc cartonné. Disposez la roue sur le carton de façon à ce que la pleine lune se situe en haut à gauche et la lune noire en bas à droite.
Étiquetez chaque roue lunaire… Avec un chiffre, un nom et les dates patriarcales. Par exemple : « N° 8, Lune du Houx 2007. Dimanche 15 juillet – Dimanche 12 août 2007. » Vous pouvez trouver les noms des cycles lunaires dans l’article « Seizing the Time ». Ils viennent du système de Shekhinha concernant les Lunes des arbres que vous êtes invitée à utiliser. Ou vous pouvez également nommer vos lunes d’après d’autres magnifiques symboles, comme des pierres, des fleurs ou des animaux. Enfin, vous souhaitez peut-être utiliser différents symboles liés à chacun de vos cycles lunaires. […]
Déterminez la longueur de la lunaison (29 ou 30 jours) à l’aide d’un calendrier.
Le cas échéant, noircissez (ou décorez d’une autre façon) sur votre roue lunaire le jour qui est en trop.
Numérotez chaque lune, en commençant par le premier croissant… Et en continuant dans le sens des aiguilles d’une montre.
Notez les dates patriarcales dans les carrées du centre.
Mettez en évidence la pleine lune.
Mettez en évidence les sabbats.
Notez les jours de la semaine près des dates patriarcales.
Griffonnez les signes astrologiques sur les bords extérieurs à côté de la lune.
Choisissez la manière dont vous allez relier vos roues et décorer la couverture.
Dans le cadre de notre travail sur les arbres lunaires, nous sommes censés réaliser tous les mois une oeuvre créative centrée sur les Mystères de chaque lune. Et en effet, quoi de mieux que l’Art pour atteindre la compréhension non-intellectuelle qu’implique un mystère ?
On peut aborder ce travail par toute technique de notre choix :
peinture, dessin ;
photo ;
sculpture, modelage ;
écriture d’une histoire, d’un poème, d’un mythe ou tout autre texte ;
composer une musique et/ou danser en lien avec la ou les divinités du cycle lunaire en cours ;
illustrer notre Livre des Ombres et/ou notre journal (destinés aux notes pour les lunes) ;
etc.
Puisque ce mois-ci, j’ai fait le choix d’aborder ce travail par le collage, j’en ai profité pour écrire un article sur le sujet. Il aidera peut-être mes camarades de coven à trouver l’impulsion pour la réalisation d’un collage, ou simplement des idées de créations, des pistes, etc.
Le Collage, une technique abordable par tous
C’est une technique simple que nous avons tous pratiqué enfant à l’école maternelle ou peut-être à la maison. Vous vous souvenez probablement des gommettes, des papiers de couleur et de la colle au parfum d’amande.
Selon Wikipédia, je cite : « le collage est une technique de création artistique qui consiste à organiser une création plastique par la combinaison d’éléments séparés, de toute nature : extraits de journaux avec texte et photogravures, papier peint, documents, objets divers. Cela le distingue des papiers collés qui n’emploient que du papier. »
Donc, si je résume, la technique de base ne requiert que 3 actions :
découper (ou déchirer) du papier ;
disposer les images ou les couleurs ensemble (composition graphique ou abstraite) ;
coller les éléments sur une surface (papier rigide, carton, bois, etc.)
Conclusion : c’est à la portée de tous.
Vous n’avez pas besoin de savoir dessiner pour pratiquer. C’est un plus pour tout ceux qui n’osent pas créer, se laisser aller à dessiner, peindre, sculpter ou que sais-je encore ?
L’autre avantage, c’est que le collage est une technique vraiment indulgente. Je m’explique : si vous trouvez que votre composition ne « fonctionne » pas, tant que vous n’avez pas collé les éléments à la feuille, il est toujours possible de vous rattraper et de les repositionner. Sachez aussi qu’il vous est toujours possible d’utiliser une colle repositionnable (oui, oui ça existe, j’en ai même vu dans le magasin bricolage d’une petite ville.)
Alors, puisque je parle de matériel de collage, voici une petite liste. Vous aurez besoin de :
colle (en baton, liquide, en spray… ou encore faite maison) ;
ciseaux (ou de cutter, mais dans ce cas prévoyez un support – carton de récup épais, cutting map, etc. – pour ne pas abîmer votre table et user trop rapidement votre lame) ;
un support pour le collage : papier rigide, carton, bois, etc. ;
vieux magazines, journaux, papiers de couleurs ou à motifs, vieux dessins/vieilles peintures, vieux livres, vieilles photos personnelles ou trouvées dans une brocante, images trouvées sur le net et imprimées (attention aux copyrights), rubans, ficelles, papier de soie, vieilles enveloppes, timbres usagés, restes de papier cadeau, chutes de papier-peint, boîtes en carton alimentaire (genre céréales), vieilles cartes postales reçues ou chinées, boutons, ainsi que des objets que vous aurez trouvé au cours de vos balades comme des plumes, feuilles, coquillages, brindilles, lichens, etc.
et, c’est optionnel, des crayons, des feutres, de la peinture, des pastels secs, gras, etc.
La mission du collage : transformer l’ancien en nouveau, créer l’ordre à partir du chaos. Une expérience transformatrice.
Ceci fait du collage une activité intéressante pour les mystères de la la Lune du Sureau où il est notamment question d’utiliser « l’ancien » pour nourrir « le nouveau ».
L’artiste et art thérapeute Cathy Malchiodi explique ceci dans son livre The Soul’s Palette :
« Le collage a pour mission de donner une seconde vie aux papiers, objets et symboles. C’est un moyen de créer de l’ordre à partir du chaos et de donner naissance à de nouvelles images à partir d’anciennes. Alors que le processus implique de placer des images ensemble sur une surface, cela évoque également la superposition d’idées, de pensées et de sentiments. Le collage peut être une forme de biographie visuelle parce que souvent composé d’images personnelles, de photographies ou de souvenirs. Piocher dans ce qui existe déjà et trouver des associations et significations inattendues en créant un nouveau contexte est vraiment une expérience transformatrice. »
Recycler les vieux magazines
Vous allez pouvoir recycler et donner une seconde vie aux magazines qui traînent sur la table de votre salon. Si vous n’en achetez que rarement, vous pouvez également récupérer ceux que la bibliothèque de votre ville jettent ou demander à votre entourage de vous garder les leurs. C’est comme ça qu’une amie m’a ramenée tout un lot de Géo.
N’oubliez pas que vous pourrez utiliser les images mais aussi les phrases, mots, lettres…
Recycler vos vieux dessins
Si, comme moi, vous dessinez depuis longtemps, vous avez sûrement gardé dans vos cartons à dessin de vieux croquis, de vieilles peintures… Des choses dont vous n’êtes pas suffisamment satisfait pour les exposer mais que vous n’avez pas eu le cœur à jeter. Donnez-leur une seconde chance. Recyclez-les ! Vous pourriez y découper de petits carrés, des bandes, des vagues, etc. afin de recréer une image totalement différente à partir de l’ancienne.
Vous pouvez également vous amuser à peindre de grands aplats, des motifs graphiques ou autre sur une feuille puis les découper.
Trésors récupérés lors de vos balades en nature
Il peut s’agir de fleurs, de feuilles, de mousse, de lichen, d’écorces, de tiges, de brindilles ou de plumes…
Je fais généralement sécher mes fleurs dans un cahier, entre deux buvards. Sous le poids de quelques gros livres. Une fois sèche, elles peuvent être intégrée à un collage, une peinture, etc.
Feuilleter, découper, collecter, coller : une activité relaxante, ludique et qui stimule la créativité
La collecte d’images peut prendre du temps, je déchire les images qui me plaisent au fil du temps et les garde dans un classeur pour « plus tard » et une boîte. Ce classeur me sert de « banque d’images » pour d’éventuelles futures peintures (très pratique quand vous devez peindre un objet ou un animal que vous n’avez jamais vu) ou bien pour des collages.
Mais vous pouvez également prendre une pile de vieux journaux et le décortiquer pour réaliser un collage immédiatement. Ne tombez pas dans le piège de la lecture des articles… Si un article vous intéresse, mettez-le de côté pour plus tard… Vous êtes là pour créer un collage par pour bouquiner.
Suggestions :
Si malgré tout, vous séchez devant la feuille blanche, voici quelques idées pour commencer :
vous pouvez choisir une sorte de thème général ou précis en choisissant vos images, pour donner une orientation à votre collage et, dans le contexte des mois lunaires que nous traitons, le thème est tout trouvé, bien que « laisser venir les choses » puisse être une bonne idée comme je le suggère ci-dessous ;
vous pouvez également décider de ne pas réfléchir et de choisir spontanément des images, les résultats peuvent être surprenants et révélateurs de ce qui vous préoccupe en ce moment ;
Choisissez une seule image, collez-la au centre ou dans un coin, puis écrivez autour une histoire spontanée, ou décrivez ce que vous ressentez, sous forme de spirale ou de lignes comme des rayons irradiant tout autour du soleil, ou encore en vagues, etc ;
Ou inversement, coller un mot ou écrivez-le au centre et coller des images tout autour ;
Au lieu d’utiliser une image telle que vous la trouvez, créez-en une en découpant une forme dans des photos au hasard (par exemple : une série d’étoiles, de sapins, triangles, etc.), cela peut donner une composition graphique dynamique et plaisante ;