Méditation de la lune du Chêne

par Brighid MoonFire. Extrait du site The Hazel Nut. Traduction par Fleur de Sureau pour Ignis Daemonis.

C’est une imagerie guidée dans laquelle vous ferez l’expérience du chêne et certaines de ses caractéristiques. Elle a été écrite originellement lors de la Lune du Chêne de 1992 et a été utilisée lors notre cercle de cette lune. Elle peut être lue à voix haute pour un groupe ou par quelqu’un d’autre, ou bien vous pouvez l’enregistrer et la jouer pour vous-même. Les « … » sont des pauses. Il est recommandé de l’essayer un peu pour trouver les temps de pause qui vous conviennent.

Asseyez-vous. Fermez les yeux.
Commencez par inspirer profondément puis expirer complètement, plusieurs fois…
Imaginez un grand et magnifique chêne dressé, fort et haut…
Visualisez la beauté de l’arbre…
Observez son écorce rugueuse…
Visualisez ses racines massives qui s’enfoncent profondément dans le sol…
Levez les yeux et regardez sa large et abondante voûte de feuilles au-dessus de vous…
Touchez l’arbre et sentez sa force…
A présent, imaginez-vous debout près du chêne…
Vos pieds pénètrent profondément la terre riche et accueillante…
Ressentez la fraîcheur de la terre tandis qu’elle vous enveloppe…
Maintenant éprouvez la sensation que vos bras s’élèvent dans le ciel…
Plus haut que vous ne l’avez jamais cru possible…
Et plus haut encore que possible…
Ressentez vos doigts s’étendre pour devenir des feuilles et se multiplier…
Sentez vos mains et vrilles s’étiraient jusqu’à atteindre les cieux…
Détendez-vous et profitez de la sensation d’être connecté aux cieux et à la terre en même temps…
Sentez le pouvoir et la force des cieux et de la terre et sachez que vous êtes une part de ce pouvoir et de cette force…
A présent, regardez en vous-même en tant que chêne…
Observez la force et l’endurance que vous possédez…
Vous avez le pouvoir de résister aux tragédies, à l’adversité et aux déceptions sans plier ni casser…
Vous avez la possibilité de répandre vos graines sur le monde, et les regarder pousser en sachant qu’elles seront fortes et vigoureuses… Qu’il s’agisse des graines de générations futures, ou des graines de compassion, de bienveillance ou de guidance. Elles prospéreront et deviendront robustes, et vous gagnerez plus de force de cette connaissance…
A présent, imaginez-vous à nouveau en tant que personne et ressentez de la puissance et de la fierté puisque vous savez maintenant qu’en vous réside le chêne…
A présent, voyez-vous tel que vous êtes là…
Ressentez votre puissance et votre connexion avec les cieux et la terre…
Souvenez-vous de ces sensations et puisez-y…
Lorsque vous vous sentirez prêt, rouvrez les yeux.

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Energies lunaires et Mystères : le Chêne

Par Epona et Imré. Traduit du site The Hazel Nut par Fleur de Sureau pour Ignis Daemonis.

feuilles de chêne

Le calendrier lunaire celtique se compose de 13 lunaisons ; du Bouleau jusqu’au Sureau. L’année lunaire est divisée en deux moitiés : Bouleau-Chêne et Houx-Sureau. Duir est le mot gaélique pour Chêne, qui désigne une « porte ». Le Chêne, c’est aussi les gonds sur lesquels la porte de l’année pivote. Par conséquent, nous nous tenons à la porte de l’autre moitié de l’année (d’un côté se trouve le passé et de l’autre s’étend l’avenir.) Êtes-vous satisfait de ce que vous avez accompli depuis le mois du Bouleau ? Il est temps à présent de faire amende honorable, car une fois que vous aurez traversé la porte, et nous la traverserons tous, il vous sera demandé de vous évaluer avec honnêteté, tout comme le Karma le fera.

Le Chêne peut également être une période d’incertitude. Il est possible que vous ne soyez pas sûr de gagner ou de perdre si vous franchissez cette étape. En vérité, les deux à la fois probablement ; on ne retire aucun profit de quelque chose qui n’est pas perdu. Cependant, ce que vous en tirerez dépend de la qualité et de la force de votre ancrage.

Le Chêne est connu pour sa force et sa capacité à attirer le feu sous la forme de foudre (le Solstice d’Eté se produit habituellement durant le mois du Chêne. Il existe un dicton pour cette lune : « Si tes racines sont aussi profondes que tes branches sont élevées, tente la foudre. » Ceci évoque l’épreuve par le feu qui peut, soit vous détruire, soit rendre plus fort.

Le passé sera purifié par les énergies abondantes afin que nous puissions tous poursuivre la spirale sans fin de croissance. Utilisez la force du Chêne ; son pouvoir d’endurance est la raison pour laquelle les anciens lui ont donné cette lunaison à régir.

Pliez-vous à l’épreuve par le feu ; car, avec l’aide du Chêne, vous danserez sous l’euphorie du succès. Cependant, rappelez-vous que seul(e) celui ou celle dont « les racines sont aussi profondes que sont élevées les branches » (1) passera indemne au mois du Houx.

Points à examiner :

  • Cardéa,
  • Janus,
  • Jupiter,
  • le chariot (tarot),
  • chiffre sept.

Glyphe : « Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée. » Aussi : « Je suis à la fois le chêne et l’éclair qui le foudroie. »

(1) Ceci est une allégorie décrivant le Chêne. Cela ne sous-entend pas l’ignorance de nos ancêtres quant à la physiologie du chêne, il s’agit d’un avertissement selon lequel seul(e) celui ou celle qui est bien ancré(e) peut éventuellement survivre au test qu’est celui du feu – et qui se propage durant le mois lunaire du Chêne. [Notez qu’à chaque fois qu’une déformation évidente de la réalité survient dans un mythe, c’est là que se trouvent les mystères les plus profonds.]

[Duir] l’ogham du chêne par Stephanie Woodfield


Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : force et endurance, bases solides, nouvelles portes qui s’ouvrent.

Renversé : faiblesse, force mal utilisée.

Folklore : avec une espérance de vie pouvant être supérieure à 700 ans, le chêne est un des arbres vivant le plus longtemps dans l’hémisphère nord. Les chênes ont des racines profondes et sont particulièrement résistants. Leurs glands furent utilisés comme nourriture, ce qui les relie à la prospérité et à l’abondance. Les chênes étaient associés au Dagda, le père de toute chose chez les Celtes, un dieu d’abondance et de fertilité. Dagda avait une harpe appelée Dur-da-Bla (le Chêne aux Deux Floraisons). Cet arbre était également sacré à Taranis, dieu de la foudre et des orages, car il a tendance à être frappé par la foudre. Les chênes carbonisés par la foudre sont un témoignage de l’endurance de ces arbres.

Usages magiques : magie de prospérité, magie pour attirer l’argent, rechercher la sagesse.

Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :

Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :
Saule, Aubépine & Chêne
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

Chacun des 13 mois lunaires a son propre « glyphe », ou vers, tiré du Chant d’Amorgen, un poème ancien qu’aurait entonné le chef barde des Milesiens, envahisseurs de l’Irlande, tandis qu’il posait le premier pas sur l’île en 1268 avant JC. Ce poème a été reconstitué par Robert Graves dans La Déesse Blanche et rattaché à l’alphabet Beth-Luis-Nion, comme suit :

Je suis un Cerf aux sept dents de fer Ou un bœuf aux sept combats, Bouleau Beth
Je suis une vaste étendue d’eau sur une plaine, Sorbier Luis
Je suis un vent sur les eaux profondes, Frêne Nion
Je suis une larme étincelante du soleil, Aulne Fearn
Je suis un faucon sur la falaise, Saule Saille
Je suis beau parmi les fleurs, Aubépine Uath
Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée, Chêne Duir
Je suis une flèche décochée pour la bataille, Houx Tinne
Je suis un saumon dans l’étang, Noisetier Coll
Je suis une colline de poésie, Vigne Muin
Je suis un sanglier cruel, Lierre Gort
Je suis un bruit menaçant venu de la mer, Roseau Ngetal
Je suis une vague de la mer, Sureau Ruis
Qui, si ce n’est moi, connait les secrets du dolmen en pierre brute ? Solstice d’Hiver

Chacun de ces vers parle d’une essence particulière des énergies lunaires, et lorsqu’ils sont étudiés en profondeur, ils peuvent nous aider à nous orienter vers une plus grande compréhension du mois de l’arbre. Cette série d’articles tentera d’explorer ces glyphes, et au moins vous poussera à développer votre propre compréhension du sujet.

  • Saule/Saille : Je suis un faucon sur la falaise – pour l’agilité

Saule tortueux, mois du saule 2015

C’est un glyphe approprié pour le Saule, selon Graves, parce que Saille est le mois durant lequel les oiseaux font leur nid (Graves, 209).

Le faucon qui est sur la falaise est, mythologiquement, le même oiseau que le milan, qui est l’oiseau sacré de Borée, le Vent du Nord. Dans la légende grecque, ses fils thraces, Calaïs et Zétès portaient des plumes de milan en son honneur et pouvaient se transformer en milans. L’hiéroglyphe égyptien pour Vent du Nord est un faucon, reliant ainsi le faucon et le milan. Le mot gallois pour faucon est gwalch, semblable au latin falco, ou faucon (dans le texte : falcon), qui est un type de faucon (dans le texte : hawk). Le Gwalchmai mystique (‘faucon de Mai’) ; Gwalchaved (‘faucon de l’été’), ou Sir Galahad ; et Gwalchgwyn (‘faucon blanc’), ou Sir Gawain, sont tous reliés au faucon du Saule (Graves, 209).

Le Saule est une période de mouvement, et le faucon sur la falaise représente ce mouvement. Il est perché sur la falaise, prêt à s’envoler mais pas encore prêt à voler. Le faucon, un symbole de l’air, nous dit aussi que nous avons pleinement quitté les profondeurs aquatiques des quatre dernières lunes.

Le Saule est sacré pour Hécate, Minerve, Héra et Perséphone ; tous les aspects de la Déesse liés à la Mort. Cela peut sembler étrange au moment du printemps, mais rappelez-vous le faucon, en tant qu’oiseau de proie, est porteur de mort lui-même. L’histoire de Gwion illustre cela symboliquement.

Dans l’histoire de Gwion – le garçon qui est mangé par la sorcière sauvage Cerridwen et qui renaît comme l’enfant miraculeux Taliesin – Gwion passe par un certain nombre de transformations pour échapper à la fureur de la Déesse. Ces transformations se succèdent dans l’ordre strict des saisons, tout comme les formes correspondantes que la Déesse prend pour le poursuivre et enfin l’attraper. Tout d’abord, Gwion est un lièvre en automne, saison de la chasse ; Elle devient un lévrier femelle ; puis il se transforme en poisson durant les pluies de l’hiver et, elle, se transforme en loutre ; ensuite il devient un oiseau au printemps lorsque les migrateurs reviennent et, elle, devient un faucon ; et enfin il se transforme en un grain de blé durant l’été, la saison des récoltes et Elle le mange en prenant la forme d’une poule noire à grande crête – la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la Déesse de la Mort (Graves, 400).

Une dernière chose à mentionner, Hécate, la Déesse de la Mort, a pour messager la Chouette, qui nous conduit à la prochaine lune, l’Aubépine.

  • Aubépine / Huath : Je suis beau parmi les fleurs

aubépine-ciel-bleuHuath est la saison des fleurs et elle est régie par l’Aubépine ou l’Arbre de Mai. Olwen est la Reine de Mai et la fille de l’Aubépin ou du « Géant Aubépin ».  Le nom Olwen signifie « Celle à la Trace Blanche », à cause des trèfles blancs qui poussent dans les traces de ses pas. (Graves, 209-210)

Olwen est un autre nom pour Blodeuwedd (‘aspect de Fleurs’), elle a été créée par le magicien Gwydion à partir de bourgeons et de fleurs (Graves, 41) pour être la fiancée de Llew Llaw Gyffes (Graves, 85). Dans le mythe de Blodeuwedd et Llew Llaw, Blodeuwedd rencontre Gronw et en tombe amoureuse. Elle complote avec lui pour tuer son époux, Llew Llaw. Par ruse, Llew est conduit sur le lieu de mort : Gronw se lève et le tue d’un coup de lance dans le flanc. L’âme de Llew s’élève ensuite sous la forme d’un aigle. (Graves, 310)

Lorsque le père de Llew, Gwydion, part à sa recherche, Blodeuwedd lui dit qu’il a quitté la maison pour aller à la chasse. Gwydion, cependant, en sait plus et voyage à travers tous les pays à la recherche de Llew. Enfin, il créé le Caer Gwydion, ou la Voie Lactée, comme une trace, une voie, par laquelle il recherche l’âme de Llew dans les cieux, et où il la trouve. Pour la punir de sa traîtrise envers son époux, Gwydion la transforme en oiseau, après quoi elle s’enfuit de son beau-père. (Graves, 315)

L’oiseau que Blodeuwedd est devenue est une chouette et elle est appelée Twyll Huan (‘le trompeuse de Huan’) pour avoir causé la mort de Llew, Huan étant l’autre nom de Llew, et tylluan étant le mot Gallois pour chouette. (Graves, 85)

Dans l’histoire, Blodeuwedd est transformée en une Chouette par Gwydion. En réalité, elle a été une Chouette pendant des milliers d’années avant que Gwydion ne naisse – la même Chouette qui est représentée sur les pièces d’Athènes comme symbole d’Athéna, la Déesse de la Sagesse. Sous ses deux aspects de Déesse de l’Amour et Déesse de la Sagesse, Blodeuwedd fait partie d’une pentade, elle-même représentant le Printemps et l’Été, respectivement. Les cinq déesses sont Arianrhod la Déesse-Naissance ; Arianrhod la Déesse de l’Initiation ; Blodeuwedd la Déesse-Amour ; Blodeuwedd la Chouette, Déesse de la Sagesse ; et Cerridwen la Déesse Truie ; qui ensemble représentent les cinq saisons de l’année ou les cinq voyelles du Calendrier Celtique des Arbres (Graves, 315).

Ainsi, nous pouvons le voir dans cette histoire, Blodeuwedd, sous son aspect de Déesse-Amour (Printemps), est le pouvoir de transformation derrière Llew Llaw, qui après sa mort, de la main de Gronw, prend la forme d’un aigle. Son père le trouve et lui redonne sa forme humaine, suite à quoi Llew tue Gronw, l’amant de Blodeuwedd, de la même façon qu’il a été tué, par une lance dans le flanc. Et donc Llew règne à nouveau à la place de Grown. Blodeuwedd est elle-même transformée sous son second aspect, la Déesse de la Sagesse (Eté), qui est la prochaine lune qui conduira l’âme d’Hercule, sous la forme d’un aigle, aux Cieux, et en compagnie des Immortels. (Graves, 126).

[Traduction à suivre]

  • Chêne / Duir : Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée – c’est-à-dire, qui donne l’inspiration

Bibliographie :

  • Graves, Robert. The White Goddess. 1948. The Noonday Press, New York, NY.