[Eadha] l’ogham du peuplier par Stephanie Woodfield


Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : dépassement du doute et de la peur. Franchir les obstacles. Guidance intérieure.

Renversé : être paralysé par les doutes et les peurs.

Folklore : le peuplier tremble a un important système racinaire et pousse jusqu’à soixante ou quatre-vingts pieds de hauteur. Il est un des arbres les plus répandus d’Amérique du Nord. L’écorce du tremble était utilisée comme tonique pour soigner la faiblesse et les brûlures d’estomac, et ses feuilles traitaient les inflammations et arthrites. Eadha est associé au « tremblement » et au « frémissement ». Les feuilles du peuplier et du peuplier tremble donnent l’impression de frémir dans le vent, reliant ainsi l’ogham à la peur. Le vent soufflant dans les feuilles du tremble donne l’impression de murmurer, ce qui donne également un caractère oraculaire à cet arbre. On dit que celui qui sait écouter ses murmures recevra des messages des dieux. La tribu nord-américaine des Blackfoot utilisait le tremble pour fabriquer des flûtes. Son bois solide, propice à absorber les chocs, était utilisé pour fabriquer des boucliers, et l’ogham peut être un allié pour nous protéger de nos peurs et de nos doutes. Des guirlandes de feuilles de tremble ont été retrouvées sur des sites mortuaires, et le héros grec Heraklès portait une même guirlande pour se rendre auprès de Hadès. Ainsi, l’arbre est connecté au Monde Souterrain et au domaine des ancêtres. Le dessus de la feuille est sombre, dit-on, parce qu’il a été touché par les flammes de l’Hadès ; quant au dessous, il serait devenu argenté après avoir absorbé la sueur du héros.

Usages magiques : bannissement des émotions négatives. Rendre hommage aux ancêtres.

[Idho] L’ogham de l’if par Stephanie Woodfield


Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : mort et renaissance, temps de transitions, de changements.

Renversé : rancœur, incapacité à accepter le changement.

Folklore : l’if pousse lentement mais a une vie particulièrement longue. On estime que l’If Fortingall, qui se trouve en Écosse, a entre 2000 et 5000 ans ! Cet arbre est généralement associé à la mort. Son bois solide et flexible était utilisé pour fabriquer des arcs, et ses fruits comme ses feuilles sont toxiques. le chef celte Catuvolcus se donna la mort avec de l’if, plutôt que de se soumettre à Rome. C’est un arbre qu’on trouve aussi fréquemment dans les cimetières. Il arrive que son tronc devienne creux avec le temps, et il devient alors un passage ou une entrée vers les Autres Mondes. Les branches de l’if peuvent grandir en pleine terre, prenant alors la place du tronc creusé ; un processus symbolisant la réincarnation.

Usages magiques : magie de transformation, culte aux ancêtres, invocation d’esprits.

Tradition Faerie Faith : Comprendre les « Arbres », le Roseau

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

La douzième lune est celle du Roseau. Son nom gaélique est Ngetal (prononcé à l’anglaise « Nyettle »).

Le glyphe pour Roseau est : « Je suis un bruit menaçant venu de la mer. »

  • Utilisations de la plante et Folklore

typhalatifoliaParce que le roseau (Phragmites communis) n’a lui-même que peu de qualités médicinales et nutritives, le genêt est utilisé comme substitut. Les jeunes rameaux sont récoltés en mai, et utilisés soit frais soit séchés pour leurs alcaloïdes spécifiques. Il sert de diurétique et cathartique, pour traiter l’hydropisie et les troubles de la vessie, des reins. Le genêt a une action particulière sur le cœur, tout d’abord il ralentit les battements cardiaques, puis les accroît et renforce le pouls.

Contrairement à la digitale, il n’a pas d’effets cardiaques sur le long terme (Grieve 127).

On associe souvent le genêt à l’aubépine parce que l’on pense qu’ils portent malheur. Un vieil adage dit : « If you sweep the house with broom in May, you’ll sweep the head of that house away. » (Ndlt : nous pourrions le traduire en l’adaptant : “Si tu balaies la maison avec du genêt (ndlt : broom en anglais désigne à la fois genêt et balai) en Mai / C’est la tête de cette maison que tu feras tomber.”) (Vickery 51)

Le genêt fleurit durant le mois de Mai, comme l’aubépine, et comme cette dernière, il a fini par être associé à la mort.

Fleur de genêt
Fleur de genêt

Les Plantagenêts tirent leur nom de la présence d’un rameau de genêt sur leurs armoiries, en latin Planta Genista. Geoffrey, Comte d’Anjou, père d’Henry II, passa sur un sentier rocailleux, vit la plante de genêt et, selon la légende, dit : « Et ainsi, puisse cette plante d’or être pour toujours de ma connaissance, solidement enracinée parmi les rochers, et pourtant soutenant ce qui est prêt à tomber. Je la porterai sur mon cimier, au milieu des champs de bataille s’il le faut, lors des tournois et lorsque je dispenserai justice » (Vickery 284).

  • Mythologie et Symboles

La connexion du roseau (et du genêt) à la mort n’est pas surprenante. La chouette (l’oiseau de la Lune Rouge) est le messager des déesses de la mort, Hécate, Athéné et Perséphone. En tant que porteuse de prophétie, la chouette vient également à être associée à la sagesse. Le grondement de la mer contre le bord de la falaise est le son de Ngetal (le son de la mort annoncée.) Aucune falaise ne peut résister à la puissance de la mer (source de mort et de renaissance) et sera finalement emportée pour devenir de simples galets (Graves, p, 244).

  • Énergies

Le roseau est jumelé au Sureau, le dernier arbre de l’année. Le roseau est la Lune de la mort annoncée et, en tant que tel, la Lune de la terreur. Le son du vent dans un lit de roseaux secs, le son de l’océan contre une falaise, le cri de la chouette, le hurlement de la Beansidhe (ou Banshee) : tout ces sons sont ceux du Roseau. Et pourtant, le roseau offre en même temps le confort par le son, puisque les roseaux sont employés dans la fabrication des flûtes de pan, avec lesquelles nous jouons de la musique.

C’est le moment où l’étudiant devrait réussir à comprendre/accepter le concept de fins, d’achèvements : la fin de l’année et, éventuellement, celle de la vie elle-même.

Tableau I
Correspondences pour le système BLN System du Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques. Tirées de “Lunar Tree Energies” par Linda Kerr et de La Déesse Blanche par Robert Graves.

Glyphe

Je suis un bruit menaçant venu de la mer

Couleur

Vert

Lettre

, NG

Animal

Chouette/Hibou et Oie sauvage

Symboles

Baguette de Roseau, lame, galets et coquillages

Archétypes féminins

Dana, Fand, Hécate, Athéné, Perséphone, Cerridwen, Norne.

Archétypes masculins

/

Guérisons

Associé au genêt à balai (planta genista) pour l’indulgence excessive

Mystères

Discipline, Protection de la maison contre le climat, et Sécurité, Joie de la Musique, Préparation à la protection.

Tradition Faerie Faith : Comprendre les Arbres, le Sureau

Extrait de la thèse : The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis. Traduction : Fleur de Sureau.

Le sureau est la treizième lune. Son nom gaélique est Ruis (prononcé « Roush » ou « Roo-ish »).

Le glyphe pour le sureau est « Je suis une vague de la mer. »

  • Utilisations de la plante et Folklore

L’écorce, les feuilles, les fleurs et les baies de sureau ont toutes des propriétés curatives.

L’écorce est purgative et émétique.

Les feuilles sont utilisées pour repousser les insectes, traiter les ecchymoses, les entorses et l’hydropisie.

sureau, sureau communLes fleurs peuvent être préparées de façon à confectionner une huile volatile utilisée dans un mélange d’eau pour traiter les tâches de rousseur, les coups de soleil et les imperfections.

Le vin de sureau peut être fabriqué à partir des baies, pour traiter aussi bien les rhumatismes que l’érésipèle (Grieve 269-73).

Le sureau était considéré comme un arbre à sorcières et donc malchanceux, et en même temps, protecteur. On pensait que prendre toute partie de l’arbre vivant portait malchance, à moins que l’on en demande la permission à l’arbre lui-même en premier lieu. Selon Vickery, « Si vous coupez un sureau ou l’abattez, vous devez vous incliner trois fois et dire : Vielle Femme, Vieille Femme / Donne-moi un peu de ton bois / Et lorsque je mourrai / Je te donnerai du mien. » (120).

Comme l’huile que l’on trouve dans ses feuilles a la propriété d’éloigner les insectes, l’arbre était souvent planté près des toilettes pour en détourner les mouches (122).

  • Mythologie et Symboles

Le Sureau a longtemps été associé à la mort et à ce qui s’achève. Le sureau passait pour avoir été l’arbre sur lequel Jésus fut crucifié, ainsi que celui sur lequel Juda se pendit, explique Graves, « le sureau est l’arbre de la condamnation (d’où la persistance malédiction du nombre treize) » (page 213 des Mythes Celtes.) Plus loin, il poursuit : “R[uis] est le mois où la vague s’en retourne à la mer et l’année finissante à son commencement telle une onde. En poésie irlandaise et galloise, une vague de la mer et un ‘cerf de mer’ : ainsi l’année peut-elle commencer et finir avec le chevreuil blanc » (p. 244).

Le sureau est l’arbre qui apporte la mort de l’année. C’est un moment de sacrifice et d’acceptation de ce qui prend fin.

  • Énergies

Le sureau apporte avec lui de nombreux mystères liés à la mort, à la résurrection et à la renaissance.

Les glyphes pour le sureau sont, “Je suis une vague de la mer,” ou, “Sur une mer sans limites, je m’en suis allé dérivant,” qui parlent de mort et de renaissance.

C’est le moment de l’année où l’étudiant devrait faire la paix avec tout ce qui est arrivé durant l’année.

Imaginez-vous dérivant sur une mer. Vous ne pouvez rien voir d’autre que l’eau et le ciel. Sur cette mer, vos biens, vos proches, votre travail ne signifient rien. Un jour, tout cela prendra fin. La seule chose importante que vous possédez sur cette mer, c’est votre âme. C’est la seule vraie leçon du Sureau : Tout disparaîtra, sauf votre âme qui subsistera. Cela peut être soit une expérience terrifiante soit exaltante, selon ce que vous avez accompli et ce que vous croyez à propos de vous-même. Si les leçons du Bouleau ont été acquises et bien appliquées, l’étudiant n’a rien à craindre. Si elles ne l’ont pas été, alors une nouvelle année entière l’attend juste au tournant.

  • Tableau I

Correspondences pour le système BLN System du Calendrier des Arbres Lunaires Celtiques. Tirées de “Lunar Tree Energies” par Linda Kerr et de La Déesse Blanche par Robert Graves.

Glyphes

Je suis une vague de la mer.

Sur une mer sans limites, je m’en suis allé dérivant.

Couleur

Rouge-Sang

Lettre

, R

Animal

Freux

Symboles

Baguette de Sureau, bol de feuilles mortes, lame de sacrifice, une plante

Archétypes féminins

Artémis, la Morrigane

Archétypes masculins

Cernunnos, The Dagda, Cuchulain, Fionn.

Guérisons

Purification du corps interne et externe, maux liés au temps froid

Mystères

Transition de l’Ancien/Nourrir le Nouveau, Sacrifice de la Nature Inférieure, Renouveau du Moi Spirituel, Préparation par le Sacrifice

Tinne : correspondances Faerie Faith

Extrait de The Faerie Faith and the Beth-Luis-Nion Celtic Lunar Tree Calendar par James Clifford Landis.  Traduction : Fleur de Sureau.

Correspondances pour le système BLN du Calendrier des Arbres Lunaires. Extrait de “Lunar Tree Energies” par Linda Kerr, et la Déesse Blanche par Robert Graves.

Glyphes

Je suis une flèche décochée pour la bataille,

Je suis la lance : qui rugit pour du sang.

Je suis une lance qui rugit pour du sang, une épée affilée dans l’exercice de la vengeance.

Je suis un géant à l’épée affilée, abattant une armée dans l’exercice de la vengeance.

Couleur

Vert/Gris

Lettre

T, T

Animal

Etourneau

Symboles

Baguette de Houx, plume noire

Archétypes féminins

Creiddylad (Cornélia), Artémis, Dana.

Archétypes masculins

Cuchulain, Hercule, Sire Gauvain, Le Chevalier Vert, les Rois Chêne et Houx, Jésus et St Jean Baptiste, Tannus, Tina.

Guérisons

Médecine préventive contre la fièvre

Mystères

Invulnérabilité, Protection Préventive, Vigilance, Bon Augure, Voyage

Energies des Arbres Lunaires : le Houx

Par Linda Kerr, extrait du site faeriefaith.net
Traduction : Fleur de Sureau pour le coven d’Ignis Daemonis.

Houx

Huitième Lune

  • Glyphe – Je suis une flèche décochée pour la bataille
  • Oiseau – étourneau
  • Couleur – Vert/Gris
  • Jour – Mardi
  • Guérison – médecine préventive de la fièvre
  • Mystères – Invulnérabilité, Protection Préventive, Vigilance, Bon Augure, Voyage

houxLe Houx, comme le Bouleau, est la première lune d’un nouveau cycle. Le Houx est la première lune de la moitié sombre de l’année. Les leçons apprises durant la lune du Bouleau, l’auto-discipline, l’autorité sur soi-même, la sensibilité et la conscience, puis réitérées lors de chacune des lunes suivantes, seront les plus indispensables au cours de cette seconde moitié de l’année.

Le Solstice d’Été est le moment durant lequel, dans la mythologie, le Roi Chêne est tué par son jumeau, ou son taniste, le Roi Houx, qui règne jusqu’au Solstice d’Hiver, lorsqu’il est à son tour tué par son taniste, le Roi Chêne. Taniste est lié au tanin que l’on trouve dans le chêne ; le Chêne et le Houx sont les deux faces d’une même médaille, la fin d’un cycle et le début du suivant.

Cette bataille entre les jumeaux parle d’une bataille qui se passe en nous-mêmes. En chacun de nous se trouvent anima et animus, yin et yang, une part masculine et féminine. Après le Solstice d’Été, les énergies yang commencent à décliner, et les énergies yin occupent le premier rang. Nous entrons dans le temps de l’inconscient, la part sombre, du repli intérieur, de l’introspection. Mais nous avons toujours les énergies yang avec nous à ce moment, également. Si vous n’êtes pas pleinement équilibré intérieurement, si vous continuez d’avoir des complexes ou des blocages, alors votre moitié sombre peut devoir « combattre » votre moitié lumineuse, votre soi yang, pour se révéler, pour qu’elle soit en mesure de s’exprimer. Et bien sûr, si vous êtes vous-même malheureux, mal équilibré et sur les nerfs, vous allez vous défouler sur tout le monde. C’est l’énergie prédominante de cette période de l’année. Colère, haine, jalousie, suspicion. Nous sommes aisément provoqués et marchons sur des braises.

Même si vous êtes assez bien équilibré et heureux, comme votre inconscient commence à émerger, il occasionnera quelques émotions fortes et de l’instabilité, de l’agitation que vous n’aviez pas remarquées jusque là. Mais si vous avez bien appris vos leçons, vous reconnaîtrez ces sentiments pour ce qu’ils sont, vous serez conscient de leur effet sur votre entourage et vous-même, et vous serez sensible et compatissant, tant avec vous-même qu’avec les autres. Le contraire de la haine, c’est l’amour et c’est ce dont nous avons besoin dès lors pour surmonter ces émotions intenses. Et en fin de compte, votre but est de réunir les deux moitiés de vous-même pour former un être complet, équilibré.

  • Les énergies négatives du Houx sont : la colère, la haine, la jalousie, la suspicion, l’irritabilité, l’impatience. Possibilité de se sentir comme si tout le monde nous cherchait des crosses, comme si tout le monde en avait après nous. Possibilité de se sentir déchirer en deux. Revirements, hésitations. Également la peur de l’inconscient.
  • Pour surmonter ces énergies négatives : prendre une baguette de l’arbre. Fleurs de Bach possibles pour le mois du Houx : Holly, Scleranthus.

[Ur] L’ogham de la bruyère par Stephanie Woodfield

Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : guérison. Créer un équilibre sacré. Amour, fertilité.

Renversé : être en déséquilibre. Ce déséquilibre peut être physique, émotionnel ou spirituel.

Folklore : la bruyère est un buisson pérenne de petite taille qu’on trouve communément sur la lande. Il fournit nourriture et refuge aux oiseaux et fut utilisé par le passé pour fabriquer des balais, réaliser des paniers et couvrir des toitures. La bruyère est considérée comme une plante de guérison qui maintient l’équilibre aux niveaux émotionnel, physique et spirituel. On l’associe également au feu, puisque elle est utilisé comme combustible, ce qui en fait une plante solaire. La bruyère blanche apporte la chance, notamment en amour ; on l’ajoutait aux couronnes nuptiales. Les amoureux se couchaient ensemble dans des lits de bruyère. L’ajonc et la bruyère sont tous deux associés à l’amour, mais l’ajonc représente la sexualité, tandis que la bruyère est plus associée aux aspects émotionnels de l’amour et peut également symboliser l’amour de la vie. Si Ur apparaît dans un tirage à propos d’une relation, il signale un lien émotionnel profond. La bruyère servait également à distiller du vin ; la plante comme les boissons alcoolisées qui en résultaient étaient sacrées pour la déesse bretonne Uroica.

Usages magiques : guérison et sorts d’amour, fertilité.

Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :

Les Glyphes du Calendrier des Arbres Lunaires :
Saule, Aubépine & Chêne
Par Linda Kerr, traduction Fleur de Sureau

Chacun des 13 mois lunaires a son propre « glyphe », ou vers, tiré du Chant d’Amorgen, un poème ancien qu’aurait entonné le chef barde des Milesiens, envahisseurs de l’Irlande, tandis qu’il posait le premier pas sur l’île en 1268 avant JC. Ce poème a été reconstitué par Robert Graves dans La Déesse Blanche et rattaché à l’alphabet Beth-Luis-Nion, comme suit :

Je suis un Cerf aux sept dents de fer Ou un bœuf aux sept combats, Bouleau Beth
Je suis une vaste étendue d’eau sur une plaine, Sorbier Luis
Je suis un vent sur les eaux profondes, Frêne Nion
Je suis une larme étincelante du soleil, Aulne Fearn
Je suis un faucon sur la falaise, Saule Saille
Je suis beau parmi les fleurs, Aubépine Uath
Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée, Chêne Duir
Je suis une flèche décochée pour la bataille, Houx Tinne
Je suis un saumon dans l’étang, Noisetier Coll
Je suis une colline de poésie, Vigne Muin
Je suis un sanglier cruel, Lierre Gort
Je suis un bruit menaçant venu de la mer, Roseau Ngetal
Je suis une vague de la mer, Sureau Ruis
Qui, si ce n’est moi, connait les secrets du dolmen en pierre brute ? Solstice d’Hiver

Chacun de ces vers parle d’une essence particulière des énergies lunaires, et lorsqu’ils sont étudiés en profondeur, ils peuvent nous aider à nous orienter vers une plus grande compréhension du mois de l’arbre. Cette série d’articles tentera d’explorer ces glyphes, et au moins vous poussera à développer votre propre compréhension du sujet.

  • Saule/Saille : Je suis un faucon sur la falaise – pour l’agilité

Saule tortueux, mois du saule 2015

C’est un glyphe approprié pour le Saule, selon Graves, parce que Saille est le mois durant lequel les oiseaux font leur nid (Graves, 209).

Le faucon qui est sur la falaise est, mythologiquement, le même oiseau que le milan, qui est l’oiseau sacré de Borée, le Vent du Nord. Dans la légende grecque, ses fils thraces, Calaïs et Zétès portaient des plumes de milan en son honneur et pouvaient se transformer en milans. L’hiéroglyphe égyptien pour Vent du Nord est un faucon, reliant ainsi le faucon et le milan. Le mot gallois pour faucon est gwalch, semblable au latin falco, ou faucon (dans le texte : falcon), qui est un type de faucon (dans le texte : hawk). Le Gwalchmai mystique (‘faucon de Mai’) ; Gwalchaved (‘faucon de l’été’), ou Sir Galahad ; et Gwalchgwyn (‘faucon blanc’), ou Sir Gawain, sont tous reliés au faucon du Saule (Graves, 209).

Le Saule est une période de mouvement, et le faucon sur la falaise représente ce mouvement. Il est perché sur la falaise, prêt à s’envoler mais pas encore prêt à voler. Le faucon, un symbole de l’air, nous dit aussi que nous avons pleinement quitté les profondeurs aquatiques des quatre dernières lunes.

Le Saule est sacré pour Hécate, Minerve, Héra et Perséphone ; tous les aspects de la Déesse liés à la Mort. Cela peut sembler étrange au moment du printemps, mais rappelez-vous le faucon, en tant qu’oiseau de proie, est porteur de mort lui-même. L’histoire de Gwion illustre cela symboliquement.

Dans l’histoire de Gwion – le garçon qui est mangé par la sorcière sauvage Cerridwen et qui renaît comme l’enfant miraculeux Taliesin – Gwion passe par un certain nombre de transformations pour échapper à la fureur de la Déesse. Ces transformations se succèdent dans l’ordre strict des saisons, tout comme les formes correspondantes que la Déesse prend pour le poursuivre et enfin l’attraper. Tout d’abord, Gwion est un lièvre en automne, saison de la chasse ; Elle devient un lévrier femelle ; puis il se transforme en poisson durant les pluies de l’hiver et, elle, se transforme en loutre ; ensuite il devient un oiseau au printemps lorsque les migrateurs reviennent et, elle, devient un faucon ; et enfin il se transforme en un grain de blé durant l’été, la saison des récoltes et Elle le mange en prenant la forme d’une poule noire à grande crête – la coiffure rouge et les plumes noires la désignent comme la Déesse de la Mort (Graves, 400).

Une dernière chose à mentionner, Hécate, la Déesse de la Mort, a pour messager la Chouette, qui nous conduit à la prochaine lune, l’Aubépine.

  • Aubépine / Huath : Je suis beau parmi les fleurs

aubépine-ciel-bleuHuath est la saison des fleurs et elle est régie par l’Aubépine ou l’Arbre de Mai. Olwen est la Reine de Mai et la fille de l’Aubépin ou du « Géant Aubépin ».  Le nom Olwen signifie « Celle à la Trace Blanche », à cause des trèfles blancs qui poussent dans les traces de ses pas. (Graves, 209-210)

Olwen est un autre nom pour Blodeuwedd (‘aspect de Fleurs’), elle a été créée par le magicien Gwydion à partir de bourgeons et de fleurs (Graves, 41) pour être la fiancée de Llew Llaw Gyffes (Graves, 85). Dans le mythe de Blodeuwedd et Llew Llaw, Blodeuwedd rencontre Gronw et en tombe amoureuse. Elle complote avec lui pour tuer son époux, Llew Llaw. Par ruse, Llew est conduit sur le lieu de mort : Gronw se lève et le tue d’un coup de lance dans le flanc. L’âme de Llew s’élève ensuite sous la forme d’un aigle. (Graves, 310)

Lorsque le père de Llew, Gwydion, part à sa recherche, Blodeuwedd lui dit qu’il a quitté la maison pour aller à la chasse. Gwydion, cependant, en sait plus et voyage à travers tous les pays à la recherche de Llew. Enfin, il créé le Caer Gwydion, ou la Voie Lactée, comme une trace, une voie, par laquelle il recherche l’âme de Llew dans les cieux, et où il la trouve. Pour la punir de sa traîtrise envers son époux, Gwydion la transforme en oiseau, après quoi elle s’enfuit de son beau-père. (Graves, 315)

L’oiseau que Blodeuwedd est devenue est une chouette et elle est appelée Twyll Huan (‘le trompeuse de Huan’) pour avoir causé la mort de Llew, Huan étant l’autre nom de Llew, et tylluan étant le mot Gallois pour chouette. (Graves, 85)

Dans l’histoire, Blodeuwedd est transformée en une Chouette par Gwydion. En réalité, elle a été une Chouette pendant des milliers d’années avant que Gwydion ne naisse – la même Chouette qui est représentée sur les pièces d’Athènes comme symbole d’Athéna, la Déesse de la Sagesse. Sous ses deux aspects de Déesse de l’Amour et Déesse de la Sagesse, Blodeuwedd fait partie d’une pentade, elle-même représentant le Printemps et l’Été, respectivement. Les cinq déesses sont Arianrhod la Déesse-Naissance ; Arianrhod la Déesse de l’Initiation ; Blodeuwedd la Déesse-Amour ; Blodeuwedd la Chouette, Déesse de la Sagesse ; et Cerridwen la Déesse Truie ; qui ensemble représentent les cinq saisons de l’année ou les cinq voyelles du Calendrier Celtique des Arbres (Graves, 315).

Ainsi, nous pouvons le voir dans cette histoire, Blodeuwedd, sous son aspect de Déesse-Amour (Printemps), est le pouvoir de transformation derrière Llew Llaw, qui après sa mort, de la main de Gronw, prend la forme d’un aigle. Son père le trouve et lui redonne sa forme humaine, suite à quoi Llew tue Gronw, l’amant de Blodeuwedd, de la même façon qu’il a été tué, par une lance dans le flanc. Et donc Llew règne à nouveau à la place de Grown. Blodeuwedd est elle-même transformée sous son second aspect, la Déesse de la Sagesse (Eté), qui est la prochaine lune qui conduira l’âme d’Hercule, sous la forme d’un aigle, aux Cieux, et en compagnie des Immortels. (Graves, 126).

[Traduction à suivre]

  • Chêne / Duir : Je suis un dieu qui met le feu à la tête avec de la fumée – c’est-à-dire, qui donne l’inspiration

Bibliographie :

  • Graves, Robert. The White Goddess. 1948. The Noonday Press, New York, NY.