FAERIE FAITH 101 : Ce n’est pas un simple nom

FAERIE FAITH 101 : Ce n’est pas un simple nom
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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Dans mon dernier article, j’ai parlé de la façon dont on calcule le début de la première lune du Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques. Bien, je me suis rendu compte que le concept pouvait encore rester peu clair pour certains, et d’autres peuvent penser que ce n’est pas vraiment important, et que le noms des lunes : Bouleau, Sorbier, Frêne, Aulne, etc., sont simplement des noms de rechange pour les mois laïques de notre calendrier grégorien moderne. Ce n’est pas plus précis que de dire qu’il n’existe aucune différence pour quelqu’un de naitre sous le signe du Scorpion ou de la Balance, que ce sont juste des noms pour un moment particulier de l’année, et qu’ils n’ont aucune incidence sur la personne en question.

Le Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques, tel que mis en pratique par la Faerie Faith, est plus qu’un simple système de noms de rechange pour les 12-13 cycles de la lune qui se produisent en une année solaire de 364 jours. Chacune des 13 lunes dans le calendrier est nommée d’après un arbre ; dans cet ordre : Bouleau, Sorbier, Frêne, Aulne, Saule, Aubépine, Chêne, Houx, Noisetier, Vigne, Lierre, Roseau et Sureau. La lune du Bouleau est toujours la première, et elles se succèdent dans l’ordre cité ci-dessus, avec le Sureau qui tombe toujours en dernier. Le calendrier commence durant les quelques jours après le Solstice d’Hiver, et se termine toujours au Solstice d’Hiver, et ne dépasse jamais cette date. C’est une date solaire fixe : par fixe, je veux dire que c’est le jour où la nuit est la plus longue et le jour le plus court. Après ce jour, habituellement le 21 ou 22 décembre, les journées commencent à s’allonger et nous entrons dans un nouveau cycle solaire. Ce fait est reconnu par notre calendrier grégorien, qui commence le 1er janvier, 8-9 jours après le Solstice d’Hiver. Une partie de la raison de ce bref délai dans le calendrier grégorien réside dans les 10 jours perdus lorsque nous sommes passés du calendrier julien au calendrier grégorien, en 1582 dans certaines parties d’Europe, en 1700 pour les États allemands protestants et en 1750 en Amérique et en Grande-Bretagne. Pour une explication complète de ce basculement, voir mon article « Origins of our Modern Calendar » dans le numéro 4, septembre 1993.

La date du Solstice d’Hiver est à peu près le seul point fixe dans le Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques, mais nous pouvons situer approximativement quelques dates tout au long du calendrier. Parlons de la longueur des lunaisons : le folklore nous dit qu’un cycle lunaire fait 28 jours, comme le cycle mensuel d’une femme. Si vous multipliez 28 jours par 13 lunaisons, et ajoutez un jour supplémentaire, vous obtiendrez idéalement une année de 365 jours, qui est une année standard du calendrier grégorien (la véritable longueur d’une année solaire est de 365,2422 jours – Irwin, pg. 95). Mais la nature ne fonctionne pas en conformité avec un ensemble d’années de 365 jours. En réalité, un cycle lunaire peut varier de 28 à 30 jours. Si vous avez 13 lunes de 29 jours chacune, sans même y ajouter aucune des lunes renégates de 30 jours, vous obtiendrez une année de 377 jours (en réalité, il y a 12.368 mois lunaires dans une année solaire – Irwin, pg. 80). Évidemment, si vous essayez de faire correspondre ce système de calendrier lunaire aux limites du calendrier solaire balisé par le Solstice d’Hiver, cela ne fonctionnera pas tout bonnement.

Alors que fait-on ? Au lieu d’essayer de commencer avec le Bouleau après le Solstice d’Hiver et continuer fidèlement jusqu’à la fin du mois du Sureau avant de clore l’année, et ainsi d’avoir un mois du Sureau qui se poursuit jusqu’au mois de Janvier suivant, et d’avoir toutes sortes de problèmes avec le calendrier de l’année suivante, nous terminons l’année au Solstice d’Hiver, peu importe où nous en sommes arrivés dans le cycle lunaire. Non, ça ne donne pas un beau calendrier tout propre avec exactement 13 lunes de 28 jours chacune, mais nous essayons de travailler avec le système naturel des choses, plutôt qu’avec un dispositif artificiel. Même le calendrier grégorien prévoit la variation des jours sur une période de temps comprenant sa journée intercalaire.

Ça, c’était la partie facile. Maintenant, la partie difficile – quand commençons-nous la prochaine année lunaire ? Eh bien, évidemment, peu de temps après le Solstice d’Hiver. Pour une explication complète, voir dans le dernier numéro (#24), l’article Faerie Faith 101. Je vais vous donner un indice, néanmoins c’est surtout basé sur des conjectures. Le 2 février, ou Imbolc, tombe toujours durant la lune du Sorbier, la 2e lunaison. Alors, trouvez le 2 février et remontez le cycle lunaire jusqu’à la nouvelle lune. C’est le début de la lune du Sorbier. Et le jour avant celui de la nouvelle lune était le dernier jour du Bouleau. Maintenant, remontez cette lunaison. Si vous arrivez jusqu’à la nouvelle lune précédente avant d’atteindre le 21 décembre (ndlt : dans le calendrier grégorien, le solstice d´hiver peut tomber le 20, 21, 22 ou 23 décembre, mais il tombe généralement le 21 ou le 22 décembre), alors vous aurez la lunaison entière du Bouleau et les jours entre le Solstice d’Hiver et cette nouvelle lune seront les Jours Intermédiaires. Si vous atteignez le 21 décembre avant de parvenir à la nouvelle lune (on remonte en arrière, souvenez-vous), alors vous aurez simplement une lunaison courte pour le Bouleau, qui commence le jour après le Solstice d’Hiver. Vous devrez probablement trouver un calendrier qui liste les phases lunaires pour cela pour bien comprendre, ce qui est une bonne raison d’acheter Lunar Calendar : Dedicated to the Goddess in Her Many Guises © ! […]

Maintenant que nous avons établi quand l’année lunaire commence et se termine, parlons des lunes elles-mêmes. Pourquoi sont-elles nommées ainsi ? Quelle signification ont-elles pour vous, personnellement ? C’est un très vaste sujet et qui demanderait d’être traité dans de très très nombreux articles pour l’expliciter pleinement. Je vais essayer de le faire succinctement.

Si vous regardez dans le Lunar Calendar : Dedicated to the Goddess in Her Many Guises ©, au centre de chaque spirale de phases lunaires qui constituent une lunaison, vous verrez un court texte de présentation à propos de l’arbre qui donne son nom à la lune. Par exemple, le Houx (mon préféré) : « Protège des émotions négatives de haine, d’envie, de suspicion et de cupidité en décuplant amour, positivité et chance. Encourage la guérison par la protection de l’amour au sein de la communauté. » On dirait le charme, ou « majick », associé à cet arbre, et en partie, c’est ce dont il s’agit. Mais qu’est-ce que ce charme nous raconte durant la lune du Houx, qui tombe habituellement aux environs de Juillet ou Août, les gens, et pas seulement les Wiccans, mais tout le monde, vivent des émotions fortes de haine, d’envie, de suspicion et de cupidité. C’est spécifique à cette époque particulière de l’année, qui est aussi connue sous le nom de « Dog Days » de l’été (ndlt : les jours de canicule). Ça vous semble familier ? N’avez-vous jamais eu envie de tabasser quelqu’un qui vous a gonflé lorsque la chaleur était si intense que vous ne parveniez plus à réfléchir correctement ? N’avez-vous jamais eu l’impression que tout le monde en avez après vous à cette période ? Dans le système de guérison appelé Remèdes des Fleurs de Bach, développé par le Dr Edward Bach dans les années 1930, le remède Holly est pris contre « la haine, l’envie, la jalousie et la suspicion » (Chancellor, pg. 107). Ces essences florales, dont Holly (ndlt : houx), sont fabriquées à partir des feuilles et des fleurs des arbres eux-mêmes, qui sont des plantes d’un ordre supérieur. Chacun incarne une certaine qualité de l’âme, ou possède des ondes énergétiques particulières. Chacune de ces qualités d’âmes d’origine végétale est en harmonie avec une certaine qualité d’âme dans une personne ; c’est-à-dire, avec une certaine fréquence dans le champ d’énergie humain. L’âme humaine contient toutes les qualités d’âme des Fleurs de Bach, et je crois, de tous les arbres du Calendrier Lunaire, comme les potentiels d’énergie, les vertus ou les étincelles divines. C’est pourquoi, ces remèdes floraux du Dr Bach contiennent l’essence, ou l’esprit, des arbres et guérissent certains états émotionnels.

Le Dr Bach a découvert ces remèdes en écoutant les arbres. Sa sensibilité était si fortement développée qu’il a simplement eu besoin de placer un pétale d’une plante concernée sur sa langue pour être conscient de ses effets sur le corps, l’âme et l’esprit (Scheffer, pg 16-17). Il n’a pas juste décidé que le Houx guérirait l’envie, et le pommier sauvage, les sentiments d’impureté, et le Saule, les ressentiments. Il n’a pas attribué arbitrairement des émotions aux arbres. Il s’agit des véritables essences des arbres. Je ne sais pas pourquoi c’est ainsi. Personne ne le sait. Mais ça fonctionne. Ça fonctionne pour moi, pour vous et pour tous les autres. Ces essences fonctionnent aussi sur les enfants, les animaux domestiques, les poissons et les plantes vertes. Je ne pense pas vraiment que le pouvoir de suggestion soit la question quand vous touchez à ces domaines !

Alors, si nous acceptons la théorie selon laquelle les arbres possèdent chacun une certaine essence, ou personnalité, et que la baguette d’un arbre ou l’essence fabriquée à partir d’un arbre peuvent guérir les émotions négatives qui y sont associées, nous voulons ensuite savoir pourquoi les arbres, et leurs personnalités, se succèdent ainsi durant l’année. Eh bien, je vais être un puits de science, je ne sais pas vraiment. Mais ce que je sais, de ma propre expérience et de l’expérience des autres avec qui j’ai discuté, c’est qu’aux environs de Mars, nous avons tendance à nous sentir impatient ; vers Mai, nous éprouvons du ressentiment (Saule) ; à la fin de l’été, nous avons juste envie de tirer sur tout le monde pour les mettre hors état de nuire (Houx) ; et à la fin de l’année, nous pouvons ressentir du désespoir, de l’inquiétude et de la peur (Sureau). Tout le monde ne ressent pas les mêmes exactes émotions (heureusement!), ni ne ressent ces choses au même degré. Les gens qui sont plus équilibrés intérieurement ressentent les aspects plus positifs de ces périodes-là, alors que ceux qui manquent d’équilibre ou sont émotionnellement instables, ou qui ont simplement une faiblesse dans leur personnalité dans un domaine particulier (assez bien équilibrés, mais sujets à une jalousie irrationnelle), sentiront ces émotions négatives beaucoup plus fortement.

De plus, il est important de noter que ces énergies, comme je les appelle, ne se limitent pas à la lunaison à laquelle elles sont connectées. Par exemple, nous pouvons commencer par éprouver du ressentiment envers nos camarades avant que nous entrions réellement dans la lune du Saule, tandis que nous sommes en lune de l’Aulne, ou nous pouvons éprouver du ressentiment qui persiste après la lune du Saule. Ces énergies ne s’arrêtent pas totalement lorsque la lune est noire dans le ciel. Mais elles ont tendance à culminer en intensité aux environs de la pleine lune et à s’estomper avant ou après celle-ci. Et vous pouvez être sûr que sur la population dans son ensemble, vous observerez moins de ressentiment ou de pétage de plombs en Janvier ou Février qu’en Mai ou en Août. Souvenez-vous, c’est avec la Nature que nous traitons. Elle ne nous donnera rien d’absolu, et essayer d’en faire des affirmations absolues et de conformer ces énergies au calendrier laïque est insensé.

En espérant que ce texte aura répondu à la question : pourquoi les mois des arbres sont ainsi nommés ? Autrement dit : ils sont appelés Bouleau, Sorbier, etc., parce qu’il s’agit des énergies et des arbres associés à ces périodes de l’année. Les énergies de l’arbre du bouleau – autorité, autodiscipline, commencement – sont plus fortes au tout début de l’année et ce sont les mêmes énergies que le bouleau lui-même guérit (énergies négatives) ou met en valeur (énergies positives). Maintenant, je suppose que vous pourriez appeler le bouleau, peuplier, mais ça ne le fera pas entrer dans l’espèce Populus, et cela ne changera pas les énergies de cette époque de l’année. Ainsi nous pouvons tout aussi bien appeler les arbres et les lunes par leurs noms appropriés.

Voici une autre réflexion : envisagez l’année comme un biorythme cosmique. La partie la plus basse de cette onde sinusoïdale se situerait au Solstice d’Hiver, lorsque la lumière commence tout juste à grandir en force. La partie la plus haute se situerait au Solstice d’Été, lorsque la puissance du soleil est à son zénith. Et les périodes intermédiaires se situeraient, lorsque tout est égal, aux Équinoxes de Printemps et d’Automne. C’est pourquoi « l’humeur » de l’année changerait constamment du Solstice d’Hiver au Solstice d’Été et inversement.

Vous pouvez également voir chacune des lunaisons comme un bio rythme, la partie la plus basse étant la nouvelle lune et la plus haute, la pleine lune. Chaque lunaison aurait donc ses propres changements « d’humeur » ou d’intensité de sentiments et d’énergie.

La meilleure façon de comprendre ces énergies est de les vivre : essayez de vous harmoniser avec le monde qui vous entoure à travers le cycle de l’année. Prêtez attention à vos sentiments, à ceux des autres. Trouvez chacun des arbres et communiquez avec eux, en particulier durant leurs lunes spécifiques. Et par-dessus tout, laissez les arbres être vos professeurs.

Sources :

  • Chancellor, Dr. Philip M. Handbook of the Bach Flower Remedies. 1971. C.W. Daniel Co., Ltd., London.
  • Irwin, Keith G. The 365 Days – The Story of Our Calendar. 1964. Thomas Y. Crowell Co., New York, NY.
  • Scheffer, Mechthild. Bach Flower Therapy: Theory and Practice. 1988. Healing Arts Press, Rochester, VT.

FAERIE FAITH 101 : Calculer le Début de l’Année Lunaire

FAERIE FAITH 101 : Calculer le Début de l’Année Lunaire
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

(Voir aussi l’article « Calculer le début de la Première Lune »)

sorbier baum tarot
Le Sorbier tiré du Baum-Tarot

Je sais que nous sommes au milieu de l’année, mais suite à quelque confusion récente à propos du Calendrier Lunaire publié dans notre page centrale, j’ai pensé que je devais réviser cet article, publié à l’origine dans le numéro 6, décembre 1993. Si vous avez bien remarqué, le calendrier imprimé est décalé d’une lune, selon le système du calendrier des arbres que nous utilisons dans la Faerie Faith ; par conséquent, voici une note pour le bas de cette page.

Note : Nancy Passmore, qui a créé le Lunar Calendar : Dedicated to the Goddess in Her Many Guises © depuis ces 20 dernières années, a réellement fait du bon boulot pour la Déesse ! Il ne s’agit pas de dénigrer son travail, simplement de clarifier, pour ceux qui pourraient trouver le sujet complet, la fin ou le début d’une année lunaire, terriblement confus (ce peut être plutôt complexe). Nancy, nous t’aimons ! Et nous en serions moins consolés si vous vous étiez montrée absolument parfaite en tout temps.

Le Calendrier Celtique des Arbres Lunaires consiste en 13 [mois]lunaires, mais si vous faites un peu de maths, vous remarquerez que 13 lunaisons de 28,5 – 29 jours chacune ne peuvent pas être contenues dans une année solaire de 364 jours. Sans mentionner le fait que la nouvelle lune ne se produit pas idéalement lors du Solstice. Si nous continuons à faire succéder les mois lunaires sans nous préoccuper de l’année normale, nous nous retrouverions finalement avec la Lune du Bouleau débutant en Avril, et nous ne nous en tirerions pas mieux que les Romains en 63 avant JC. Pour éviter d’accumuler de telles erreurs, la 13ème lune (Sureau) se termine au Solstice d’Hiver, et le premier [mois] lunaire (Bouleau) commence après le Solstice d’Hiver. C’est plutôt simple, non ? Poursuivons…

Possibilités (parmi beaucoup d’autres) :

Notez que « lunaire » signifie un mois dans le Calendrier Celtique des Arbres et une « lunaison » est le cycle lunaire physique, d’une nouvelle lune à une nouvelle lune.

A) Début de la lune croissante durant le 13ème [mois] lunaire, alors le Solstice d’Hiver termine l’année. C’est à présent le Jour Intermédiaire. Ce qui commence ensuite, c’est le 1er [mois] lunaire, alors que la lune continue à croître, ensuite devient pleine, puis décroit.

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B) La lune croît durant le 13ème [mois] lunaire, puis la pleine lune se produit durant le Solstice d’Hiver qui termine l’année, et c’est également le Jour Intermédiaire. Ensuite, le 1er [mois] lunaire commence avec la lune décroissante. Ainsi les 13ème et 1er [mois] lunaires chacun atteignent approximativement un  ½ cycle, ou 2 semaines.

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Les choses se compliquent lorsque le Solstice d’Hiver interrompt la 13ème lune entre le dernier quartier et la nouvelle lune. Les quelques derniers jours de la lunaison après le Solstice d’Hiver peuvent faire partie de la 1ère lune, ou des  « jours intermédiaires » (jours restants). Si la lune du Bouleau (1er [mois] lunaire) commence au bon moment, Imbolc de la nouvelle année devrait tomber pendant le Sorbier (Luis), l’équinoxe d’automne devrait tomber pendant la Vigne (Muin) et le13ème [mois] lunaire devrait commencer avant le Solstice d’Hiver.

Voici deux autres possibilités :

C) Sans les Jours Intermédiaires (où le Solstice d’Hiver est le Jour Intermédiaire) :

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D) Ou avec les Jours Intermédiaires :

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Choses à se rappeler :

  • L’année lunaire se termine avec le Solstice d’Hiver.
  • Le 13ème mois lunaire précède le Solstice d’Hiver, et le 1er mois lunaire le suit. Le 13ème mois lunaire ne dépassera JAMAIS le Solstice d’Hiver !
  • Le 13ème mois lunaire et/ou le 1er mois lunaire peut ou ne peut pas avoir le nombre complet de jours d’une lunaison, et l’un d’eux peut manquer une pleine lune.
  • Le Solstice d’Hiver n’est pas compté dans une lune, il s’agit d’un jour à part entière, et parfois c’est le Jour Intermédiaire (Day Apart).
  • Les variables qui déterminent le début d’une nouvelle année lunaire (premier mois lunaire) dépendent du nombre de jours « restants » du 13ème mois lunaire après le Solstice d’Hiver qui l’interrompt.
  • [Si une des « lunes » n’a pas de pleine lune, vous pouvez célébrer le mois lunaire le jour le plus proche du Solstice d’hiver.]
  • Si vous vous êtes trompés sur toute la ligne, rappelez-vous qu’Imbolc, le 2 février, tombe toujours durant la lune du Sorbier (la 2ème lune)
  • Vous pouvez jeter un œil en arrière à partir de cette date pour voir exactement quand la lune du Bouleau aurait commencé ou au moins en quelle lune vous êtes à ce moment.
    Par ailleurs, cette année [NdlT : l’article date de 1997] nous avons la Possibilité (D) : La pleine lune du Sureau se produira le 13 décembre, ensuite la lunaison se terminera pour le Solstice d’Hiver, le 21 décembre, lorsque la lune sera dans son 3ème quart, et puis nous aurons 7 Jours Intermédiaires. La première lune de l’année suivante, le Bouleau, commencera le 29 décembre, la nouvelle lune suivante, et passera par un cycle complet. Par conséquent, nous aurons cette fois une pleine lune à la fois pour le mois du Sureau et pour le Bouleau, plus quelques Jours Intermédiaires.

FAERIE FAITH 101 : Qu’est-ce que la Faerie Faith ?

FAERIE FAITH 101 : Qu’Est-ce que la Faerie Faith ?
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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Beaucoup de gens ont exprimé leur curiosité à propos de la Faerie Faith : qu’est-ce que c’est ? Est-ce la même chose que la tradition Fairy de Starhawk ?

Est-ce comparable aux enseignements de Victor Anderson et Francesca Dubie ? Est-ce ce que nous avons lu dans les livres à la mode sur la Fairy Wicca ?

Non, la Faerie Faith n’est pas la même chose que tout cela. Il existe de nombreuses similitudes, en particulier avec la tradition de Victor Anderson, mais jusqu’à présent le style du sud de la Faerie Faith semble être unique.

La Faerie Faith a été rapportée aux USA de Grande-Bretagne dans les années 60. C’est prétendument Margaret Lumeley Brown, qui faisait partie du groupe d’études de Dion Fortune, qui donna à Mark Roberts l’essence de la tradition Faerie Faith telle qu’elle l’a comprise. Il est ensuite retourné aux USA avec une vision, celle de démarrer une voie appelée Hyperborea. Epona rencontra Mark Roberts à Atlanta, Géorgie, en 1979. Leurs voies divergèrent sur la vision d’Hyperborea, mais les enseignements de la Faerie Faith étaient tombés sur un sol fertile avec Epona. Roberts quitta Atlanta en 1981 pour finalement retourner à Dallas, Epona continua son exploration de la Faerie Faith, en développant de plus grandes connaissances dans ces mystères.

La chose la plus unique à propos de la Faerie Faith réside dans le fait qu’elle reconnaisse les énergies et les impacts des différentes périodes de l’année. Ces énergies peuvent être mises en corrélation avec les 13 mois lunaires du Calendrier celtique des Arbres. Nous étudions les différentes propriétés de ces énergies, et avons développé une compréhension vis-à-vis d’elles et sur la façon dont elles nous affectent dans la vraie vie. Bien que nous ayons glané nos informations et hypothèses de départ dans le Calendrier de la Déesse Blanche de Robert Graves, la grande majorité de notre matériel n’est pas publiée et est basée sur notre compréhension et illumination personnelles, ainsi que sur nos expériences des énergies lunaires. Cette compréhension a été développée à partir de notre vécu des énergies lunaires, et nous avons vu croître sa validité chaque année.

Il existe d’autres groupes qui travaillent avec le Calendrier des Arbres, mais parmi ceux que nous avons rencontrés, aucun ne semble aller au-delà et ils l’utilisent strictement comme un système calendaire. En d’autres termes, le travail avec les énergies lunaires, harmonies, mystères, etc., et comment ils affectent notre humeur et nos vies semblent être une chose unique. Si c’est votre cas également, nous serions ravis de vous entendre !

Parmi les autres facettes de la Faerie Faith, il y a notre interaction avec les esprits de la nature, les deva, les anges, les fées, etc. Nous suivons un ensemble de principes et d’idéaux, qui disent :

Il serait bon d’avoir une sensibilité, une foi dans la réalité spirituelle qui réside derrière ce que nous appelons « Nature ».

Il serait bon d’avoir un amour sincère envers la Terre elle-même et un désir de communiquer avec ses autres enfants.

Il serait bon d’avoir foi en la vie individuelle de cette planète ainsi que la certitude qu’elle imprègne le monde entier.

La philosophie Huna d’Hawaï est un autre point fort de la tradition Faerie Faith. Nous étudions également la psychologie jungienne, en particulier l’anima et l’animus, et comment nous pouvons les équilibrer en nous-mêmes ; la radiesthésie ; les énergies telluriques et les alignements de sites (ley lines) ; la spiritualité amérindienne ; les mystères et spiritualités féminines. Nous mettons également un gros accent sur la transformation personnelle, aussi bien que (ou particulièrement) sur l’éthique et la morale. La mesquinerie, l’immaturité, l’hypocrisie, les coups de couteau dans le dos et autres perturbations, à la fois au sein du coven et à l’extérieur, ne sont pas tolérés.

Comment devient-on un étudiant de la Faerie Faith ? Nous ne recrutons pas ; mais nous sélectionnons des étudiants potentiels pour nous assurer qu’ils sont engagés autant qu’ils puissent l’être, et qu’ils sont faits pour cette voie. Une fois qu’une enseignante potentielle (Grande Prêtresse) et un étudiant décident qu’ils peuvent « s’accorder » l’un avec l’autre, le nouvel étudiant est tout d’abord « adopté » dans notre « famille ». Il y a une Grande-Prêtresse, et peut-être un Grand-Prêtre. Les étudiants ont une longue liste de livres à lire, beaucoup de documents et une multitude d’autres choses à lire. Ils doivent généralement passer par une formation d’une année minimum et expérimenter chacun des 13 rituels lunaires.

Après une période d’un an, et seulement s’ils sont prêts, s’ils ont montré qu’ils avaient progressé spirituellement, émotionnellement et personnellement, ils peuvent être initiés et devenir prêtres ou prêtresses. C’est similaire au rituel d’initiation au 2d degré de la plupart des groupes. Notez que cette initiation n’est pas garantie simplement par le fait d’être étudiant depuis au moins un an !

Les initiés commencent ensuite à étudier les 5 arbres solaires, dont les énergies sont beaucoup plus intenses que les énergies lunaires. Après une période de deux ans (ou plus), s’ils ont progressé et font preuve de maturité spirituelle et émotionnelle et de responsabilité, ils peuvent passer par leur « Cinquième Solaire » (Fifth Solar), et devenir une Grande Prêtresse ou un Grand Prêtre. Ceci est similaire au rituel d’initiation au 3e degré. Une fois encore, ce n’est pas une garantie absolue – dans mon groupe d’origine, parmi les 5 autres étudiants principaux, j’ai été la seule à passer par le « Cinquième Solaire ». Et dans mon groupe actuel, où il y a 4 étudiants principaux, probablement un seul, peut-être deux, seront « diplômés », ou recevront leur Cinquième Solaire.

Ce faible taux d’initiation finale n’est pas dû à la sévérité des enseignements (même si c’est un parcours difficile !), mais plutôt au manque d’implication et d’efforts, ou une incapacité à changer et à réaliser une transformation personnelle, de la part de l’élève.

Si nous sentons qu’un étudiant n’a pas autant d’éthique qu’il le devrait, cela peut être également un obstacle : concrètement nous donnons à la personne un « permis de pratiquer », et en tant que tel, nous devons être bien certains que nous ne formons pas un enseignant indiscipliné et sans éthique lâché dans la communauté païenne. C’est triste pour nous, parce que je sais qu’il y a des personnes, là dehors, qui pourraient et voudraient arpenter tout le chemin de la formation.

Que faire si vous voulez étudier la Faerie Faith, mais ne vivez pas en Alabama ou Géorgie ? Malheureusement, actuellement nous ne pouvons prendre que des étudiants locaux, car la majeure partie de notre formation est verbale, ce sont des enseignements et expériences en face à face. Nous travaillons à la réalisation d’un cours par correspondance qui permettrait aux étudiants de faire au moins un bout du chemin par eux-mêmes, et nous l’annoncerons dans The Hazel Nut dès qu’il sera prêt.

FAERIE FAITH 101 : Les Pas sur le Chemin

FAERIE FAITH 101 :  Les Pas sur le Chemin
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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chemin, arbre, lumiere
Crédit photo : Stephen Emerson

Dans la Faerie Faith, bien que cela n’ait jamais été formalisé, la progression d’une élève peut ressembler à peu près aux 13 mois lunaires et à leurs énergies.

Le commencement – Bouleau
L’élève apprend conscience, sensibilité et autodiscipline. Elle apprend à travailler avec qui a autorité sur elle ; c’est-à-dire son enseignante, la Grande Prêtresse. Elle apprend à développer sa propre autorité intérieure. Elle apprend à être consciente de tout ce qui l’entoure ; des plantes, des arbres, des devas, des esprits, etc., tout en commençant à devenir consciente des énergies des différentes lunaisons. Elle apprend à être sensible à ces énergies. Elle apprend la nécessité de l’autodiscipline, car beaucoup de choses lui « tombent dessus » en même temps : articles et livres à lire, arbres à étudier, etc.

Sorbier
L’élève se trouve maintenant à l’étape d’accélération ou d’avortement. Elle doit décider si c’est une voie pour elle ou non. Si ça l’est, c’est le bon moment pour le rituel d’adoption, qui placera ses pieds sur le chemin. A ce moment, elle est grande ouverte à tout ce qui l’entoure, toutes les influences, etc. C’est lorsqu’elle commence à apprendre la compassion et la communication avec l’aide de cet état d’ouverture. Une fois qu’elle est consciente des énergies autour d’elle, elle doit être capable de communiquer avec elles. Elle doit être capable de communiquer également avec ses camarades et son enseignante, et avoir de la compassion pour elles et pour tous les autres.

Frêne
L’élève doit maintenant apprendre la patience. Elle doit réaliser qu’elle en est toujours au début, et qu’espérer tout connaître en même temps n’est que folie. Elle devra être persévérante et patiente, avec elle-même et avec les autres. Elle doit également être attentive à ce qu’elle dit et fait aux autres. C’est là où la compassion acquise lors de la lune précédente entre en jeu. Car l’impatience ressentie à présent peut la pousser à s’en prendre aux autres, à agir dans la précipitation ou à dire plus qu’elle ne devrait. Les eaux sont en effet en mouvement, mais l’enfant reste encore à naître.

Aulne
L’élève se calmera probablement un peu maintenant et en viendra à apprécier l’ordre et les règles. Elle aura appris que ceux qui ont autorité sur elle, comme son enseignante, le font par nécessité et qu’ils l’exercent avec amour, non pas avec l’intention d’avoir du pouvoir. Elle apprendra à savoir simplement à quel point elle ne sait toujours rien, et ainsi, elle gagnera un peu en sagesse. Cela peut-être une période de changements douloureux, à la fois dans sa vie intérieure et ordinaire. Elle a été touchée par le feu d’un nouveau soleil. Elle est en train de naître vraiment.

Saule
L’étudiante commence à mettre en pratique sérieusement ses lectures et ses études ; pour exercer son intelligence et ses instincts. Tout ce qu’elle lit ou fera n’aura pourtant pas forcément de sens, mais elle trouvera bientôt la clarté dans la confusion. Au fur et à mesure de sa progression sur la voie, elle laissera certaines choses derrière elle. Elle pourra en arriver à éprouver du ressentiment pour cela ; ou elle pourra se sentir comme si elle fonçait droit devant de toute façon. Elle est désormais en train de changer et elle est en marche. Elle peut être prête pour la prochaine étape : l’initiation.

Aubépine
L’élève entre dans une période de potentiel illimité ; si elle a été initiée, il se peut qu’elle patauge un peu en essayant de se repérer avant qu’elle ne file en douce vers d’autres projets spirituels. C’est un bon moment pour se reposer un peu, faire un jeûne à la fois physique et spirituel. L’élève peut savoir qu’elle veut continuer mais ne pas être sûre d’où encore. A ce stade, certaines élèves font une brève pause dans leurs études, pour laisser les choses se remettre en place, tout particulièrement après une initiation. Elle doit tester ses limites, définir son chemin.

Chêne
L’élève retrouve sa force de volonté et elle est prête à affronter tout ce qui se trouvera sur sa route. Elle a appris de ses expériences passées et peut maintenant s’en servir. Elle est passée par plusieurs changements et en est revenue entière, si ce n’est indemne. Elle peut à présent devenir consciente d’une double nature en elle, ou peut-être d’une double existence dans le monde ordinaire. La façon dont elle gère cela préparera le terrain de la prochaine phase. Elle s’est vraiment mise en route sur le chemin désormais ; sa vie continuera à changer même si elle s’écarte de la voie. Maintenant, c’est le moment où elle doit regarder en elle-même pour trouver force intérieure et conviction.

Houx
Par certains côtés, c’est le point culminant de tout ce qui s’est passé auparavant. Si l’élève a appris la compassion, la communication, la sensibilité et la conscience, alors elle a de bonnes bases pour son développement. Si elle n’a pas appris cela, ce peut être le moment où elle y sera poussée par le cosmos. Car une étudiante ne peut pas dépasser un certain niveau sans intégrer ces bases. Elle devra trouver l’équilibre en elle-même, et si elle ne le fait pas, le reste du chemin lui sera très difficile. Si tout va bien, elle commencera réellement à se développer maintenant.

Noisetier
Si l’étudiante est passée au travers des tribulations des deux dernières phases, il peut s’agir d’une période apaisante. Elle a accompli une partie du voyage. Ce peut être un bon moment pour la seconde initiation. Elle peut commencer à avoir des révélations intérieures, une fissure dans l’œuf cosmique. Les choses deviendront claires pour elle comme jamais auparavant. Les mystères ne seront plus aussi mystérieux.

Vigne
L’élève a maintenant atteint un nouveau niveau. Elle aura, à présent, compris le but de la seconde initiation. Elle est la somme de ses parties et plus encore. Elle a acquis plus qu’une simple connaissance livresque, mais une véritable compréhension des mystères. Tout sentiment de dualité en elle peut cesser ; elle se sentira complète. Pour partager ce nouveau sentiment, cette quasi exaltation, elle devra prendre une étudiante. Cela l’aidera dans son propre développement ; lui montrera simplement à nouveau combien elle ne sait toujours rien. Mais cette fois, ce ne sera pas aussi frustrant.

Lierre
Désormais, l’élève est davantage en communion avec la nature, les esprits, le cosmos et la Déesse. Elle n’a plus à penser à ne faire qu’un avec l’Autremonde ; elle ne fait qu’un avec lui tout simplement. Il est important à présent pour l’étudiante de se rappeler les leçons passées. Elle doit maintenir une autodiscipline de façon à continuer de fonctionner dans le monde ordinaire, et en même temps à maintenir la connexion avec l’Autremonde. Elle doit rester équilibrée intérieurement, car c’est une période de fragilité, lorsque son moi inférieur peut devenir hors de contrôle facilement. Et par-dessus tout, elle doit continuer à avancer.

Roseau
Lorsque l’élève prévoit son degré à venir, la cérémonie finale qui terminera officiellement la fin de ses études sous l’égide de quelqu’un d’autre, elle pourra se sentir inquiète, voire terrifiée. Nul doute qu’elle ait entendu d’horribles histoires à propos de l’initiation finale. Elle pourra également être inquiète à propos d’elle-même ; elle pourra éprouver des doutes sur le fait d’être prête à « être relâchée dans la nature ». Elle sait qu’il y aura des sacrifices à faire et qu’ils ne seront pas tous agréables. Elle devra prendre un peu de temps à présent pour regarder en elle-même, pour s’assurer qu’elle est en effet prête.

Sureau
Une période de transition. L’élève se prépare à aller jusqu’au bout de son Cinquième Solaire, la cérémonie d’initiation finale. Elle deviendra une Grande Prêtresse à part entière. Elle pourra avoir une sensation de vertige et se sentir encore un peu incertaine. Mais la terreur et l’anticipation de la dernière phase sont passées. Elle a surmonté sa peur, elle passera par le rituel et ressortira de l’autre côté. C’est un bon moment pour que ses amies et les autres étudiantes sur la voie l’entourent, indépendamment de leur position actuelle.

Le Jour Intermédiaire
Après le Cinquième Solaire, la désormais Grande Prêtresse devra prendre du temps pour elle-même et pour se reconnecter à la Terre. C’est un moment pour communier avec la Déesse, pour obtenir quelques lumières sur ce que l’avenir réserve. Elle a changé de peau, elle est née à nouveau. Elle est passée par le tombeau et elle est sortie par l’utérus.

FAERIE FAITH 101 : les Contes de Fée

FAERIE FAITH 101 : les Contes de Fée
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

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Dans cet article, je souhaiterais démontrer l’importance des Contes de Fée pour les membres de la Faerie Faith. Tout d’abord, je présenterais un conte de fées classique puis je révélerais quelques significations plus profondes de cette histoire. Et si cela ne fait pas sens pour vous, n’hésitez pas à me contacter ; mon but est de vous apporter un éclairage pas de vous embrouiller.

Les Douze Frères

D’après les Frères Grimm (ndlt : voici un lien vers le conte complet.)

zpage275Un Roi et une Reine vivaient heureux ensemble. Ils avaient douze enfants qui étaient tous des garçons. Un jour, le Roi dit à sa femme, « Si notre treizième enfant est une fille, ses douze frères devront mourir, afin qu’elle puisse être très riche et que le royaume soit à elle seule. » Il fit promettre à la Reine de ne rien dire à leurs fils de leur sort. Cependant, sous la pression du plus jeune, Benjamin, qui avait découvert les douze cercueils, la Reine révéla les intentions du Roi et encouragea la fuite de leurs fils dans la forêt. Elle dit également à Benjamin qu’elle signalerait la naissance d’un garçon à l’aide d’un drapeau blanc et d’une fille à l’aide d’un rouge.

Pendant onze jours, les frères firent le guet tour à tour sur un vieux chêne pour observer le signal. Le douzième jour, durant le tour de Benjamin, il vit que le drapeau hissé était rouge. En conséquence, les frères furent si en colère qu’ils firent le vœu de tuer toute jeune fille qu’ils rencontreraient.

Ils partirent au cœur de la forêt, où ils trouvèrent une cabane enchantée. Là, ils fixèrent leur demeure et assignèrent Benjamin aux tâches ménagères car il était le plus jeune et le plus faible. C’est ainsi qu’ils vécurent pendant dix années dans la forêt.

Pendant ce temps, la Princesse avait grandi ; elle était gentille et belle, elle avait une étoile d’or au milieu du front. Un jour, elle trouva les chemises de ses douze frères, et, questionnant sa mère, elle découvrit qu’ils s’étaient échappés pour vivre dans la forêt. En entendant cela, elle décida qu’elle trouverait et sauverait ses frères perdus.

Après avoir voyagé tout le jour, elle arriva à la cabane enchantée où Benjamin était en train de travailler, les onze autre frères étaient partis chasser. Benjamin se réconcilia immédiatement avec elle, et par un tour, persuada ses frères de ne pas accomplir leur vœu de tuer toute jeune fille qu’ils trouveraient dans la forêt, qu’ils rencontreraient. La princesse resta aider Benjamin pour prendre soin de la cabane et, pendant un temps, ils vécurent tous heureux ensemble.

Un jour, la Princesse et Benjamin préparèrent une fête, et elle alla cueillir douze grands lys dans le jardin pour les offrir à chacun de ses douze frères. En cueillant les lys, les douze frères furent transformés en corbeaux qui s’envolèrent aussitôt, tandis que la cabane et le jardin disparurent.

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Une vieille femme qui passant par là dit à la Princesse que ses frères seraient transformés pour toujours en corbeau à moins « qu’elle ne reste muette et ne rit pas pendant sept années. » La Princesse aimait tant ses frères qu’elle décida de les délivrer, et à cette fin, elle grimpa en haut d’un arbre, hors de la vue du monde, et se mit à filer.

Un jour, un grand lévrier, appartenant à un Roi qui chassait dans la forêt, trouva la Princesse, et le Roi tomba amoureux d’elle, l’épousa bien qu’elle ne parlait ni ne riait.

zpage280Après quelques années de bonheur, elle fut calomniée par la mère du Roi, une méchante vieille femme. Enfin, faussement accusée et incapable de se défendre à cause de sa détermination à délivrer ses frères, elle fut condamnée au bûcher, sur la place du palais, alors que le Roi regardait tristement depuis ses fenêtres. Mais, alors que le feu était allumé, il se trouva qu’à ce moment même les sept années s’accomplissaient, et les douze corbeaux revinrent, se transformant en ses douze frères. Ils éteignirent le feu et détachèrent leur sœur, qui était désormais libérée de son vœu de silence, déclara son innocence au Roi. Après cela, ils vécurent tous heureux ensemble à jamais

A présent, passons aux sens cachés du conte (provient à l’origine d’un document intitulé Lesson Two in the Sharing of the Faerie Faith par Margaret Lumely-Brown, avec quelques ajouts de ma part) :

Le fait que les enfants initiaux dans le conte sont au nombre de 12, sont tous royaux et tous des garçons, offre plusieurs clefs importantes à la symbologie de l’histoire.

Dans la mythologie d’autrefois, les personnes de sang royal étaient présumées posséder un pouvoir bien supérieur à la normale. En d’autres termes, quelque soit l’aspect ou le comportement d’une personne décrite, si on y ajoute la royauté, le comportement ou la nature de la personne en auront été accentués.

Ici, le numéro 12 est la première chose représentée. Un nombre universellement lié aux questions régissant les conditions du plan matériel. C’est également le nombre de l’ordre établi. Ce qui est également important, c’est le genre des douze : masculin, des garçons symbolisant la nature inférieure désunie des humains. Ainsi, les douze garçons royaux symbolisent les émotions et les passions contradictoires de la nature inférieure, du Soi inférieur, ou Soi animal.

Jetons un œil à la symbologie du soi masculin un peu plus avant. Le dieu est l’archétype masculin ; le dieu mourant et renaissant constamment, comme la végétation ; par opposition à l’archétype féminin, la Déesse, qui vit perpétuellement. Le dieu égyptien Set, ou Typhon, est le dieu de la luxure et du désir, terrestre, des questions matérielles. Dans les anciennes traditions à mystère, l’initié masculin doit pleinement vivre son Soi animal (Set) avant d’être racheté et transformé. Il doit être tenté et il doit surmonté sa propre nature animale.

La même idée selon laquelle la royauté accentue les aspects des deux symboles clefs s’applique au nouvel enfant : le nombre 13 et le genre féminin de la Princesse. De nos jours, le nombre 13 symbolise la mort, comme le squelette avec  la faux de la 13ème carte des arcanes majeurs du Tarot. Cependant, comme le sait quiconque étudie les anciens chemins, la mort est symbolique du changement, ou de la transition ; et avec un peu de chance, une transition vers l’amélioration. Encore une fois, une symbolique qui a évolué de manière erronée relie la mort aux femmes ; le matériel funéraire était vendu dans le Temple de Vénus. Universellement, les anciens étaient conscients que la fin de la vie sur ce plan est une voie de retour inévitable à la Terre-Mère. Le fait est qu’il y a un passage de retour ; le passage est une porte à sens unique, avec la mort d’un côté, et la vie de l’autre. La fécondité de la Terre et celle des femmes mortelles sont entremêlées dans cette symbologie de transition, un passage qui devrait atteindre un certain niveau d’amélioration. Ainsi, au temps jadis, la femme symbolisait la nature supérieure chez les êtres humains.

Le Roi, le personnage qui montre un niveau supérieur de perception, symbolise une position presque oubliée en ces temps « civilisés ». Ainsi, les Rois n’étaient pas seulement des figures de proue politiques, ils servaient en tant que Rois-Prêtres ; ils étaient les chamanes primordiaux de la terre.

La voie de vision du Chamane est un voyage vers, et à travers, la Mort, la Renaissance, le Monde Terrestre, et enfin, une rencontre avec sa propre Nature Supérieure : une création de l’Androgyne Mythique ; l’Hermaphrodite Couronné décrit dans le plus ancien des manuscrits – un homme qui a accepté la part féminine interne du soi (l’anima de la psychologie Jungienne). Il ne s’agit pas d’une imitation d’un archétype féminin, mais plutôt d’une intégration de l’aspect instinctuel, sensuel du soi.

On est ensuite libre d’accepter son propre potentiel de créativité… De créer le Chamane, ou une magie, naturelle ; une magie qui est moins orientée vers des buts, moins artificielle que la magie cérémonielle. On permet aux choses d’arriver, plutôt que de les forcer à se produire. Le Chamane, ou la magie naturelle, fonctionnent avec ce qui est déjà là, au lieu de ce qui devrait être là. Alors le Roi est un homme qui a fait ce voyage chamanique, qui a accepté son anima et qui a pleinement intégré son côté féminin.

La Reine, qui est née avec un potentiel pour la magie chamanique, a annihilé sa capacité instinctuelle par son choix de changer le flux naturel, préférant se fier à ce qu’elle croit « devoir être ». On peut le voir lorsqu’elle défit le Roi, et ainsi l’ordre naturel, et aide les garçons à s’échapper vers les bois. Elle a quitté l’ordre naturel des choses pour un ordre artificiel, imposé par l’homme. En ce sens, elle est symbolique d’un triste aspect de la nature humaine, elle n’apprécie pas pleinement ce qui lui est donné mais seulement ce qui est atteint après de grandes efforts et sacrifices.

Maintenant, voyons comment le symbolisme des personnages est directement lié au sens de l’histoire : « Si une fille naît, les douze garçons devront mourir. » Le sens de cette allégorie « Faerique » est le suivant, la nature spirituelle inférieure doit mourir pour que la nature spirituelle supérieure naisse.

L’introduction du nombre 13 bouleverse l’ordre établi du nombre 12.

A la fois, la Reine et les douze frères combattent ces nécessaires mort et renaissance. La nature spirituelle inférieure, ou soi animal, luttera par tous les moyens à sa disposition pour éviter son sort, comme les douze frères qui s’échappent, puis formulent le vœu de tuer toute fille qu’ils rencontraient dans la forêt. C’est un exemple évident de détermination agressive de la nature inférieure pour se protéger de toute perturbation provoquée par le contact de la nature spirituelle supérieure.

L’étoile d’or au milieu du front de la Princesse est une part très claire de ce symbolisme. Nous voyons une signification similaire dans l’œil Pinéal, le Chakra Ajna, le troisième œil de Shiva, le Chiah de la Quabbala (Ndlt : j’imagine qu’il s’agit de « ‘Haya » qui est l’un des 5 niveaux de l’âme dans la Kabbale, le quatrième. ‘Haya vient de ‘Hayo qui veut dire « vivre ». ‘Hayim, « vie ». Haya correspond grossièrement à l’âme spirituelle). Tous symbolisent la perfection du niveau de la Volonté Spirituelle. Le niveau parfait, numériquement symbolisé par 10 ou 1 + 0, la monade retournant à l’existence potentielle. Très certainement, 10 ne représente pas l’âge de la maturité pour un enfant, mais plutôt le nombre du véritable accomplissement.

Après avoir passé 10 années dans les bois, les garçons cherchent à se libérer de leur nature animale à travers le pouvoir de la Déesse, ou la nature féminine supérieure. Cela se voit dans leurs retrouvailles avec la Princesse. Durant ces « 10 ans », le plus jeune fils Benjamin, en accomplissant continuellement des tâches dévolues aux femmes, a atteint un niveau lui permettant « d’être réunis » avec la Princesse. Puis, après « leur réunion », la Princesse entre dans le jardin et cueille des lys, fleur autrefois symbole de mort, et aussi d’un autre changement dans l’état de conscience.

La transformation des garçons en corbeaux est plutôt un symbole évident. Le Corbeau est l’oiseau de Mercure, ou de la pensée ; la suppression d’idées fixes, une transformation de la conscience. Donc, comme annoncé, le changement radical a eu lieu après une réunion entre la nature inférieure (les garçons) et la Volonté Spirituelle, ou le Soi Supérieure (la Princesse). Les garçons ont subi une mort symbolique, rituelle.

Rappelez-vous cependant que cette mort symbolique conduit à une autre transformation ; la renaissance du Soi Spirituel. Le nombre sept est pertinent ici. Il y a sept chakras dans le corps humain, le septième étant le Chakra Couronne, que l’on connecte au Soi Supérieur. Dans le calendrier des arbres Beth, Luis, Nion, sept est le nombre du Chêne, qui représente (en partie), la porte de l’année. Cette porte conduit d’un monde à l’autre, ou d’une partie de l’année à l’autre. Les douze frères renaissent à la fin de la période des 7 ans, après un voyage chamanique à travers le Monde-d’en-Bas.

Il y a une autre symbologie ici aussi ; dans la vieille femme qui passe par là et informe la Princesse de son destin ; et dans le filage que la Princesse effectue en silence, loin, au-dessus du monde, pendant un temps. La Vieille Femme est un autre aspect de la Déesse ; la Crone, qui inflige mort et transformation. La Princesse doit rester silencieuse et solennelle ; elle doit se dévouer entièrement aux questions spirituelles de façon à ce que le soi animal (les garçons) renaisse, et pour que la véritable et complète réunion puisse avoir lieu entre le Soi inférieur et le Soi supérieur.

Ainsi les garçons, sous leur forme de corbeau, ne sont pas les seuls à faire un voyage chamanique. Cependant, la Princesse se retire d’elle-même dans le Monde-d’en-Haut, en grimpant sur un très grand arbre, hors de la vue du monde terrestre. L’acte de filer peut être considéré comme un type de travail de transe pour renforcer ce voyage. Nous voyons donc que ces deux types de voyages, vers le Monde-d’en-Bas et vers le Monde-d’en-Haut, sont nécessaires à terme, bien que le voyage vers le Monde-d’en-Bas doit être accompli en premier. Le conte se termine ; un nouveau royaume a été atteint ; joie et union sont totales. Grâce à des conditions sévères de sacrifice, la Volonté Spirituelle a régénéré la nature inférieure : l’assimilation de l’esprit conscient et inconscient est complète. C’est la renaissance d’une personne complète, capable de relier tous les niveaux de conscience, comme annoncé…

« Elle peut être très riche, et possédait à elle seule le royaume. »

Ainsi, puisse votre royaume du Soi être riche et à vous seul, si vous êtes prêt à laisser mourir tous vos désirs de base et matériels. Ensuite, et seulement ensuite, puissiez-vous être préparé à régénérer votre être complet, assimilé, sur une voie pure de service ; une voie qui vous est ouverte si vous vous souvenez de, et si vous réfléchissez à, ce conte partagé par notre famille Faerie.

« Chaque fois que tu trouveras dans nos livres une histoire de la réalité qui semble impossible, une histoire qui est répugnante à la fois pour la raison et le bon sens, alors assure-toi que l’histoire contient une profonde allégorie voilée d’une vérité profondément mystérieuse, et plus grande est l’absurdité de la lettre, plus c’est la sagesse de l’esprit » (Les paroles d’un sage, Rabbi Moses Maimonides., extrait de la Lesson Two in the Sharing of the Faerie Faith par Margaret Lumely-Brown.)