Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », le Saule

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau. Pour revenir au menu, c’est ici.

Le saule correspond à la cinquième lune de l’année. Son nom gaélique est Saille (prononcé à l’anglaise « Sahl’ yeh »).

Le glyphe pour le saule est « Je suis un faucon sur la falaise. »

  • Utilisations de la plante et folklore

En 1827*, un chimiste français a isolé le principe actif de la reine-des-prés que l’on a découvert plus tard dans la sève et l’écorce du saule et à qui l’on a donné le nom de salicine. Puis on obtint l’acide salicylique et finalement, à la fin du XIXe siècle, l’acide acétylsalicylique, qui est plus communément appelé aspirine analgésique. » (Vickery 401.)

Cependant, avant l’apparition de l’aspirine, le saule était généralement connu pour soulager les maux d’oreilles, les maux de tête et les maux de dents. Soit en préparant une décoction à partir de l’écorce et de la sève, soit en mâchant de jeunes rameaux de saule (Vickery 401).

Le folklore a longtemps associé le saule à la tristesse et au deuil. Le psaume 137 évoque les israélites qui suspendent leurs harpes aux saules sur les rives qui bordent les fleuves de Babylone, alors qu’ils pleurent Sion. Plus tard, porter du saule au chapeau signalait le chagrin de l’amoureux éconduit. Au XIXe siècle, le saule pleureur était représenté sur les pierres tombales et les faire-part de deuil (Vickery 400).

  • Mythologie et symboles

Plus que n’importe quel autre arbre, le saule est décrit comme sacré pour la Déesse et pour ses adoratrices, les sorcières. De nombreuses représentations de la Déesse sous l’aspect de la mort ou de « crones » portent le saule sacré. Les mots « witch » (sorcière en anglais), « wicked » (malfaisant) et « wicker » (osier) découlent de la racine indo-européenne (weik) pour willow (saule). Les sorcières vénèrent la Déesse Lune, et « le saule lui est consacré pour de nombreuses raisons ; c’est l’arbre qui affectionne le plus l’eau, or la déesse de la Lune passe généralement pour la dispensatrice de la rosée et de l’humidité » (Graves 173). Le saule (helice en grec, salis : en latin) donna son nom à Hélicon, le séjour des Muses.

Le « balai de sorcière » dans la campagne anglaise est encore composé d’un manche de frêne et de petites branches de bouleau liées par de l’osier : les branches de bouleau pour qu’à l’expulsion des mauvais esprits il n’y en ait pas à demeurer empêtrées dans le balai et le manche de frêne en guise de protection contre la noyade […] les ligatures sont en osier en l’honneur d’Hécate.  (173)

Il semble même que porter du saule au chapeau comme signe de rejet était une mesure de protection envers la jalouse déesse Lune.

  • Energies

La fête de Mai (Beltane) tombe pendant ou peu de temps après la lune du saule, et avec elle les leçons de mort et renaissance de l’Homme d’Osier (Wicker Man) et du Roi Sacrificiel. C’est seulement à travers le sacrifice et la mort que nous pouvons espérer une vie à venir. Nous devons sacrifier plantes et animaux pour survivre. Nous devons abattre des arbres pour construire des maisons. La Nature se sacrifie encore et encore pour assurer notre avenir, nous ses enfants. Et par conséquent, nous devons être semblables au « faucon sur la falaise », nous devons être conscients de notre environnement. Ainsi que de la façon dont nous affectons les autres.

C’est une période de choix. Au cours de la lune du saule, les gens veulent souvent abandonner leurs projets qu’ils ont élaboré et en démarrer de nouveaux. Mais l’étudiante doit être capable regarder dans l’avenir aussi bien que dans le passé, pour décider si le présent est le moment approprié pour prendre son « envol ». Elle doit avoir une vision claire, afin de discerner si c’est le bon moment. Cependant, si les gens se voient refuser l’opportunité de « s’envoler » à ce stade, du ressentiment peut émerger.

Ce ressentiment peut être éprouvé suite à une épreuve douloureuse, une injustice, un amour contrarié, la violation de limites, face à la colère. Pourtant, le plus souvent au cours de ce mois, nous éprouvons du ressentiment pour aucune raison apparente ou une quelconque provocation. (Kerr, « Lunaires »).

L’étudiante doit se souvenir des leçons du Bouleau et être consciente d’elle-même et de ce qui l’entoure, pour s’assurer de prendre la bonne décision.

* Ndlt : si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire l’article « Du saule à l’aspirine« , qui fournit des dates et autres infos plus justes et précises.

Arcane XVIII La Lune

« Deux choses lune, l’autre c’est le soleil » — Jacques Prévert

Beaucoup d’interprétations et d’analyses définissent le symbolisme de la Lune en corrélation avec celui du Soleil. Privée de lumière propre, elle reçoit et reflète les rayons du soleil au risque de dispenser mensonges et illusions. Alors que le premier règne et répand des gouttelettes d’intelligence active apportant joie, chaleur et satisfaction partagée, la lune aspire et puise les énergies comme une éponge. Décrite comme un état, évoquant les rêves et la mélancolie, son royaume se reflète sur une étendue d’eau sombre,  fertile et effrayante comme un marais nocturne.

Son cycle immuable, son apparence changeante, sa face souvent cachée lui ont valu les traits d’une femme et les attributs éculés qui vont avec. Il est courant de lui associer l’obscurité, les angoisses, la folie, la tristesse, le mensonge et bien sûr la paresse sinon le tableau ne serait pas complet.

Je vous propose de changer notre point de vue et de redonner à l’arcane XVIII le blason argenté qu’elle mérite.

« L’imagination est plus importante que la connaissance. Car la connaissance est limitée, alors que l’imagination embrasse l’univers tout entier » — Albert Einstein.

Le tarot de Marseille utilisé est l’édition de 1930 de Paul Marteau édité par Grimaud. L’arcane de la lune porte le numéro XVIII. Il est rattaché à la famille des planètes et son illustration se divise en trois plans.

Le plan céleste montre la lune, elle-même, personnifiée de profil. Elle est croissante et son visage est celui d’une femme plutôt âgée au regard tourné vers la gauche. L’astre est entouré de rayons courts principalement bleus et blancs, alternés de rouges. Il est cerné de gouttelettes rouges, jaunes et bleues qui montent à sa rencontre. La couleur bleu foncé domine évoquant son aspect féminin et réceptif. La lumière est diffuse. Les gouttelettes accentuent son caractère attractif.

Le plan terrestre comporte en fond deux tours jaunes. L’une a un créneau ouvert, l’autre un créneau fermé.  Au premier plan deux chiens couleur chair se font face, gueule ouverte. Ils semblent aboyer ou aspirer les gouttelettes. De la végétation est timidement représentée au centre. Construit de façon binaire, le plan terrestre met en évidence la complexité de la nature humaine par le biais de deux instances psychiques distantes.

  • Les chiens incarnent l’aspect instinctif et animal, les pulsions et la vie fantasmatique.
  • Les tours évoquent les constructions individuelles rattachées au domaine de l’acquis et de l’appris.

Le plan aquatique est formé d’une étendue d’eau bleu sombre à la surface oscillante. Une écrevisse démesurée se dresse au milieu pinces tendues vers le ciel. Ce plan n’a pas d’effet réel, mais constitue plutôt le contenant des autres plans. Sa surface striée revêt l’aspect d’un miroir déformant la réalité faisant d’un petit crustacé un monstre gigantesque.

Cette représentation en trois plans distincts révèle le monde intérieur et le psychisme humain avec ses richesses et ses dangers.  L’imaginaire est une source d’évolution dans le cadre de la création, mais aussi de perdition lorsqu’il verse dans l’illusion. Il peut produire des œuvres magistrales ou des fantasmes aliénants.  Les tours nous rappellent la nécessité d’un sens solide des réalités pour que l’expression des pensées intuitives puisse trouver un écho et se matérialiser. Cela peut se traduire par une démarche active à destination de ses rêves. S’en souvenir, les noter et mettre en place un outil pour leur offrir un espace créatif qui nous fera passer de l’état d’objet à l’état de sujet.

L’arcane XVIII nous demande un travail d’unification de ces trois plans distincts. Chacun recelant ses propres ambivalences.

L’eau figure la perte et le naufrage, mais aussi la régénération, la purification et la possibilité de se ressourcer.

La terre manifeste une pensée rationnelle, logique, fiable, mais aussi limitée.

Le ciel révèle la faculté métaphysique et la transcendance de l’imaginaire.

Tout repose dans notre capacité individuelle d’organiser ce qui est chaotique et de construire un environnement harmonieux. Tout comme l’asservissement aux sens et aux plaisirs terrestres nous conduit vers l’esclavage et la dépendance, la vie imaginaire demande de la maîtrise pour devenir libératrice et éclairante, et ne pas nous affaiblir, nous détruire et nous perdre.

L’arcane nous éclaire sur l’activité fondamentale de l’inconscient, aspect de la vie intérieure qui semble nous échapper. Nos pensées perpétuellement actives subissent des variations quantitatives (classement des niveaux de conscience de 1 à 7 allant de la vigilance excessive au « coma »), mais aussi qualitatives, attribuées à nos perceptions personnelles de la réalité et à nos ressentis vis-à-vis de celle-ci. Ces variations nous éloignent de la paix mentale et de l’état de sérénité que nous recherchons. Il semble plus aisé de maîtriser son corps que de maîtriser ses pensées. La lame XI du tarot qui suggère cette maîtrise est La Force qui se trouve bien avant La Lune arcane XVIII. Cette chronologie nous indique peut-être que pour accéder à la maîtrise du mental il faut d’abord passer par celle du corps. C’est le principe fondateur du yoga.

 « La lune est le rêve du soleil » — Paul Klee

Malgré mon introduction un peu rageuse, genre « mort au patriarcat du Soleil », on ne peut pas lui soustraire sa représentation du féminin maternel et réceptif. Elle est la mère cosmique qui veille et protège dans l’obscurité.

Dans le cadre d’un tirage divinatoire, elle fait souvent référence à la mère et aux relations qu’on entretient avec elle. Elle nous demande une réflexion sur notre conception du féminin et nous conseille de prêter attention à nos intuitions ou de les développer. Le thème de la maternité et de la fertilité au sens propre comme au sens figuré sont au centre de la réflexion.

Lorsque la consultation porte sur la vie professionnelle La Lune peut annoncer des changements et des prédispositions pour les activités artistiques nécessitant imagination, poésie et créativité. Les professions liées aux sciences humaines comme la psychologie, la sociologie, la tarologie, l’astrologie sont favorisées. Elle induit l’idée d’un succès apporté par les autres, où la popularité, le public et la clientèle peuvent jouer un rôle important.

Au niveau de la santé, elle peut évoquer le vague à l’âme ou les coups de cafards quand elle est mal aspectée. Elle pointe du doigt la nécessité de se ressourcer, de se purifier et de surveiller son circuit lymphatique.

Lieu légendaire : La Mauvaise Vieille & le Pas de Gargantua

Pour choisir le lieu légendaire à traiter pour le mois de l’aulne, j’ai hésité entre « le pont du diable » de Tours-sur-Meymont qui se situe à 4 km de chez moi et « le pas de Gargantua » qui se trouve à une vingtaine de kilomètres.

Comme l’une des figures mythologiques de ce mois-ci est un ancien héros transformé en géant (Bran-le-Béni) et qui termine en génie topique, mon choix s’est porté sur le « Pas de Gargantua ». J’avoue aussi que le lieu-dit où il se trouve a encouragé ce choix. Son nom étant Malvieille.

Et puis, il paraît que c’est une très jolie promenade en moyenne montagne dans un sous-bois de pins, le long d’un petit ruisseau courant à travers les rochers. Dès la fin du confinement, cela nous fera l’occasion d’une gentille randonnée dans la région.

Pas de Gargantua

Le Pas de Gargantua est une pierre dite à cupules. Bien que le terme me semble inapproprié, car une cupule correspond à une assez petite cavité. Le terme de pierre à bassin semble plus adéquat, ou mieux encore pierre à empreinte pédiforme. Car, en effet, le creux dans la pierre évoque le pied gauche d’un géant.

L’empreinte que ce géant aurait laissée dans cette pierre mesure 2,80 mètres de long et 1,20 mètre de large. La pierre est un granit fin à biotite avec d’abondants petits cristaux de feldspath. Elle affleure au ras du sol.

En 1852, dans ses chroniques du Livradois, l’Abbé Grivel l’appelle « pierre de Gargantua » :

« C’est dans cette paroisse qu’on voit, entre Mons et Chambon, au village de Malvieille, ou Malviel, la pierre de Gargantua, sur laquelle le monstre géant posait un pied, et d’une enjambée arrivait aux montagnes de Valcivières. »

En réalité, il semble s’agir d’un site composé de plusieurs mégalithes, comme le fait remarquer Jean Olléon, dans « Mégalithes et traditions religieuses et populaires en Livradois et Forez », car on pourrait y retrouver alentours :

  • « Le demi-pas de Gargantua » (empreinte en forme de pied beaucoup plus petite que le Pas de Gargantua).
  • « Les poings de Gargantua » (deux empreintes en forme de poing sur deux rochers se trouvant l’un en face de l’autre).
  • « La tabatière » (pierre à cupules, située dans un marécage).
  • « Le chapeau ».

Apparemment, tous ne sont pas faciles à retrouver, car envahis par la végétation.

L’auteur évoque le souvenir des locaux à propos de « pierres en forme de siège où le jeu des enfants consistait à aller s’asseoir comme sur un trône ».

Gargantua est une figure bien plus ancienne que le géant de Rabelais. Son origine remonterait vraisemblablement à une haute antiquité. C’est un sujet qui serait trop long à traiter ici et si cela vous intéresse, vous pouvez lire « le vrai Gargantua » de Guy-Édouard Pillard, aux éditions Imago.

La légende locale : un géant errant et faucheur

On regroupe par thèmes précis les activités de Gargantua dans la tradition populaire. On distingue :

  • un Gargantua des monts,
  • un Gargantua des pierres
  • et un Gargantua des eaux.

Bien que certaines activités de Gargantua ne puissent être rangées dans ces catégories, comme c’est le cas du nôtre.

La légende locale rapporte que :

« Le géant Gargantua, au cours de ses pérégrinations, enjambait une vallée à chaque pas et posait son pied au sommet des collines. Un jour, alors qu’il venait de l’ouest, il posa son pied sur Le Mont-Dore, sur la Dételée et sur cette pierre où il laissa son empreinte.

Il était aussi capable, lorsqu’il était assoiffé, d’assécher les ruisseaux.

Mais c’était aussi un bon géant et il lui est parfois arrivé de dresser des pierres afin d’aiguiser sa faux dont il faisait usage pour aider les paysans et qui sont restées là, plantées. » (Jean Olléon, dans  « Mégalithes et traditions religieuses et populaires en Livradois et Forez »).

J’avoue que cette capacité à assécher les ruisseaux me rappelle furieusement ce bon vieux Bran-le-Béni et l’arbre auquel il est associé : l’aulne ! Non ?

Une eau guérisseuse

Toujours d’après l’enquête effectuée par Jean Olléon, les gens de la région affirment : « avoir toujours vu de l’eau dans le Pas de Gargantua quelle que soit la saison et même en période de sécheresse ».

Or ce genre de pierres à cupules qui restent remplies d’eau de pluie toute l’année sont considérées comme possédant des pouvoirs guérisseurs.

Olléon cite Pierre Ribon, dans  « les Pierres qui guérissent » :

« L’eau qu’on trouve dans les cupules est guérisseuse au même titre que celle des sources et des rivières. Curieusement ces cupules restent remplies d’eau de pluie à longueur d’années, parfois même en période de sécheresse. »

La Mauvaise Vieille

Comme je le disais en préambule, le lieu-dit m’a interpellé. Le site se trouve près du hameau de Malvieille, ou comme l’appelait l’abbé Grivel, Malviel.

Il semble donc que nous ayons affaire à une mauvaise vieille ou un mauvais vieux. Mais il vaut mieux vérifier une interprétation a priori.

Je suis tombée sur plusieurs explications. Certains peuvent interpréter Malviel par mauve (malva sylvestris) ou la Malvieille par mauvais village. Mais l’interprétation la plus évidente reste « mauvais vieillard », de l’occitan (l’auvergnat est un dialecte occitan) mal viel.

Ce nom confirme l’ancienneté et l’authenticité du site (nul géant inventé ici par un office du tourisme peu scrupuleux).

En effet, nous retrouvons cette Vieille près de bien des sites préhistoriques et mégalithiques, elle fait partie de notre paysage et de notre folklore.

La Vieille, c’est la femme du géant. Géante elle-même. J’avoue que je me demande si elle n’a pas été supplantée par Gargantua ? Dans le cas qui m’occupe, le nom de Gargantua est-il antérieur à cette Mal Vieille ? Et d’un point de vue plus étendu ?

Cette géante crée, entre autres choses, des monuments mégalithiques (mais aussi des rivières, etc.).

La figure de la Vieille semble très ancienne et nous la retrouvons un peu partout en Europe. Par exemple dans le paysage et ses toponymes, mais aussi à travers les traditions populaires, les mythes et les légendes, ou encore dans des lexèmes (liés à la faune, la flore, les phénomènes climatiques type arc-en-ciel, canicule, neige, lune… Voir Lee Froissard).

Pour ne citer que quelques exemples… Qui ne connaît pas, par exemple la cailleach ? En Écossais, en irlandais et en mannois, le terme Cailleach signifie sorcière/vieille femme. La vieille femme ou sorcière est également présente au pays de Galles sous la dénomination de gwrach. En cornique gwragh. Et à rapprocher de gwracʼh en breton, groach en moyen breton.

Une groac’h est une fée bretonne liée à l’eau. Elle est protéiforme, bien que souvent vieille et nocturne. Surtout connue comme étant malveillante. En Basse-Bretagne, des toponymes de mégalithes sont d’ailleurs attribués à une « groac’h ».

« L’origine de ces fées appartenant à l’archétype de ‘la Vieille’ est à rechercher dans des divinités féminines antiques diabolisées avec le christianisme.  » Wikipédia.

Dans son dictionnaire provençal-francais, Frederic Mistral nous donne une définition de la vieille assez intéressante. La Vieille (ou la Vièio) est le nom par lequel le peuple de Provence désigne la nature ou l’antique Cybèle.

Le sujet est passionnant ! Et si tu veux l’explorer voici quelques ressources que j’augmenterai au fil de mes recherches et découvertes.

Localisation : Puy-de-Dôme, à Chambon-sur-Dolore (près d’Ambert), lieu-dit « Malvieille ». Altitude 1080 mètres.

RESSOURCES :

  • Jean Olléon, dans « Mégalithes et traditions religieuses et populaires en Livradois et Forez »). Le livre qui m’a permis de découvrir plusieurs sites mégalithiques près de chez moi et que j’ai pillé sans vergogne pour te parler du Pas de Gargantua.
  • Paul Sébillot. Gargantua dans les traditions populaires. Vous pouvez télécharger le PDF ou l’EPUB gratuitement sur le site de l’arbre d’or.
  • Les bulletins de la Société Française de Mythologie sont une mine d’or sur Gargantua. Beaucoup plus riches que le bouquin de Sébillot. A défaut de se les procurer, on peut toujours lire les articles en ligne, qui sont intéressants.
  • Guy-Édouard Pillard. « Le vrai Gargantua », éditions Imago. (Je suis en train de le lire, cela me semble sérieux et j’apprends plein de choses.) Pour info, Guy-Edouard Pillard a été vice-président de la Société de mythologie française.
  • Le site de la Vieille. Dédié à la Vieille. Un site à l’ancienne avec des gifs rigolos et un peu olé olé qui tournent et tout et tout… Mais dont les références et la base de données sont excellentes.
  • Une pierre à cupules, à bassin, etc. Concrètement, quoi t’est-ce ? Si tu ne le sais point, va t’instruire ici : http://escotal.fr/bassin.html
  • Sur les fées bretonnes vieilles et moches, l’article de Wikipédia est très intéressant.
  • Soutou André. Toponymie, folklore et préhistoire : Vieille Morte. In: Revue Internationale d’Onomastique, 6e année N°3, Septembre 1954. pp. 183-189. Plein de choses super intéressantes sur la figure de la Vieille. Morte ou pas.
  • Et pour en apprendre davantage sur la Vieille au Royaume-Uni et en Irlande (mais pas seulement), tu peux lire Lee Froissard : La Vieille dans la toponymie du Royaume-Uni et de l’Irlande : trace d’un ancien culte voué à la Nature ? C’est son mémoire de master 2 en linguistique (2014). Son mémoire tend à démontrer l’existence d’une déesse-mère préhistorique symbolisant la Nature appelée : la Vieille. Bref, il en est ! Il a écrit un livre : « la Déesse avant Dieu », et tu peux l’acheter via le propriétaire du site de la Vieille dont je parle plus haut (la.vieille@free.fr). Je crois qu’il a un tome 2 en route, à moins qu’il ne soit déjà sorti.
  • Le pas de Gargantua sur Mégalithes du monde. Je le mets là à tout hasard si tu veux te rendre sur place. Et si tu passes dans le coin, n’hésite pas à venir boire un petit verre de vin de sureau à la maison.

J’ai piqué la photo du bouquin de Jean Olléon, elle est moche, mais on voit mieux « l’empreinte » que sur la photo d’en-tête (piquée quant à elle au journal « la Montagne). 

Fern

Restes du bouclier celte de Leicester, daté de 255 à 395 avant notre ère.

Fern F

Aulne

Mot clé : Protection

MM : airech fian bouclier des groupes de guerriers, avant-garde de guerriers ou bande de chasseurs

MO : comèt latcha Protection du lait. Contenant pour le lait i.e  un bol

CC din cridi Bouclier du cœur, protection du cœur

Color : flann — rouge sang

Tree : fern Aulne

Oiseau : faelinn — goéland / mouette

Note (de musique) : do

Planète : Pallas

Le mot Fern est relié au gallois Gwern et à l’aulne. La valeur de la lettre attribuée est V, mais aussi F. Ce fid est l’Aulne et son bois fut longtemps utilisé pour la fabrication des boucliers. C’est pour cela que le mot clé est protection.  Son association au bouclier relie ce fid aux combattants et aux militaires et par extension a tous ceux qui utilisent la force pour protéger comme la police ou les pompiers, mais aussi les personnes qui font office de bouclier pour les autres. Cela peut évoquer le personnel qui travaille dans les plannings familiaux, les militants politiques qui se mettent en danger, les activistes écologiques qui s’enchaînent aux arbres ou qui s’interposent entre les baleines et ceux qui les chassent.

On utilise aussi le bois d’aulne pour fabriquer des seaux ou des bols ce qui explique sa traduction de gardien du lait ou de réceptacle pour le lait. Dans une société où l’élevage tient une place importante, le lait occupe une place de choix dans l’alimentation et les produits laitiers sont des produits de base. Les guerriers de la société celte étaient souvent des seigneurs du bétail qui possédaient et protégeaient les éleveurs, source de cette nourriture. Les attaques pour le bétail étaient une activité régulière.  Beaucoup de récits des légendes irlandaises se rapportent aux attaques d’autres tribus, dont le Tain Bo Cuailnge (la Razzia des Vaches de Cooley) un des plus connus.

 Flann , la couleur rouge sang ,relie ce  fid à la chasse et aux chasseurs . Une des traductions possibles du mot d’ogam « bouclier de groupes de guerrier » est « avant-garde des groupes de chasse ». Le vieil irlandais  fland signifie le sang frais versé. Il est en relation avec le sang versé et la mise à mort des animaux pour maintenir la vie des hommes et de la société. Flann (rouge sang), cité ici, suggère que Fern partage des valeurs communes avec Ruis , autre déclinaison du rouge dans les couleurs de l’ogam.  Dans tous les cas, Fern suggère l’idée d’être prêt à se protéger soi ou les autres et de se préparer en prévision d’une effusion de sang.

Fern est aussi un fid qui implique un bouclier émotionnel et une protection. Les guerriers protègent ce qui est aimé et le contenant (bol) protège ce qu’il contient. Le mot ogam protection du cœur relie puissamment ce fid avec la force émotionnelle et la possibilité de préserver soi ou les autres d’une blessure émotionnelle. Lors d’une lecture divinatoire mal aspectée avec Quert (pommier), il peut conseiller d’être prudent émotionnellement ou de prendre garde aux abus émotionnels et aux manipulations.

Fern comme l’astéroïde Pallas évoque Pallas Athena la grande patronne et protectrice de la ville d’Athènes.  Elle est la lance et le bouclier avec lesquels nous protégeons notre personne et ce qui nous est cher. Prête à faire couler le sang pour ce qui lui appartient, elle est aussi une Déesse de la Sagesse et déchaîne sa violence uniquement lorsque c’est judicieux et nécessaire.

Bien entourée dans un tirage, elle suggère que nous sommes protégés émotionnellement ou que nous sommes à l’abri des blessures. Peut — être que nos émotions sont hors de portée des manipulations. Cela implique un refuge ou un espace protégé dans lequel on est en sécurité.

L’approche chtonienne (terre) de Fern peut évoquer les combattants ou les militaires. Il fait dans ce cas référence aux problèmes de sécurité physique et de protection. La police, les pompiers et tous ceux qui protègent physiquement les autres et les lieux peuvent être évoqués ici. Les interactions positives et négatives vont dépendre des feda qui l’entourent.

Son courant « océanique » (eau) est plus émotionnel, évoquant à la fois les protections et les vulnérabilités émotionnelles et suggérant un besoin d’autonomie ou la capacité à maintenir une autonomie émotionnelle .Cette approche relie Fern au chasseur et à la chasse dans le cadre d’une relation rituelle saine et appropriée où le chasseur et le chassé ne font qu’un et sont reliés par le cœur . Pour de nombreuses sociétés traditionnelles, la mort de l’animal chassé est considérée comme un don volontaire. Il se manifeste au travers de la chasse pour le bénéfice de la tribu. Dans l’idéal cette relation est amour inconditionnel, besoin, gratitude et respect mutuel.

Sur le plan céleste, Fern traite de la maîtrise voire de la sublimation des énergies et des émotions. Il suggère un examen minutieux des émotions et d’y travailler dans le creuset de son chaudron intérieur sur le chemin des incantations .  Fern nous enjoint d’anticiper et de préparer ses défenses si c’est nécessaire. C’est aussi une protection contre la maladie en particulier celles qui se basent sur les émotions ou qui sont exacerbées par le stress émotionnel ou le surmenage.

Ce fid peut être utilisé en magie pour la protection et la création de murs émotionnels, en particulier pour les situations où les ressentis sont mauvais et où réside le danger d’abus ou de dommages émotionnels. Cela peut aider à renforcer l’autonomie personnelle et émotionnelle quand apparaît la sensation d’être débordé et dominé par les autres.  Il peut être utilisé aussi pour la protection des personnes situées en zone dangereuse, comme les troupes militaires en zone de guerre, les pompiers qui se rendent dans de bâtiments en feu ou les militants sous le coup de violences policières. Il est aussi utile pour la magie de la chasse.

Dans le cadre de soins, il peut être utilisé pour protéger des afflictions et conjurer les maladies. Fort de ses résonances émotionnelles il peut être efficace pour rééquilibrer et apaiser les douleurs liées aux émotions. Dans ce cadre, son utilisation est pertinente lorsqu’il faut faire face aux maladies du cœur physique.

Question : Comment me mets-je à l’abri ? Qu’ai-je à l’intérieur ?

Concepts reliés:  Protection émotionnelle et physique, murs, ce qui est contenu, combattants ou militaires, chasseurs et chasse, préparer et être préparé.

Erynn Rowan Laurie

Ogam

Weawing word wisdom

Ruis : correspondances Faerie Faith

Extrait de The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis.  Traduction : Fleur de Sureau.

Correspondances pour le système BLN du Calendrier des Arbres Lunaires celtiques. Extrait de “Lunar Tree Energies” par Linda Kerr, et la Déesse Blanche par Robert Graves.

Glyphes

Je suis une vague de la mer
Sur une mer sans limites, je m’en suis allé dérivant

Couleurs

Rouge-sang

Lettre

, R

Animaux

Freux

Symboles

Baguette de sureau, bol de feuilles séchées, lame de sacrifice, plante

Archétypes féminins

Artémis, la Morrigane

Archétypes masculins

Cernunnos, le Dagda, Cuchulain, Fionn

Guérisons

Purification du corps intérieur et extérieur, Maux liés au froid

Mystères

Transition entre l’Ancien et Nourrir le nouveau, Sacrifice de notre Nature inférieure, Renouveau du Moi Spirituel, Préparation par le Sacrifice