Chasser un chant de pouvoir

sami drumExtrait du livre La Voie du Chamane par Michael Harner.

Avant d’entreprendre le voyage chamanique pour recouvrer un animal de pouvoir, vous devriez posséder un chant de pouvoir. Chaque chamane dispose d’au moins un chant qu’il utilise pour réveiller son gardien et ses autres alliés afin qu’ils l’aident dans les soins et d’autres pratiques. Pour acquérir un chant de pouvoir, prévoyez de passer une journée seul dans un lieu sauvage, où vous ne rencontrerez personne et où l’environnement naturel n’a pas été trop modifié par les humains. Rasmussen, le grand spécialiste de la vie inuit, explique cela très bien :

 […] Les meilleures paroles magiques sont celles qui viennent lorsque l’on est seul dans les montagnes. Ce sont toujours les plus puissantes dans leurs effets. Le pouvoir de la solitude est grand et au-delà de l’entendement.

Une zone forestière ou montagneuse isolée est l’endroit idéal, mais si vous ne pouvez atteindre un tel lieu, essayez de faire pour le mieux. Ne prenez pas de petit-déjeuner et jeûnez toute la journée alors que vous vous baladez calmement en vous asseyant parfois. Ne planifiez aucun itinéraire ; regardez simplement où vos pieds vous mènent. Alors que vous vous promenez, découvrez quel animal vous vous sentez être. Cela peut être ou non celui que vous avez dansé. Incorporez ses sensations et prenez plaisir à endosser son identité durant la journée.

Comme il s’agit de votre première chasse au chant, il est possible que vous ne trouviez que la mélodie. Si c’est le cas, il vous faudra plus tard également trouver vos propres paroles. Mais pour l’instant, je vous donne les paroles de l’un des chants que j’ai acquis alors que j’étudiais avec les Jivaro :

J’ai des esprits.
Des esprits m’ont.
J’ai des esprits.
Des esprits m’ont.
J’ai des esprits.
Des esprits m’ont.
Moi, Moi, Moi.
(Répétez trois fois encore et passez à la strophe suivante.)
Mes esprits
Sont comme des oiseaux,
Et les ailes
Et les corps sont des rêves.
J’ai des esprits,
Des esprits m’ont.
Moi, Moi, Moi.
(Répétez trois fois encore et revenez à la première
strophe.)

Répétez le chant aussi longtemps que vous sentez que cela est nécessaire. Un chant de pouvoir facilite l’entrée en ECC (état de conscience chamanique), tant par ses paroles que par sa mélodie. Plus vous utiliserez le chant durant le travail chamanique, plus il constituera une aide efficace dans la modification de votre état de conscience. Finalement, il agira comme une légère détente qui vous aidera à passer en ECC.

 On peut également rechercher un chant de pouvoir spécifique qui est chanté pendant le voyage. Il vaut mieux le découvrir durant le voyage lui-même, et il comporte généralement une description de ce que l’on voit. Cette libre adaptation par Cloutier du chant d’un chamane tsimshian de la côte nord-ouest des États-Unis en constitue un bon exemple :

Je vais dans mon canoë partout
dans ma vision
Au-dessus des arbres ou dans l’eau je flotte
Tout autour je flotte
parmi les tourbillons
Tout autour je flotte
parmi les ombres
Je vais dans mon canoë partout
dans ma vision
Au-dessus des arbres ou dans l’eau je flotte
à qui est ce canoë dans lequel je me tiens
Celui dans lequel je me tiens avec un inconnu
Je vais dans mon canoë partout
dans ma vision
Au-dessus des arbres ou dans l’eau je flotte.

Suite du texte ici.

Chant de Pouvoir reçu pendant un rêve

Extrait du livre La Voie du Chamane par Michael Harner.

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Essie Pinola Parrish (1902–1979), was the last Kashaya Pomo spiritual leader and an expert basketweaver

Vous pouvez également acquérir involontairement un chant alors que vous rêvez. Feue Essie Parrish, une chamane indienne pomo de Californie, rapporta le rêve de son premier chant de pouvoir : « Je vais vous raconter une autre histoire de ma jeunesse – comment j’ai chanté un chant pour la première fois lorsque j’étais enfant. J’avais onze ans à cette époque. Je n’ai pas acquis ce chant d’une manière ordinaire – je l’ai rêvé. Un jour, alors que j’étais endormie, un rêve vint à moi -j’entendis chanter là-haut dans le ciel. Parce que j’étais petite, parce que je ne comprenais pas de quoi  il s’agissait, je n’y prêtai pas [consciemment] attention – j’écoutai [passivement] cet homme chanter là-haut. Toutefois, il fit en sorte que je l’apprenne – c’était comme s’il entrait profondément dans ma poitrine, comme si le chant lui-même chantait dans mon larynx. Puis, il me sembla que je pouvais voir l’homme, comme si je pouvais le distinguer.

 Après mon réveil, ce chant chanta en moi toute la journée. Même si je ne voulais pas chanter, le chant chantait dans mon larynx. Puis j’essayai moi-même de chanter, et j’essayai encore, et, à ma grande surprise, le chant était magnifique. Je m’en suis toujours souvenu depuis.

Puis, une fois, ma sœur aînée et moi accompagnâmes notre grand-mère à Danakâ. À l’époque, ma sœur était jeune aussi, mais elle était plus âgée que moi. Nous voyageâmes avec elle [notre grand-mère]. Arrivées à Danaka, nous nous y établîmes.

Puis, un matin, très tôt, nous allâmes à Madrone Beach chercher des algues. Nous accompagnâmes notre grand-mère. Alors que nous étions assises là sur un gros rocher, nous jouions à la poupée, riant et bavardant. Mais ce chant chantait toujours au plus profond de moi. Alors, comme il chantait dans mon larynx, je commençai aussi à chanter. Il se trouva que ma sœur m’entendit.

« Que chantes-tu ? », demanda-t-elle. « Je chante un chant », répondis-je. « Qu’il est beau. Où as-tu entendu ce chant ? », interrogea-t-elle. « Je l’ai rêvé », répliquai-je. Lorsque je dis cela, je me sentis embarrassée. « S’il te plaît, chante-le encore. » Alors, je recommençai. « Oh, qu’il est beau ! Apprends-le moi ! », dit-elle. Je répondis : « Il n’est pas fait pour ça. Tu ne peux pas l’apprendre. » Puis, comme elle était plus grande que moi, elle parvint à me faire chanter. Même si je ne voulais pas, elle y parvint tout de même.

Alors je chantai le chant…

« Mais ne le dis à personne », lui dis-je. « Pourquoi ? », demanda-t-elle. « Ils pourraient me faire chanter. » « D’accord », dit-elle. Mais elle ne tint pas parole. Nous retournâmes à la maison le soir. Ma sœur, en dépit de [ce qu’elle avait promis], raconta tout au frère aîné de la mère de ma mère – un homme étrange, un peu fou. Il me dit : « Ils disent que tu as un chant. » « Eh bien, qui dit cela ? », demandai-je. « Ta sœur aînée a dit que tu chantais un chant merveilleux. Chante-le, s’il te plaît », dit-il. Alors, je chantai encore pour lui. Cela lui plut beaucoup.

Ce fut le premier chant que j’ai chanté lorsque j’étais petite.

Je vais m’arrêter là. »

 

Reiki & Ogham

Reiki & Ogham. Par Ash. Extrait du site « Tribe of the Sun ». Traduction par Fleur de Sureau.

Tous les symboles reiki donnent une intention à l’énergie universelle de vie. Cho Ku Rei met en route l’énergie, Sei Hei Ki est pour la guérison des émotions et le mental, Zonar est utilisé pour les vies passées et les questions karmiques, et Raku pour l’ancrage.

Semblable aux runes, l’Ogham, prononcé ogam ou Om, est un ancien alphabet irlandais utilisé de nos jours comme système divinatoire. Ses lettres, connues sous le nom de feda, peuvent être écrites soit verticalement, soit horizontalement. Pour éviter toute confusion, j’utiliserai le sens vertical puisque c’est la façon la plus proche de tracer les symboles reiki. Les feda sont lues et tracées du haut vers le bas ou de la gauche vers la droite.

Beith, prononcé Bayth (ndlt : j’ai laissé les prononciations à l’anglaise, copiez-collez-les dans Google traduction pour les écouter), est utilisé pour la purification ou le nettoyage qui peut être appliqué aux chakras, blessures ou de manière holistique contre les infections virales ou bactériennes. Cela fonctionne bien avec toute autre feda, notamment nGetal, Fern et Coll, mais sans s’y limiter non plus.

Lus, prononcé loosh, fonctionne bien lorsqu’on utilise des herbes ou plantes comme éléments du processus de guérison. Lorsque vous préparez une tasse de tisane médicinale, dessinez Lus au-dessus de celle-ci et faites infuser les herbes médicinales avec l’énergie reiki. Buvez la tisane. Cela favorisera l’énergie de guérison des herbes utilisées.

Fern, prononcé fairn, est l’ogham de protection. À des fins reiki, j’utiliserais uniquement Fern en association avec une autre feda, notamment Gort, nGetal ou Dair. Dans le contexte de séances de guérison reiki, Fern fonctionne comme un bouclier ou une carapace protectrice sur une blessure pendant que celle-ci guérit.

Sail, prononcé sahl, peut être utilisé si le patient a des problèmes de circulation [sanguine]. L’ogham aidera à favoriser le flux sanguin et il fonctionne bien en association avec le saule. (Voir la page sur le Reiki et la Nature pour plus d’informations sur l’usage des arbres en reiki.)

Dair, prononcé dar, a une énergie similaire à la rune Uruz car elle représente le très solide chêne. Utilisez cet ogham lorsque le patient a besoin de courage ou de force physique supplémentaire. Dair fonctionne bien avec nGetal pour la force durant le processus de guérison.

Coll, prononcé coal, peut être utilisé par le praticien reiki avant la séance de guérison sur lui-même afin de favoriser sagesse et inspiration à travers les sentiments. Il est incroyablement important, en tant que praticien reiki, de faire confiance à vos ressentis et obtenir des informations par leur biais. Utilisez en dessinant le symbole sur vos mains, votre cœur ou votre troisième œil. Pour plus de concentration, utilisez Beith avant Coll, afin de favoriser la clarification de l’esprit.

Muin, prononcé mwin, est très similaire à la rune Ansuz. Muin peut être utilisé si une personne a des blocages au niveau du chakra de la gorge afin de l’aider à développer la communication. Dessinez cet ogham en bleu clair sur les cordes vocales. Ne pas l’utiliser si la personne a le chakra de la gorge surdéveloppé.

Gort, signifie croissance, est un ogham parfait pour ressouder les os, cicatriser ou mettre en route une nouvelle vie. Combinez Gort avec nGetal pour la guérison, ou combinez Gort avec Ailm pour tomber enceinte.

Straif, est très similaire à la rune Kenaz car c’est l’ogham de la transformation. Utilisez cet ogham lorsque le patient veut surmonter des addictions, atténuer ses peurs, guérir des traumatismes du passé ou des problèmes de vies antérieures, et aider à ouvrir des chakras bloqués. Straif peut aussi être utilisé si des changements majeurs en général sont souhaités par le patient. Utilisez cet ogham seulement si vous connaissez les intentions du patient avec la séance.

Ailm, prononcé all-um, peut être utilisé seul ou en association avec Gort pour favoriser la fécondité chez quelqu’un qui souhaite avoir un enfant. Dessinez le symbole sur les chakras racines ou sacré.

Edad, prononcé ay-dad, peut être utilisé dans une multitude de buts, notamment dans le cas des traumatismes oculaires (c’est-à-dire chirurgie), pour être guidé durant une séance reiki et pour l’ouverture du chakra bloqué du troisième œil. Il fonctionne bien en association avec nGetal ou Straif.

Idad, prononcé ih-dad, est l’ogham pour la mémoire. Idad peut être utilisé avant d’étudier pour des examens afin d’augmenter la mémoire, ou il peut être employé pour aider le traitement des Alzheimer. Je n’utiliserais pas Beith en association avec cet ogham si le patient souffre déjà de perte de mémoire.

L'alphabet irlandais primitif et le dieu Ogmios
cf. D’Arbois de Jubainville, L’alphabet irlandais primitif et le dieu Ogmios, 1881

La Poule

poule-noire

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 347.

Q – querq, poule ; quiarc, couleur de souris.

Pourquoi la poule est-elle associée à la grue ?

Facile : quand la moisson a été charriée et que les glaneuses sont parties, la poule est lâchée dans les champs de blé pour qu’elle puisse  avaler ce qu’elle peut trouver. Et un petit concurrent couleur de souris s’y faufile avec elle.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 467.

Les transformations de Gwion se présentent en ordre saisonnier strict : lièvre en automne, saison de la chasse, poisson pendant les pluies de l’hiver, oiseau au printemps lorsque les migrateurs s’en reviennent, et finalement grain de blé en été saison de la moisson. La Furie se rue à sa poursuite d’abord sous la forme d’une levrette, puis d’une loutre, puis d’un faucon et elle l’attrape finalement en prenant la forme d’une poule noire à haute crête (la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la déesse de la mort). Dans ce récit, l’année solaire se termine avec la saison des vendanges, au début de l’automne, ce qui fait penser que l’origine de l’histoire dut se situer en Méditerranée orientale. A l’époque classique, l’année crétoise, cypriote et delphique, comme celle de l’Asie Mineure et de la Palestine, finissait en septembre.

Les Mythes Celtes, la Déesse Blanche par Robert Graves. Extrait page 154.

[…] Pour le Dr MacColloch, Taliésin serait aussi un nom divin et le fait que la poule noire avala le grain de blé dans le Roman de Taliésin prouverait que Taliésin avait été un dieu de l’orge. […]

Extrait du site « l’Arbre Celtique »

Oie : Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l’oie  est un équivalent du cygne, dont la lexicographie ne la distingue pas toujours  nettement. Considérée comme une messagère de l’Autre Monde, les Celtes lui attribuent  des pouvoirs divinatoires. Elle fait alors l’objet chez les Bretons d’un interdit  alimentaire, en même temps que le lièvre et la poule. César, qui rapporte le  fait dans le de Bello Gallico (5, 12), ajoute que ces animaux étaient élevés pour le plaisir (voluptatis causa) mais il n’a pas compris pourquoi. Elle est aussi associée à la guerre et garde une place importante dans  le folklore. Voir le symbolisme du cygne.

Poème [la Déesse Blanche]

Extrait de La Déesse Blanche par Robert Graves (avant l’avant-propos)

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Les saints l’insultent tous et tous les gens sensés
Que gouverne Apollon et ses canons dorés.
Pourtant, pour la trouver, moi j’ai fait le voyage
Jusqu’aux pays lointains qu’elle aurait habités,
Elle dont je voulais scruter plus que l’image,
Sœur de l’écho et du mirage.

Je faillis très souvent m’arrêter en chemin,
Abandonnant ma quête héroïque et têtue.
Dans les feux du volcan je crus bien l’avoir vue,
Sur la banquise, en dehors des pistes, plus loin
Que la grotte des septs dormeurs, et primordiale
La déesse au front blanc tels celui d’un lépreux
Aux yeux glauques, à la bouche rouge, aux cheveux
Jaune miel ondulant jusqu’à son ventre pâle.

Dans le jeune bois vert, la sève du printemps
Célèbre la Montagne-Mère en bouillonnant.
Et chaque chant d’oiseau s’élève alors plus tendre.
Mais moi je peux la voir même en l’âpre Novembre
Dans la magnificence de sa nudité.
Or je sais son passé de trahison. N’empêche :
Je prétends oublier sa froide cruauté
Sans me soucier du point où peut tomber sa flèche.