Filer le houx sous la lune ronde

S’il y a bien une chose que j’apprécie tout particulièrement dans notre tradition, c’est l’accent qu’elle met sur la créativité. Nous sommes vivement encouragés à écrire, danser, sculpter, peindre… au fil des lunaisons, saisons, etc.

Il m’est déjà arrivé de filer pendant la pleine lune avec une intention précise mais ce mois-ci j’ai eu l’idée de me lancer dans un travail magique un peu particulier : réaliser un fil lors de chaque pleine lune sur une année entière. Après un tour de roue de l’année complet, je pourrais fabriquer, au choix, un ou plusieurs objets magiques à l’aide des fils chargés à la lumière des 13 lunes de notre tradition. Chaque fil aura été réalisé avec une intention magique, liée aux énergies et tendances de ces lunes. Cela fait des années que j’ai envie de confectionner une couverture de guérison, dédiée aux voyages entre les mondes. Le temps est venu de m’y mettre.

J’ai donc teint, mélangé, cardé et filé mon premier fil en cette lune du Houx. Je suis heureuse du résultat. Il faudra tout de même que je veille à réaliser suffisamment de longueur si je souhaite tisser une couverture pas trop petite.

Les mots-clefs pour ce filage en ce mois de Tinne ont été pour moi : amour et compassion.

FdS

Tinne, le houx [Alphabet magique]

Extrait du livre Magical Alphabets par Nigel Pennick. Traduction Fleur de Sureau.

La 8ème lettre ogham, Tinne, a pour valeur phonétique ‘T’. Elle est généralement associée au houx (flex aquifolium) bien que le Livre de Ballymote lui donne des attributions alternatives. Il mentionne le Cyprès (Cupressus sp.) ou le Sorbier (Sorbus acuparia). Mais le sorbier est identifié à Luis (caorthann) et la plupart des utilisateurs de l’ogham préfèrent employer le houx. Or le mot irlandais moderne pour houx est cuileann, apparenté au gallois, celyn. Pourtant, à l’inverse, le nom de la lettre magique est apparenté aux termes irlandais tine, qui veut dire feu, et teann, solide ou fort. Son équivalent dans l’alphabet gaélique écossais, Teinne, la 16ème lettre, signifie enflammé. Magiquement, le caractère Tinne apporte force et pouvoir, mais de façon équilibrée. Il dispose d’un fort élément masculin, plus spécifiquement relié à la paternité et à la capacité qui en découle, permettant aux âmes de renaître. C’est l’ogham de l’unification. L’oiseau de l’ogham Tinne est truith, l’étourneau, un oiseau qui forme d’énormes groupes. Le houx est le cinquième arbre-rustre, dont la couleur est lemen, un mot à qui l’on attribue le sens de gris-vert ou gris sombre. Son nombre consonantique ésotérique est le 11.

Les Arbres et la divination

Les Arbres
Par Nancy Vedder-Shults, Ph.D. Traduction Fleur de Sureau pour Ignis Daemonis. L’article original provient du site Matrifocus.

Hêtre
Hêtre

De nombreux peuples du monde entier considèrent les arbres comme sacrés. En Orient, les yakshas (anciennes divinités de la terre associées aux arbres) constituaient un symbolisme important au sein de l’Hindouisme et du Bouddhisme. Les Mésopotamiens dans l’antiquité associaient l’arbre sacré à la Déesse Inanna et celle qui lui succéda Ishtar, et ce symbole nous est finalement parvenu à travers la Bible, sous le nom d’arbre de vie. Les anciens Hébreux vénéraient la Déesse Ashérah, sous la forme d’un arbre sacré. Et dans la tradition germanique, nous trouvons l’arbre du monde Yggdrasil, tandis que les Celtes considéraient tous les arbres comme sacrés. En fait, la superstition de « toucher du bois » nous vient probablement des Celtes, puisqu’ils touchaient les arbres avec révérence pour qu’ils leur apportent sagesse, protection et la chance que nous attendons en touchant la table la plus proche.

Dans ce contexte, il ne devrait pas être surprenant de découvrir que les arbres offrent une merveilleuse source d’oracles. En fait, la dendromancie était une ancienne forme de divination utilisant soit un chêne, soit du gui. A Dodone, dans le nord-ouest de la Grèce, un Grand Chêne devint célèbre pour chuchoter les réponses  aux anciens requérants qui l’approchaient,  en quête de divination. Et la Bible raconte que David écouta un bosquet de mûriers pour connaître le signal afin d’attaquer les Philistins (Samuel 5: 20 – 25).

Tree Hugging (Serrer un arbre dans nos bras)

Prenez dans vos bras votre arbre préféré ou communiez avec lui, discernez la réponse à votre question.

Près d’un arbre • En tout temps • Debout • Sensation

Outils et Ingrédients :

• Un arbre

Ma divination préférée par les arbres débute en me liant d’amitié avec un arbre qui pousse près de ma maison. Bien que la plupart des arbres fassent bon accueil à nos questions, une relation suivie rendra l’arbre plus enclin à répondre à nos besoins de divination. Un jour, j’ai découvert que lorsque j’avais serré dans mes bras mes arbres préférés un certain nombre de fois, ils me saluaient dès lors comme une vieille amie. Pour cultiver une telle amitié, je laisse également une offrande de feuilles de tabac, quelque chose que l’arbre semble apprécier.

Puisque les peuples ont attribué à diverses essences d’arbre, différentes associations, j’ai toujours choisi un arbre divinatoire en fonction du type de problème lié à ma question. A la fin de cet article, vous trouverez une liste des « Associations Communes des Essences d’Arbre » qui vous donneront quelques idées sur comment choisir l’arbre approprié à votre oracle.

Lorsque je pratique une divination en enlaçant un arbre, je commence habituellement par chanter pour l’arbre. Ma chanson favorite dans ce but s’intitule « Green God» (Dieu Vert) et a été composée par Donald Engstrom. C’est ce que j’appelle « une chanson zip » parce que vous pouvez zipper l’arbre que vous invoquez et la ou les qualités qu’il représente. Je l’ai enregistrée sur mon CD Singing the Promise [1] si vous désirez l’écouter. En voici les paroles :

“Green God, oak (or maple, etc.) God,
Sacred God of (insert quality associated with the tree),
Hey ho, hey ho,
Come unto me,
I beseech thee.”

« Dieu Vert, Dieu chêne (ou érable, etc.),
Dieu Sacré de (insérez la qualité associée à l’arbre),
Hey ho, hey ho,
Viens à moi,
Je t’en prie. »

Vous pouvez également commencer par le fameux couplet de Joyce Kilmer, « I think that I might never see / A poem lovely as a tree » (Je crois que jamais je ne pourrais voir / Un poème charmant comme un arbre.)

Étapes :

  1. Formulez votre question.
  2. Localisez votre arbre divinatoire.
  3. Ancrez et centrez-vous près de l’arbre.
  4. Saluez l’arbre par une chanson, un poème ou simplement en disant, « Salut. »
  5. Étreignez l’arbre. Pressez votre front contre son écorce puis posez-lui votre question en esprit.
  6. Écoutez attentivement pour recevoir une réponse, pendant 10 minutes au plus.
  7. Interprétez le résultat, peut-être en vous aidant d’une libre association d’idées.

Mon expérience

L’expérience avec mes arbres favoris du voisinage a été très positive. J’associe les érables à la pratique magique et presque à chaque fois que je me promène sous le vieil érable argenté près de la maison, je lui pose une question pour laquelle il a une réponse immédiate. Lorsque j’étais malade, j’ai souvent visité le cèdre à proximité et quand j’avais besoin de conseil spirituel, un vieux frêne m’y aidait. Mais mon arbre préféré est un grand sycomore à proximité du parc, sous lequel je m’asseyais souvent pour écrire. A plusieurs reprises, j’y ai vécu des synchronicités. Ce n’était pas juste l’ombre de sa canopée qui m’avait attirée sous cet arbre, mais également le fait que les sycomores sont associés à la réceptivité et à la communication, deux des éléments les plus importants du travail d’écriture.

Lorsque j’avais une question divinatoire, j’écoutais habituellement la réponse de l’arbre en moi avec ma propre voix, mais parfois elle venait comme un fruit qui tombe, une brindille ou une feuille. Et d’autres fois, pendant que j’attendais, quelque chose attirait mon attention alors que je serrais dans mes bras l’arbre oraculaire. J’ai découvert que, lorsque je m’ouvrais à l’univers, celui-ci répondait.

Les Qualités des Arbres

Promenez-vous dans les bois ou dans un parc jusqu’à ce que vous vous sentiez attiré par un arbre en particulier ; puis identifiez son essence et laissez ses qualités symboliques répondre à votre question.

Un parc ou une forêt • En journée • Promenade • Mouvement & Symboles

Outils et Ingrédients :

• Un espace naturel avec des arbres ;

• « Tree Finder : A Manual for the Identification of Trees by Their Leaves » (un manuel pour identifier les arbres par leurs feuilles) [2] ou un livre similaire, si vous ne parvenez pas à différencier plusieurs types d’arbres.

Étapes :

  1. Formulez votre question.
  2. Localisez l’espace naturel où vous voulez vous promener.
  3. Ancrez et centrez-vous dans cet espace naturel.
  4. Focalisez votre esprit sur votre question tandis que vous vous promenez.
  5. Laissez-vous attirer par un arbre particulier.
  6. Identifiez l’arbre.
  7. Si vous ne pouvez faire aucune association directe avec l’arbre, cherchez les qualités qu’il incarne typiquement dans la liste des Associations Communes des Arbres.
  8. Interprétez votre oracle, peut-être avec l’aide de la libre association d’idées.

Mon expérience :

Je sais reconnaître de nombreuses essences d’arbre. Ce qui fait que je dois prendre soin de suivre mon intuition sans tenter d’identifier les arbres qui m’entourent quand je me promène. Sans quoi je fausserais le résultat de ce type d’oracle.

Toucher les brindilles

Méditez sur la texture d’une brindille ramassée par terre, jusqu’à ce qu’une réponse vous vienne.

N’importe où • En tout temps • Assis • Sensation

Outils et Ingrédients :

• Une brindille

Si les oracles sensoriels fonctionnent pour vous, cette troisième divination par les arbres peut vous offrir une clairvoyance particulière. La texture rugueuse ou douce de la brindille que vous tenez, vous évoquera certaines qualités. En fait, si cette méthode oraculaire vous parle, vous pouvez créer des baguettes ou bâtons d’une ou plusieurs essences d’arbres afin d’éveiller certaines énergies ou capacités que vous souhaitez cultiver. De nombreuses générations de mystiques et chamanes ont utilisé de tels bâtons à des fins magiques. Bien sûr, si vous ne trouvez pas de brindille, vous pouvez également toucher une porte en bois ou vous asseoir sur une chaise en bois.

Étapes :

  1. Formulez votre question.
  2. Choisissez une brindille, une baguette ou un bâton avec lequel communier.
  3. Ancrez et centrez-vous tandis que vous tenez la brindille, la baguette ou le bâton.
  4. Communiquez votre question mentalement à votre brindille.
  5. Méditez sur la texture de la brindille pendant 10 minutes.
  6. Interprétez votre oracle, peut-être en vous aidant d’une libre association d’idées.

Les Arbres : leurs Associations Communes [3]

Associations communes qui s’appliquent seulement à une culture spécifique et librement. Si cela ne résonne pas en vous, utilisez vos propres symboliques.

Aubépine. Arbre sacré pour les fées, fertilité, créativité, nettoyage, patience

Bouleau. Arbre sacrée de la Déesse, nouveaux commencements, besoin d’équilibre, nettoyage.

Caryer. Persistance, endurance, force, flexibilité

Cèdre. Nettoyage, guérison, purification, protection

Cerisier. Vie, naissance, nouveaux éveils, renaissance, l’arbre du Phénix

Chêne. Force, endurance, énergie yang, une porte sur les mystères

Citronnier. Nettoyage, équilibrer l’aura, clarté de pensée, invitation aux esprits-guides protecteurs et maîtres

Cyprès. Arbre du monde-d’en-bas, faire face à ses peurs, énergies féminines primales, exploration du sacrifice

Épicéa. Yule, détoxifiant, guérison, faire confiance à son intuition, stimulation des rêves, calme

Érable. Expression concrète de la voyance, équilibre du yin et yang, éveil de l’intuition

Eucalyptus. Guérison, protection, apaisant, exploration des rêves

Figuier. Arbre sacré du Bouddha (arbre Bodhi), illumination, perception intuitive, abondance

Frêne. Sacrifice pour une sagesse plus grande, sensibilité, force, protection, connexion aux mondes intérieur et extérieur

Hêtre. Connaissance du passé, pouvoir des mots, expression de soi, tolérance.

Lilas. Beauté, équilibre entre l’intellect et l’âme, lien fort avec les esprits de la nature, guérison

Noisetier. Stimulation des énergies créatrices, magie exceptionnelle, transformation, sagesse cachée, radiesthésie

Noyer. Aide aux transitions, pouvoir de renaissance, initiation, liberté d’esprit, sagesse cachée

Olivier. Arbre de la paix, force intérieure, rajeunissement

Oranger. Douceur, sensibilité, développer la projection astrale, nettoyage, calme dans un contexte tendu

Orme. Arbre de l’intuition, arbre du conseil, majesté, magie elfique, force

Palmier. Calme, protection, célébration, le passé comme part du présent

Pêcher. Sensualité, réactivation des forces de vie, longévité, stimulation des énergies artistiques

Peuplier. Manifestation de rêves personnels, surmonter des peurs personnelles, endurance face aux épreuves

Pin. Protection émotionnelle, apaisant, mysticisme de Mithra & Dionysos, sensibilité médiumnique, soulagement de la douleur

Pommier. Bonheur, un choix à faire, magie (spécialement celle du royaume de Féerie), jeunesse, beauté, Jardin d’Eden

Saule. Flexibilité, chagrin, magie de la lune et de l’eau, rêves, liens avec des Dieux et Déesses, en particulier Brigid et Orphée, clairaudience, éveil des énergies féminines, intuition, radiesthésie

Séquoia. Percevoir le sacré, vieille âme, perspective sur la vie, activation des chakras du 3ème œil et couronne, protection

Sorbier. Maîtrise sensorielle, protection, nettoyage, renforcer l’aura, radiesthésie, développement de notre jugement, lien fort avec le royaume de Féerie

Sureau. L’arbre de la religion Celtique, fin d’un cycle, régénération, renaissance du royaume de Féerie.

Sycomore. Arbre sacré de l’Égypte Antique, arbre d’Hathor, amour, communication, réceptivité, nourriture, connexion avec la Nature, abondance, fantômes

Tilleul. Esprit mystique, poursuite des rêves personnels, beauté, joie

Tremble. Chuchotement, surmonter des doutes, des peurs, malentendus, résurrection

Notes :

[1] Disponible sur mon site web Mama’s Minstrel ou chez the Covenant of Unitarian Universalist Pagans.

[2] May Theilgaard Watts, Tree Finder: A Manual for the Identification of Trees by Their Leaves (Rochester, NY: Nature Study Guild, 1991). Vous pouvez acheter ce petit livret pour $3.95 auprès de Nature Study Guild, Box 10489, Rochester, NY 14610.

[3] Cette liste a été compilée à partir de ma propre expérience ainsi que d’un certain nombre de livres, en particulier celui de Ted Andrews, Nature-Speak: Signs, Omens and Messages in Nature (Jackson, TN: Dragonhawk Publishing, 2004). J’ai également consulté le livre de D.J. Conway, By Oak, Ash, and Thorn: Modern Celtic Shamanism (St. Paul, MN: Llewellyn Publications, 1996) et Ted Andrews, Animal-Speak: The Spiritual and Magical Powers of Creatures Great and Small (St. Paul, MN: Llewellyn Publications, 1996)

Duir : correspondances Faerie Faith

Extrait de The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

Correspondances pour le système BLN du Calendrier des Arbres Lunaires celtiques. Extrait de “Lunar Tree Energies” par Linda Kerr, et la Déesse Blanche par Robert Graves.

Glyphes

  • Je suis la Reine de toute ruche
  • Tandis que la roue du moulin moud, survient la création issue de la destruction
  • Je tourne sans mouvement
  • Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée

Couleurs

Noir

Lettre

duir, D

Animaux

Roitelet, colombe noire

Symboles

Baguette de chêne, nid d’abeille, miel, café de gland

Archétypes féminins

Rhéa, Vesta, Cardéa, le Dagda, Fenja, Menja, Artémis, Dana

Archétypes masculins

Zeus, Jupiter, Hercules, le Dagda, Thor, Yahvé sous son aspect « El », Allah, Janus, tout Dieu du Tonnerre.

Guérisons

Nettoyage et force, problèmes de saignement

Mystères

Extase de la Victoire/Changement, Divination, besoin de s’enraciner, volonté de changer

Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », le Chêne

Le chêne

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

Le septième arbre de l’année est le Chêne. Son nom gaélique est Duir (prononcé « Diour »). Le glyphe pour le Chêne est « Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée. »

  • Utilisations de la plante et Folklore

L’écorce de chêne est très astringente, fortement antiseptique et légèrement tonique.  C’était un remède contre les frissons, les hémorragies et les fièvres intermittentes. L’écorce est également utile contre la dysenterie chronique ou diarrhée, ainsi que les maux de gorge, le saignement des gencives, les hémorroïdes et leucorrhées (Grieve 596).

Pommes de chêne (galle)
Pommes de chêne (galle)

Le 29 mai est la journée de célébration du chêne (Oak Apple day), durant lequel le Roi Charles II restaura la monarchie en 1660. Il échappa à une capture en se cachant dans un chêne après la bataille de Worchester, et revint le 29 mai. En ce jour, le peuple porte des feuilles de chêne, des brins de chêne ou des pommes de chêne pour la chance. Ces pommes de chêne sont les galles créées par des guêpes parasites. Ces galles contiennent une grande quantité de tanins et on les utilisait pour teindre le tissu. La Journée du Chêne (Oak Apple Day) est célébrée dans les églises locales aussi bien qu’au Royal Hospital fondé par Charles II en 1682 (Vickery 261-2).

  • Mythologie et Symboles

Le nom vieil irlandais pour chêne est Duir, prononcé »Dour, » en roulant le « r. » Très semblable au mot anglais moderne « door » (en français, porte.) Le chêne est la porte qui se situe entre les deux moitiés de l’année. Le chêne fut associé aux déités des portes. Janus, le dieu romain des portes, Cardéa, la déesse romaine des gonds, et Sheila-na-Gig, la déesse celtique des portails et de la renaissance : chacun d’eux a un rapport avec le chêne.

En plus d’être une porte entre les deux moitiés de l’année, le Chêne est aussi le moyeu sur lequel la Roue de l’Année tourne.  C’est cette roue que Fenja et Menja tournent — deux géantes nordiques — lorsqu’elles font tourner les meules de Grótti, à la fois pour la création et la destruction. D’où les glyphes : « Je tourne sans mouvement » et, « Tandis que la roue du moulin moud, survient la création issue de la destruction » (Graves 178).

Le chêne a également pour glyphe : « Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée. » Nous trouvons ici un lien entre le chêne et les dieux du tonnerre et des éclairs :  Zeus, Jupiter, Hercule, le Dagda, Thor, Yavéh, Allah, etc.

Robert Graves établit le lien entre le chêne et la foudre dans La Déesse Blanche :

Le chêne est l’arbre de l’endurance et du triomphe, et comme le frêne, on dit qu’il « courtise les éclairs. » On croyait que ses racines s’enfonçaient aussi profondément que ses branches s’élevaient dans les airs – Virgile mentionne cela – ce qui le rend emblématique d’un dieu dont la loi s’applique aussi bien dans les Cieux qu’aux Enfers.

Seuls les chênes pourraient soi-disant survivre à la foudre parce que leurs racines s’enfoncent aussi profondément que leurs branches s’élèvent dans le ciel – remettant l’électricité en terre. La lune du Chêne tombe durant le Solstice d’été, lorsque la lumière fait place à l’obscurité, pour remonter seulement au Solstice d’Hiver.

  • Energies

Le mois du chêne tombe durant le Solstice d’Eté – le moment où les énergies Yang commencent à décroitre et les énergies Yin à croître. La vie commence à ralentir, passant des étapes extraverties de croissance et de mouvement à celles des préparatifs pour la calme réflexion de l’hiver. C’est la dernière chance d’utiliser pour chacun les énergies actives de la première moitié de l’année, afin de mener à bien le plus gros du travail avant qu’elles ne commencent à se dissiper. C’est également une période de « victoire grâce au changement ». A ce stade, Janus regarde aussi bien dans le passé que le futur, et chacun doit prendre soin de faire de même (Kerr, « Lunar »).