Beth, le bouleau [Eco Enchantments]

Article original paru sur Eco Enchantments
Traduction : Siduri

Beth – bouleau

Lettre de l’ogham : B
Arbre de la 1ère lune
24 décembre au 20 janvier
Pouvoirs : purification, gardien des nouveaux départs, apporte l’espoir, canalise les émotions, protection

L’arbre druidique symbole des Bardes. « Arbre de la Déesse », « Dame des Bois ». Le bouleau, Betula Pendula, est le porteur de promesses, de lumière et de nouveaux départs.

Élégant natif des forêts britanniques, de toute l’Europe du Nord et de l’Amérique du Nord, le bouleau est grand, pouvant mesurer jusqu’à 60 mètres, et doté d’un tronc pâle et svelte. Il pousse dans des clairières, préférant la lumière du soleil, mais n’est pas difficile quant à la qualité du sol, et est plutôt robuste malgré une vie relativement brèvee.

Le bouleau est connu comme « Arbre Pionnier » – il est de ceux qui recolonisent en premier des espaces ayant été déboisés lors de désastres.

Ses douces feuilles vertes sont dentelées et poussent sur des branches très fines ployant et bougeant aisément dans la brise. Son écorce blanche lui octroie une beauté féérique en toute saison.

Lorsque la sève monte au début du mois de mars, il est possible de couper l’écorce et de prélever le liquide pour le consommer tel quel, ou comme base d’un vin de bouleau ou d’une bière.

Au printemps, les petites fleurs mâles se développent en longs chatons et les fleurs femelles en petits cônes.

Le bois n’est pas particulièrement dur, mais a été malgré tout utilisé pour toutes sortes de choses au fil des siècles. Son grain est fin et régulier, il est donc adapté à du tournage sur bois. Jouets en bois et bobines furent réalisés à partir de bouleau ; en Écosse, il sert de combustible dans les distilleries de whisky.

Aujourd’hui, comme par le passé, on a fabriqué des balais et d’autres outils à partir du bouleau. Ses branches fines servaient aussi de chaume ; brûlé correctement, le charbon qui en résultait devenait un ingrédient de la poudre à canon. Plus récemment, on les a aussi utilisé dans les rencontres équestres.

Son écorce blanche est remarquable ; fine, souple, on peut la détacher de l’arbre comme du papier. On pense que le mot « Birch » [ndlt : bouleau en anglais]  pourrait venir du mot sanskrit « bhurga » qui signifie littéralement « arbre dont l’écorce sert comme support d’écriture » ou de « bher » qui signifie « blanc brillant ».

Il existe de nombreux lieux dans les Îles Britanniques avec le préfixe Berk ou Birk faisant référence au bouleau, ou encore Biethe, nom gaélique qu’on retrouve fréquemment en Écosse.

L’écorce peut produire une huile qu’on utilise en tannerie et dans l’industrie de la reliure. Elle contient de la bétuline et une petite quantité d’acide tannique, donnant au cuir durabilité et protection. Aujourd’hui, le meilleur de cette huile est encore produit à partir des grandes forêts de bouleaux qu’on trouve en Russie.

L’écorce de bouleau est largement utilisée par des populations natives d’Amérique, de Chine et de Russie. Nous pensons aisément aux canoés des Indiens d’Amérique, imperméables grâce à la résine de pin, et qui sont à la fois légers et solides. L’écorce servait égalemen à couvrir des abris et des wigwaws. Les plus petites bandes étaient tissées en paniers et parfois en chaussures.

La médecine du bouleau

Dans la médecine populaire de nombreux pays, le bouleau était utilisé comme tonique curatif et préventif, ainsi que dans des onguents et des huiles destinés à la peau. On considère qu’il possède de nombreuses vertus guérisseuses.

Il est cependant difficile de savoir comment il était prescrit, car il n’existe pour ainsi dire aucune mention de Betula ou de bouleau dans les travaux des premiers herboristes.

Sa mention la plus ancienne remonte à 1672 , dans la liste des « Herbes de Nouvelle-Angleterre », par John Josselyn, qui affirme que « l’écorce du bouleau est utilisée par les Indiens pour soigner les coupures et autres blessures… Bouillie afin de devenir bien tendre, aplatie entre deux pierres pour devenir un emplâtre, sa décoction versée sur une blessure ».

A partir du 18ème siècle on en connaît mieux les usages. Chaque partie de l’arbre, hormis ses racines, a quelque chose à offrir.

Les feuilles, astringentes, peuvent être réduites en morceaux et infusées, comme laxatif et diurétique. Aujourd’hui encore cette préparation est recommandée par les herboristes afin d’éliminer les bactéries d’une cystite ou autres infections du système urinaire. Cette infusion est également riche en vitamine C – tout comme la sève fraîche.

L’écorce peut être utilisée en externe afin de calmer les douleurs musculaires ; on la trempera alors dans de l’eau chaude et on la déposera sur le membre touché en veillant à avoir l’écorce externe vers l’extérieur. Les huiles qu’on en extrait sont antiseptiques et soignent les blessures et infections cutanées comme l’herpès, ou encore l’eczéma et le psoriasis.

La bétuline, qu’on obtient de l’écorce, est étudiée pour son potentiel à traiter les cancers de la peau.

La sève, quand elle est transformée en vin ou bière, est fermentée avec de la levure. On peut également en faire un cordial, ou un vin épicé avec l’ajout de miel, de clous de girofle et de zestes de citron. On donnait cela en prévention de – ou pour soulager de – calculs rénaux et biliaires, et pour les rhumatismes et la goutte.

Bien entendu, la sève peut aussi être consommée fraîche ou mise en bouteille comme boisson tonique, toujours populaire dans les pays baltiques. Le meilleur moment pour la prélever est le début du mois de mars.

Religion, spiritualité et folklore

Élément : eau
Planète : Vénus
Genre : féminin

Le bouleau est le premier des arbres dans le Calendrier de l’Ogham. Connu par les Celtes sous le nom de Beith (prononcé « bay ») il est le symbole des nouveaux commencements, de la régénération, de l’espoir, d’aubes nouvelles et de promesses d’avenir.
Cet arbre est porteur d’une sagesse très ancienne et apparaît pourtant éternellement jeune.
On pense que les Druides utilisaient la sève comme boisson spirituelle lors des célébrations de l’Équinoxe de Printemps.

La légende dit que c’est sur le bouleau que fut gravé le premier message utilisant l’alphabet de Ogham. Robert Graves affirme dans « la Déesse Blanche » que ce message était un avertissement au dieu solaire Lugh pour le protéger des fées – du Sidhe, qui projetaient de kidnapper sa femme. L’inscription consistait en sept « B » et fut interprété comme le risque pour sa femme « d’être emportée par sept fois au pays des fées, à moins que le bouleau ne veille sur elle ». (c’est-à-dire le bouleau comme arme de frappe !)

Elle, car le bouleau est certainement de nature féminine, porte de nombreux noms. Déesse Blanche, Dame des Bois, Arbre Ruban, Vierge d’Argent, Vierge de Bouleau sont autant de désignations connues. Au premier regard, on voit un arbre doux et timide – mais elle est en réalité un symbole très puissant d’espoir et de régénération.

Il est assez aisé de voir l’impact qu’elle a pu avoir en des temps plus païens, grâce à son écorce brillant à la lumière des torches ou de la pleine lune, ses jeunes feuilles chantant et s’agitant telles les espoirs grandissant des peuples avec le retour de la verdure et du printemps.

Les Déesses associées au bouleau sont des divinités associées à la fertilité en Europe du Nord – Oestre, Frigga et Freya – et Vénus, la Déesse romaine de l’amour. En Grèce, nous avons Ariadne, en Irlande Brighid, et au Pays de Galles la déesse-chouette Bloedewedd.

De nombreux festivals pré-chrétiens demandaient l’usage de bouleau, sous forme de bois, d’écorce, de feuilles ou de branches. Lors d’Imbolc (la Chandeleur) en février, l’écorce blanche était utilisée pour symboliser le retour de la lumière, aux côtés des bougies.

A Beltane (le Jour de Mai), le bouleau était un premier choix pour faire le Mât de Mai ; coupé à l’aube, décoré, témoin des danses rappelant d’anciens rites de fertilité, on le brûlait également dans les feux de Beltane.

A Samhain (la Toussaint), certains rites consistaient à utiliser les fines branches de bouleau pour battre et chasser les esprits malins hors du foyer, rappelant le retour de la lumière et la renaissance. C’était aussi le moment de l’année où les sorcières s’envolaient sur leurs balais de bouleau ! Un excellent choix de balai, car on sait que l’amanite tue-mouches aime pousser aux pieds des bouleaux. Préparé par un expert et pris en petites doses, ce champignon a un potentiel hallucinogène. N’oubliez pas que c’est aussi une toxine fatale !

Dans le conte russe qui porte son nom, la sorcière Baba Yaga vit dans une forêt de bouleaux, et efface chacune de ses traces avec un balai fait à partir de cet arbre.

Les branches de bouleau était aussi utilisés dans des rites qu’on désignait sous l’expression « frapper les limites » [ndlt : « Beating the Bounds »] . Les membres d’une paroisse se réunissaient pour faire le tour des limites du village, et frappaient alors différents repères sur le chemin pour bien les identifier.

Ces mêmes branches, utilisées pour frapper des objets, en chassaient les mauvais esprits. N’oublions pas que des coups étaient aussi portés aux criminels, délinquants, et autres garnements !

Magie, charmes et croyances

Écrire une promesse ou un souhait sur de l’écorce de bouleau avec la pointe brûlée en charbon d’une petite branche de bouleau. La garder en lieu sûr et secret jusqu’à ce que le vœu soit réalisé.

Pour obtenir une baguette parfaite de bouleau, d’un blond-blanc féérique, récolter le bois à la Pleine Lune de Bouleau (entre le 24 décembre et le 20 janvier) ou à l’aube le jour d’Imbolc ou de la Chandeleur, au moment ou la première lueur de printemps se manifeste pour réchauffer la terre.

Pour calmer une passion violente, une colère ou une irritabilité excessive, s’asseoir pendant un temps le dos contre le tronc d’un bouleau. Si ce n’est pas possible, prendre quelque chose en bois de bouleau dans ses mains et rester seul et assis calmement pendant un temps. Son énergie innocente canalisera ces émotions fortes avec sagesse.

Porter sur soi une branche de bouleau ou une rondelle de bois en guise de protection contre les mauvaises influences.

Brûler un peu d’écorce ou de feuilles séchées, seul ou dans une composition d’encens, au début de tout nouveau projet, recommencement ou voyage.

Un jouet, berceau ou objet de décoration fait à partir de bouleau protègera bébé des mauvais esprits, et contre les fées qui seraient tentées de le transformer en changeling.

Utiliser une baguette de bouleau pour gagner de nouvelles perspectives sur de vieilles idées, et pour avoir de nouvelles idées lorsque le flot créatif est bloqué. Elle sera porteuse de lumière et d’inspiration féérique.

Rassembler ses vaches à l’aide d’un bâton en bouleau pour les rendre fertiles et favoriser la naissance de veaux sains.

[Beth] L’ogham du bouleau par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : nouveaux commencements, un nouveau départ. Renouvellement et naissance.

Renversé : lâcher le passé pour ne pas rester stagnant.

Un des premiers arbres à fleurir au printemps, le bouleau est lié au renouvellement, au bannissement des mauvais esprits, et à la protection des enfants. Le premier message écrit en Ogham était « beith » [ndlt : ou « beth » comme il est nommé dans notre tradition] , avertissant le dieu solaire Lugh de l’enlèvement de sa femme, et il a dès lors été associé au soleil et à la lumière. Le bouleau est également utilisé traditionnellement pour fabriquer des balais de sorcières.

Usages magiques : tentatives, commencements, rituels invoquant Lugh.

[Straif] L’ogham du prunellier par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : division, conflit, besoin d’établir des limites saines entre soi et les autres.

Renversé : laisser la porte ouverte aux attaques, émotionnelles et physiques.

Straif est relié au mot strife, qui veut dire « lutte », associant cet ogham à la notion de conflit. Le prunellier était traditionnellement utilisé pour constituer des haies, afin de maintenir à l’extérieur hommes et esprits indésirables. Au printemps, cet arbre se couvre de fleurs blanches, mais son trait le plus particulier réside dans ses épines, qui le relient aux épées, aux poignards et à tout objet capable de percer. Le bois de prunellier était utilisé pour fabriquer des gourdins, ce qui le connecte une nouvelle fois à l’armement et au conflit. Les baies de prunellier sont de riches sources de vitamine C et étaient utilisées comme remède aux inflammations. Ses feuilles étaient quant à elles utilisées pour chassez toxines et fluides en excès hors du corps. Alors que Straif symbolise clairement un conflit ou un chemin bloqué, le prunellier peut aussi nous apprendre à « détoxifier » une situation, si nous sommes attentifs à sa sagesse.

Usages magiques : établir des limites.

[Ailm] L’ogham du pin ou du sapin par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : initiations, naissance et mort, début d’une nouvelle phase dans la vie. Vision et capacité à voir au loin. Perception claire d’une situation.

Renversé : ne pas voir une situation clairement, aveuglement, incapacité à voir la vérité.

Ailm est « le plus puissant des grondements » d’après le word of Ogham de Morainn mac Moin. Le bois de l’arbre émet un « grondement » lorsqu’il se plie et se balance dans le vent, d’où cette association. Certains ont associé ce grondement aux cris lors de la naissance d’un enfant, qui indique également que vous débutez une nouvelle phase dans votre vie ou un temps d’initiation. Pin comme sapin sont des arbres toujours verts, connus pour leur grande taille, reliant ainsi Ailm à une vision claire, une capacité à voir au loin et à l’acuité. Le pin sylvestre, qui fut très répandu sur les terres occupées par les Celtes, peut vivre jusqu’à 600 ans et peut pousser jusqu’à 36 mètres, voire plus, lorsque de bonnes conditions sont réunies. Son écorce est rouge, et sa résine fut utilisée pour réaliser des barils de bière, des bateaux, ainsi que dans la cire utilisée pour des sceaux officiels. La couleur proche du sang de cette résine la connecte à la naissance et à la force de vie. Le sapin était également sacré pour la déesse Diane, qui présidait aux naissances, ainsi que pour Druantia, déesse gauloise. Pendant la période du solstice d’hiver, on brûlait des aiguilles de pins pour la purification et pour encourager le retour du soleil. Les bûches de Yule étaient faites à partir de bois de pin, symbole d’immortalité et de renaissance par ses aiguilles toujours vertes.

Usages magiques : purification, vision claire, divination.

Ailm, le sapin argenté [The Blue Roebuck]

Article original paru sur « The Blue Roebuck ». Traduction : Siduri.

Ailm  (AHL-m), le sapin argenté, le pin sylvestre

Ailm

Silver Fir

Saison : 1re saison – Solstice d’Hiver

Hand
Place sur la main : sur la paume, sous le pouce
Couleur : Alad – couleur pie

Lapwing
Oiseau : Aidhircleog, le vanneau
Déesse : Druantia, reine des Druides
Symboles : les choses cachées
Planètes : Lune, l’astéroïde Astrée
Métal : argent

Horse
Animal : le cheval
Message : perspicacité, jour de libération, leadership
Signification de l’ogham-mot  : cri, le plus fort des grognements, début de réponse, début d’un appel

« Je suis le tombeau de tout espoir.
Je suis un enfant ; qui d’autre que moi observe depuis l’arche brute du dolmen ? »

L’arbre connu comme « sapin » dans l’Ogham est en fait le pin sylvestre, le seul conifère d’envergure natif des îles britanniques. Cet arbre impressionnant peut grandir jusqu’à 30 mètres. Des forêts de pin couvraient une bonne partie de l’Écosse par le passé.

C’est peut-être la présence impressionnante d’Ailm, ainsi que sa longue vie, qui sont les raisons de son association avec le leadership. Nous retrouvons cette vision dans l’hommage de Walter Scott au chef de clan, dans « La Dame du Lac » (utilisé actuellement comme chanson thématique pour le Président des États-Unis) :

« Salut au chef qui avance triomphalement ! Puisse le Pin éternellement vert être honoré et béni ! Puisse être longue la vie de l’arbre, dans son étendant étincelant. Fleuris, giron et grâce de notre lignée ! »

Les significations de l’ogham-mot Ailm semblent référer spécifiquement au son de la lettre, A. Ailm veut dire « un cri de douleur ou d’émerveillement ». Nous crions « aaaaah! » en signe de détresse, nous respirons « ah ! » dans la crainte, et nous crions « aha ! » lorsque les pièces d’un puzzle finissent par s’assembler.

Choisissez Ailm comme emblème si vous recherchez la perspicacité – le fameux moment « aha ! » où l’on comprend la signification de quelque chose qui baignait jusqu’alors dans la confusion. Ailm renferme la promesse d’un tel moment d’illumination. Il rappelle aussi qu’il s’agit seulement d’un début de réponses.

Le sapin est le premier arbre de l’année, qui tombe le jour du solstice d’hiver. C’est un arbre de la déesse, sacré pour Artémis, déesse de la lune. Sa forme triangulaire représente la trinité de la Déesse. Elle symbolise la force du soleil, la source de vie. Ailm peut aussi correspondre au sapin baumier [ndlt : en Amérique du Nord notamment] ; ses « arbres-soeurs » sont l’if et le pin sylvestre. En hébreu, on l’appelle Tamar, évoquant Ishtar [ndlt : d’après mes recherches, Tamar signifie « palmier »… je me permets d’émettre un doute sur cette affirmation, libre à vous d’en tenir compte ou non].

Le sapin argenté est associé à la lune et à la planète Jupiter. Ses couleurs sont la couleur pie et le bleu pâle. Ses oiseaux sont l’aigle et le vanneau, et son animal, la vache rousse. Ses pierres sont la tourmaline et l’ambre – et c’est un arbre aux qualités féminines. Cet arbre rappelle le triple aspect de la Déesse dans le folklore celtique, et offre apprentissage, choix et progrès. Il est sacré pour de nombreuses déesses : Artémis (protectrice de l’accouchement), Diana et Druantia entre autres. Il est aussi associé aux Dieux Osiris et Attis, qui furent tous deux incarnés dans des pins/sapins.

On peut utiliser le sapin en magie : pour le pouvoir, la perspicacité, le progrès, la protection, le changement, la renaissance féminine et la naissance.

Le sapin argenté et l’if sont des « arbres-soeurs » qui se tiennent l’un à côté de l’autre dans le cercle de l’année. Leur aspect est presque identique. Néanmoins, l’if est connu comme l’arbre de la mort et le sapin argenté comme l’arbre de la vie et de la résurrection.

Les druides utilisaient le sapin, le considérant comme un arbre d’espoir [ndlt : on en sait des choses sur les druides… Bref !]. On pourra utiliser son bois pour la transformation, le changement, d’autant plus que cet arbre nous offre une perception claire du présent comme du futur. Des morceaux d’écorce peuvent être utilisés dans de l’encens, et le bois peut servir à fabriquer des instruments de musique. Brûler des aiguilles ou balayer à l’aide d’une branche qui aura été bénie autour du lit protégera un nouveau-né et sa mère. En Écosse, dans la région de l’Orkney, la mère et l’enfant sont purifiés par le passage circulaire d’une bougie constituée de sapin trois fois autour du lit. Pour une « sorcière météo » [ndlt : « weather witch »] les pommes du sapin servent à annoncer un temps humide ou une saison sèche. Des charmes faits à partir de sapin peuvent être donnés à des amis sur le départ pour leur porter chance. Par son apparence (et dans son usage ancien), il est l’arbre incarnant Yule par excellence. Ses branches peuvent être utilisées comme décorations et apporteront la protection à la maison et à ses occupants.

Le sapin est considéré par beaucoup comme arbre annonçant la naissance ou le début de nouvelles choses. Il se tient en tête de la série de voyelles dans le système des Oghams, tandis que l’if, considéré comme l’arbre de la mort, se tient à la fin de cette série. C’est un arbre de régénération. Lorsqu’il est coupé, et semble mort, ses racines donnent naissance à de nouvelles tiges. Son bois résineux produit une flamme tenace et purifiante, utilisée dans des cérémonies celtiques de naissance et de mort. Elle symbole la lumière croissante du soleil ressuscité au moment du solstice d’hiver et qui émerge de l’ombre.

Le sapin indique la renaissance : la transformation d’un état de faiblesse vers un état de force. C’est une force brute, pleine de santé et de vigueur. Un état élevé, qui offre une nouvelle perspective pleine d’objectivité et de sagesse née de cette objectivité. Le sapin marque le début du chemin vers la vérité et la vie. Emprunter ce chemin implique également d’en garder le secret.

Ailm annonce l’arrivée imminente d’une renaissance : une grande transformation pour le mieux, au cours de laquelle objectivité, savoir et capacité au leadership seront acquis. Il sera peut-être possible de voir un vieux challenge d’un nouveau point de vue, ou d’exercer une certaine maîtrise dans un futur proche. Cet Ogham implique également le besoin de cacher ces nouveaux départs. Les premières phases d’un nouveau projet, d’un nouveau chemin doivent rester dans le secret pour ne pas être perturbées. Une nouvelle direction créative est susceptible d’influencer les choses. En plus d’apprendre la discrétion, il faudra peut-être apprendre du passé. Attention aux choix. […] Vous serez peut-être appelé à diriger, mais ce challenge peut se montrer douloureux si vous n’est pas capable de l’entreprendre avec maturité complète et objectivité.

Peut-être que la renaissance sera entravée par quelques obstacles. Cela peut être le cas si ce qui doit rester caché est révélé avant que ce soit le moment. Gardez, protégez ce qui se présente à vous. Attendez le bon moment pour le révéler.

[…]

Note personnelle – il existe une certaine confusion concernant le placement d’Ailm, d’Idho, et du « jour supplémentaire ». Dans « la Déesse Blanche », Graves évoque Ailm comme s’il se trouvait associé au jour du Solstice d’Hiver, mais dit de lui, plus loin, qu’il correspond au jour de la naissance de l’enfant divin, le « jour supplémentaire ». Puis, lorsqu’il aborde Idho, il dit que ce dernier est à situer la veillée du Solstice d’Hiver. Dans ma propre expérience et pratique, j’ai finalement décidé, et ceci est basé sur mon point de vue uniquement, de placer Idho la veille du Solstice d’Hiver et Ailm le jour du Solstice d’Hiver, tandis que le Gui occupe le « jour supplémentaire », qui est lui aussi un jour spécial.