Les « Hex signs »

Mut Danu propose dans le chapitre de « Tree Mothers » consacré au mois de Gort de créer des « Hex spells ». Je m’intéresse au sujet depuis un moment et j’en ai donc profiter pour écrire l’article que voici. Peut-être vous aidera-t-il à voir la rosace – qui apparaît dans l’emblème du coven – d’un autre œil :)

Un peu d’histoire

Les « Hex Signs » ou « Hex spells » sont des symboles de l’art populaire de Pennsylvanie, apportés par des populations migrantes d’Europe Centrale (Allemagne, Suisse, Alsace) aux XVIIème et XVIIIème siècles. On retrouve ces symboles sur des broderies, de la vaisselle, des meubles peints, mais ils sont surtout connus pour orner les façades des fermes et des maisons. Cette tradition d’ornement de la maison est seulement apparue aux alentours de 1850, mais elle est devenue très rapidement populaire, au point que des « Hex signs » commencent à être commercialisés dès les années 40, à destination des touristes de passage.

D’où vient le mot « Hex » ? On a bien envie de penser en premier lieu à une connexion avec la sorcière, « Hexe » en allemand. Mais en réalité, rien n’est moins sûr. Le terme « Hex » pour désigner ces symboles n’est utilisé que depuis des temps relativement récents : en 1924, Wallace Nutting publie Pennsylvania Beautiful, un ouvrage pour lequel il va enquêter auprès des fermiers d’origine germanique de Pennsylvanie. Ceux-ci n’utilisent alors que des mots très courants comme « Blume » (fleurs) ou « Schtarne » (étoiles) pour désigner leurs peintures murales. Néanmoins, au cours de l’enquête, un fermier utilisa le terme « Hexefuss » (pied de sorcière) dans sa description ; bien que ce terme renvoie à un symbole tout à fait particulier, il fut sans aucun doute mis en avant comme terme générique par l’auteur, et/ou par ses lecteurs, tous certainement séduits par la connotation mystérieuse du terme. Quoiqu’il en soit, le mot « Hex » devint rapidement populaire parmi les Allemands de Pennsylvanie eux-mêmes, grâce à son succès auprès des touristes.

Symboles occultes ou simple art décoratif ?

Différentes écoles de pensée se confrontent au sujet des « Hex signs ». Pour certains, l’intention magique derrière ces peintures est indiscutable. Pour d’autres, il ne s’agit que d’éléments décoratifs, éventuellement revendicatifs d’une identité. Il est à noter, pour conforter cette seconde hypothèse, que l’habitude d’orner les maisons de ces symboles n’est apparue qu’au milieu du XIXème siècle, au moment où le gouvernement américain tentait de supprimer le dialecte germanique de la région. Il s’agissait donc peut-être, tout simplement, de réclamer un  héritage pictural issu du folklore germanique.

Néanmoins, plusieurs arguments plaident d’après moi pour tout au moins une origine magique de ces symboles : ainsi, certains groupes religieux germanophones de Pennsylvanie, comme les Amish ou les Mennonites, rejettent les « Hex signs » parce qu’ils les relient à des pratiques de magie ; de plus, la rosace à six branches, élément emblématique de la tradition, se retrouve couramment en Europe Centrale sur les maisons (jusque dans la vallée de Pô en Italie, où on l’appelle Soleil des Alpes), où elle a valeur de symbole de protection ; on peut noter qu’avec ses 6 branches, elle fait penser au Hexefuss cité plus haut – lui-même identique à la rune Hagalaz dans sa version du jeune futhark. Mais elle évoque aussi à l’étoile à six branches ou sceau de Salomon, important signe magique en Europe depuis au moins le début du Moyen-Âge. Le coq, la tulipe, l’arbre de vie sont autant de symboles de protection qu’on retrouve depuis des centaines d’années sur le Vieux Continent, et qui sont réapparus en Amérique dans la pratique artistique du « Hex sign ».

Mais au fond, pour nous autres sorcières et païens actuels, l’origine occulte de ces symboles est-elle réellement si importante que ça ? Comme pour tout autre outil, je crois que ce qui fait l’essentiel de la magie d’un « Hex sign », c’est l’intention que son créateur y insuffle. Et à l’heure actuelle, de nombreuses personnes, en particulier des païens germanisants ou des sorcières, ont choisi d’en faire usage comme des talismans ou des outils de méditation, allant même jusqu’à incorporer des symboles pré-chrétiens ou personnels dans la création de leur « Hex », qu’on ne retrouvait pas jusqu’alors dans la tradition pennsylvanienne. S’il n’est donc pas totalement avéré qu’il s’agissait de symboles magiques au moment de leur (ré)apparition vers 1850, les « Hex signs » le sont devenus pour nombre d’entre nous. Et ça, c’est incontestable.

Motifs et coloris

Sur Les Portes du Sidh, Lune a partagé il y a quelques temps déjà une traduction sur le sujet des « Hex signs » . Je vous invite à la lire et me permets de retranscrire ici les paragraphes traitant des motifs et du choix des couleurs que j’ai trouvés particulièrement synthétiques et intéressants. A noter que pour certains, les « Hex signs » de Pennsylvanie ont aussi bénéficié d’une influence de l’art des tribus natives de Pennsylvanie. Vu l’éclat des couleurs, ça ne m’étonnerait absolument pas.

Voici ci-après, le probable symbolisme ou signification des formes et couleurs employées dans les symboles des sorcières. C’est la forme d’un très vieil art et le sens précis des formes et couleurs n’est pas connu avec certitude.

  • Formes

• Croissants de Lune – Les quatre saisons
• Distelfink – bonne chance et joie… Deux distelfinks – double bonne chance et joie… Deux distelfinks affrontés – amitié vraie
• Pigeons ou Oiseaux de Paradis – amitié, camaraderie, paix, pureté et bonheur
• Aigle – force, courage, vision claire
• Cœur – amour, l’amour durable et l’amour pour les autres
• Feuille de chêne – longue vie, force et endurance
• Ananas – accueil et hospitalité
• Gouttes de pluie – eau, récolte abondante et fertilité
• Rosettes – (on pense que c’est le plus ancien symbole) bonne fortune
• Coquilles Saint-Jacques – vagues de l’océan, naviguer sur une mer calme dans la vie
• Étoiles – protection contre les feux, bonne fortune, espoir, amour, fertilité, énergie et harmonie
• Roue Solaire – chaleur et fertilité
• Tulipes – Foi, espoir, charité et croire en l’humanité
• Blé – Abondance et bonne volonté

  • Couleurs

• Noir – protection, également utilisée pour mélanger ou lier des éléments ensemble
• Bleu – protection, paix, sérénité et spiritualité
• Brun – terre-mère, peut également signifier l’amitié et la force
• Vert – croissance, fertilité, succès dans les choses et idées qui grandissent
• Orange – abondance dans la carrière, les projets et les choses ayant besoin d’un coup de pouce
• Rouge – émotions, passion, charisme, désir et aussi la créativité.
• Violet – les choses sacrées
• Blanc – pureté, le pouvoir de la lune, permet à l’énergie de s’écouler librement
• Jaune – La santé du corps et de l’esprit, l’amour de l’homme et du soleil, connexion à la forme Divine.

Souvenirs de la Vieille Europe

Si je me suis intéressée aux « Hex signs » de Pennsylvanie, c’est parce que j’ai été frappée, lors de leur découverte, par leur ressemblance avec nombre de symboles qu’on retrouve peints ou gravés sur les maisons anciennes de ma région, l’Alsace, et qui m’ont toujours fascinés. J’avais donc envie de conclure cet article en vous présentant quelques « Hex signs » de chez moi ;)

En réalité, en Alsace, on retrouve surtout les symboles de protection traditionnels comme la croix de Saint-André, le « Mann » dans l’assemblage des poutres formant les colombages. Je ne m’étendrai pas là-dessus car la question mériterait un gros article dans lequel je me lancerai sans doute un jour, mais pas tout de suite.

Toujours est-il que sur l’une de ces poutres, généralement visible de la rue et souvent axe principal de l’ensemble de la construction, on retrouve des « cartouches » peints et/ou gravés contenant les informations suivantes : les noms ou initiales du couple fondateur, parfois un fait relatif à leur existence, la date de la construction.

Ce qui est intéressant pour le folkloriste curieux, ce sont les symboles ou autres écrits qui accompagne ces données. Ce que j’ai pu relever au cours de mes balades :

  • Des symboles : rosace à 6 branches, étoile à 4/5/6 branches, cœur, coq, arbre de vie, deux petits oiseaux se faisant face entourés de motifs floraux, svastika, soleil stylisé, croix de différents types, feuilles, tulipe, serpent, lune … Parfois des éléments plus énigmatiques : il m’est arrivé de voir, une fois, un symbole ressemblant fortement à la rune Othila.
  • Des initiales : IHS (Iesus Heiland Seligmacher), CMB (Christus mansionem benedicat ou Caspar, Melchior, Balthazar ou Catharina, Margarete, Barbara), JMJ (Jesus Maria Joseph)
  • Des versets de la Bible (tradition plutôt protestante)

Dans tous les cas, il s’agit clairement d’asseoir l’identité et les limites du foyer et de garantir sa protection (le coq, par exemple, animal qui annonce le lever du soleil et donc la fin de la nuit propice au règne du mal ; la tulipe et ses trois « pointes » stylisées, quant à elle, symbolise la Sainte Trinité, etc), la fertilité et la richesse de ceux qui y habitent. On souhaitait également protéger la maison de la foudre et par extension de l’incendie (le soleil chasse l’orage, etc).

Pour m’arrêter bien souvent devant les maisons arborant ce type de symboles, je suis frappée à chaque fois par leur puissance, encore aujourd’hui ; et par leur beauté, tout simplement ! J’espère que ces quelques lignes vous auront donné envie de vous essayer à l’art du « Hex sign ». Que ce soit en protégeant vos foyers, ou en vous amenant à exprimer vos talents artistiques dans un nouveau domaine, ces symboles peuvent, à la manière des mandalas, être des supports spirituels inspirants :) Lee R. Gandee, peintre de « Hex signs », dit dans son autobiographie qu’il s’agit pour lui de « prière peinte ». J’ai adoré cette expression, et je conclurai donc là-dessus. A vos pinceaux :)

Sources et liens à visiter

http://www.le-sidh.org/wicca/folklore-sorcier/les-symboles-des-sorcieres/
http://unurthed.com/2008/01/07/gandees-hexes/
http://en.wikipedia.org/wiki/Hex_sign
http://www.amishnews.com/featurearticles/Storyofhexsigns.htm
http://www.dutchhexsigns.com/category/dutchhexsignmeanings

Le lierre, folklore

Voici des extraits du livre de Paul Sébillot, « Folklore de France, 3ème tome, La faune & la flore ». 1906.

lierre

« Des fragments d’arbres, ou leurs fruits, constituent des porte-bonheur ou des talismans dont la vertu dépend, soit de l’espèce à laquelle ils ont empruntés, soit de l’époque delà récolte. En Haute-Bretagne, un morceau de gui cueilli sur une épine blanche la nuit qui précède le tirage procure un bon numéro ; dans l’Yonne, un collier de lierre est porté six semaines avant cette opération ; en Wallonie un clou de noix appelé Saint Esprit, mis sous le talon gauche, a la même vertu ; a Liège on l’introduit sous sa bottine pour trouver de l’argent, ou simplement pour avoir de la chance.  » Page 388.

« Les feuilles interviennent aussi en matière de pèlerinage : dans l’Albret, pour savoir de quel mal de saint on est tenu, celui qui consulte place lui-même dehors, après le soleil couché, sur une pierre, une feuille de lierre marquée ; le lendemain la feuille du saint auquel on doit faire la dévotion sera toute marquetée ; en Haute-Normandie, une vieille femme commence une neuvaine, puis elle met trois feuilles de lierre dans un verre plein d’eau bénite ; celle qui jaunit ou se tache la première dénonce le saint auquel est tenu l’enfant malade. » Page 398.

« En Saintonge, le galant évincé par une jeune fille, et vice versa, va, avant le jour, joncher de branches et de feuilles de lierre le chemin par où doit passer la noce. » Page 404.

« Plusieurs essences sont en rapport avec les funérailles : Au Port-Blanc, dans la partie bretonnante des Côtes-du-Nord, on épingle des branchettes de gui et de laurier aux draps de la chapelle mortuaire. Dans le Var, le linceul blanc d’une jeune fille était parsemé de feuilles de lierre. » Page 405.

« Dans presque tous les pays de France on constate l’usage de placer à la porte des cabarets des branches d’arbres au feuillage éternellement vert ; suivant une curieuse notice de Raoul Rosières, c’est une survivance de ceux qui étaient autrefois consacrés à Bacchus. Au XVIe siècle les auberges de Normandie avaient de ces enseignes :

 Pour cornette et guidon, suivre plus tost on doit
Les branches d’hiere ou dif qui montrent où l’on boit .

Actuellement dans ce pays le bouchon ou rameau de verdure est, suivant les localités, de gui, de buis, de lierre, de houx, d’if ou même de laurier. Dans le Cotentin s’il est décoré d’un chapelet de pommes, c’est signe que le débitant a mis en perce un fût de cidre nouveau ; le nombre de pommes dont il se compose indique le nombre de sous que devra payer le consommateur pour boire un pot ou double litre. » Page 406 et 407.

« En Haute-Bretagne, le « coq » est fait avec un petit morceau de bois fendu à Tune de ses extrémités ; on y introduit une feuille de lierre ou de laurier pliée en plusieurs fois ; en soufflant dans cet instrument, on obtient un son
assez doux […] » Page 408.

« On attribue aux fragments de plusieurs arbres des vertus prophylactiques qui tiennent soit à leur espèce, soit à des particularités de diverses natures. En Basse-Normandie les chapelets de gui préservent les enfants des convulsions, et même de l’épilepsie ; dans la Gironde, pour faciliter la dentition, on leur met un collier de racines de lierre, vertes et en nombre impair. » Page 411.

G pour GORT

Extrait de l’Alphabet des Arbres, La Déesse Blanche. Robert Graves.

les-mythes-celtes---la-deesse-blanche

Le onzième arbre est le lierre à l’époque de sa floraison. Octobre était la saison des Bacchanales de Thrace et de Thessalie pendant lesquelles les Bassarides couraient comme des sauvages à travers les montagnes en agitant les branches de sapin de la reine Artémis (ou Ariadne). Les branches, mêlées à du lierre, à fruits jaunes, étaient disposées en spirales. Le lierre était employé en l’honneur de Dionysos, le Dionysos d’automne, qu’il faut distinguer du Dionysos du solstice d’hiver, lequel est, en réalité, un Héraclès. Ils s’étaient tatoué un chevreuil sur leurs bras droits au-dessus du coude. Dans leur fureur sacrée, ils mettaient en pièces faons, chevreaux, enfants, voire même des hommes. Le lierre était consacré à Osiris aussi bien qu’à Dionysos. Vigne et lierre se rejoignent à ce tournant de l’année et symbolisent ensemble la résurrection, sans doute parce que ce sont là les deux seuls végétaux du Beth-Luis-Nion qui poussent en spirales. Si la vigne symbolise la résurrection, c’est aussi parce que sa force est transmise par le vin. En Angleterre, les rameaux de lierre ont toujours servi d’enseignes aux débits de vin, d’où le proverbe : « bon vin se passe de lierre » et l’on brasse encore une bière de lierre, breuvage médiéval hautement toxique, au Trinity College d’Oxford en mémoire d’un étudiant de ce collège assassiné par les hommes de Balliol. Il est probable que la boisson des Bassarides était la bière de sapin, brassée à partir de la sève de l’épicéa et assaisonnée de lierre; à moins qu’ils ne mâchassent des feuilles de lierre pour leur effet de drogue. Cependant, le principal élément toxique de la drogue des Ménades a pu être l’amanita muscaria, le « tabouret de crapaud », champignon tacheté de points blancs qui seul peut fournir la force nécessaire. Ici nous devons reconsidérer Phoronée, le Dionysos du printemps, inventeur du feu. Il bâtit la cité d’Argos dont l’emblème, selon Apollodore, était un crapaud ; de même Mycène, la principale forteresse de l’Argolide, aurait été ainsi appelée, à en croire Pausanias, parce que Persée, un converti au culte de Dionysos, aurait trouvé un « tabouret de crapaud » poussant sur le site. Dionysos avait deux fêtes : au printemps, l’Anthestérion ou « Éclosion des Fleurs » et, à l’automne, le Mystérion qui signifie probablement « Éclosion des Champignons » (Mykostérion) auxquels on donnait encore le nom d’ambroisie (« nourriture des dieux »). Fut-ce Phoronée qui découvrit également un feu divin résidant dans ce champignon, ou bien fut-ce Phrynéus (« l’Être-Crapaud »)? L’amanita muscaria, bien qu’elle ne soit pas un arbre, pousse sous un arbre : toujours un bouleau dans le Nord, depuis la Thrace et les pays celtiques jusqu’au cercle arctique ; mais sous un sapin ou un pin dans le Sud de la Grèce ainsi que de la Palestine à l’équateur. Dans le Nord, elle est rouge ; dans le Sud elle est fauve. Et ceci n’expliquerait-il pas la préséance accordée à l’épicéa parmi les voyelles en tant que A et au bouleau parmi les consonnes en tant que B ? Cela pourrait-il apporter un supplément d’information au sujet de l’énigme sur le « Christ fils d’Alpha » ?

La rivalité entre le houx et le lierre, mentionnée dans les poèmes médiévaux, n’est pas, comme on pourrait le supposer, celle qui pourrait exister entre l’arbre du meurtre et celui de la résurrection, entre Typhon-Seth et Dionysos-Osiris ; nullement : elle symbolise la guerre domestique entre les sexes. L’explication semble en être que, dans certaines parties de l’Angleterre, la dernière gerbe de la moisson à être charriée dans une paroisse quelconque était liée avec le lierre osirien et appelée le Mai de la Moisson, la Fiancée de la Moisson ou la Fille du Lierre : c’était au dernier fermier à rentrer sa moisson qu’il incombait de donner la Fille du Lierre en pénalité, présage de mauvais sort jusqu’à l’année suivante. C’est ainsi que « lierre » en vint à signifier « mégère » ou épouse acariâtre : le lierre étrangle les arbres, ce qui confirme la comparaison. Mais le lierre et le houx étaient tous les deux associés aux saturnales, le houx étant la canne de Saturne, le lierre étant le nid du roitelet à cimier doré, son oiseau. Le matin de Noël, le dernier de son joyeux règne, le premier pied à franchir le seuil était censé être celui du représentant de Saturne, évoqué comme un homme sombre nommé le Gars du Houx, et l’on prenait de sérieuses précautions pour tenir les femmes hors de son passage. Ainsi donc la Fille du Lierre et le Gars du Houx en vinrent à s’opposer, ce qui donna naissance à la coutume de Noël selon laquelle les garçons du houx et les filles du lierre jouaient aux gages pour obtenir la préséance et chantaient des chansons, surtout satiriques, à l’adresse les uns des autres.

Le mois du lierre s’étend du 3o septembre au 27 octobre.

 

[Gort] L’ogham du lierre par Stephanie Woodfield

Extrait de « Celtic lore and spellcraft of the Dark Goddess – Invoking the Morrigan » de Stephanie Woodfield
Traduction et adaptation : Siduri

Signification divinatoire : briser les barrières. Persévérance et persistance.

Renversé : se sentir entravé, restrictions, dureté.

Le lierre est une plante particulièrement tenace. Il utilise plantes et arbres pour grimper jusqu’à la lumière du soleil. Malheureusement, sa présence persistante sur les arbres peut conduire à leur mort [ndlt : il semblerait que ce ne soit pas juste, un simple tour sur Wikipedia vous apprendra le contraire !] Dans une divination, un ogham du lierre inversé nous invite à lâcher prise. Il pourra aussi indiquer que des personnes ont une emprise néfaste sur notre vie ou essaye de nous contrôler. Le lierre est aussi associé à la protection. Le héros Fin Mac Cumhail se réfugie dans un arbre recouvert de lierre. On dit aussi que le lierre était sacré à la déesse de la lune et qu’il est porté pour garantir la fidélité en amour ainsi que pour attirer la chance.

Usages magiques : chance, pour dépasser les obstacles.

Etat méditatif et activité artisanale

fil-yemanjaJ’ai constaté que lorsque mes mains sont occupées à une activité artisanale, j’arrive mieux à concentrer mes pensées et mes paroles pour produire l’énergie spirituelle nécessaire à la guérison de la Terre.

Parmi les formes d’artisanat qui me calment et me mettent en état de méditation, il y a le filage. J’utilise un rouet pour transformer de la fibre à filer en laine. En filant, je pense à certains mots et à leur énergie, et j’imagine que cette énergie pénètre la laine. Je répète par exemple – joie, amour, lumière, rayonnement, beauté – tout en filant. Je sens que ces énergies de guérison se transmettent à la laine.

Puis quand je crochète la laine, je répète ces mêmes mots de guérison, et je les transmets à chaque point de crochet que je fais.

Faites un bracelet pour le quotient de guérison de la Terre

Je donne des cours de filage avec une amie et une collègue. Dans un de ces cours, nous avons fait réaliser à tout le monde des bracelets destinés à nous rappeler de faire attention chaque instant à nos paroles et à nos pensées. L’intention était que chaque fois que nous verrions notre bracelet, nous ferions attention à l’état de nos pensées et, au besoin, le réajusterions, pour qu’il corresponde à ce que nous souhaitons pour le monde et pour nous-mêmes. De la sorte, chaque personne avait le moyen de se rappeler à veiller sur cet alignement entre ses pensées, ses paroles et le but à atteindre.

Bien entendu, vous n’êtes pas obligé, de choisir le filage, comme activité artisanale. Vous pouvez coudre, faire du macramé, tresser ou assembler des perles. Vous pouvez réaliser un bracelet avec de la ficelle, en faisant des nœuds. Vous pouvez travailler sur le métal. Vous pouvez choisir n’importe quel matériau pour fabriquer un bracelet que vous porterez au poignet, pour vous rappeler de surveiller vos pensées et vos paroles.

L’artisanat peut soutenir votre travail en faveur de la Terre de mille façons différentes. Faites juste appel à votre imagination et trouvez comment vous servir de vos mains pour calmer votre mental et vous mettre en état méditatif. Que vos intentions de guérison imprègnent ensuite ce que vous créez. Puis, rappelez-vous de porter (ou d’offrir à autrui) votre création, comme aide-mémoire pour garder conscience de vos pensées et de vos paroles.

Extrait du livre « Comment s’épanouir en période de crise » par Sandra Ingerman. Editions Véga.

Tarte aux Pommes

tarte-aux-pommes

Voici ma façon de préparer ce grand classique.

Le choix des pommes :

  • Si vous le pouvez, évitez les pommes du supermarché qui ont passé de nombreux mois et souvent plus d’une année entière dans des réfrigérateurs, ce serait parfait. Achetez plutôt vos pommes chez un producteur dont les vergers se situent dans un lieu vallonné. Dans un tel endroit, les nuits sont froides et c’est cela qui donne aux pommes tout leur parfum. Elles sont bien meilleures. Elles prennent d’ailleurs une couleur rosée caractéristique, même chez les vertes Granny Smith.
  • En fonction de la saison évidemment, mais sachez tout de même que certaines variétés cueillies à l’automne ne seront pas forcément mûres avant un à plusieurs mois, comme les feuilloux par exemple qui seront consommables en décembre ou en janvier. Les Canada, qui à mon avis font les meilleures tartes, devront également attendre la mi-octobre pour être mangée, je les garde à la cave parfois jusqu’en mai ! En été, choisissez les variétés estivales telles que la Delbard estivale par exemple. [J’ajouterai une liste des variétés plus tard]

La compote :

  • 2 à 3 pommes
  • (facultatif en fonction de la saison) une petite poignée de rhubarbe nettoyée et en tronçons + une cuillère à soupe de sucre vanillée OU un ou deux coings pelés et découpés en petits morceaux + 1 cuillère à soupe de vanille OU tout autre fruit parfumé.
  • cassonade

Epluchez et découpez les fruits en petits morceaux. Mettez dans un récipient et faites cuire sur feu moyen. Ajoutez du sucre à votre convenance  et en fonction de l’acidité des fruits, assez peu pour commencer, goûtez, rectifiez. Mixez votre compote ou laissez-la telle quelle, laissez refroidir un peu.

Variante : parfois je prépare la compote sans pommes, exclusivement à la rhubarbe ou aux coings.

La pâte :

  1. 200 gr de farine blanche
  2. 60 ml d’huile
  3. 60 ml d’eau tiède
  4. une bonne pincée de sel

Mettez votre farine dans un récipient, faites un puits et versez l’huile, l’eau et le sel. Mélangez et pétrissez légèrement,  juste assez pour obtenir une pâte homogène qui ne colle pas. Trop pétrie, elle deviendra dure.

Etalez votre pâte dans un moule huilé et fariné.

Versez votre compote sur la pâte étalée.

Préchauffez votre four à 200°.

Pelez vos pommes et découpez les en tranches. Disposez-les sur la compote. Sucrez vos pommes à votre goût. Enfournez et laissez cuire 30 mn.

Pour éviter les mauvaises surprises, vérifiez la cuisson régulièrement, tous les fours ne cuisent pas forcément à la même puissance et à la même vitesse.

Zugarramurdi Sorginen Museo / Museo de las Brujas

 

Au second étage du musée vous découvrirez un peu plus la mythologie basque qui est variée et haute en couleurs

« Izena duen guztia omen da »

“tout ce qui a un nom existe”

1-La compréhension du monde Depuis que les être humains peuplent la planète, ils n’ont cessé de s’interroger sur ce qui se passe autour d’eux. Sous l’immense voute bleue, les cycles lunaires se succédaient, la pluie tombait et fertilisait la terre mère, traversée parfois par une belle palette de couleurs, ébranlée par la foudre ou caressée par les première lueurs de l’aube. Mais quel était ce mystérieux hasard dont semblait dépendre la vie ? Il fallait bien tenter de répondre pour mettre de l’ordre dans ce chaos et le métamorphoser en univers, pour forger une image du cosmos et de nous même. Nous apprîmes ainsi a nommer et a représenter le monde pour que tout prit un sens , pour pouvoir lire la nature et dialoguer avec elle.

2-Les grottes, les forets et les montagnes : le territoire des mythes : A l’image de la plupart des cultures traditionnelles ou primitives, la mythologie basque place la Terre Mère ( Ama Lur) au centre de toute chose. Tout vient d’elle, s’n nourrit, gravite autour et y retourne. Les astres et les phénomènes naturels sont également des entités mythologiques. La principale divinité est féminine, appelée Mari, elle vit dans les gouffres et les grottes. Les forets touffues sont le royaume de Basajaun, les lamias font leur toilette dans les ruisseaux et il semblerait que les dolmen servent d’abri aux sorginak. Au fond des grottes, des passages secrets conduisent aux refuges des êtres fantastiques et els âmes des défunts reposent dans les profondeurs de la terre. Une mythologie riche et diversifiée organise l’univers.

mari23-Mari la grande déesse : Mari est la déesse mère, symbole et personnification de la nature, objet de culte sous formes de rituels et d’offrandes. Elle habite les grottes et les gouffres. Représentée avec un corps et un visage de femme, elle est élégamment vêtue, généralement de rouge, entourée d’or et de richesses. Mari la magicienne gouverne les 4 règnes (végétal, animal, minéral et humain) et els quatre éléments ( la terre, l’eau, le feu et l’air)

La plus grande de ses demeures est la grotte de la face est de l’Anboto. La déesse se déplace d’un lieu a un autre sur un char tiré par quatre chevaux, entourée de flammes, montée sur un bélier, sous forme de rafale de vent, d’arc en ciel ou de nuage blanc. On la vénère par des rituels et des offrandes. Elle utilise ses pouvoirs, parfois d’autre génies de sa cour , pour jeter de mauvais sorts ou aider les gens a faire fortune.

Les commandements de Mari

Tu ne mentiras pas

Tu ne voleras pas

Tu ne te vanteras pas

Tu tiendras parole

Tu respecteras ton prochain

Tu aideras ceux qui sont dans le besoin

basajaun2 4- Basajaun le projecteur des troupeaux : Basajaun et sa compagne Basandere règnent en maîtres sur la foret, avec l’étroite collaboration de la nature la plus sylvestre. Peint sous les traits d’un être terrifiant, Basajaun est pourtant d’une grande sagesse naturaliste. Il est l’agriculteur le forgeron ou le meunier a qui l’homme vola les connaissances. Ile st représenté par une figure anthropomorphe velue jusqu’aux genoux. Il est le génie protecteur des troupeaux et des bergés qu’il prévient de ses cris, perché sur une montagne chaque fois qu’une tempête menace.

5-Tartalo ou Anxo le cyclope Parmi les génies malins de l’imaginaire basque, tartalo également appelé Torto ou Anxo est le héros de récits parmi les plus terrifiants. C’est un cyclope qui vit dans les grottes, il s’empare de jeunes qu’il met en pièces, fait griller et dévore. L’influence de l’autre mythologie est évidente. Ce personnage fait penser au géant Polyphème de la mythologue grecque qui apparait dans l’Odyssée d’Homère.

6- Zezengorri , le taureau rouge :Zezengorri le taureau rouge, et Behigorri, la vachette rouge sont des génies nocturnes qui pourraient bien être aussi des métamorphoses de la déesse Mari. Ces génies malins habitent les grottes et les gouffres comme ceux de Lezea à Sare, ou ils protègent les trésors ou veillent sur la déesse endormie. Ils poursuivent ou enlèvent ceux qui jettent des pierres dans les grottes ou s’y engouffrent animés de mauvaises intentions.

7-Lamia la fée : Les lamias sont des génies féminins. Ils sont représentés sous els traits d’une femme à longue chevelure et aux pattes d’animaux, très souvent d’oiseaux. Belles et jeunes, elles vivent dans les cavernes et les grottes, au bord des rivières et démêlent leurs cheveux soyeux avec un peigne d’or. Elles sont généralement séduisantes et aimables, aussi les hommes en tombent ils amoureux. En principe elles filent, lavent et aident les gens mais il leur arrive d’être perverses et vindicatives comme les sorginak ou sorcières. Dans certains récits elles réclament des offrandes et exigent d’être nourries par les hommes.

 

To be continued