Un mythe dianique de la création

Par Morgan McFarland, traduction & adaptation par Fleur de Sureau.

(Voir aussi l’extrait du livre de Margot Adler qui explique le contexte de ce texte rituel et donne une version légèrement différente.)

Dans le moment infini précédant tout temps,
la Déesse émergea du chaos
et donna naissance à Elle-Même.

C’était avant que toute autre chose soit née… Pas même Elle.
Et lorsqu’Elle sépara les cieux des eaux
Elle dansa sur eux.

À mesure qu’Elle dansait, Son extase grandissait.
Dans cette extase, Elle créa tout ce qui est.

Ses mouvements créèrent le vent
et l’élément Air naquit et souffla,
Et la Déesse se nomma Elle-même :
Arianrhod, Cardéa, Astarté

Et des étincelles jaillirent de Ses pieds dansants afin qu’Elle brillât comme le Soleil, et les étoiles se prirent dans Ses cheveux. Les comètes filèrent à Sa suite,
et l’élément Feu naquit.
Et la Déesse se nomma Elle-même :
Sunna, Vesta, Pelé

Autour de ses pieds, les eaux tourbillonnèrent sous la forme de raz-de-marée, de rivières et de vifs ruisseaux.
L’élément Eau se mit en mouvement.
Et Elle se nomma Elle-même :
Binah, Mari Morgaine, Lakshmi

Et Elle chercha à reposer ses pieds de leur danse,
Et Elle engendra la Terre afin que ses rives soient tel un coussin pour ses pieds, les terres fertiles son utérus, les montagnes ses seins pleins, et ses cheveux flottants la végétation.

Et la Déesse se nomma Elle-même :
Cerridwen, Déméter, Mère Maïs
Elle vit ce qui fut, ce qui est et ce qui sera,
né de Sa danse sacrée et du grand plaisir cosmique,
et de la joie infinie.

Elle rit et la Déesse créa la Femme à Son image,
pour qu’elle soit la Prêtresse de la Grande Mère.

De Ses Éléments ; la Terre, l’Air, le Feu et l’Eau,
la Déesse créa pour Elle-même un Consort –
pour l’amour, le plaisir, l’amitié et le partage.

La Déesse s’adressa ensuite à Ses filles et dit :

« Je suis la Lune qui illumine votre chemin et parle à vos rythmes.

Je suis la Danseuse et la Danse.
Je tourbillonne immobile.

Je suis le Soleil qui vous procure la chaleur dans laquelle vous étirer et grandir.
Je suis Tout ce qui Sera.

Je suis le Vent qui souffle à votre appel et les Eaux scintillantes qui offrent la joie.

Je suis le Feu de la Danse de la Vie
et Je suis la Terre sous vos pieds dansants.

Je donne à toutes mes prêtresses les trois aspects qui sont Miens :
Je suis Artémis, la Demoiselle des Animaux, la Vierge de la Chasse.
Je suis Isis, la Grande Mère.
Je suis Ngame, l’Ancienne qui enroule le linceul.

Je serai appelée par un million de noms.

Appelez-moi, mes filles, et sachez que je suis Némésis. »
Nous sommes Vierges, Mères et Anciennes – tout à la fois.

Nous offrons notre énergie créée :
à l’Esprit des Femmes du Passé,
à l’Esprit des Femmes à Venir,
à l’Esprit de la Femme Présente et qui Grandit.

Voici, nous avançons ensemble.

(C’est l’histoire racontée par Morgan, initialement au début des années 70).

Faerie Faith : épilogue de la thèse de J. C. Landis

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau. (Pour revenir au menu c’est ici !)

Les gens m’ont souvent demandé ce qu’est étudier la Faerie Faith. Je leur dis que c’est la voie la plus merveilleuse, la plus belle et la plus stimulante que j’ai jamais empruntée… Et que je ne la souhaiterais à personne. Lorsque je dis cela à des étudiantes potentielles (1), elles me regardent avec inquiétude. Lorsque je dis cela à mes professeurs, elles éclatent de rire.

Les personnes qui cheminent sur cette voie pratiquent l’introspection à un niveau que la plupart des gens n’atteignent jamais. Au fil de son cursus, l’étudiante est forcée d’examiner chacune des faiblesses majeures de son caractère et de sa personnalité. Elle affronte chacun de ses préjugés, peurs et problèmes (et tente de les régler). Ce n’est pas quelque chose que les professeurs mettent en œuvre (c’est quelque chose que la voie elle-même accomplit). Une fois que l’étudiante a fait face à son premier grand obstacle, elle réalise qu’il n’existe presqu’aucun problème qu’elle ne peut surmonter sur la voie de la transformation personnelle. La Connaissance de Soi et la Connaissance de la Nature (en définitive, c’est la même chose) deviennent l’objectif majeur. La plupart des étudiantes ne le feront pas. La plupart des étudiantes vont se lasser, passer à autre chose et laisser tomber. Malgré cela, la plupart des gens dans le monde s’accordent sur le fait que devenir une meilleure personne est un but louable.

Alors, « être une meilleure personne », qu’est-ce que c’est ? C’est à l’étudiante de décider. Et c’est l’une des choses qui rendent cette voie difficile. Nous croyons que la plupart des gens sont intrinsèquement bons et désirent devenir de meilleurs individus. Mais en fin de compte, personne ne peut vous dire quoi faire ni qui vous êtes. La responsabilité, la compassion et la conscience font écho aux leçons des Arbres. Ce sont ces choses auxquelles chacun de nous aspire en tant qu’étudiant de la Faerie Faith.

L’autre question que l’on pose souvent est : « Si on vous en donnait l’opportunité, recommenceriez-vous ? » Et ma réponse est « Oui! » sans hésitation. Au tout début, on m’a demandé : « En posant le pied sur cette voie, reconnais-tu que tu mets en mouvement des courants qui te propulseront vers l’avant ? » J’ai répondu oui. Et par conséquent, j’ai vraiment avancé. J’écris ce document alors que je chemine sur cette voie depuis presque quatre ans. Je suis à présent un étudiant du Deuxième Solaire. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. Pourtant, je suis chaque jour reconnaissant pour avoir répondu oui à cette question.

1 Au féminin dans le texte bien que la Faerie Faith soit une tradition mixte. L’auteur de la thèse est d’ailleurs un homme.

Le jour à part

Le jour à part. Extrait de The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis.  Traduction par Fleur de Sureau.

Le jour à part est la période entre le solstice d’hiver et le début du Bouleau. Sa durée peut s’étendre d’une seule journée à une semaine ou plus.

Dans le calendrier anglo-saxon, il y avait 12 mois de 30 jours chacun, avec 5 jours restants, nommés d’après cinq dieux. De ces derniers, nous tirons les noms de nos jours de la semaine. D’après le livre (à paraître) de Linda Kerr, « Les jours supplémentaires étaient appelés Tiw, Woden, Thor, Frig et Seterne. De ces noms, plus deux autres ajoutés plus tard par les missionnaires chrétiens, proviennent ceux des sept jours de notre semaine. » Ces noms nous donnent tuesday (jour de Tiw), wednesday (jour de Woden), thursday (jour de Thor), friday (jour de Frig) et saturday (jour de Seterne) (1). Avec l’ajout du jour du soleil et de la lune (2), nous avons une semaine complète.

Le jour à part est considéré comme un jour en dehors des contraintes normales de l’année. C’est le moment qui se situe entre la mort et la renaissance, quand l’âme erre librement. En ce sens, c’est aussi un jour en dehors de l’espace. Car à cette période, l’esprit de la vieille année a quitté le monde et l’esprit de la nouvelle année n’a pas encore pris place. « L’Autremonde » est très présent.

Pour les gens de la Faerie Faith, le Jour à Part constitue un jour en dehors du temps et de l’espace. Nous employons ce moment pour nous rendre sur notre lieu de renaissance, un endroit dans la Nature qui nous est spécial. Nous utilisons ce temps pour réfléchir sur l’année écoulée et l’année à venir. Nous renouons avec la Terre Mère et rendons grâce pour une nouvelle année (espérons-le) bien remplie.

1 Respectivement mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi en français.

2 Le Jour du Soleil en anglais : Sun’s day, sunday c’est-à-dire dimanche. Le Jour de la Lune en anglais : Moon’s day, monday, c’est-à-dire lundi.