Le Frêne
Le Frêne est le troisième lunaire de l’année. Son nom gaélique est Nion (pronouncé « Nionne »). Le glyphe pour le Frêne est « Je suis un vent sur les eaux profondes. »
- Utilisations de la plante et Folklore
L’écorce du frêne a été employée comme tonique, astringent et antipériodique. « Les feuilles possèdent des propriétés diurétiques, diaphorétiques et purgatives, et sont utilisées en phytothérapie pour leur action laxative. » (Grieve 66). De plus, les fruits (connus sous le nom de « ash keys » en anglais, littéralement « clefs de frêne », en français on les nomme samares du frêne) peuvent être consommés une fois macérés dans du vinaigre, et sont célèbres pour soulager les problèmes de flatulence. Pline attribue aux feuilles de frêne le pouvoir de guérir les morsures de serpent. (Grieve 66-7).
Les frênes sont également entourés de folklore. Si les frênes ne produisent pas de samares, cela prédit une catastrophe au sein de la Famille Royale. Les feuilles de frêne possèdent un certain nombre de folioles, et ses feuilles sans foliole terminale (appelées également feuille de frêne) étaient utilisées pour la magie et la divination amoureuse. Brûler des fagots de frêne et boire à chaque fois qu’un des liens rompt est une tradition de noël. « Une ancienne cérémonie scandinave nous a été transmise, pendant la fête de Juul, il était coutumier d’allumer un grand feu de joie en l’honneur de Thor. Les fagots étaient composées de bâtons de frêne, souhaités ronds, tous issus du même arbre, et au nombre de neuf au total. Lorsque placés dans le feu, joie et réjouissance pouvaient commencer… » (Vickery 16).
On conférait aux frênes la capacité de guérir magiquement un certain nombre de maux. On passait un enfant par la fente fraîchement effectuée dans un jeune frêne, on pansait ensuite la blessure faite à l’arbre et au fur et à mesure que l’arbre cicatrisait, l’enfant guérissait de son hernie. La même méthode était utilisée pour soigner l’impuissance, l’homme passait son organe à travers une fente similaire puis on pansait la fente. Différentes coutumes utilisaient le frêne pour guérir verrues, névralgies, coqueluche, mal d’oreilles, teigne, morsures de serpent et même les maladies du bétail (Vickery 17-19).
Le Frêne est le troisième des trois arbres liés à l’eau au début de l’année. Leurs glyphes en témoignent. Ensemble, ils constituent le temps avant la naissance du monde au printemps. Selon le rituel de Partage de l’Eau, les océans et les mers sont la « Matrice de la Vie, » et il convient ainsi que cette période d’avant naissance soit marquée de son affinité avec l’élément eau. Le frêne était sacré pour Poséidon, le dieu Grec des mers, ainsi que pour Gwydion, le célèbre Druide. Dans la mythologie nordique, l’arbre Yggdrasill, qui soutient le monde, est un frêne (Paterson 49). Odin utilisait l’arbre Yggdrasill comme monture (?) et des bâtonnets de frêne pour former les runes. Le troisième mois est également connu comme le mois des inondations.
Le Frêne n’est pas seulement le mois des inondations au sens matériel, mais aussi au sens émotionnel. Avec le mois du Frêne arrive un flot d’émotions (un grand désir d’explosion/éclosion au printemps). De nombreuses personnes se sentent très anxieuses quand l’hiver, doucement, s’estompe, et veulent que ça bouge alors que ce serait encore prématuré. C’est la première période où l’apprentissage des mystères est mis à l’épreuve car les étudiants ressentent souvent de l’impatience. Ils veulent que leur projets se manifestent instantanément, alors qu’ils ne leur ont même pas encore donné naissance !
On dit que le Frêne protège des morsures de serpent, et dans ce cas, le serpent représente souvent les autres personnes. Les gens sont très impatients, imprudents et submergés par leurs émotions durant cette lune.
Après être restés enfermés tout l’hiver à l’intérieur, les gens sont prêts à bouger. En apprenant la patience et la protection du Frêne, « le Frêne est grand, droit, enraciné dans la terre. Il nous parle de calme intérieur et de sérénité. Et comme le Chêne, il attire la foudre du changement. » (Kerr, « Lunar »).